344 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Perfectionnez les moeurs, elles sont la sauvegarde des loix. Près d’achever le grand oeuvre de notre régénération poursuivez sans relâche la carrière pénible, mais glorieuse, que vous avez si dignement commencée. Pour nous, constamment attachés aux principes que vous venez de proclamer, à ces maximes fondamentales d’un gouvernement libre, nous jurons de ne former avec vous qu’un même faisceau : nous jurons de mourir pour le triomphe de l’Egalité, de la Liberté et de la Justice, et pour l’affermissement de la République une et indivisible. Suivent 685 signatures sur 11 pages. q [Les membres du comité de surveillance de Granville à la Convention nationale, le 2 brumaire an III] (31) Liberté, Egalité, Vertu. Citoyens Législateurs. Depuis la chute du nouveau Tarquin, depuis que vos droits régnent pour toujours sur l’humanité, cette baze necessaire et sacré de tout pacte social; depuis que vous avez déchiré le crêpe funebre que des mains sanguinaires avoient tendus des rives de la Seine a celle de l’océan et du Rhin, du pied des pyrennés au sommet des alpes, les vertus publiques et privés, assises depuis longtemps a l’ombre de l’oppression et de la mort ont deija repris leurs primitif beauté, amies et compagnes fïdelles de la liberté, bientôt elles vont en assurer le triomphe en germant dans tous les coeurs, cette révolution aussi heureuse qu’inatendüe, Citoyens Législateurs, c’est votre ouvrage ; votre energie a terrassé l’audace et l’intrigue ; la pureté et la vérité de vos principes ont fait tomber le masque du perfide républicain et nous l’ont montré avec toute sa laideur; votre zele infatiguable a rappellé les moeurs et fait aimer les loix. Encore quelques instants de courages, Citoyens Législateurs ; et bientôt le vaisseau de la Republique, vainqueur de tous les orages, entrera majestueusement au port. Le bon esprit qui nous anime et nous unit tous; les succès de nos armes sur tous les points de deffense; le mépris et la nullité ou sont tombés les méchants et les fripons, luy présagent les plus longues et les plus brillantes destinées. Voila, Citoyens Législateurs, l’aspect agréable sous lequel les membres du comité de surveillance de Granville aiment à voir la chose publique. Comptez sur leurs attachement a la mere commune, sur leurs intrépidité a la def-fendre, sur le maintien severe des loix dont l’exercice leurs est confiée, accueillez comme (31) C 323, pl. 1389, p. 30. Bull., 14 brum. peres de la patrie l’expression de leurs recon-noissance et de leurs respectueux hommages. Vive la République, vive la Convention nationale et mort aux tyrans de toute espèce. Lenetrel, président et 10 autres signatures. r [Les administrateurs du district montagnard dYvetot à la Convention nationale, s. d.] (32) Liberté, Egalité. Citoyens représentants, Nous applaudissons avec transport aux principes consolateurs que vous avés proclamés dans votre adresse aux français. Ouÿ le règne des fripons et des hommes de sang est passé, et les coeurs flétris par une obscure terreur vont se raviver aux vraies jouissances de la liberté. Vous avés retenu d’une main assurée les rênes du gouvernement révolutionnaire et vous saurés conserver intact le dépôt précieux des pouvoirs que le peuple vous a confiés. Restés citoyens représentants, au poste où la confiance nationale vous enchaine jusqu’à ce que les bases du bonheur public soient a jamais consolidées. Vive la République, Vive la Convention nationale. Girard, et 5 autres signatures. s [Les membres de la société populaire de Meursault à la Convention nationale, s. d.] (33) Citoyens Représentans Dans la fluctuation d’idées, de raisonnements et de principes qui ont été mis en avant jusqu’à ce jour, nous avons crains un instant qu’une trop grande indulgence ne nous conduisit au modérantisme et ne comprima l’action du Gouvernement révolutionnaire. Mais tels que le voyageur qui au sortir des ténèbres voit avec joie l’astre lumineux qui doit diriger ses pas, nous avons vu avec la plus vive satisfaction la sublime et énergique adresse que vous venéz de faire au peuple français. Grâces vous soyent mille fois rendue, Citoyens Représentans, d’avoir en fixant l’opinion publique par cette adresse à jamais mémorable, tracé à tous les vrais républicains la marche qu’ils doivent suivre pour concourir avec vous à conduire au port le vaisseau de l’Etat. (32) C 323, pl. 1389, p. 28. (33) C 325, pl. 1409, p. 7. Bull., 21 brum. SÉANCE DU 13 BRUMAIRE AN III (3 NOVEMBRE 1794) - N° 5 345 Nous nous rallierons toujours à votre voix et nous ne perdrons jamais de vüe que la garantie de notre liberté est dans le bon esprit des vrais Républicains et dans leur réunion intime à des représentans qui par leur sagesse et leur fermeté héroique se sont montrés dignes de toute nôtre confiance. Restés à votre poste, hommes probes et vertueux pour déjouer les intrigues de toutes espèces, pour consolider la révolution et la faire estimer de ceux même qui l’ont dénigrée, et vous continueres, citoyens Représentans à vous acquérir la reconnaissance la plus complette des générations présente et futures qui béniront vos immortels travaux et s’écrieront dans leurs transports d’alégresse, Vive à jamais la république et la Convention nationale. Suivent 50 signatures. t [La société populaire de Nevers à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an III] (34) Liberté, Égalité, Fraternité ou la Mort. Représentans du peuple français, Votre adresse aux français a porté dans nos coeurs le présage heureux du régné des vertus Républicaines. Elle fait trembler les scélérats et leur ôte à jamais l’espérance de se relever. Le vrai républicain n’aura plus à gémir sur les excès qui ont terni une révolution faite pour le bonheur de l’humanité. La terreur est l’arme des tyrans ; les despotes ne sont plus, il est tems que les lois seules triomphent et que la justice devienne enfin le point de ralliement de tous les français. Oui, Législateurs, nous le dirons avec vous : en Révolution il est des mesures de sûreté indispensables ; elles doivent toutes émaner de la loi et ne jamais porter le caractère de l’oppression et de la tyrannie. Il faut que la justice écrase tous ceux qui voudroient comprimer les amis du peuple et la faire servir, en la dénaturant, à leurs projets liberticides. Les hypocrites en patriotisme ont pu nous tromper, mais aujourd’hui instruits par une expérience de cinq années, nous avons appris à connaitre, ces caméléons qui nourrissent encore dans leurs coeurs la haine de la révolution. Pour nous, Représentans, inébranlables dans nos principes, nous jurons avec les vrais patriotes l’attachement le plus inviolable à la Convention nationale, comme le seul centre de tous les pouvoirs. Nous jurons guerre à mort à tous les conspirateurs, aux traîtres, aux intriguans, aux factieux et aux fripons. Nous voulons le gouvernement révolutionnaire jusqu’à la paix, le triomphe de la liberté et de l’égalité, le règne (34) C 325, pl. 1409, p. 8. des vertus, et l’anéantissement de tous les crimes. Vive la République, Vive la Convention nationale. Suivent 156 signatures. u [Les maire, officiers municipaux et membres du conseil général de la commune de Montfort-le-Brutus à la Convention nationale, s. d.] (35) Liberté, Égalité, fraternité. Citoyens Representans Les sentimens que vous exprimez dans votre adresse au peuple français, sont ceux de nos coeurs. Nous ne reconnaissons d’autres bases de gouvernement, d’autres principes de justice et de morale que ceux que vous établissez, parce qu’ils sont véritablement ceux que la nature dicte aux hommes. Périssent les traitres, les factieux, les intrigants qui voudroient en suivre d’autres, et nous asservir a leur domination au lieu de nous rendre libres. Nous avons célébré le jour de la décade dernière, les triomphes de nos armées, jamais les ennemis du dehors ne nous ont intimidés, des troupeaux d’esclaves dévoient fuir devant les soldats de la liberté, nous avons redoutés davantage les orages politiques de l’intérieur, les trames criminelles des scélérats hypocrites qui ont égaré un instant le peuple, grâces éternelles vous soient rendües pour avoir fait cesser leur régné affreux. C’est maintenant que nous goûtons avec sécurité le bonheur, que la sérénité et la joie sont répandues dans nos âmes, que de toutes parts des louanges et des bénédictions vous sont adressés, notre sort étoit bien différent il y a quelques mois, nous étions saisis par l’effroi et la terreur, en voyant une partie de nos paisibles habitans persécutés injustement, le sang innocent couler, et le même sistème d’oppression nous désigne pour ses victimes. Mais votre courage et votre énergie ont bientôt détruit un régime aussi tyrannique, en rendant a leurs familles nos concitoyens, en rétablissant la justice sur son trône, vous avez véritablement consolidé la liberté, vous avez éteint dans tous les coeurs les regrets des anciens préjugés et forcé les plus opiniâtres à concourir aux succès de vos grands travaux. Achevez de bien mériter de l’humanité, détruisez les restes impurs des factions qui nous ont tourmentés et n’abandonnez le gouvernail si bien placé dans vos mains que quand vous pourrez le faire sans danger pour la liberté et l’égalité. (35) C 323, pl. 1389, p. 23.