386 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { 15 brumaire an il 1 J 1 b novembre 1793 au profit du crime monarchique; aujourd’hui, les contributions tombent. dans la caisse natio¬ nale; elles servent à la paye de nos troupes, elles fournissent des secours aux familles pau¬ vres des défenseurs de la République, aux en¬ fants naturels de la patrie, aux vieillards et aux indigents; elles réparent les pertes que les dé¬ partements éprouvent par des grêles, des in¬ cendies, des inondations et autres accidents im¬ prévus, provenant de l’intempérie des saisons; elles pourvoiront à l'établissement des greniers d’abondance dans chaque district, où les citoyens qui auront besoin d’une avance en grains pour leur subsistance la trouveront à crédit sur un bon de leur municipalité; elles sont enfin les revenus de la grande famille, dont le bonheur est le but d’un gouvernement démocratique. Ne prêtez plus l’oreille, frères et amis, aux critiques adroites que vos ennemis, d’autant plus dangereux qu’ils savent se déguiser sous les ap¬ parences du patriotisme, font des décrets mûris par la sagesse de vos représentants, celui sur les subsistances surtout est marqué au coin d’une prudence consommée, de l’amour parfait du peuple. La fixation du prix des grains, farines et fourftiges dans toute l’étendue de la Répu¬ blique, est suivie de celle de toutes les autres denrées de première nécessité. L’excès du luxe a toujours été la cause de la décadence des em¬ pires; une heureuse médiocrité les consolide. Nos législateurs veulent cette heureuse médio¬ crité pour la République. Frères et amis, nous sommes les maîtres d’as¬ surer notre tranquillité, de jouir d’un bonheur perdurable ; surveillons, dénonçons tous les gens suspects ! Soyons unis : rallions-nous fermement à la Convention; que ses lois soient notre bous¬ sole, nous mouillerons au port de la paix. Fait en directoire, à Josselin, en séance pu¬ blique et permanente, le 1er octobre 1793, l’an II de la République française une et indivisible. Signé : Alliot, vice-président; Morel; Hé-mon; Bonnefoy; J.-M.-A. Elle, procureur syndic ; Coque, secrétaire. Le maire de la commune de Dourdan fait pas¬ ser à la Convention nationale copie du procès-verbal de la réorganisation des autorités consti¬ tuées de cette commune, opérée par le représen¬ tant du peuple Couturier. Le procès-verbal con¬ tient aussi l’invitation des autorités constituées à la Convention nationale de rester à son poste, jusqu’à ce que les ennemis de la République soient terrassés. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). : Copie du procès-verbal relatif au renouvellement des autorités constituées de la ville de Dour¬ dan (2). Ce jourd’hui lundi sept octobre mil sept cent quatre vingt-treize, l’an deuxième de la Répu¬ blique une et indivisible, les représentants du peuple Robin, Besson et Couturier, répartis par la Convention nationale pour la surveillance de la vente des effets de la liste civile, ayant les (1) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 24, p. 336. (2) Archives nationales, carton C 279, dossier 751. mêmes pouvoirs que les autres commissaires près les armées de la République, informés que les membres qui composent les autorités cons¬ tituées du district de Dourdan ne jouissent pas de la plénitude de la confiance des patriotes si nécessaire dans les circonstances difficiles où nous nous trouvons, ont unanimement arrêté, le jour d’hier, que le citoyen Couturier se trans¬ porterait dans tous les points du district où il était instant de régénérer les autorités consti¬ tuées, et par là de revivifier l’esprit public. En conséquence, j’ai Jean-Pierre Couturier* député à la Convention nationale, l’un des membres de la Commission repartie à Ram¬ bouillet, me suis rendu dès hier soir audit Dour¬ dan, où étant, j’ai requis le procureur syndic du district de faire convoquer toutes les auto¬ rités constituées de la ville à ce jourd’hui huit heures du matin. M’étant transporté à neuf heures dans la salle du conseil de l’administra¬ tion du district, j’ai trouvé tous les corps cons¬ titués assemblés. La séance s’est ouverte par un discours patriotique que je lui ai tenu et par la lecture de l’arrêté de la Commission susdaté, de suite par des discussions sur la situation poli¬ tique desdits corps, d’où il est résulté qu’il n’existait pas maintenant de Société populaire dans ladite ville, qu’il est instant de destituer l’administration du district, le conseil général de la commune et le comité de sûreté générale de ladite ville; que, quant au comité de surveil¬ lance, il devait encore subsister provisoirement, et que finalement il serait bon de faire exécuter dans le jour le décret du vingt-trois juillet der¬ nier, concernant les cloches. A quoi procédant, j’ai déclaré, au nom de la loi, que l’administra¬ tion du district, le conseil général de la com¬ mune et le comité de sûreté générale étaient dès ce moment destitués. J’ai ensuite fait don¬ ner lecture des noms des citoyens destinés à la nouvelle création des mêmes corps, lesquels j’ai soumis à la censure de toute l’assemblée qui était très nombreuse. Cette lecture, bien loin d’éprouver des oppositions, fut couverte par un applaudissement général. Après quoi des ci¬ toyens se sont présentés en grand nombre et ont manifesté le désir de concourir à la forma¬ tion d’une Société populaire, que j’ai en consé¬ quence arrêtée ; la liste des citoyens signataires a été à l’instant terminée, et sur ce que l’as¬ semblée parut vivement désirer que l’organisa¬ tion s’en fît ce soir, que je la présidasse, et que 3e citoyen Charpentier, administrateur du direc¬ toire du département, présent, remplît provi¬ soirement les fonctions de secrétaire. J’ai fixé cette réunion à ce jourd’hui cinq heures de relevée, ensuite j’ai proclamé, aux applaudissements réitérés de : Vive la Bépu-blique ! Vive la Convention nationale ! la nou¬ velle formation de l’administration du district, du conseil général de la commune et du comité de sûreté générale ainsi qu’il suit : Directoire du district. Binois, ancien procureur syndic, procureur syndic ; Raguidan, ancien administrateur, admi¬ nistrateur; Savouré fils, idem; Stourn et Mi-chard. fl C Conseil de district. La Montagne, Fargis, Horeau père, Besnard, Dumesnil, Robineau, Lecomte, Flabbée fils.