SÉANCE DU 19 THERMIDOR AN II (6 AOÛT 1794) - N° 1 231 et les droits que vous avez à celle de l’Europe entière. Les administrateurs du district de Mirande vous doivent le témoignage de leur dévouement, et ils ne peuvent mieux l’exprimer qu’en disant que vous avez tout fait et que vous faites tout pour le peuple. Les factions étouffées, les tirans coalisés fuyant le sol de la liberté, les traits d’héroïsme et de courage de nos braves deffenseurs, dont n’aprocheront jamais les héros de la Grèce et de Rome; la justice et la probité établies sur les ruines du despotisme; le triomphe de la raison sur les ruines de la superstition et du fanatisme; le règne de toutes les vertus à la place de tous les vices : voilà votre ouvrage, sublimes représen-tans. Mais vous n’avez pas tout fait. Tant qu’il existera un tiran, tant qu’il existera un ennemi du peuple, pensez que la liberté est en danger; restez donc fermes à votre poste; honnorez-vous des coups de poignards qui sont dirigés sur vous, et ne dessendez de l’auguste montagne qu’après qu’il ne restera plus rien à faire pour l’affermissement de la liberté. De retour allors dans vos foyers, vous trouverez votre récompense dans le spectacle de la félicité publique. Vive la montagne ! Vive la République ! Duclos (présid.), Lubel (secrét.-gal). 1 [La sté popul. régénérée de la comm. de Mantes à la Conv.; Mantes, 1er therm. II] { 1) Citoyens représentants, Qui peut mieux que son auteur achever un ouvrage ? Vous avez la confiance de la nation française. Vous la méritez. Restez donc à votre poste. Pitt et Cobourg existent encore. Vous avez jusqu’à présent coupé les trames de leurs infâmes projets. Redoublez d’efforts et de vigilance pour les empêcher d’en ourdir de nouveaux. C’est sur votre céleste Montagne que notre République a pris naissance. Vous l’avez préservée des dangers de son enfance. C’est à vous qu’elle doit son accroissement. La voilà sortie de son berceau pour passer dans les mains des vertus que vous avez mises à l’ordre du jour. Ce sont elles qui attesteront à l’univers que l’Etre suprême la protège. Armez-vous de notre indignation contre les scélérats du dehors et de l’intérieur qui, par des plis et replis tortueux, ont recours à l’hypocrisie, au fanatisme et à une infinité de moyens astucieux pour l’énerver et retarder ses progrès. Mais qu’ils se trompent fort, ces vils esclaves de la tyrannie, ces lâches stipendiés des despotes. Le républicain connoit ses droits, le peuple français sent sa force, il est debout. De foible roseau qu’il étoit sous la féodalité, il est devenu un chêne capable de résister à tous les vents les plus impétueux qui tenteraient de l’agiter, de l’ébranler et l’abbattre. (1) C 315, pl. 1 261, p. 36. Mentionné par J. Fr., n° 681. Arrosé du sang de ses ennemis, des traîtres, chaque année une nouvelle sève multipliera ses rameaux; la justice les émondera. Tous les peuples à l’envi les uns des autres, jaloux de sa vigueur, de son élévation, ambitionneront son majestueux feuillage. Ils viendront ramasser ses glands, et, ardents à jouir d’un pareil ombrage, ils ne tarderont point à planter chez eux cet a[r]bre auguste, symbole de notre heureuse liberté et le présage de la leur. S. et F. Framboisier (présid.), Muville (secrét.). m [Les administrateurs du distr. de Belfort à la Conv.; Belfort, 14 therm. II] (1) Citoïens représentans, La conjuration qui vient d’éclater nous a d’abord rempli d’effroi, mais cette première sensation, faisant place à l’indignation, nous nous sommes ensuite livrés aux sentimens délicieux de l’admiration et de la confiance, qu’ont dû inspirer le courage et la fermeté, que vous avez opposés aux dangers et aux traîtres. Restez, représentans, restés inébranlables à vos postes jusqu’à l’affermissement le plus parfait de la République une et indivisible. Grâces infinies soyent rendues au peuple de Paris, qui, en se ralliant autour de vous et vous couvrant de son égide, a secondé votre énergie et a rendu inutiles les tentatives des chefs perfides de la force armée qui vous menaçoit. La Convention nationale est le centre du salut public, auquel nous renouvelions le serment de rester invinciblement attaché, et de mourir joïeusement, s’il le faut, soit pour le défendre, soit pour en faire exécuter les glorieux travaux. Guy, Royer, Rossée (agent nat.), Borneque, Schirmer, Bernard, Cordionne (secrét. -gal). n [La sté popul. et républicaine de Vervins (2), aux cns représentans du peuple; séance du 16 therm. II] (3) Vous féliciter d’avoir, par de généreux efforts, sauvé de nouveau la République, en faisant tomber sous le glaive de la loi des triumvirs puissants; d’avoir eu le courage d’ab-battre l’idole du peuple en lui arrachant son triple masque de patriotisme, de probité et d’égalité, pour ne montrer à découvert qu’un tiran qui, par ses artiffices, s’étoit formé un parti considérable et dangereux, afin de se constituer, sur de nouveaux cadavres, un pouvoir inique et absolue, avec des complices qui, déjà, ont couvert la patrie de deuil, et d’avoir (1) C 312, pl. 1 244, p. 2. (2) Aisne. (3) C 315, pl. 1 261, p. 35. Bm, 23 therm. Mentionné par J. Paris, n° 584; J. Fr., n° 681. SÉANCE DU 19 THERMIDOR AN II (6 AOÛT 1794) - N° 1 231 et les droits que vous avez à celle de l’Europe entière. Les administrateurs du district de Mirande vous doivent le témoignage de leur dévouement, et ils ne peuvent mieux l’exprimer qu’en disant que vous avez tout fait et que vous faites tout pour le peuple. Les factions étouffées, les tirans coalisés fuyant le sol de la liberté, les traits d’héroïsme et de courage de nos braves deffenseurs, dont n’aprocheront jamais les héros de la Grèce et de Rome; la justice et la probité établies sur les ruines du despotisme; le triomphe de la raison sur les ruines de la superstition et du fanatisme; le règne de toutes les vertus à la place de tous les vices : voilà votre ouvrage, sublimes représen-tans. Mais vous n’avez pas tout fait. Tant qu’il existera un tiran, tant qu’il existera un ennemi du peuple, pensez que la liberté est en danger; restez donc fermes à votre poste; honnorez-vous des coups de poignards qui sont dirigés sur vous, et ne dessendez de l’auguste montagne qu’après qu’il ne restera plus rien à faire pour l’affermissement de la liberté. De retour allors dans vos foyers, vous trouverez votre récompense dans le spectacle de la félicité publique. Vive la montagne ! Vive la République ! Duclos (présid.), Lubel (secrét.-gal). 1 [La sté popul. régénérée de la comm. de Mantes à la Conv.; Mantes, 1er therm. II] { 1) Citoyens représentants, Qui peut mieux que son auteur achever un ouvrage ? Vous avez la confiance de la nation française. Vous la méritez. Restez donc à votre poste. Pitt et Cobourg existent encore. Vous avez jusqu’à présent coupé les trames de leurs infâmes projets. Redoublez d’efforts et de vigilance pour les empêcher d’en ourdir de nouveaux. C’est sur votre céleste Montagne que notre République a pris naissance. Vous l’avez préservée des dangers de son enfance. C’est à vous qu’elle doit son accroissement. La voilà sortie de son berceau pour passer dans les mains des vertus que vous avez mises à l’ordre du jour. Ce sont elles qui attesteront à l’univers que l’Etre suprême la protège. Armez-vous de notre indignation contre les scélérats du dehors et de l’intérieur qui, par des plis et replis tortueux, ont recours à l’hypocrisie, au fanatisme et à une infinité de moyens astucieux pour l’énerver et retarder ses progrès. Mais qu’ils se trompent fort, ces vils esclaves de la tyrannie, ces lâches stipendiés des despotes. Le républicain connoit ses droits, le peuple français sent sa force, il est debout. De foible roseau qu’il étoit sous la féodalité, il est devenu un chêne capable de résister à tous les vents les plus impétueux qui tenteraient de l’agiter, de l’ébranler et l’abbattre. (1) C 315, pl. 1 261, p. 36. Mentionné par J. Fr., n° 681. Arrosé du sang de ses ennemis, des traîtres, chaque année une nouvelle sève multipliera ses rameaux; la justice les émondera. Tous les peuples à l’envi les uns des autres, jaloux de sa vigueur, de son élévation, ambitionneront son majestueux feuillage. Ils viendront ramasser ses glands, et, ardents à jouir d’un pareil ombrage, ils ne tarderont point à planter chez eux cet a[r]bre auguste, symbole de notre heureuse liberté et le présage de la leur. S. et F. Framboisier (présid.), Muville (secrét.). m [Les administrateurs du distr. de Belfort à la Conv.; Belfort, 14 therm. II] (1) Citoïens représentans, La conjuration qui vient d’éclater nous a d’abord rempli d’effroi, mais cette première sensation, faisant place à l’indignation, nous nous sommes ensuite livrés aux sentimens délicieux de l’admiration et de la confiance, qu’ont dû inspirer le courage et la fermeté, que vous avez opposés aux dangers et aux traîtres. Restez, représentans, restés inébranlables à vos postes jusqu’à l’affermissement le plus parfait de la République une et indivisible. Grâces infinies soyent rendues au peuple de Paris, qui, en se ralliant autour de vous et vous couvrant de son égide, a secondé votre énergie et a rendu inutiles les tentatives des chefs perfides de la force armée qui vous menaçoit. La Convention nationale est le centre du salut public, auquel nous renouvelions le serment de rester invinciblement attaché, et de mourir joïeusement, s’il le faut, soit pour le défendre, soit pour en faire exécuter les glorieux travaux. Guy, Royer, Rossée (agent nat.), Borneque, Schirmer, Bernard, Cordionne (secrét. -gal). n [La sté popul. et républicaine de Vervins (2), aux cns représentans du peuple; séance du 16 therm. II] (3) Vous féliciter d’avoir, par de généreux efforts, sauvé de nouveau la République, en faisant tomber sous le glaive de la loi des triumvirs puissants; d’avoir eu le courage d’ab-battre l’idole du peuple en lui arrachant son triple masque de patriotisme, de probité et d’égalité, pour ne montrer à découvert qu’un tiran qui, par ses artiffices, s’étoit formé un parti considérable et dangereux, afin de se constituer, sur de nouveaux cadavres, un pouvoir inique et absolue, avec des complices qui, déjà, ont couvert la patrie de deuil, et d’avoir (1) C 312, pl. 1 244, p. 2. (2) Aisne. (3) C 315, pl. 1 261, p. 35. Bm, 23 therm. Mentionné par J. Paris, n° 584; J. Fr., n° 681. 232 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE enfin, d’une main hardie, déchirée le voile qui nous cachoit tant de forfaits en éclairant le peuple : ce ne seroit que vous exprimer foible-ment notre reconnoissance. Le plus pur hommage que nous puissions vous rendre se trouve gravé au fond de nos cœurs par les sentiments que nous avons éprouvé en apprenant avec quel courage et quelle tranquilité vous avez décrété l’arrestation de l’homme qui, la veille et au moment même, étoit encore la divinité du jour. Les générations futures admireront, comme nous, votre fermeté, lorsque, sous le glaive des assassins, au milieu des plus grands dangers, semblables aux sénateurs romains, vous attendiez tranquillement la mort pour ne pas survivre à la liberté, si elle eût succombé sous les efforts des sélérats qui vouloient la détruire. Que vous étiez grands et représentiez dignement un grand peuple, lorsque votre président, parlant aux représentants choisis pour aller éclairer le peuple abusé par nos factieux, et renverser cette maison commune qui rivalisoit de pouvoir avec la représentation nationale, en substitutand (sic) son autorité à celle du peuple, leur adressa ces paroles mémorables : allez, et que le soleil ne se lève pas, que la tête des tirans ne soient tombées. Annimés par ces paroles, ces fidels députés aussi prompts que l’éclair, volent porter le flambeau de la vérité dans l’âme des citoyens égarés. Que maintenant, citoyens, la justice soit véritablement à l’ordre du jour ! Que tous les complices de ces sélérats soient annéantis ! Que les tribunaux, ainsi que les commissions populaires qu’ils ont formé, soient épurés ! Accueillez la voix de l’opprimé qui, longtems étouffée par ces sélérats, ne pouvoit parvenir jusqu’à vous; consultez les sociétés populaires amies des lois; que toutes les vertus remplacent tant de crimes et les fassent oublier; que la probité et la justice ne soient pas sur les lèvres, mais au fond du cœur, et que les fonctionnaires publics donnent l’exemple des mœurs républicaines; alors soyez assuré que les factions ne renaîtront plus de leurs cendres, et la République, sauvée, ne sera plus exposée à être anéantie. Godart (ex-présid.), Joph Thetu (secrét.), Du-NEUF, FONTTEBON (?). O [Les administrateurs du directoire du départ ? de la Meuse à la Conv.; Bar-sur-Omain, 16 therm. II] (1) La liberté triomphe, Catilina et les triumvirs ne sont plus, la patrie est sauvée ! Continuez, législateurs, à déployer l’énergie qui vient d’honorer votre victoire; le peuple de Paris, fidèle au dépôt que nous lui avons confié, nous en garantit la conservation, et nous, toujours ralliés à la représentation nationale, nous attendons avec calme et respect les lois qui vont en émaner pour l’affermissement et le bonheur (1) C 312, pl. 1 244, p. 1. de la République, et pour l’anéantissement de tous ces monstres, qui, sous le manteau des vertus et du patriotisme, foulaient au pied l’égalité, et voulaient, par la plus affreuse conjuration, usurper vos pouvoirs et violer les droits sacrés de la liberté publique. Diout, Mennehould, C.F. Martin, Baillot, Lassenez, J. Henri, Rupier (secrét.), Brunot. P [Les administrateurs et le conseil gal du distr. de Pont-àMousson ( 1) à la Conv.; Pont-à-Mousson, 14 therm. II] (2) Représentans du peuple français, Nous avons tous frémi d’horreur en apprenant les dangers que vous avez courus pour sauver encore une fois la République des forfaits des nouveaux Catilina qui s’étoient couverts du manteau populaire pour mieux l’asservir. Que n’étions-nous au milieu de vous pour partager vos périls, seconder vos efforts héroïques, et faire un rempart de nos corps ! Cet instant eût été le plus beau de notre vie. Dans ce jour de gloire qui vient à jamais de vous immortaliser, il n’est aucun vrai Français qui n’auroit été un Mutius Scoevola pour plonger le poignard dans le sein des cruels Robespierre, Couthon, Saint-Just, Lebas et leurs complices. Sans votre énergie républicaine, c’en étoit fait de la liberté : nos triomphes et nos victoires devenoient un fléau pour la patrie; la République, déchirée au-dedans, en proie aux factieux, n’auroit plus offert de toutes parts qu’un spectacle criant de cruauté et d’esclavage. La vertu, la probité et la justice n’auroient plus été qu’un vain nom, mis en avant par les conspirateurs pour mieux consommer leurs crimes. La licence la plus effrenée auroit été à l’ordre du jour, et les patriotes, les vrais républicains tomboient sous le couteau des assassins. Que de scélératesse, que d’atrocité ! Jamais Cromwel, Caligula et Néron, dans leur fureur ambitieuse, n’imagineront autant d’attentats, mais heureusement le génie de la liberté, secondé par la fidélité parisienne, a triomphé, et nous sommes libres. Vous venez donc, citoyens représentans, d’acquérir, par votre constante fermeté, de nouveaux droits à notre reconnoissance, à l’immortalité. Continuez à poursuivre la carrière pénible de vos travaux; faites toujours justice des intriguans, des factieux et des traîtres. La confiance publique vous environne de toutes parts, elle est aussi inaltérable que notre amour pour la liberté, et, pour gage de sa fidélité, nous renouvelions icy le serment, que nous avons déjà fait tant de fois, d’avoir constament en horreur les tyrans, les triumvirs et les dictait ) Meurthe. (2) C 312, pl. 1 244, p. 11. Bm, 23 therm.; Audit, nat., n° 688. 232 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE enfin, d’une main hardie, déchirée le voile qui nous cachoit tant de forfaits en éclairant le peuple : ce ne seroit que vous exprimer foible-ment notre reconnoissance. Le plus pur hommage que nous puissions vous rendre se trouve gravé au fond de nos cœurs par les sentiments que nous avons éprouvé en apprenant avec quel courage et quelle tranquilité vous avez décrété l’arrestation de l’homme qui, la veille et au moment même, étoit encore la divinité du jour. Les générations futures admireront, comme nous, votre fermeté, lorsque, sous le glaive des assassins, au milieu des plus grands dangers, semblables aux sénateurs romains, vous attendiez tranquillement la mort pour ne pas survivre à la liberté, si elle eût succombé sous les efforts des sélérats qui vouloient la détruire. Que vous étiez grands et représentiez dignement un grand peuple, lorsque votre président, parlant aux représentants choisis pour aller éclairer le peuple abusé par nos factieux, et renverser cette maison commune qui rivalisoit de pouvoir avec la représentation nationale, en substitutand (sic) son autorité à celle du peuple, leur adressa ces paroles mémorables : allez, et que le soleil ne se lève pas, que la tête des tirans ne soient tombées. Annimés par ces paroles, ces fidels députés aussi prompts que l’éclair, volent porter le flambeau de la vérité dans l’âme des citoyens égarés. Que maintenant, citoyens, la justice soit véritablement à l’ordre du jour ! Que tous les complices de ces sélérats soient annéantis ! Que les tribunaux, ainsi que les commissions populaires qu’ils ont formé, soient épurés ! Accueillez la voix de l’opprimé qui, longtems étouffée par ces sélérats, ne pouvoit parvenir jusqu’à vous; consultez les sociétés populaires amies des lois; que toutes les vertus remplacent tant de crimes et les fassent oublier; que la probité et la justice ne soient pas sur les lèvres, mais au fond du cœur, et que les fonctionnaires publics donnent l’exemple des mœurs républicaines; alors soyez assuré que les factions ne renaîtront plus de leurs cendres, et la République, sauvée, ne sera plus exposée à être anéantie. Godart (ex-présid.), Joph Thetu (secrét.), Du-NEUF, FONTTEBON (?). O [Les administrateurs du directoire du départ ? de la Meuse à la Conv.; Bar-sur-Omain, 16 therm. II] (1) La liberté triomphe, Catilina et les triumvirs ne sont plus, la patrie est sauvée ! Continuez, législateurs, à déployer l’énergie qui vient d’honorer votre victoire; le peuple de Paris, fidèle au dépôt que nous lui avons confié, nous en garantit la conservation, et nous, toujours ralliés à la représentation nationale, nous attendons avec calme et respect les lois qui vont en émaner pour l’affermissement et le bonheur (1) C 312, pl. 1 244, p. 1. de la République, et pour l’anéantissement de tous ces monstres, qui, sous le manteau des vertus et du patriotisme, foulaient au pied l’égalité, et voulaient, par la plus affreuse conjuration, usurper vos pouvoirs et violer les droits sacrés de la liberté publique. Diout, Mennehould, C.F. Martin, Baillot, Lassenez, J. Henri, Rupier (secrét.), Brunot. P [Les administrateurs et le conseil gal du distr. de Pont-àMousson ( 1) à la Conv.; Pont-à-Mousson, 14 therm. II] (2) Représentans du peuple français, Nous avons tous frémi d’horreur en apprenant les dangers que vous avez courus pour sauver encore une fois la République des forfaits des nouveaux Catilina qui s’étoient couverts du manteau populaire pour mieux l’asservir. Que n’étions-nous au milieu de vous pour partager vos périls, seconder vos efforts héroïques, et faire un rempart de nos corps ! Cet instant eût été le plus beau de notre vie. Dans ce jour de gloire qui vient à jamais de vous immortaliser, il n’est aucun vrai Français qui n’auroit été un Mutius Scoevola pour plonger le poignard dans le sein des cruels Robespierre, Couthon, Saint-Just, Lebas et leurs complices. Sans votre énergie républicaine, c’en étoit fait de la liberté : nos triomphes et nos victoires devenoient un fléau pour la patrie; la République, déchirée au-dedans, en proie aux factieux, n’auroit plus offert de toutes parts qu’un spectacle criant de cruauté et d’esclavage. La vertu, la probité et la justice n’auroient plus été qu’un vain nom, mis en avant par les conspirateurs pour mieux consommer leurs crimes. La licence la plus effrenée auroit été à l’ordre du jour, et les patriotes, les vrais républicains tomboient sous le couteau des assassins. Que de scélératesse, que d’atrocité ! Jamais Cromwel, Caligula et Néron, dans leur fureur ambitieuse, n’imagineront autant d’attentats, mais heureusement le génie de la liberté, secondé par la fidélité parisienne, a triomphé, et nous sommes libres. Vous venez donc, citoyens représentans, d’acquérir, par votre constante fermeté, de nouveaux droits à notre reconnoissance, à l’immortalité. Continuez à poursuivre la carrière pénible de vos travaux; faites toujours justice des intriguans, des factieux et des traîtres. La confiance publique vous environne de toutes parts, elle est aussi inaltérable que notre amour pour la liberté, et, pour gage de sa fidélité, nous renouvelions icy le serment, que nous avons déjà fait tant de fois, d’avoir constament en horreur les tyrans, les triumvirs et les dictait ) Meurthe. (2) C 312, pl. 1 244, p. 11. Bm, 23 therm.; Audit, nat., n° 688.