288 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de la République au port de la tranquilité qui est le terme après lequel nous soupirons tous. Suivent 29 signatures. f [Les membres de la société populaire des Amis de la République, réunis dans la salle des séances de la société populaire de Breteuïl, Eure, à la Convention nationale, le 5 brumaire an III] (35) Citoïens Representans, La lecture de l’Adresse de la Convention aux Français du 19 vendémiaire dernier dans la séance de décadi dernier a été couverte des plus justes applaudissemens. Ses principes sont vrais et purs, ses conséquences seront la paix et le bonheur. Les bases que vous y donnés au gouvernement républicain sont inébranlables, et désormais il ne peut périr. Les ténèbres disséminés sur l’athmosphère français par les agens du terrorisme se sont soudainement dissipées à la lueur du flambeau de la justice que vous avés consacrée, et la probité qui y règne co-agit simultanément pour le bonheur commun. Marchés, citoïens Représentans, Marchés sûrement dans cette route qu’ont déblayée vos vertus et vos efforts incalculables, et vous nous y verrés vous accompagner et vous suivre. Loin de ce cortège respectable les factieux, les égoïstes, les pusillanimes... Quiconque ne sera pas pour vous, sera contre, et nous le remarquerons, nous le suivrons dans sa marche ténébreuse, nous le placerons au rang des ennemis de la Patrie. Heureusement, nous ne sommes pas placés pour dénoncer des crimes, il n’en n’existe pas autour de nous ; la Convention fut et sera toujours notre cri de ralliement; dans tous les tems nous respectâmes ses lois et nous les avons fait respecter. Une zone de sang et d’iniquités avoit ceint nôtre horison pendant des mois; la plus noire obscurité ne laissoit appercevoir que ses foeux dévorans; le père en étoit venu à ce point de craindre son fils, l’époux son épouse et réciproquement; l’amant même se taisoit devant l’objet de sa tendresse... 0 jours baignés de nos larmes ! vôtre horreur a disparu ; la Convention a juré... et la sérénité a repris l’empire de nos âmes jusques là exilées. Nous vous félicitons encor, Citoïens Représentans, sur votre decret du 27 vendémiaire. Les sociétés populaires ne peuvent plus former ce fédéralisme rival de l’autorité suprême. Jamais, non jamais nous ne donnerons adhésion à aucune section du peuple qui s’érigeroit en censeur des loix, qui distingueroit dans le Sénat français des patriotes et des non patriotes. Nous voûons à l’exécration un pareil blasphème et leurs auteurs quels qu’ils soient. Quand le peuple en masse a parlé par l’organe (35) C 326, pl. 1419, p. 9. de ses Représentans, l’homme privé n’a plus qu’à se taire et obéir. Tels sont nos sentimens, tels ceux des républicains de bonne foi. Vive la Republique, Vive la Convention nationale... Suivent 62 signatures. g’ [Les membres de la société populaire d’étrépa-gny, Eure, à la Convention nationale, le 3 brumaire an III] (36) Liberté, Egalité, la République ou la mort. Convention nationale, Vous êtes le centre de salut public autour duquel doivent se ranger à l’envie les amis de la patrie toutes les fois que l’orage gronde. De tous les points de la Republique, la vérité dont les accents avoient été étouffés jusqu’à ce jour se fait entendre ; elle ne doit son salut qu’a l’énergie brûlante et au vertueux courage que vous avez déployée au milieu des orages formés pour sa ruine. Recevez donc de nouveau l’expression de notre gratitude, l’adresse que vous décrétâtes au peuple français le dix huit vendémiaire dernier est pour jamais gravée dans nos coeurs depuis la naissance de la République, ces sentimens de bienveillance et d’humanité ont toujours été les nôtres et jamais nous n’avons voulu reconnoître d’autre gouvernement que la Convention. La société a prêté derechef le serment de lui être a jamais inséparable. Que depuis la chute du nouveau tyran, les ambitieux s’acroissent, que les passions fermentent, que l’intrigue s’agite, pour nous Républicains de la société populaire d’Etrepagny, sourds à tout parti ne connoissons que les principes tutélaires de la liberté et aspirons après l’execution de votre décret du sept vendémiaire lequel aussitôt reçu l’avons publié dans notre enceinte y a été acceuilly aux acclamations générales. Non citoyens Représentans, vous ne souffrirez pas que les fonctions publiques soient exercés par d’autres que par de véritables amis du peuple. Vous qui êtes ses mandataires fidèls, vous qui avez déjà tant fait pour lui, nous assurez encore que vous ne vous arrêterez pas dans une aussi belle carrière, vous avez la confiance d’une grande nation, soyez fiers de la puissance que vous donne un titre si légitimé. Que la voye de la justice s’apesantisse sur nos ennemis communs et faites que les républicains triomphans jouissent de toute l’étendue de leurs droits. Restez a votre poste, dirigez sur eux la foudre nationale. Vous aurez sauvé la République et sa reconnoissance comme son bonheur seront étemels. (36) C 326, pl. 1419, p. 13. SÉANCE DU 26 BRUMAIRE AN III (16 NOVEMBRE 1794) - N° 1 289 Le trois brumaire l’an troisième de la République une indivisible et démocratique. Suivent 46 signatures. h’ [La société populaire de Carouge à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an III] (37) Citoyens Représentants, La société populaire de Carrouge vous remercie d’avoir envoie dans le departement du Mont-Blanc le représentant du peuple Gauthier. Il a mis en exercice la justice, la probité et toutes les vertus. Il a ramené la confiance et la securité parmi les bons citoyens; sa sagesse a distingué les ambitieux intrigants et sa fermeté les a dejoüé. Il a rectifié et fixé l’esprit public en développant d’avance les principes de vôtre addresse au peuple. Nous remercions la Convention nationale de cette addresse, ses principes sont les nôtres; elle doit etre le point de ralliement de tous les françois, et le fanal qui au travers des flots révolutionnaires doit diriger le vaisseau de la République; faites le entrer, représentants du peuple, d’une main hardie, dans le port, l’écume impure des agitateurs doit-elle en arrêter la marche majestueuse? J. Anthonioz, président. V [La société populaire de Bruyères à la Convention nationale, le 23 vendémiaire an III] (38) Citoyens Représentans Vous avez abattu par votre courage l’infâme triumvir, mais ses sectateurs impies respirent encore. Tourmentés de la soif du crime, ces hommes de sang et de boue s’agitent et se remuent en tous sens pour corrompre la morale publique et distraire le peuple français de l’attachement et de la confiance qu’il doit à ses representans. Mais leurs criminels efforts seront impuissans, et la justice terrible du peuple frappera tôt ou tard cette horde de scélérats suscitée et vomie par ses féroces ennemis. Que l’addresse sublime, que vous venés d’addresser à ce même peuple qui ne sait qu’idolâtrer la République, et les vertus qu’elle met à l’ordre du jour ; que cette addresse que nous avons couverte d’applaudissemens et d’actions de grâce devienne l’arrêt de mort de tous ces etres immoraux et liberticides, en nous traçant les caractères auxquels nous reconnoitrons leur trahison et leur perfidie. Guerre éternelle aux (37) C 326, pl. 1419, p. 6. (38) C 326, pl. 1419, p. 10. intriguans, aux factieux, aux meneurs, aux fripons, aux égoïstes, comme aux tirans ; point de Plaine, point de Montagne, rien que la Convention ; la Convention toute entière, tel est citoyens Représentans notre seul cri de ralliement, tel est le seul point ou nous dirigeons notre obéissance comme le seul centre ou nous réunissent notre amour et notre dévouement pour des législateurs qui servent si bien la cause que nous deffendrons jusqu’à la mort. La cause sacrée de l’égalité et de la liberté. Vive la République, vive la Convention nationale. Suivent 70 signatures. r [La société populaire d’Aurignac à la Convention nationale, s. d.] (39) Citoyens Représentans, Votre adresse sublime et consolante au peuple français rétablit enfin sur le sol de la liberté innondé de larmes et de sang, le régné de la justice et des principes. Les monstres que la massue de nos hercules a terrassé ne vomiront plus leur rage sur l’innocence et l’erreur et le crime et la trahison poursuivis sans relâches sous quelque masque dont ils se couvrent, dans quelques lieux qu’ils se cachent n’échaperont plus au châtiment qu’invoquent sur leurs têtes les lois outragées et le cri des bons citoyens. La société populaire d’Aurignac constament attachée à ces principes immuables d’un bon gouvernement les a vû avec transport, consignés dans votre proclamation, et on vous redit qu’en y persévérant les scélérats qui cherchent a entraver la marche rapide du char de la Révolution seront écrasés sous ses roues ou contraints a abjurer leurs détestables machinations. Continués, Pères de la patrie, la tache hon-norable et pénible de fixer le bonheur au milieu d’un peuple que n’ont point découragé de traverser et de sacrifier sans nombre par le même moyen que vous avés emploie pour fixer la gloire dans vos sages et courageuses délibérations que les intrigans, les ambitieux et les fripons palissent et sechent d’effroi à l’aspect du glaive toujours suspendu sur leurs têtes, mais que les citoyens probres et vertueux rassurés par leur loyauté et leur civisme s’élèvent avec confiance à la jouissance de tous leurs droits. Soïez impertubables sur le mont sacré, de là, foudroies d’une main les esclaves des tyrans coalizés, de l’autre renversés tous les trônes que des factieux voudraient placer à la hauteur de la Convention, foulés sous vos pieds tous ces obscurs conspirateurs qui ourdissent dans le secret, leurs trames criminelles et liberticides ; et restés à vos postes. Jusqu’au tems ou vos (39) C 326, pl. 1419, p. 14.