Séance du 19 thermidor an II (mercredi 6 août 1794) Présidence de Merlin (de Douai) (1) La séance s’ouvre à onze heures du matin. 1 Le rapporteur du comité de correspondance donne lecture de diverses adresses et lettres. Les administrateurs composant le directoire du district de Vitré a; les administrateurs, agent national de district11 et la société populaire de Val-Libre °, département de l’Ailier; la société populaire régénérée de Laval d; le lycée des arts e; les secrétaires des commissaires des guerres de l’armée de l’Ouest f; la société populaire de Bergues-sur-Colme8; le conseil général de la commune11 et la société populaire d’Ormont', ci-devant Saint-Dié, département des Vosges; les administrateurs du département de la Haute-Marne J; l’administration régénérée du district de Mirande\ département du Gers; la société populaire régénérée de la commune de Mantes département de Seine-et-Oise; les administrateurs du district de Belfort m, département du Haut-Rhin; la société populaire de Vervins "; les administrateurs du directoire du département de la Meuse0; les administrateurs composant le conseil général du district p, le comité de surveillance q, la société populaire r, le conseil général de la commune 5 de Pont-à-Mousson, et le tribunal de la justice de paix de Nancy, territoire du couchant *, applaudissent et félicitent la Convention nationale sur les grandes mesures qu’elle a prises contre le traître Robespierre et complices, dans les mémorables journées des 9 at 10 de ce mois. La Convention nationale décrète la mention honorable de ces adresses, et leur insertion au bulletin (2). U) D'après Moniteur (réimpr), XXI, 413. (2) P-V, XLIII, 64. a [Vitré (1), 13 therm.. Il] (2) Citoyens représentons, Née au milieu des orages, la République française les a tous bravé. Loin de l’ébranler, chaque secousse n’a fait que l’affermir. C’est l’or dans la coupelle qui rejette tout ce qui est impur. Continuez votre ouvrage, citoyens, démasquez les traîtres, foudroïez les tyrans, assurez la liberté. Votre énergie a sauvé la France. La patrie reconnoissante gravera sur l’airain la journée mémorable du 9 thermidor, et les traits de vertu et d’héroïsme qui vous rendront chers à la postérité. Pour nous, partageant vos dangers, jouissant de vos triomphes, nous ne pouvons qu’élever, avec tous les républicains, la couronne civique que vous avez si bien méritée. Arrêté en directoire du district, à Vitré, le 13 thermidor l’an 2e de la République française une et indivisible. Hevin, Chavil P., Billon, Jomeu, Rojelier, J.M. Lubin (agent nat.) b [Les administrateurs et l’agent nat. du distr. de Val-Libre (3) à la Conv.; Val-Libre, 15 therm. II] (4) Législateurs, Les perfides desseins d’un nouveau Catilina viennent d’être déjoués. Le glaive de la loi a frappés sa tête criminelle et celle de ses complices, et la patrie est encore une fois sauvée. Représentans, nous applaudissons à votre courage. Non, l’opinion n’est point ébranlée. Non, nous ne mettons pas en balance quelques hommes et la patrie. Périssent les tyrans, les traîtres, les ambitieux ! Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Tel a été le cri unanime des habitans de Val-Libre au récit des machinations liberticides du triumvirat. (1) Ille-et-Vilaine. (2) C 312, pl. 1 244, p. 8. (3) Ci-devant Donjon, Allier. (4) C 312, pl. 1 244, p. 7. Mentionné par Bin, 29 therm. (2e suppl1). Séance du 19 thermidor an II (mercredi 6 août 1794) Présidence de Merlin (de Douai) (1) La séance s’ouvre à onze heures du matin. 1 Le rapporteur du comité de correspondance donne lecture de diverses adresses et lettres. Les administrateurs composant le directoire du district de Vitré a; les administrateurs, agent national de district11 et la société populaire de Val-Libre °, département de l’Ailier; la société populaire régénérée de Laval d; le lycée des arts e; les secrétaires des commissaires des guerres de l’armée de l’Ouest f; la société populaire de Bergues-sur-Colme8; le conseil général de la commune11 et la société populaire d’Ormont', ci-devant Saint-Dié, département des Vosges; les administrateurs du département de la Haute-Marne J; l’administration régénérée du district de Mirande\ département du Gers; la société populaire régénérée de la commune de Mantes département de Seine-et-Oise; les administrateurs du district de Belfort m, département du Haut-Rhin; la société populaire de Vervins "; les administrateurs du directoire du département de la Meuse0; les administrateurs composant le conseil général du district p, le comité de surveillance q, la société populaire r, le conseil général de la commune 5 de Pont-à-Mousson, et le tribunal de la justice de paix de Nancy, territoire du couchant *, applaudissent et félicitent la Convention nationale sur les grandes mesures qu’elle a prises contre le traître Robespierre et complices, dans les mémorables journées des 9 at 10 de ce mois. La Convention nationale décrète la mention honorable de ces adresses, et leur insertion au bulletin (2). U) D'après Moniteur (réimpr), XXI, 413. (2) P-V, XLIII, 64. a [Vitré (1), 13 therm.. Il] (2) Citoyens représentons, Née au milieu des orages, la République française les a tous bravé. Loin de l’ébranler, chaque secousse n’a fait que l’affermir. C’est l’or dans la coupelle qui rejette tout ce qui est impur. Continuez votre ouvrage, citoyens, démasquez les traîtres, foudroïez les tyrans, assurez la liberté. Votre énergie a sauvé la France. La patrie reconnoissante gravera sur l’airain la journée mémorable du 9 thermidor, et les traits de vertu et d’héroïsme qui vous rendront chers à la postérité. Pour nous, partageant vos dangers, jouissant de vos triomphes, nous ne pouvons qu’élever, avec tous les républicains, la couronne civique que vous avez si bien méritée. Arrêté en directoire du district, à Vitré, le 13 thermidor l’an 2e de la République française une et indivisible. Hevin, Chavil P., Billon, Jomeu, Rojelier, J.M. Lubin (agent nat.) b [Les administrateurs et l’agent nat. du distr. de Val-Libre (3) à la Conv.; Val-Libre, 15 therm. II] (4) Législateurs, Les perfides desseins d’un nouveau Catilina viennent d’être déjoués. Le glaive de la loi a frappés sa tête criminelle et celle de ses complices, et la patrie est encore une fois sauvée. Représentans, nous applaudissons à votre courage. Non, l’opinion n’est point ébranlée. Non, nous ne mettons pas en balance quelques hommes et la patrie. Périssent les tyrans, les traîtres, les ambitieux ! Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention nationale ! Tel a été le cri unanime des habitans de Val-Libre au récit des machinations liberticides du triumvirat. (1) Ille-et-Vilaine. (2) C 312, pl. 1 244, p. 8. (3) Ci-devant Donjon, Allier. (4) C 312, pl. 1 244, p. 7. Mentionné par Bin, 29 therm. (2e suppl1). 228 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Tels sont les principes que l’administration de Val-Libre ne cessera de propager. La liberté est le mot d’ordre, la représentation nationale est le mot de raliement. Bernard, Lacroix, Melain, F. Papon (agent nat.), Cheigneaud, Bourachoz (secrét.) c [La sté popul. de Val-Libre à la Conv.; Val-Libre, 14 therm. II] { 1) Représentans, Les Français libres ne s’attacheront jamais au chard d’un individu. Que leur importe Robespierre ou Brissot ? Ces lâches conspirateurs sont déjà également en horreur. Depuis 6 ans nous combattons la tyrannie. Nous ne voulons que la République, une et indivisible. Le vœu du peuple vous a placé au poste d’honneur. Votre énergie vous en rend dignes; l’exécrable complot que vous venés de déjouer vous donne de nouveaux droits à sa reconnois-sance. Représentans, encore une fois vous avés sauvé la République; écrasés tous les traîtres, les ambitieux, quelque soit leur masque, la liberté est impérissable. A l’arrivée du Courier porteur des nouvelles, qui nous ont dévoilée l’horrible conspiration, les citoyens se sont portés en foule à la société populaire. Tous ont fait éclater leur profonde indignation, et applaudi à la juste punition des traîtres. Les habitans de Val-libre ne dévieront jamais de leurs principes. Inséparables de la Convention nationale, ils repousseront avec mépris tout ce qui n’émaneroit pas de ce centre de pouvoirs, source du bonheur commun. Le peuple a imitté ses législateurs : il est calme. La tranquilité ne sera point troublée dans nos contrées. Nous le jurons par le patriotisme qui nous anime, et par la fraternité qui nous a toujours uni. Vive la République, Vive la Convention nationale. Périssent les traîtres et les tyrans (2). d [La sté popul. régénérée de Laval (3) à la Conv.; Laval, 12 therm. II] ( 4) Citoyens représentans, Une faction ambitieuse a voulu s’élever au dessus de la représentation nationale en armant le peuple contre le peuple; sa scélérate audace a été punie. Vous avés encore une fois sauvé la République par votre énergie. Continués, représentans, à veiller sur le salut de la patrie; nos (1) C 315. pl. 1 261, p. 38. Mentionné par J. Paris, n° 584. (2) Votée à l’unanimité, à l’arrivée du courier, en séance extraordinaire : Cosme Dl'l.AC (présid.), P. GAU (ex-secrét.), MAGITT (secrét.). (3) Mayenne. (4) C 315, pl. 1 261, p. 40. bras sont là pour vous soutenir. Que l’ordre du jour de la probité et de la Vertu ne soit pas un vain mot; faites-le mettre en pratique dans toute la République; que les vertus privées, qui sont l’école des vertus sociales, ne soient pas méconnues, et que l’homme sans mœurs ne puisse plus se cacher sous le voile du patriotisme. Les membres composant le bureau de correspondance : Gélières (présid.), Patry (secrét.), Aubry l’aîné, Le Bourdais, Bouhours, Lucot, F. Bourdais, Maréchal fils, Besche. e [L’administration du Lycée des Arts, à la Conv.; 18 therm. II] { 1) Citoyens représentants, Et nous aussi, nous étions opprimés et presque proscrits ! Car nos nouveaux tyrans vouloient régner par la superstition et par l’ignorance ! Sur la demande faitte, il y a quelques mois, au directoire, de décerner une couronne à Robespierre, nous nous y sommes expressément refusés, convaincus que c’étoit à la Convention entière, et non à un individu, que nous devions ce tribut public d’estime et de reconnoissance ! Dès lors, tout apui nous fut refusé, et tout moyen de nous secourir fut éloigné. Des journaux avoient reçu l’ordre de ne plus annoncer nos séances, et l’on s’est opposé formellement à une réunion intéressante d’artistes musiciens pour seconder nos travaux ! Nous les avons continués avec le même courage, et Y utilité publique a été notre sauvegarde comme elle avoit été notre boussole. Grâce à votre énergie, citoyens représentants, nous respirons, enfin, avec toute la France, et la justice est remise à l’ordre du jour. C’est par vous que la confiance, le calme et l’espoir renaissent dans tous les cœurs. C’est par vous que les conquêtes de la République vont s’étendre jusques sur la partie des arts ! Animé par vous, le génie national va créer de nouveaux moyens, et notre industrie s’enrichira des dépouilles de nos ennemis ! Décadi prochain, 20 thermidor, nous tennons notre 17e séance publique, et nous vous y invitons fraternellement. Quand vous serés témoins de notre zèle et de nos longs efforts, citoyens représentants, nous sommes assurés que votre active vigilance s’étendra sur un établissement dont le but principal est constamment l’encouragement des arts et la prospérité de la République. S. et F. Pour et au nom de l’administration, Désau dray, Gervais et Jouan, administrateurs. N“ les cartes des députés leur servant de billets d’entrée, les billets ci-joints sont pour les artistes, ou citoyennes de leur connoissance. (1) C 315, pl. 1 261, p. 39. Bm, 23 therm.; Débats, n° 685, 337; Mess. Soir, n° 717; C. Eg., n° 718; Ann. patr., n° DLXXXI1I; J. Sablier (du soir), n° 1 483; M.U., XLII, 394-395. 228 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Tels sont les principes que l’administration de Val-Libre ne cessera de propager. La liberté est le mot d’ordre, la représentation nationale est le mot de raliement. Bernard, Lacroix, Melain, F. Papon (agent nat.), Cheigneaud, Bourachoz (secrét.) c [La sté popul. de Val-Libre à la Conv.; Val-Libre, 14 therm. II] { 1) Représentans, Les Français libres ne s’attacheront jamais au chard d’un individu. Que leur importe Robespierre ou Brissot ? Ces lâches conspirateurs sont déjà également en horreur. Depuis 6 ans nous combattons la tyrannie. Nous ne voulons que la République, une et indivisible. Le vœu du peuple vous a placé au poste d’honneur. Votre énergie vous en rend dignes; l’exécrable complot que vous venés de déjouer vous donne de nouveaux droits à sa reconnois-sance. Représentans, encore une fois vous avés sauvé la République; écrasés tous les traîtres, les ambitieux, quelque soit leur masque, la liberté est impérissable. A l’arrivée du Courier porteur des nouvelles, qui nous ont dévoilée l’horrible conspiration, les citoyens se sont portés en foule à la société populaire. Tous ont fait éclater leur profonde indignation, et applaudi à la juste punition des traîtres. Les habitans de Val-libre ne dévieront jamais de leurs principes. Inséparables de la Convention nationale, ils repousseront avec mépris tout ce qui n’émaneroit pas de ce centre de pouvoirs, source du bonheur commun. Le peuple a imitté ses législateurs : il est calme. La tranquilité ne sera point troublée dans nos contrées. Nous le jurons par le patriotisme qui nous anime, et par la fraternité qui nous a toujours uni. Vive la République, Vive la Convention nationale. Périssent les traîtres et les tyrans (2). d [La sté popul. régénérée de Laval (3) à la Conv.; Laval, 12 therm. II] ( 4) Citoyens représentans, Une faction ambitieuse a voulu s’élever au dessus de la représentation nationale en armant le peuple contre le peuple; sa scélérate audace a été punie. Vous avés encore une fois sauvé la République par votre énergie. Continués, représentans, à veiller sur le salut de la patrie; nos (1) C 315. pl. 1 261, p. 38. Mentionné par J. Paris, n° 584. (2) Votée à l’unanimité, à l’arrivée du courier, en séance extraordinaire : Cosme Dl'l.AC (présid.), P. GAU (ex-secrét.), MAGITT (secrét.). (3) Mayenne. (4) C 315, pl. 1 261, p. 40. bras sont là pour vous soutenir. Que l’ordre du jour de la probité et de la Vertu ne soit pas un vain mot; faites-le mettre en pratique dans toute la République; que les vertus privées, qui sont l’école des vertus sociales, ne soient pas méconnues, et que l’homme sans mœurs ne puisse plus se cacher sous le voile du patriotisme. Les membres composant le bureau de correspondance : Gélières (présid.), Patry (secrét.), Aubry l’aîné, Le Bourdais, Bouhours, Lucot, F. Bourdais, Maréchal fils, Besche. e [L’administration du Lycée des Arts, à la Conv.; 18 therm. II] { 1) Citoyens représentants, Et nous aussi, nous étions opprimés et presque proscrits ! Car nos nouveaux tyrans vouloient régner par la superstition et par l’ignorance ! Sur la demande faitte, il y a quelques mois, au directoire, de décerner une couronne à Robespierre, nous nous y sommes expressément refusés, convaincus que c’étoit à la Convention entière, et non à un individu, que nous devions ce tribut public d’estime et de reconnoissance ! Dès lors, tout apui nous fut refusé, et tout moyen de nous secourir fut éloigné. Des journaux avoient reçu l’ordre de ne plus annoncer nos séances, et l’on s’est opposé formellement à une réunion intéressante d’artistes musiciens pour seconder nos travaux ! Nous les avons continués avec le même courage, et Y utilité publique a été notre sauvegarde comme elle avoit été notre boussole. Grâce à votre énergie, citoyens représentants, nous respirons, enfin, avec toute la France, et la justice est remise à l’ordre du jour. C’est par vous que la confiance, le calme et l’espoir renaissent dans tous les cœurs. C’est par vous que les conquêtes de la République vont s’étendre jusques sur la partie des arts ! Animé par vous, le génie national va créer de nouveaux moyens, et notre industrie s’enrichira des dépouilles de nos ennemis ! Décadi prochain, 20 thermidor, nous tennons notre 17e séance publique, et nous vous y invitons fraternellement. Quand vous serés témoins de notre zèle et de nos longs efforts, citoyens représentants, nous sommes assurés que votre active vigilance s’étendra sur un établissement dont le but principal est constamment l’encouragement des arts et la prospérité de la République. S. et F. Pour et au nom de l’administration, Désau dray, Gervais et Jouan, administrateurs. N“ les cartes des députés leur servant de billets d’entrée, les billets ci-joints sont pour les artistes, ou citoyennes de leur connoissance. (1) C 315, pl. 1 261, p. 39. Bm, 23 therm.; Débats, n° 685, 337; Mess. Soir, n° 717; C. Eg., n° 718; Ann. patr., n° DLXXXI1I; J. Sablier (du soir), n° 1 483; M.U., XLII, 394-395.