SÉANCE DU 6 THERMIDOR AN II (24 JUILLET 1794) - N° 12 465 que tu nous indiques; c’est le culte qui t’est agréable. Citoyens représentans, en qualité de cultivateurs, nous vous remercions du travail de votre Comité sur l’agriculture; en qualité de pasteurs, nous vous demandons les moyens de faire croître sur nos brebis cette belle toison qui pare les troupeaux étrangers, et qui enrichiroit nos manufactures : exercés les droits de législateurs dans toute leur plénitude : une Religion metaphisique n’est pas tout-à-fait encore à la portée du peuple, donnés-nous un code, un rituel simple des lois cérémonielles : et après avoir jetté[,] comme Romulus, les fondements de Rome triomphante, travaillez comme Numa, à Rome religieuse; mais sans superstition. Embelissés de quelques couleurs, de quelque idée charmante la derniere scène du drame de la vie : qu’elles soient relatives au dogme Sacré de l’immortalité de l’ame, dont nous avons le bonheur d’être persuadés; la mort fait peur au peuple, elle sera moins terrible, si vous semez de quelque fleur la route du tombeau. Nous respectons la vieillesse; respectons la mort qui en est le dernier terme. Le Républicain, chez qui la piété filiale est un devoir, ne peut se résoudre à enterrer son père comme sa bête de somme. Donnez-nous des lois civiles qui soient faites pour nous, qu’elles s’éloignent autant du code tu-desque de nos pères que des constitutions impériales des baziliques de Bizance. Ni Paul ni Papinien, ni Tribonien, ni les préteurs de Rome ne sont point nos législateurs : lois éphémères et périssables, vous n’êtes plus : la fouille exhuma jadis dans une petite ville d’Italie votre cadavre de dessous les débris de cet empire même que vous déviés soutenir, et la République immortelle comme les principes, comme la volonté du peuple, doit-elle porter sur un si frêle point d’appui ? Parcourés dans toute son étendue la plus belle carrière politique qu’ayent jamais fournie des mortels, et comptés que[,] plus la liberté nous coûte des sacrifices, plus elle nous devient chère, plus elle trouvera de Décius prêts à se dévouer encore. Nous avons remis l’argenterie de l’Eglise; donné des capottes, des draps de lit pour nos déffenseurs, fait mille autres dons, que nous ne voulons pas énumérer : comme si faire son devoir étoit certes une si grande vertu ! SOUVIELLE, PERPIGNA, f. MAGENDIE, LOUSTAUNAU, Camou, Balana, Làvigne, Lapuyade, Jautel Ayxage, Bordeu Ingaderaix, Thorasson, Canton, Toulouse, Sulenave, Deys, Lasserenne, Balagué, Palengut, Balagué, Castillou, Ayxages, Nogaroles fils (présid.), Labastide (secrêt.), Mesplé, Bergé Orteig, Cassier, Peyre (secrét.j \ Jean Cabidos, Laccarrere Toulouze, Barthélémy, Bertrou, Latapi. 12 La société populaire de La Roche-Chalais, département de la Dordogne, envoie la description d’une fête à l’Etre suprême, proteste de son attachement à la liberté et à l’égalité, aplaudit au courage et à la confiante fermeté de la Convention nationale qui ont déconcerté tous les efforts des ennemis de la République. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (l). [La Sté Républ. de La Roche-chalais à la Conv. ; Laroche -chalais, 21 prair. 7/7(2). Citoyens Représentans De toutes les parties de la République, vous recevés des actions de grâce, du décret par lequel vous avés institué des fêtes décadaires, et consacré la première de ces fêtes à l’Etre Suprême. La Société Républicaine de La Roche-chalais qui a partagé l’alégresse commune en marchant à cette hauteur revolutionaire propre à seconder Votre Sollicitude pour les intérêts de La république, s’est efforcée de rendre cette fête digne des institutions : aussi grande, aussi majestueuse qu’en est l’objet, et aussi utile qu’il est possible en propageant les principes de vertu et de probité que vous avés mis à l’ordre du jour. Combien, Citoyens Représentans, vous auriés éprouvé de plaisir en voyant le concours de tous les Citoyens, leur respect silencieux, la réunion de tous les cœurs, de tous leurs sentimens vers la Représentation nationale ! nos Cantiques, c’étoient les hymnes à la Liberté, notre religion, l’amour de la patrie, de la liberté et de l’égalité ces Compagnes Cheries auxquelles nous avons voté le sacrifice de notre vie et de notre fortune. Ces sentimens sont chez nous sans mélangés d’ambition, d’intrigues, et de routine. Nous tenons le soc de la charrue toute la décade ; et[,] le jour du repos arrivé, nous nous réunissons pour nous instruire mutuellement, parler de vos travaux, de votre constante fermeté, auprès de laquelle viennent se briser Les efforts impuissants des Traitres à La patrie, de vos victoires, de l’abjection des esclaves qui se rallient journellement pour soutenir les Trônes ébranlés des tyrans, et pour témoigner à l’Etre Suprême la reconnoissance qui est due à ses bienfaits et à la protection signalée qu’il daigne accorder à nos armes. Tel est, Citoyens Représentans, le tableau de la fête décadaire que nous venons de célébrer en l’honneur de l’Etre suprême; nous croyons devoir vous en transmettre le procès Verbal, afin que[,] dans votre souvenir soit désormais empreint qu’il n’est pas dans la Republique de Citoyens plus dévoués au salut de la patrie que ceux composant la Société populaire de la Roche-Chalais. Bassuet jeune (présid.), Marin (secrét.), fçols LapréE (secrét.). [Séance du 20 prair. II de la Sté popul. de La Roche-Chalais], La séance est ouverte par le chant d’hymne à la Liberté; Ensuite il a été fait lecture du procès Verbal de La Séance précédente, après lecture faite, un membre dit qu’il est étonné que la Société ait passé à l’ordre du jour sur La demande faite dans la précédente Séance de faire une porte du côté nord de la Salle pour faire entrer les Citoyennes dans le lieu qui leur est assigné. Et demande que cet article (1) P.V., XLII, 154. (2) C 314, pl. 1255, p. 2 et 11. 30 SÉANCE DU 6 THERMIDOR AN II (24 JUILLET 1794) - N° 12 465 que tu nous indiques; c’est le culte qui t’est agréable. Citoyens représentans, en qualité de cultivateurs, nous vous remercions du travail de votre Comité sur l’agriculture; en qualité de pasteurs, nous vous demandons les moyens de faire croître sur nos brebis cette belle toison qui pare les troupeaux étrangers, et qui enrichiroit nos manufactures : exercés les droits de législateurs dans toute leur plénitude : une Religion metaphisique n’est pas tout-à-fait encore à la portée du peuple, donnés-nous un code, un rituel simple des lois cérémonielles : et après avoir jetté[,] comme Romulus, les fondements de Rome triomphante, travaillez comme Numa, à Rome religieuse; mais sans superstition. Embelissés de quelques couleurs, de quelque idée charmante la derniere scène du drame de la vie : qu’elles soient relatives au dogme Sacré de l’immortalité de l’ame, dont nous avons le bonheur d’être persuadés; la mort fait peur au peuple, elle sera moins terrible, si vous semez de quelque fleur la route du tombeau. Nous respectons la vieillesse; respectons la mort qui en est le dernier terme. Le Républicain, chez qui la piété filiale est un devoir, ne peut se résoudre à enterrer son père comme sa bête de somme. Donnez-nous des lois civiles qui soient faites pour nous, qu’elles s’éloignent autant du code tu-desque de nos pères que des constitutions impériales des baziliques de Bizance. Ni Paul ni Papinien, ni Tribonien, ni les préteurs de Rome ne sont point nos législateurs : lois éphémères et périssables, vous n’êtes plus : la fouille exhuma jadis dans une petite ville d’Italie votre cadavre de dessous les débris de cet empire même que vous déviés soutenir, et la République immortelle comme les principes, comme la volonté du peuple, doit-elle porter sur un si frêle point d’appui ? Parcourés dans toute son étendue la plus belle carrière politique qu’ayent jamais fournie des mortels, et comptés que[,] plus la liberté nous coûte des sacrifices, plus elle nous devient chère, plus elle trouvera de Décius prêts à se dévouer encore. Nous avons remis l’argenterie de l’Eglise; donné des capottes, des draps de lit pour nos déffenseurs, fait mille autres dons, que nous ne voulons pas énumérer : comme si faire son devoir étoit certes une si grande vertu ! SOUVIELLE, PERPIGNA, f. MAGENDIE, LOUSTAUNAU, Camou, Balana, Làvigne, Lapuyade, Jautel Ayxage, Bordeu Ingaderaix, Thorasson, Canton, Toulouse, Sulenave, Deys, Lasserenne, Balagué, Palengut, Balagué, Castillou, Ayxages, Nogaroles fils (présid.), Labastide (secrêt.), Mesplé, Bergé Orteig, Cassier, Peyre (secrét.j \ Jean Cabidos, Laccarrere Toulouze, Barthélémy, Bertrou, Latapi. 12 La société populaire de La Roche-Chalais, département de la Dordogne, envoie la description d’une fête à l’Etre suprême, proteste de son attachement à la liberté et à l’égalité, aplaudit au courage et à la confiante fermeté de la Convention nationale qui ont déconcerté tous les efforts des ennemis de la République. Mention honorable, insertion au bulletin, et renvoi au comité d’instruction publique (l). [La Sté Républ. de La Roche-chalais à la Conv. ; Laroche -chalais, 21 prair. 7/7(2). Citoyens Représentans De toutes les parties de la République, vous recevés des actions de grâce, du décret par lequel vous avés institué des fêtes décadaires, et consacré la première de ces fêtes à l’Etre Suprême. La Société Républicaine de La Roche-chalais qui a partagé l’alégresse commune en marchant à cette hauteur revolutionaire propre à seconder Votre Sollicitude pour les intérêts de La république, s’est efforcée de rendre cette fête digne des institutions : aussi grande, aussi majestueuse qu’en est l’objet, et aussi utile qu’il est possible en propageant les principes de vertu et de probité que vous avés mis à l’ordre du jour. Combien, Citoyens Représentans, vous auriés éprouvé de plaisir en voyant le concours de tous les Citoyens, leur respect silencieux, la réunion de tous les cœurs, de tous leurs sentimens vers la Représentation nationale ! nos Cantiques, c’étoient les hymnes à la Liberté, notre religion, l’amour de la patrie, de la liberté et de l’égalité ces Compagnes Cheries auxquelles nous avons voté le sacrifice de notre vie et de notre fortune. Ces sentimens sont chez nous sans mélangés d’ambition, d’intrigues, et de routine. Nous tenons le soc de la charrue toute la décade ; et[,] le jour du repos arrivé, nous nous réunissons pour nous instruire mutuellement, parler de vos travaux, de votre constante fermeté, auprès de laquelle viennent se briser Les efforts impuissants des Traitres à La patrie, de vos victoires, de l’abjection des esclaves qui se rallient journellement pour soutenir les Trônes ébranlés des tyrans, et pour témoigner à l’Etre Suprême la reconnoissance qui est due à ses bienfaits et à la protection signalée qu’il daigne accorder à nos armes. Tel est, Citoyens Représentans, le tableau de la fête décadaire que nous venons de célébrer en l’honneur de l’Etre suprême; nous croyons devoir vous en transmettre le procès Verbal, afin que[,] dans votre souvenir soit désormais empreint qu’il n’est pas dans la Republique de Citoyens plus dévoués au salut de la patrie que ceux composant la Société populaire de la Roche-Chalais. Bassuet jeune (présid.), Marin (secrét.), fçols LapréE (secrét.). [Séance du 20 prair. II de la Sté popul. de La Roche-Chalais], La séance est ouverte par le chant d’hymne à la Liberté; Ensuite il a été fait lecture du procès Verbal de La Séance précédente, après lecture faite, un membre dit qu’il est étonné que la Société ait passé à l’ordre du jour sur La demande faite dans la précédente Séance de faire une porte du côté nord de la Salle pour faire entrer les Citoyennes dans le lieu qui leur est assigné. Et demande que cet article (1) P.V., XLII, 154. (2) C 314, pl. 1255, p. 2 et 11. 30