[Convention nationale.] ARGHIVES PARLEMENTAIRES. I ?6 Membre 1793 147 Suit la lettre de Laplanche (1). Le représentant du peuple dans le Calvados et près V armée des côtes de Cherbourg, aux représentants du peuple à la Convention natio¬ nale. « Au quartier général d’ A vr anches, le 2 du 3e mois de l’an II de l’ère républicaine. « Citoyens collègues, « L’armée que j’ai su rassembler et que commande le général en chef Sépher, après plusieurs marches qui ont étonné et intimidé les rebelles, est venue occuper hier Avranches après une marche forcée de 14 lieues; elle était partie de Coutances à 7 heures du matin. « JLa défense de la bravo garnison de Gran¬ ville ainsi que de ses habitants, et les retran¬ chements formés à Vire ainsi qu’à Saint-Lô, avec toute la célérité qu’exigeaient les circonstances et dont il y a peu d’exemples, mettent parfai¬ tement à couvert les départements de la Manche et du Calvados. « L’adjudant général Beaufort, que j’ai placé dans cette dernière commune, a su faire en quinze heures, pour la mettre en un état de dé¬ fense respectable, ce qui, sans son activité, au¬ rait exigé deux mois de travaux assidus. Je ne peux donner "trop d’éloges à son zèle et à ses talents. Le poste de Saint-Côme, près Caren-tan et qui couvre Cherbourg, peut être regardé comme imprenable depuis qu’on y a élevé des batteries. « D’après ces résultats satisfaisants de nos efforts réunis, soyez sans inquiétude, citoyens collègues, sur le sort des départements de la Manche et du Calvados. « Les rebelles n’y sont plu.s, et nous périrons tous jusqu’au dernier avant qu’ils y mettent le pied. « Nous avons trouvé hier, à notre arrivée ici, beaucoup de ces scélérats qui étaient restés en arrière et auxquels notre arrivée inopinée dans cette commune n’a pas donné le temps de fuir; l’hôpital en était également rempli : la vengeance nationale -s’est exercée sur eux et il n’en est plus question. Dans le nombre était une femme qui avait cherché un asile dans une auberge sous le prétexte de maladie ; on lui a surpris 19 louis tant en or qu’en argent et des assignats, mais en petit nombre, qui ont été distribués aux républicains qui l’ont décou¬ verte et arrêtée. J’adresserai le numéraire à la Convention. « Les rebelles ont été sur le point d’être trahis par leurs chefs, au siège de Granville; ces derniers voulaient s’échapper en gagnant Jersey, leur projet a été découvert et ils n’ont obtenu de nouveau la confiance des leurs qu’en leur promettant de les reconduire dans les anciennes provinces d’Anjou, d’Aunis et du Poitou, dont ils sont presque tous originaires. (1) Archives nationales, carton C 283, dossier -798. Aulard : Recueil des actes et de la correspondance " du comité de Salut public, t. 8, p. 635. < i Talmond, un de leurs généraux, a voulu séduire un des pêcheurs des environs de cette commune pour le débarquer à Jersey, 100 louis d’or et 12 de ses plus beaux chevaux eussent été le prix de sa complaisance. Le pêcheur a refusé, et je me propose de l’interroger pour obtenir de plus amples éclaircissements sur la proposition qui lui a été faite. « Saint-Lô, rempli sans exception des-meil¬ leurs républicains, qui a abjuré tous les saints, et qui ne croit qu’au génie de la liberté, a manifesté le désir unanime de quitter son nom, et de le remplacer paT celui du Hocher die la Liberté. Vous devez croire que j’ai applaudi à cet élan de patriotisme. J’ai approuvé le résumé de leurs délibérations à ce sujet dans l’espoir que vous confirmeriez ce que je n’ai arrêté que provisoirement, et j’invite solen¬ nellement la Convention de décréter le chan¬ gement de nom de Saint-Lô en celui de Rocher de la Liberté. Tel est le vœu unanime de tous les citoyens et citoyennes de cette cité. Les femmes ne sont pas moins bonnes r.épu? blicaines que les hommes; elles s’occupent sans cesse à préparer des moyens de défense. Je les ai vues moi-même, il y a peu de jours, réunies au nombre de 600, occupées suivant leur usage journalier à faire des sacs à peau (sic), de la charpie et préparer des gargousses, dans la Société populaire, pendant les lectures et les délibérations patriotiques.' Je demande qu’il soit fait mention honorable de leur zèle et de leur patriotisme en faveur de ces travaux utiles. « La Convention sera peut-être curieuse de voir un échantillon de la monnaie -des rebelles. Je le joins ici, c’est avec elle qu’ils payent les dépenses qu’ils font, mais -ceux qui la reçoivent n’en sont pas dupes. « le représentant du peuple, «LaPlanche.» Cent L n° i3io C. L. DE PAR LE ROI BON pour la somme de CENT LIV. portant intérêt à quatre et demi pour cent, jusqu'au remboursement qui sera effectué sur le trésor Royal , à la paix. 100 L Cent Iw. Donnissan Le P00 de Talmond Beenjer De Beauvoluer curé de S ‘ Laud Compte rendu du Mercure universel (!), Lettre de Laplanche représentant du peuple dans le Calvados. (1) Mercure universel [7 frimaire : n îl {mercredi 27 novembre 1793), p. 106» col. 2].