49 SEANCE DU 15 THERMIDOR AN II (2 AOÛT 1794) - Nns4-6 Qu’aucun homme n’ose s’arroger exclusivement les titres de vertueux et d’incorruptible car ils sont l’apanage cher aux républicains. Que dorénavant celui qui acquitte son devoir se contente de la confiance fruit de l’estime publique; que tous nos hommages soient réservés pour notre chère patrie. Les nombreux habitants de la commune de Troyes ont appris avec horreur les nouveaux attentats contre la liberté et en détestent les auteurs. Ils applaudissent à leur juste et prom[p]te punition; ils sont dévoués à la Convention nationale dans laquelle réside l’exercice de la puissance du peuple. Maure aîné. 4 Le citoyen Peyssard, représentant du peuple près l’Ecole de Mars, écrit à la Convention nationale, en date du 11 thermidor, dans les termes suivans : Citoyen président, Il a été dit à la tribune qu’un magasin d’armes inutiles et mal gardées existoit à l’Ecole de Mars : je dois relever cette inexactitude et dire que ce magasin étoit sous mes yeux dans l’enceinte même du camp, qu’il n’a jamais contenu que le nombre de fusils nécessaire à l’instruction des élèves, et que pour les leur distribuer, on attendoit, selon l’usage, qu’ils connussent la première partie de l’école du soldat. Je dois ajouter, pour ceux qui avoient voulu faire envisager l’artillerie du camp comme dangereuse à la liberté, qu’il n’y est pas entré un seul boulet, ni une seule cartouche à balle. Signé, Peyssard. La Convention décrète l’insertion au bulletin (1). [Applaudissements] 5 Le représentant du peuple Guimberteau, au nom du conseil-général, du comité de surveillance, de l’état-major et de la société populaire d’Elbeuf, district de Rouen, département de la Seine-Inférieure, où il est en mission, félicitent (sic) la Convention nationale d’avoir encore une fois sauvé la patrie en déjouant le nouveau Catilina et ses complices qui vouloient anéantir la liberté et la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (2). (1) P.-V., XLII, 292 (original dans C 311, pl. 1 231, p. 7); B1", 17 therm. (suppf); Débats , n° 682, 281. (2) P.-V., XLII, 293. [Elbeuf 11 therm. II. ] (1) Citoyens collègues, Des députations du conseil-général, du comité de surveillance révolutionnaire, de l’état-major et de la société populaire de la commune d’Elbeuf-sur-Seine, où le comité de salut public m’a donné une mission particulière, sont successivement venues, au nom de leurs commettants, me témoigner leur indignation des complots liberticides des Robespierre et leurs complices, et féliciter la Convention du nouveau caractère d’énergie qu’elle a déployé dans une pareille circonstance; j’ay été invité à vous transmettre, citoyens collègues, les sentiments qui animent tous les habitants de la commune d’Elbeuf; je m’empresse à remplir leurs vues avec d’autant plus de plaisir que j’en ay été témoin. La liberté triomphe, s’écriaient-ils; la République est encore sauvée, grâces aux soins paternels de nos dignes représentants. Vous ne douterez pas, je l’espère, citoyens collègues, combien je suis mortifié de n’avoir pu partager vos dangers et votre gloire. S. et F. Guimberteau. [La commission des dépêches au repr. Guimberteau; s.l.n.d .] Il nous est parvenu, citoyen collègue, une adresse que tu as envoyée à la Convention nationale, datée du 11 therm., par laquelle, au nom du conseil général, du comité de surveillance, de l’état-major et de la société populaire de cette commune [Elbeuf], tu la félicites d’avoir déjoué et puni le nouveau Catilina et ses complices. Elle lui a été lue aujourd’hui, et il en a été ordonné la mention honorable et l’insertion au Bulletin. Les membres de la commission des dépêches. (sans signatures). 6 La commission de l’instruction publique fait part à la Convention nationale des deux traits de civisme suivans qui lui ont été transmis : le premier par un extrait du registre des délibérations du conseil général du district de Montbéliard; le second par une lettre du chef de l’état-major de l’armée de l’Ouest, en date du 8 du même mois. 1). Le conseil général du district de Montbéliard ayant envoyé un commissaire pour accélérer, dans son arrondissement, la moisson et lè battage des grains requis pour alimenter nos braves frères du Rhin, ce commissaire est arrivé à Sochaux, où la moisson ne faisoit que commencer. Le citoyen Ferraud, maire, lui dit : « Les neiges du 18 floréal et la grêle du 25 messidor ont ravagé nos campagnes et gâté nos mois-(1) C 311, pl. 1 231, p. 5 et 6. 4 49 SEANCE DU 15 THERMIDOR AN II (2 AOÛT 1794) - Nns4-6 Qu’aucun homme n’ose s’arroger exclusivement les titres de vertueux et d’incorruptible car ils sont l’apanage cher aux républicains. Que dorénavant celui qui acquitte son devoir se contente de la confiance fruit de l’estime publique; que tous nos hommages soient réservés pour notre chère patrie. Les nombreux habitants de la commune de Troyes ont appris avec horreur les nouveaux attentats contre la liberté et en détestent les auteurs. Ils applaudissent à leur juste et prom[p]te punition; ils sont dévoués à la Convention nationale dans laquelle réside l’exercice de la puissance du peuple. Maure aîné. 4 Le citoyen Peyssard, représentant du peuple près l’Ecole de Mars, écrit à la Convention nationale, en date du 11 thermidor, dans les termes suivans : Citoyen président, Il a été dit à la tribune qu’un magasin d’armes inutiles et mal gardées existoit à l’Ecole de Mars : je dois relever cette inexactitude et dire que ce magasin étoit sous mes yeux dans l’enceinte même du camp, qu’il n’a jamais contenu que le nombre de fusils nécessaire à l’instruction des élèves, et que pour les leur distribuer, on attendoit, selon l’usage, qu’ils connussent la première partie de l’école du soldat. Je dois ajouter, pour ceux qui avoient voulu faire envisager l’artillerie du camp comme dangereuse à la liberté, qu’il n’y est pas entré un seul boulet, ni une seule cartouche à balle. Signé, Peyssard. La Convention décrète l’insertion au bulletin (1). [Applaudissements] 5 Le représentant du peuple Guimberteau, au nom du conseil-général, du comité de surveillance, de l’état-major et de la société populaire d’Elbeuf, district de Rouen, département de la Seine-Inférieure, où il est en mission, félicitent (sic) la Convention nationale d’avoir encore une fois sauvé la patrie en déjouant le nouveau Catilina et ses complices qui vouloient anéantir la liberté et la représentation nationale. Mention honorable, insertion au bulletin (2). (1) P.-V., XLII, 292 (original dans C 311, pl. 1 231, p. 7); B1", 17 therm. (suppf); Débats , n° 682, 281. (2) P.-V., XLII, 293. [Elbeuf 11 therm. II. ] (1) Citoyens collègues, Des députations du conseil-général, du comité de surveillance révolutionnaire, de l’état-major et de la société populaire de la commune d’Elbeuf-sur-Seine, où le comité de salut public m’a donné une mission particulière, sont successivement venues, au nom de leurs commettants, me témoigner leur indignation des complots liberticides des Robespierre et leurs complices, et féliciter la Convention du nouveau caractère d’énergie qu’elle a déployé dans une pareille circonstance; j’ay été invité à vous transmettre, citoyens collègues, les sentiments qui animent tous les habitants de la commune d’Elbeuf; je m’empresse à remplir leurs vues avec d’autant plus de plaisir que j’en ay été témoin. La liberté triomphe, s’écriaient-ils; la République est encore sauvée, grâces aux soins paternels de nos dignes représentants. Vous ne douterez pas, je l’espère, citoyens collègues, combien je suis mortifié de n’avoir pu partager vos dangers et votre gloire. S. et F. Guimberteau. [La commission des dépêches au repr. Guimberteau; s.l.n.d .] Il nous est parvenu, citoyen collègue, une adresse que tu as envoyée à la Convention nationale, datée du 11 therm., par laquelle, au nom du conseil général, du comité de surveillance, de l’état-major et de la société populaire de cette commune [Elbeuf], tu la félicites d’avoir déjoué et puni le nouveau Catilina et ses complices. Elle lui a été lue aujourd’hui, et il en a été ordonné la mention honorable et l’insertion au Bulletin. Les membres de la commission des dépêches. (sans signatures). 6 La commission de l’instruction publique fait part à la Convention nationale des deux traits de civisme suivans qui lui ont été transmis : le premier par un extrait du registre des délibérations du conseil général du district de Montbéliard; le second par une lettre du chef de l’état-major de l’armée de l’Ouest, en date du 8 du même mois. 1). Le conseil général du district de Montbéliard ayant envoyé un commissaire pour accélérer, dans son arrondissement, la moisson et lè battage des grains requis pour alimenter nos braves frères du Rhin, ce commissaire est arrivé à Sochaux, où la moisson ne faisoit que commencer. Le citoyen Ferraud, maire, lui dit : « Les neiges du 18 floréal et la grêle du 25 messidor ont ravagé nos campagnes et gâté nos mois-(1) C 311, pl. 1 231, p. 5 et 6. 4 50 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE sons : la mienne est la plus avancée; mes gerbes sont les plus fortes et les mieux nourries, je les offre toutes de bon coeur, avec ma grange, pour les battre; je ne demande que des bras pour m’aider, et je me repose sur mes concitoyens du soin de les remplacer ». 2). Le 5 floréal, aux environs du poste nommé le Perrier, le T bataillon des Vosges de l’armée de l’Ouest se trouvoit séparé du corps d’armée par des fossés larges et profonds; l’instant étoit critique. Trois volontaires nommés Maire, adjudant-sous-officier, Colin, caporal de grenadiers, Grésil, grenadier, s’enfoncent dans l’eau jusqu’à la gorge, tenant au-dessus de leurs têtes des fascines de bois, et forment dans cette attitude périlleuse une espèce de pont, à l’aide duquel le bataillon passe les fossés, se porte auprès d’une métairie, et, par un feu de file soutenu, repousse les brigands et les met en déroute. Sans l’intrépidité de ces trois volontaires, le bataillon n’auroit pu passer l’eau, et la bataille eût été perdue. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (1). 7 Le Carpentier, représentant du peuple en mission, écrit de Port-Malo (2), que de la révision qu’il vient de faire dans cette commune du tableau des détenus, il résulte que 55 individus sont dans le cas de suivre les précédents au tribunal révolutionnaire, et que cette quantité jointe aux 29 premiers partis de cette ville, aux 14 autres qui vont être envoyés de Dol, et aux 131 qu’il a expédiés du département de la Manche, forme un total de 229 prévenus qui ont rendu ou vont rendre compte de leur conduite à la justice du peuple. Renvoyé au comité de sûreté générale (3). [Le Carpentier, représentant du peuple au pré-sid. de la Conv.; Port-Malo, 9 therm. II\ (4) Citoyen président, Je viens de rentrer à Port-Malo où j’avois laissé plusieurs choses à faire, entr’autres, la révision du tableau des détenus, il résulte de ce nouvel examen que 55 individus sont dans le cas de suivre les précédents au tribunal révolutionnaire. Cette quantité, jointe aux 29 premiers, partis de cette ville, aux 14 autres qui vont être envoyés de Dol, et aux 131 que j’ai expédiés des différentes parties du département de la Manche que je viens de parcourir, forme un total de (1) P.-V., XLII, 293. Bm, 16 therm.; F.S.P. , n° 396; J. Sablier (du soir), n° 1 475 (selon cette gazette, l’annonce a été faite par Fourcade, adj1 de la commission d’instruction publique); J. Fr., n° 679; Audit, nat., n° 680; Rép., n° 228. (2) Ille-et-Vilaine. (3) P.-V., XLII, 295. J. Sablier, n° 1 475; Mess. Soir, n° 713; J. Perlet, n° 679; J. Jacquin, n° 734; J. Lois, n° 676; C. univ., n° 945. (4) AA 49, doss. 1 406, p. 82. 229 prévenus qui ont rendu ou vont rendre compte de leur conduite à la justice du peuple. Le tems est arrivé où ceux qui n’ont pas mérité d’être inscrits sur le livre radieux des amis de la révolution doivent être portés sur la liste funéraire des ennemis de la Liberté. Malheureux ! qui, non contents d’avoir refusé le bonheur de votre patrie, avez voulu le troubler et l’annéantir, tombez sous le poids de vos crimes, puisque vous n’avez pas senti celui du remords. S. et F. Le Carpentier 8 L’agent national provisoire du district de Bellevue-les-Bains (1), département de Saône-et-Loire, adresse à la Convention nationale le tableau des biens d’émigrés vendus dans ce district depuis le 4 germinal jusqu’au 20 messidor : il en résulte que divers objets estimés au total à 283 306 liv., ont été vendus 908 835 liv. Parmi ces objets il distingue un domaine divisé en 14 lots, estimé 14 900 1. et porté à 81 700 liv. Renvoyé au comité des domaines nationaux (2). 9 Le président de l’administration du département de l’Hérault informe la Convention nationale que le citoyen Siau, habitant de Montpellier, assure une rente de 160 liv, à celui des cultivateurs indigens qui n’aura pu participer aux inscriptions sur le livre de la bienfaisance nationale, et qui d’ailleurs remplira les conditions exigées par la loi. Mention honorable, insertion au bulletin (3). [Le présid. du départ! de l’Hérault au cn présid. de la Conu.; Montpellier, 3 mess. II] (4) Le citoyen Siau, habitant de Montpellier, vient de donner une preuve de sa bienfaisance et de son amour pour l’humanité. Présumant que le nombre des citoyens indigens des campagnes exéderoit celui des inscriptions sur le grand livre de la bienfaisance nationale, il a offert de payer suplectivement une rente viagère de 160 liv. à celui des cultivateurs indigents qui n’auroit pu participer aux inscriptions. Je t’envoie une copie de la lettre qu’il a écritte à ce sujet à l’administration avec une expédition de l’arrêté qui a accepté cette offre paternelle. Je te prie de les mettre sous les yeux de la Convention nationalle. Elle verra avec plaisir (1) Ci-devant Bourbon-Lancy. (2) P.-V., XLII, 295. B"1, 28 therm. (1er suppf). Mention dans J. Sablier (du soir), n° 1 475, sous le nom de Buttes-les-Bains. (3) P.-V., XLII, 295. (4) C 312, pl. 1 240, p. 17, 18, 19.