604 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j u. Jé�mbre "l 79: La commune de Chàteaudun fait don à la pa¬ trie de 129 marcs 1 once 4 gros d’argenterie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de la commune de Chàteaudun (2). « Chàteaudun, 10 frimaire, l’an II de la République, une et indivi¬ sible. « Représentants du peuple français, « Nous vous adressons ce qui restait d’argen¬ terie dans les églises de la commune. Ces vains ornements seront, dans un instant, plus utiles qu’ils ne l’ont jamais été pendant des siècles, puisqu’ils vont être employés aux besoins de la République. Nous n’avons qu’un regret, c’est de ne pouvoir en offrir davantage. « Recevez, représentants, l’hommage de la commune de Chàteaudun par ses officiers muni¬ cipaux. (Suivent 15 signatures.) « Argenterie de l’église de la Madeleine : « Vermeil .................... 36ml° le « Argenterie simple ........... 24 2 4 « Argenterie de Saint-Valérien : « Vermeil .................... 13 6 » « Argenterie simple ........... 18 4 » « Argenterie de Saint-Jean : « Vermeil .................... 7 3 » « Argenterie simple ........... 6 4 » « Argenterie restante des églises supprimées : « Vermeil .................... 5 7 3 « Argenterie simple ........... 16 3 » « Couverture de ciboire brodée et galonnée ....................... » 3 » «Total .................. 129ml°4 »e Procès-verbal (3). Ce jour d’hui quatre frimaire, l’an deux de la République française, une et indivisible, nous soussignés, commissaires nommés par le conseil général de la commune, nous sommes transpor¬ tés, avec le citoyen Lumière l’aîné, orfèvre, que nous avons mené avec nous pour peser les vases d’argent servant au culte, nous sommes trans¬ portés en la sacristie de l’église paroissiale de cette commune, où nous avons trouvé les ci¬ toyens Alexis, curé, et Chantrain, sacristain, aux¬ quels nous avons déclaré que nous venions pour faire le pesage des vases d’or et d’argent étant dans ladite sacristie, et faire le recensement des ornements servant au culte, sur l’inventaire qui a dû en être fait. A quoi lesdits Alexis et Chan¬ train ont répondu qu’il n’existe point d’inven¬ taire des ornements autre que celui fait le 12 oc¬ tobre 1790 par la municipalité, duquel nous étions porteurs; que cet inventaire concernant (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 344. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 811. (3) Archives nationales > carton C 283, dossier 811. les ornements de la ci-devant maison abbatiale de la Madeleine ne peut servir de base à un recensement parce que les choses ne sont plus au même état, les ornements ayant été déna¬ turés et augmentés par les échangés, par ceux qui sont revenus des églises supprimées, par les réparations que l’on a faites à ccs ornements; qu’au surplus ils attestent qu’il n’a été diverti aucun desdits ornements, qu’il n’a été enlevé aucune dorure, et qu’ils sont absolument dans l’état où ils étaient. Ces considérations nous mettant dans l’impos¬ sibilité de procéder au recensement, qui ne peut être fondé que sur un inventaire régulier et iden¬ tique, nous avons cru devoir nous borner à faire le pesage des matières d’or et d’argent. En conséquence, nous avons invité lesdits Alexis et Chantrain de nous les représenter, ce qu’ils ont fait à l’instant, et nous avons, en conséquence, procédé au pesage ainsi qu’il suit : 1° Le soleil de vermeil, pesant.. . 16m»° 6 s 2° Un autre soleil, pesant ...... 3 6 » 3° Un calice de vermeil, pesant . . 6 4 5 4° Un autre calice de vermeil, pe¬ sant, avec la patène ............. 3 4 » 5° Un calice avec 1� patène, pe¬ sant ................. ........... 5 14 6° Un calice, avec la patène, pe¬ sant ............................. 3 4 » 7° Un autre avec sa patène, pe¬ sant ............................ 3 2 » 8° Un ciboire de vermeil, pesant. 3 7» 9° Un autre de vermeil, pesant. . 2 2 2 10° Le haut d’une croix en fer plaquée en argent, dont le placage a été estimé, par appréciation, peser. » 4 » 11° Six vases pour les huiles, pe¬ sant ............................ 4 7 » 12° Trois autres vases pesant... 2 5 4 Le citoyen Alexis a observé qu’il y avait dans le tabernacle un ciboire plein d’hosties qu’il était impossible dans ce moment de peser. Le citoyen Chantrain a observé aussi qu’il existait un vase aux huiles entre les mains du citoyen Enault, les deux objets ci-dessus pesant 4 marcs 1 once. Eait et arrêté lesdits jour et an, et ont les¬ dits susnommés, signé avec nous, signé : Alexis, Chantrain, Lumière, Delaforge, Barbereau. L’argenterie ci-dessus détaillée avec l’addi¬ tion de quatre marcs une once pour les objets rapportés et qui ont donné lieu à l’observation, a été enlevée par nous, officier municipal et notable à ce délégués, en présence des citoyens Alexis, Chantrain et Lumière. Ce huit frimaire, l’an deux de la République, une et indivisible. « Signé : Barbereau; Alexis; Chan¬ train, Bignon. Le huit frimaire, l’an deux de la République une et indivisible, nous étant rendus à l’éghse de Saint -Yaléri en, nous y avons fait peser le vermeil et l’argenterie qui s’y sont trouvés, et les avons enlevés. Vermeil. Un ciboire couvert, un soleil, un calice, une patène du poids de treize mares six onees; [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [ fd“breatl793 605 Argenterie simple. Un ciboire couvert, trois calices, trois patènes, cinq petits vases aux huiles, une coquille, un petit ciboire pour les malades, une custode, du poids de dix-huit marcs quatre onces. Le tout a été représenté par le citoyen Per¬ cheron, desservant de la succursale, et pesé par le citoyen Lumière, qui a attesté que d’après lesdites pesées le total du poids est de trente-deux marcs deux onces. Fait et arrêté en la sacristie de la succursale de Saint-Valérien. Le citoyen Percheron a déclaré n’avoir con¬ naissance que de ces objets après la plus ample recherche, et que le sacristain qui pourrait assu¬ rer s’il n’y a rien donné (sic) parce qu’il en est dépositaire de confiance, se trouve détenu. Signé : Percheron ; Lumière le jeune, Bignon, Barbereau. Le même jour, nous étant rendus à la succur¬ sale de Saint-Jean, avons en l’absence dn desser¬ vant qui est en campagne, et sur la remise à nous faite par Jean Petit, sacristain et mar-guillier, enlevé et fait peser l’argenterie par le citoyen Lumière, comme il suit : Vermeil. Un calice, sa patène et un soleil pesant sept marcs trois onces. Argenterie ordinaire. Un calice et sa patène, un ciboire, une cus¬ tode, trois vases à huile, pesant six marcs quatre onces. Petit a déclaré qu’il ne connaît pas d’autre argenterie. Fait les dits jour et an. Signé : Petit; Lumière le jeune; Bignoè; Barbereau. Et le même jour, a été procédé au pesage de l’argenterie remise à la municipalité, restant d’églises supprimées. Vermeil. Deux soleils, où il est resté quelques pierres, du poids de cinq marcs sept onces trois gros. Argenterie simple. Deux soleils, deux ciboires, trois calices avec patène, une coquille, du poids de seize marcs trois onces. Une couverture de ciboire brodée en or et galonnée, du poids de trois onces. Fait et arrêté lesdits jour et an, le citoyen Lumière l’aîné a signé avec nous. Signé : Lumière; Barbereau; Bignon. Pour copie conforme : Barbé, secrétaire. Les représentants du peuple près le départe¬ ment de Seine-et-Oise, envoient une lettre du citoyen Lepeletier, frère du premier martyr de la liberté, qui renferme les expressions d’un pa¬ triotisme pur et énergique (1). Suit la lettre des représentants du peuple dans le département de Seine-et-Oise (2). J.-M. Musset et Ch. Delacroix, représentants du peuple députés dans le département de Seine-et-Oise, au citoyen Président de la Convention nationale. « Versailles, le 13 frimaire, l’an II de la République une et indivisible. « Citoyen collègue, « Nous te transmettons une lettre qui nous a été écrite par le frère du premier martyr de la liberté, que nous avons appelé à l’administration du district de Mantes. Nous te prions d’en faire part à la Convention. Elle verra avec plaisir que Le Peletier n’est pas mort tout entier. « Salut et fraternité. « Ch. Delacroix; J.-M. Musset. » Amédée Le Peletier, aux citoyens Charles Lacroix et Jacques-Mccthurin Musset, représentants du peuple dans le département de Seine-et-Oise (3). « De Mantes, ce 30 brumaire, l’an II de la République une et indivisible. « Citoyens, « J’avais résolu de suivre jusqu’à la mort la route que m’avait tracée mon frère; la tâche que vous m’avez imposée est une nouvelle raison de ne jamais m’en détourner. J’en prends ici ren¬ gagement et, pour qu’il soit plus authentique, je vous prie de donner connaissance de cette lettre à la Convention nationale. Dites à la Montagne que le sang de celui qui a donné sa vie pour défendre ses principes m’anime et que l’énergie qu’il a montrée est aussi dans mes veines. Mais vous le savez, représentants, vous m’avez tiré de la plus paisible occupation; le patriotisme est dans mon cœur; mais pour rem¬ plir la tâche que m’impose la mort de Le Pele¬ tier, mon frère, j’ai en outre le plus grand besoin des conseils de ses frères de la Montagne. Si vous obtenez d’eux ce que je leur demande, tournez-vous alors de l’autre côté et faites trem¬ bler ceux qui veulent des tyrans en leur appre¬ nant qu’il existe encore des Le Peletier pour voter leur mort. « Salut, amitié et fraternité. « A. Le Peletier, administrateur du district de Mantes. » f 1 ) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 344. (2) Archives nationales, carton C 283, dossier 799. (3) Ibid.