574 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 25 L’un des représentans du peuple nommés pour diriger la force armée [Léonard BOURDON] rend compte à la Convention que les conspirateurs, forcés dans la Maison commune, sont tués ou saisis : il demande, et la Convention nationale permet que le citoyen Charles-André Médat, gendarme national, qui l’a toujours accompagné pendant sa mission, monte avec lui à la tribune; il raconte que ce citoyen a été un des premiers à frapper les conspirateurs; que néanmoins, humain par caractère, il disoit après : « Je n’aime pas le sang, j’aurois désiré n’avoir à faire couler que celui des Prussiens : mais je ne regrette pas celui que je viens de répandre, c’étoit celui des traîtres ». « La Convention nationale décrète que mention sera faite au procès-verbal des actions et discours de ce bon citoyen, dont le nom est proclamé dans son sein, et charge le comité de salut public de son avancement »(l). 26 Une députation de la section de la Montagne présente et remet sur le bureau la déclaration du citoyen Lestage, membre de cette section, qui s’est retiré de la Maison commune pour ne pas prendre part aux délibérations liberticides des conspirateurs (2). [Le c" Lestage, de la sectn de la Montagne, à la Conv.J (3). L’an 2me de la République une et indivisible, le 9 thermidor, le Citoyen Lestage, membre de cette section, se présente à l’assemblée et déclare ce qui suit - que, ce soir, ayant apperçu une grande rumeur, Il a aussy entendu le tocsin - Il a cru devoir, conformément à son serment, se rendre à son poste, comme étant membre du Conseil Général, mais que, étant entré au Conseil, Il s’est apperçu ou il a cru apercevoir, dans les Délibérations, quelque chause qui ne lui paroissoit pas naturel. Il a cependent, comme d’usage, inscrit son nom sur la f[e]uille de présence, après avoir entendu diverses motions dans lesquelles II n’a aperçu qu’un cahos et qu’il n’a peu débrouiller, et cherchant en vain son colegue seguy affin de prendre de lui quelque lumière relativement aux circonstences, n’ayant pas trouvé son colègue, n’an connoissant pas d’autre à qui il puisse se confier, atendu qu’il ni a pas longtemps qu’il est à la Commune, Il sest retiré par devers sa section, a (l) P.V., XLII, 213. Minute anonyme. Décret n° 10 148. Figure à la date du 10 therm. II dans C' II 20, p. 232. Voir, ci-dessous, pièce D, et séance du 10 therm., n° 38. (2) P.V., XLII, 214. (3) C 314, pl. 1256, p. 69. laquelle II s’unit d’esprit et de cœur, pour l’exécution des Décrets de la Convention Nationnalle, et a signé la présente Déclaration et en a demandé acte Lestage. L’assemblée générale arrête qu’elle nomme 6 commissaires pour, conjointement avec le Citoyen Lestage, se transporter à la Convention Nationale pour lui porter la présente déclaration et lui faire part que led[it] Citoyen a, depuis le Commencement de la Révolution, manifesté les principes les plus purs en faveur de la Liberté DELAPAUX {présid .). 27 Les sections des Amis de la patrie, des Champs-Elysées et de Montreuil, se présentent successivement en masse ; admises dans la Convention, elles déclarent qu’elles ne recon-noissent d’autre autorité que la représentation nationale : elles jurent de lui servir de rempart, de sacrifier tout leur sang pour le maintien de la liberté, d’anéantir tous les traîtres et les conspirateurs ou de périr tous(l). [Extrait des reg. de l’assée gale et permanente de la sect " des Amis de la Patrie; du 9 therm. 7/7(2). L’assemblée générale, sur la proposition d’un membre, arrête qu’elle nommera dans son sein une députation de six membres pour porter son vœu et l’expression de ses sentimens à la Convention Nationale, et nomme pour ses commissaires à cet effet les Cens Gohier, Petit-Mangin, Destrès, Marie, Milan et sironval. Wolff (présid.), E.h. Valade ( secrét . ad hoc), DÉPENOIS ( secrét . par intérim), VASSIN ( secrét . adj1). Les citoyens Renouard fils et chrétien, membres de la commune de paris, se présentent dans le sein de l’assemblée, et s’ennonce en ces termes : Dans le courant de la soirée, nous avons appris par le rappelle général (3) qu’il se manifestoit quel-qu’agitation dans paris; nous nous sommes rendus à la commune où, dans les tems orageux, un devoir impérieux appelle tout magistrat du peuple. quelque tems après, nous sommes descendus sur la place publique, où nous nous sommes empressés de nous réunir à nos frères de notre section, et de revenir dans le sein de l’assemblée. De tous tems étrangers à toute faction, le plus brûlant patriotisme a été notre guide continuel, et nous venons réitérer, parmi vous, le serment de défendre jusqu’à la mort la liberté, la république, et, par conséquent la représentation nationale. Par ordre de l’assemblée, le président interpelle les deux citoyens de déclarer s’ils ont fait ce soir à la séance du conseil général autre chose que signer la feuille (1) P.V., XLII, 214. 2 C 314, pl. 1256, p. 26, 27, 28. (3) Ce membre de phrase, ajouté en marge, remplace : des tambours. 574 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 25 L’un des représentans du peuple nommés pour diriger la force armée [Léonard BOURDON] rend compte à la Convention que les conspirateurs, forcés dans la Maison commune, sont tués ou saisis : il demande, et la Convention nationale permet que le citoyen Charles-André Médat, gendarme national, qui l’a toujours accompagné pendant sa mission, monte avec lui à la tribune; il raconte que ce citoyen a été un des premiers à frapper les conspirateurs; que néanmoins, humain par caractère, il disoit après : « Je n’aime pas le sang, j’aurois désiré n’avoir à faire couler que celui des Prussiens : mais je ne regrette pas celui que je viens de répandre, c’étoit celui des traîtres ». « La Convention nationale décrète que mention sera faite au procès-verbal des actions et discours de ce bon citoyen, dont le nom est proclamé dans son sein, et charge le comité de salut public de son avancement »(l). 26 Une députation de la section de la Montagne présente et remet sur le bureau la déclaration du citoyen Lestage, membre de cette section, qui s’est retiré de la Maison commune pour ne pas prendre part aux délibérations liberticides des conspirateurs (2). [Le c" Lestage, de la sectn de la Montagne, à la Conv.J (3). L’an 2me de la République une et indivisible, le 9 thermidor, le Citoyen Lestage, membre de cette section, se présente à l’assemblée et déclare ce qui suit - que, ce soir, ayant apperçu une grande rumeur, Il a aussy entendu le tocsin - Il a cru devoir, conformément à son serment, se rendre à son poste, comme étant membre du Conseil Général, mais que, étant entré au Conseil, Il s’est apperçu ou il a cru apercevoir, dans les Délibérations, quelque chause qui ne lui paroissoit pas naturel. Il a cependent, comme d’usage, inscrit son nom sur la f[e]uille de présence, après avoir entendu diverses motions dans lesquelles II n’a aperçu qu’un cahos et qu’il n’a peu débrouiller, et cherchant en vain son colegue seguy affin de prendre de lui quelque lumière relativement aux circonstences, n’ayant pas trouvé son colègue, n’an connoissant pas d’autre à qui il puisse se confier, atendu qu’il ni a pas longtemps qu’il est à la Commune, Il sest retiré par devers sa section, a (l) P.V., XLII, 213. Minute anonyme. Décret n° 10 148. Figure à la date du 10 therm. II dans C' II 20, p. 232. Voir, ci-dessous, pièce D, et séance du 10 therm., n° 38. (2) P.V., XLII, 214. (3) C 314, pl. 1256, p. 69. laquelle II s’unit d’esprit et de cœur, pour l’exécution des Décrets de la Convention Nationnalle, et a signé la présente Déclaration et en a demandé acte Lestage. L’assemblée générale arrête qu’elle nomme 6 commissaires pour, conjointement avec le Citoyen Lestage, se transporter à la Convention Nationale pour lui porter la présente déclaration et lui faire part que led[it] Citoyen a, depuis le Commencement de la Révolution, manifesté les principes les plus purs en faveur de la Liberté DELAPAUX {présid .). 27 Les sections des Amis de la patrie, des Champs-Elysées et de Montreuil, se présentent successivement en masse ; admises dans la Convention, elles déclarent qu’elles ne recon-noissent d’autre autorité que la représentation nationale : elles jurent de lui servir de rempart, de sacrifier tout leur sang pour le maintien de la liberté, d’anéantir tous les traîtres et les conspirateurs ou de périr tous(l). [Extrait des reg. de l’assée gale et permanente de la sect " des Amis de la Patrie; du 9 therm. 7/7(2). L’assemblée générale, sur la proposition d’un membre, arrête qu’elle nommera dans son sein une députation de six membres pour porter son vœu et l’expression de ses sentimens à la Convention Nationale, et nomme pour ses commissaires à cet effet les Cens Gohier, Petit-Mangin, Destrès, Marie, Milan et sironval. Wolff (présid.), E.h. Valade ( secrét . ad hoc), DÉPENOIS ( secrét . par intérim), VASSIN ( secrét . adj1). Les citoyens Renouard fils et chrétien, membres de la commune de paris, se présentent dans le sein de l’assemblée, et s’ennonce en ces termes : Dans le courant de la soirée, nous avons appris par le rappelle général (3) qu’il se manifestoit quel-qu’agitation dans paris; nous nous sommes rendus à la commune où, dans les tems orageux, un devoir impérieux appelle tout magistrat du peuple. quelque tems après, nous sommes descendus sur la place publique, où nous nous sommes empressés de nous réunir à nos frères de notre section, et de revenir dans le sein de l’assemblée. De tous tems étrangers à toute faction, le plus brûlant patriotisme a été notre guide continuel, et nous venons réitérer, parmi vous, le serment de défendre jusqu’à la mort la liberté, la république, et, par conséquent la représentation nationale. Par ordre de l’assemblée, le président interpelle les deux citoyens de déclarer s’ils ont fait ce soir à la séance du conseil général autre chose que signer la feuille (1) P.V., XLII, 214. 2 C 314, pl. 1256, p. 26, 27, 28. (3) Ce membre de phrase, ajouté en marge, remplace : des tambours.