SÉANCE DU 17 BRUMAIRE AN III (7 NOVEMBRE 1794) - N° 1 499 la Convention comme le centre unique de notre gouvernement. Grâces à votre énergie, la terreur qui com-primoit le patriotisme a disparu, elle a cédé sa place à une justice sevère qui ne fera pâlir d’ef-froy que les conspirateurs, les intriguans, les traitres, les aristocrates et les malveillans et qui sera l’egide salutaire des patriotes ; la vérité percera d’un bout de la république à l’autre, et nous ne craindrons plus cette inquisition dictatoriale que d’un seul mot vous avez anéanti; votre adresse aux français nous en est un sur garant, union, fraternité et amitié aux républicains, guerre à mort aux tirans, aux conspirateurs et a tous leurs vils suppôts, voila citoyens representans notre devise cherie. Restez à votre poste, écrasez la tête des monstres qui voudroient voir l’anéantissement de la république, la destruction de la liberté et de l’égalité et qui tenteroient de faire revivre le despotisme et tous ses abus. Vive la Convention nationale; périssent les tirans et les traitres. Salut et fraternité. Suivent 18 signatures d’officiers municipaux et de notables. P* [Les membres de la société populaire d’Aigueperse à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an 7/7] (45) Liberté, Egalité, Mort au tirans. Citoyens Représentans En vain les intriguans, les factieux de tous genres, s’efforcent-ils de prolonger les orages de la révolution pour satisfaire leurs passions criminelles, leurs efforts seront désormais impuis-sans : vous aves tracé d’une main assurée les bornes de cette révolution qu’assure le bonheur et l’indépendance d’une grande nation. Votre déclaration solemnelle aux français des intentions qui vous animent, en fixant l’opinion publique sur des principes invariables, va faire disparoitre ces germes de divisions intestines qui sembloient menacer la tranquilité publique. La justice ne sera plus un vain mot dans la bouche du scélérat hypocrite; déjà la france a peine dégagée de ce système de terreur qui avoit jetté l’allarme et l’effroi dans le coeur de tous les amis de la liberté commence à ressentir son influence salutaire. Représentans fidèles, vous aves juré de maintenir jusques à la paix le gouvernement révolutionaire par une sévérité nécéssaire, mais impartiale et réfléchie ; vous aves juré de n’abandonner le gouvernail que lorsque le vaisseau sera arrivé au port, par là vous aves rassuré tous les esprits, vous aves répondu au voeu (45) C 325, pl. 1412, p. 9. unanime de tous les français, nous vous renouvelions de notre coté ce serment si cher à nos coeurs et que nous ne nous lasserons jamais de repéter, nous jurons de demeurer invariablement attaché à la liberté, à l’égalité, à l’unité et à l’indivisibilité de la République, de ne reconnoitre jamais d’autre point de ralliement que la Convention nationale, d’autre guide que la loi, d’autres principes enfin que ceux que vous aves si sagement proclamés. Suivent 54 signatures. q’ [Cassanyès, représentant du peuple, au président de la Convention nationale, Chambéry, le 29 vendémiaire an 777] (46) Citoyen président Je te fais passer l’addresse du conseil général de la commune de Chambéri, qu’il m’a prié de faire parvenir à la Convention nationale, je puis assurer que c’est le voeu du peuple de cette commune et qu’il étoit beau de le voir dans l’en-tousiasme lors de la lecture de l’addresse de la Convention au Peuple francois. Salut et fraternité. Cassanyès. [Le conseil général de la commune de Chambéry à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an 777] (47) Représentans, Le conseil général de la commune de Chambéri avoit fait une première lecture de l’adresse au peuple français décrétée dans votre séance du 18 ; lorsqu’un très grand nombre de citoyens, se pressant dans les tribunes, en a demandé une seconde. Nous ne savons pas vous exprimer, représentans, de combien d’applaudissemens, elle a été couverte; de ces applaudis semens spontanés, vifs et serrés qui se produisent tout à coup dans les grands mouvemens du coeur, dans les douces affections de l’ame, dans la fermeté et l’energie des principes républicains. Représentans, vous vouléz la justice en action; la probité, la vertu. En effets, vous vouléz maintenir en le régularisant le gouvernement qui a sauvé la République. Ce sont les voeux des habitans de cette commune mais comme vous l’avéz promis, restéz à votre poste, pour consommer le grand oeuvre que vous avéz commencé, pour abbattre sans retour, toute espèce de tyrannie, pour assurer sur les ennemis de l’intérieur, comme sur ceux de l’extérieur, le triomphe de l’égalité et de la liberté. (46) C 323, pl. 1377, p. 8. (47) C 323, pl. 1377, p. 9.