SÉANCE DU 12 FLORÉAL AN II (1er MAI 1794) - Nos 25 ET 26 129 populaires, dans les Comités de surveillance ou dans les assemblées primaires de sections. Nous nous étions déjà proposés de prendre un parti à leur égard. Si nous avons différé de le faire, c’est que le petit nombre de nobles qui sont au milieu de nous ont parus marcher dans le sens de la Révolution, mais comme l’hydre des factions se renouvelle à chaque instant, la Société a voulu se débarrasser de tout ce qui pouvoit lui paroître douteux. Elle a arrêté, à sa séance du 5 de ce mois, qu’elle rejettoit de son sein tous les ci-devant nobles, et les prêtres mariés ou non mariés. Enfin il sembloit que cette séance fut destinée à une épuration générale; il a été arrêté que nous vous demanderions de rendre, par un décret, commun à toute la République la mesure prise à Lille contre les banqueroutiers frauduleux. A Lille, ils ont été incarcérés, et bientôt ils ont acquitté leurs dettes. Décrétez que tout banqueroutier qui aura continué son commerce, ou qui l’ayant quitté aura affiché un luxe scandaleux, que celui qui ne pourra pas démontrer des pertes du montant de sa faillite, sera mis en arrestation jusqu’à ce qu’il ait restitué ce qu’il a volé : vous les verrez tous reprendre le sentier de la vertu, devenir modestes et vrais républicains. Ce n’est que par l’exercice des vertus privées que l’on parvient à l’amour des vertus publiques. C’est aussi au nom de la probité et de la justice que nous vous demandons cette loi salutaire qui doit concourir à faire bénir vos glorieux travaux. » Calmelle fils (p résid.), Legendre fils, Allard (secrét.), Cormier le jeune (secret.). 25 Les citoyens composant la Société populaire de Dozulé, annoncent l’offrande de 30 chemises, 3 draps, 4 paires de bas, de vieux linge et de charpie, 7 vieilles chemises, un pantalon, 8 paires de souliers, un habillement et équipement complets, le tout destiné aux défenseurs de la patrie; ils expriment l’indignation dont ils ont été saisis en apprenant la nouvelle conjuration qui menaçoit la patrie et la représentation nationale, et invitent la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Dozulé , 6 jlor. II] (2). « Citoyen président, Les républicains composant la Socité populaire de Dozulé (commune et campagne), district de Pontaudemer, département du Calvados, tous vrais sans-culottes de nom et d’effet, annoncent à la Convention nationale et l’invitent par ton organe d’agréer l’hommage de leur dévouement. Le témoignage de leur inviolable attachement et l’offrande qu’ils font à la patrie de 30 chemises, 3 draps, 4 paires de bas, 8 petits pa-(D P.V., XXXVI, 270. Bln, 13 flor. et 15 flor. (2e suppl.). (2) C 301, pl. 1081, p. 25. quets de morceaux de linge et charpies et 7 autres vieilles chemises, 1 pantalon, 8 paires de souliers et 1 habillement complet pour un volontaire composé d’un habit, veste et culotte uniforme, un chapeau, un mouchoir de mousseline, deux mouchoirs de poche, 2 chemises, 1 bonnet de police, 1 paire de guêtres, 1 sac de peau, 1 sac pour les distributions, ainsi que deux peignes et deux brosses; le tout déposé dans les magasins de Pontchaslier (1) , offrande qui quoi qu’au-dessus des facultés de plusieurs est un sacrifice bien doux pour des républicains attachés à la liberté qu’ils défendront et feront triompher au péril de leur vie. Ils l’ont juré et leurs sermens seront scellés de leur sang s’il le faut. Vivre libres ou mourir est leur unique devise. Livrés aux doux transports qui ont succédé à l’horreur et à l’indignation dont ils ont été saisis en apprenant les dangers dont était environnée la sainte Montagne, ces républicains lui témoignent par toi, Citoyen président, leur joie inexprimable de ce que par son active surveillance, elle a sçu découvrir et déjouer ces horribles complots et par sa justice comme par sa fermeté en faire punir les exécrables et perfides auteurs. Montagne trois fois sainte, que béni soit à jamais le génie tutélaire de la liberté qui en ne cessant de t’éclairer t’a fait connaître tes plus dangereux ennemis et ceux de la liberté. Puissent leurs détestables complices tomber sous la hache des loix et de la justice. Puisse la vengeance nationale exercer son empire sur les factieux tandis, que ta surveillance dévoilera et anéantira les factions. Génie tutélaire et protecteur des vrais républicains, c’est toi que la Société populaire de Dozulé ne cesse d’invoquer. Rends-toi propice à ses “vœux. Les complots seront déjoués, les conspirateurs découverts et punis, la République affermie sur des fondemens inébranlables et la liberté vengée. Oui, Montagne adorée, nos corps te serviront de remparts et les traîtres marcheront dessus avant que de t’atteindre. Comme c’est de ta cime que va partir la foudre qui doit renverser les trônes, assemblages de tous les vices, écraser les tyrans et presser l’anéantissement des prêtres et du fanatisme, source de tous nos maux et cause essentielle de la marche rétrograde de notre seraine révolution. Nous te conjurons de rester au poste, où la confiance de tes frères t’a placé. A toi seule est réservé ce grand ouvrage qui en achevant de perfectionner tes glorieux travaux t’aura acquis de nouveaux droits à la reconnaissance de la race présente comme des générations futures et te méritera celle des nations tirées par toi de l’état d’avilissement, dont à toi seule il appartient de les faire sortir. S. et F. ». Helye (présid.), Thorel (secret.). 26 L’agent national du district de Corbeil annonce le départ prochain d’un cavalier jacobin, (1) Pont-L’Evêque, Calvados. 39 SÉANCE DU 12 FLORÉAL AN II (1er MAI 1794) - Nos 25 ET 26 129 populaires, dans les Comités de surveillance ou dans les assemblées primaires de sections. Nous nous étions déjà proposés de prendre un parti à leur égard. Si nous avons différé de le faire, c’est que le petit nombre de nobles qui sont au milieu de nous ont parus marcher dans le sens de la Révolution, mais comme l’hydre des factions se renouvelle à chaque instant, la Société a voulu se débarrasser de tout ce qui pouvoit lui paroître douteux. Elle a arrêté, à sa séance du 5 de ce mois, qu’elle rejettoit de son sein tous les ci-devant nobles, et les prêtres mariés ou non mariés. Enfin il sembloit que cette séance fut destinée à une épuration générale; il a été arrêté que nous vous demanderions de rendre, par un décret, commun à toute la République la mesure prise à Lille contre les banqueroutiers frauduleux. A Lille, ils ont été incarcérés, et bientôt ils ont acquitté leurs dettes. Décrétez que tout banqueroutier qui aura continué son commerce, ou qui l’ayant quitté aura affiché un luxe scandaleux, que celui qui ne pourra pas démontrer des pertes du montant de sa faillite, sera mis en arrestation jusqu’à ce qu’il ait restitué ce qu’il a volé : vous les verrez tous reprendre le sentier de la vertu, devenir modestes et vrais républicains. Ce n’est que par l’exercice des vertus privées que l’on parvient à l’amour des vertus publiques. C’est aussi au nom de la probité et de la justice que nous vous demandons cette loi salutaire qui doit concourir à faire bénir vos glorieux travaux. » Calmelle fils (p résid.), Legendre fils, Allard (secrét.), Cormier le jeune (secret.). 25 Les citoyens composant la Société populaire de Dozulé, annoncent l’offrande de 30 chemises, 3 draps, 4 paires de bas, de vieux linge et de charpie, 7 vieilles chemises, un pantalon, 8 paires de souliers, un habillement et équipement complets, le tout destiné aux défenseurs de la patrie; ils expriment l’indignation dont ils ont été saisis en apprenant la nouvelle conjuration qui menaçoit la patrie et la représentation nationale, et invitent la Convention à rester à son poste. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Dozulé , 6 jlor. II] (2). « Citoyen président, Les républicains composant la Socité populaire de Dozulé (commune et campagne), district de Pontaudemer, département du Calvados, tous vrais sans-culottes de nom et d’effet, annoncent à la Convention nationale et l’invitent par ton organe d’agréer l’hommage de leur dévouement. Le témoignage de leur inviolable attachement et l’offrande qu’ils font à la patrie de 30 chemises, 3 draps, 4 paires de bas, 8 petits pa-(D P.V., XXXVI, 270. Bln, 13 flor. et 15 flor. (2e suppl.). (2) C 301, pl. 1081, p. 25. quets de morceaux de linge et charpies et 7 autres vieilles chemises, 1 pantalon, 8 paires de souliers et 1 habillement complet pour un volontaire composé d’un habit, veste et culotte uniforme, un chapeau, un mouchoir de mousseline, deux mouchoirs de poche, 2 chemises, 1 bonnet de police, 1 paire de guêtres, 1 sac de peau, 1 sac pour les distributions, ainsi que deux peignes et deux brosses; le tout déposé dans les magasins de Pontchaslier (1) , offrande qui quoi qu’au-dessus des facultés de plusieurs est un sacrifice bien doux pour des républicains attachés à la liberté qu’ils défendront et feront triompher au péril de leur vie. Ils l’ont juré et leurs sermens seront scellés de leur sang s’il le faut. Vivre libres ou mourir est leur unique devise. Livrés aux doux transports qui ont succédé à l’horreur et à l’indignation dont ils ont été saisis en apprenant les dangers dont était environnée la sainte Montagne, ces républicains lui témoignent par toi, Citoyen président, leur joie inexprimable de ce que par son active surveillance, elle a sçu découvrir et déjouer ces horribles complots et par sa justice comme par sa fermeté en faire punir les exécrables et perfides auteurs. Montagne trois fois sainte, que béni soit à jamais le génie tutélaire de la liberté qui en ne cessant de t’éclairer t’a fait connaître tes plus dangereux ennemis et ceux de la liberté. Puissent leurs détestables complices tomber sous la hache des loix et de la justice. Puisse la vengeance nationale exercer son empire sur les factieux tandis, que ta surveillance dévoilera et anéantira les factions. Génie tutélaire et protecteur des vrais républicains, c’est toi que la Société populaire de Dozulé ne cesse d’invoquer. Rends-toi propice à ses “vœux. Les complots seront déjoués, les conspirateurs découverts et punis, la République affermie sur des fondemens inébranlables et la liberté vengée. Oui, Montagne adorée, nos corps te serviront de remparts et les traîtres marcheront dessus avant que de t’atteindre. Comme c’est de ta cime que va partir la foudre qui doit renverser les trônes, assemblages de tous les vices, écraser les tyrans et presser l’anéantissement des prêtres et du fanatisme, source de tous nos maux et cause essentielle de la marche rétrograde de notre seraine révolution. Nous te conjurons de rester au poste, où la confiance de tes frères t’a placé. A toi seule est réservé ce grand ouvrage qui en achevant de perfectionner tes glorieux travaux t’aura acquis de nouveaux droits à la reconnaissance de la race présente comme des générations futures et te méritera celle des nations tirées par toi de l’état d’avilissement, dont à toi seule il appartient de les faire sortir. S. et F. ». Helye (présid.), Thorel (secret.). 26 L’agent national du district de Corbeil annonce le départ prochain d’un cavalier jacobin, (1) Pont-L’Evêque, Calvados. 39 530 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE armé et équipé par ce district; les biens nationaux se vendent avec le plus grand succès; dif-férens objets estimés 378,020 liv. 8 s., ont produit 795,375 liv. (Applaudissements). Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au Comité des domaines nationaux (1). 27 La Société populaire de Moustiers, département des Basses-Alpes, demande un décret qui défende de tuer des agneaux et des veaux, et qui ordonne un carême civique de plusieurs mois; des Républicains, dit-elle, doivent aimer les privations. Elle annonce que sa ci-devant église est érigée en temple de la Raison : toutes les dépouilles du fanatisme sont allées grossir le trésor national. Insertion au bulletin, renvoi au Comité d’agriculture (2). [Moustiers, s.d.] (3). « Citoyens représentants, Des législateurs philosophes qui ont proclamé les droits de l’homme, ne pouvaient pas manquer de détruire tout ce qui est contraire aux vues bienfaisantes de la nature. Avec tous les républicains, nous avons applaudi au décret qui abolit l’esclavage. La soif des richesses et l’amour du despotisme avaient dégradé l’homme. Vous l’avez rendu à sa dignité première. Il est doux pour vous, bienfaiteurs de l’humanité, de voir les lumières de la raison, se propager et dissiper les ténèbres des préjugés. A deux cents lieues de vous, nous ressentons l’heureuse influence de vos principes. Tous nos prêtres ont abdiqué et à leur exemple tous ceux du canton. La ci-devant paroisse a été érigée en temple de la Raison, et l’argenterie du culte destinée à la monnaie, et dont la commune avait envoyé quatre-vingt-deux marcs au district, il y a deux ans. Le peuple a vu tout cela d’un œil philosophique, parce qu’il a appris depuis la révolution, qu’un citoyen se doit entièrement à la société civile. Continuez, Législateurs, vos heureux et pénibles travaux. Un objet essentiel n’a pas échappé à votre sagesse. La pénurie des bêtes à laine et de labour, devient tous les jours plus effrayante, surtout dans ce département, qui est uniquement agricole. Défendez, le plus tôt possible, par décret, de tuer des agneaux et des veaux. Des républicains doivent aimer les privations qui concourent au bien public. Ordonnez un carême politique de plusieurs mois. La présence des chiens nous retrace encore l’idée des grandeurs qui étaient le fléau de l’humanité; car ils étaient destinés aux plaisirs des ci-devant, et ils faisaient partie de leur luxe insolent. Us consument encore aujourd’hui la subsistance des hommes. Décrétez de les détruire, en ne réser-(1) P.V., XXXVI, 271. Bin, 15 flor (2e suppl.); M.U., XXXIX, 204; J. Sablier, n» 1292; J. Fr., n° 585 (2) P.V., XXXVI, 271. Bln, 15 flor. (2e suppl.). (3) F 10 285. vant que ceux qui sont nécessaires à la garde des troupeaux et du trésor public. » Les membres du C. de correspondance, Jauffret, Escudier, Frion, Chaudon. 28 La Société populaire de Toulouse se plaint de la calomnie dont elle est l’objet; elle proteste de la pureté de ses principes, et de se rendre dans tous les temps digne de la confiance de la Convention. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Toulouse , s.d. II] (2). « Représentans du peuple, Quand la probité et la vertu sont à l’ordre du jour, il semble que la calomnie devrait cacher sa tête hydeuse; elle ose cependant menacer encore le patriotisme et l’innocence; des malveillans ont cherché à nous perdre dans votre opinion. Citoyens législateurs, forts de nos principes, forts du bien que nous avons voulu faire, de celui que nous avons fait peut-être, forts du désir de travailler plus que jamais pour la République, nous répondrons aux malveillans, nous confondrons les calomniateurs par une conduite républicaine, sage et révolutionnaire, nous répondrons à ceux qui nous ont accusés de vouloir propager l’athéisme, de vouloir influencer les opinions, nous leur répondrons en éclairant nos frères, en imprimant dans tous les cœurs les grands principes proclamés par nos représentants, en renversant l’immoralité et l’extravagance pour y substituer une vraie morale fondée sur la raison et la justice. Représentans du peuple, vous avez déclaré que la Société populaire de Toulouse avait bien mérité de la patrie, elle jure aujourd’hui de poursuivre la calomnie et l’intrigue, elle jure de s’anéantir plutôt que de démériter votre confiance, celle des vrais républicains, plutôt que de cesser un instant de défendre avec zèle, avec la chaleur du patriotisme la cause de la liberté, de l’égalité, de la République une et indivisible. » Rome (présid.), Milhou (secrét.), Bellecour fils (secret.). [ Profession de foi de la Sté popul. des Amis de de la Liberté et de l’Egalité séante à Toulouse; 5 flor II.] « Patriotes de la République, Il est bien glorieux sans doute qu’il faille que nos ennemis, pour dire du mal de nous, ayent recours au mensonge. Nous ne répondrons point à la calomnie; nous ne savons que la confondre, que l’anéantir. Que nos détracteurs ne pensent pas que c’est pour détruire leurs diffamations que nous travaillons, ce serait leur donner une consistance qu’ils n’auront jamais aux yeux (1) P.V., XXXVI, 271. Bin, 13 flor. (2) C 303, pl. 1109, p. 7. 530 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE armé et équipé par ce district; les biens nationaux se vendent avec le plus grand succès; dif-férens objets estimés 378,020 liv. 8 s., ont produit 795,375 liv. (Applaudissements). Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au Comité des domaines nationaux (1). 27 La Société populaire de Moustiers, département des Basses-Alpes, demande un décret qui défende de tuer des agneaux et des veaux, et qui ordonne un carême civique de plusieurs mois; des Républicains, dit-elle, doivent aimer les privations. Elle annonce que sa ci-devant église est érigée en temple de la Raison : toutes les dépouilles du fanatisme sont allées grossir le trésor national. Insertion au bulletin, renvoi au Comité d’agriculture (2). [Moustiers, s.d.] (3). « Citoyens représentants, Des législateurs philosophes qui ont proclamé les droits de l’homme, ne pouvaient pas manquer de détruire tout ce qui est contraire aux vues bienfaisantes de la nature. Avec tous les républicains, nous avons applaudi au décret qui abolit l’esclavage. La soif des richesses et l’amour du despotisme avaient dégradé l’homme. Vous l’avez rendu à sa dignité première. Il est doux pour vous, bienfaiteurs de l’humanité, de voir les lumières de la raison, se propager et dissiper les ténèbres des préjugés. A deux cents lieues de vous, nous ressentons l’heureuse influence de vos principes. Tous nos prêtres ont abdiqué et à leur exemple tous ceux du canton. La ci-devant paroisse a été érigée en temple de la Raison, et l’argenterie du culte destinée à la monnaie, et dont la commune avait envoyé quatre-vingt-deux marcs au district, il y a deux ans. Le peuple a vu tout cela d’un œil philosophique, parce qu’il a appris depuis la révolution, qu’un citoyen se doit entièrement à la société civile. Continuez, Législateurs, vos heureux et pénibles travaux. Un objet essentiel n’a pas échappé à votre sagesse. La pénurie des bêtes à laine et de labour, devient tous les jours plus effrayante, surtout dans ce département, qui est uniquement agricole. Défendez, le plus tôt possible, par décret, de tuer des agneaux et des veaux. Des républicains doivent aimer les privations qui concourent au bien public. Ordonnez un carême politique de plusieurs mois. La présence des chiens nous retrace encore l’idée des grandeurs qui étaient le fléau de l’humanité; car ils étaient destinés aux plaisirs des ci-devant, et ils faisaient partie de leur luxe insolent. Us consument encore aujourd’hui la subsistance des hommes. Décrétez de les détruire, en ne réser-(1) P.V., XXXVI, 271. Bin, 15 flor (2e suppl.); M.U., XXXIX, 204; J. Sablier, n» 1292; J. Fr., n° 585 (2) P.V., XXXVI, 271. Bln, 15 flor. (2e suppl.). (3) F 10 285. vant que ceux qui sont nécessaires à la garde des troupeaux et du trésor public. » Les membres du C. de correspondance, Jauffret, Escudier, Frion, Chaudon. 28 La Société populaire de Toulouse se plaint de la calomnie dont elle est l’objet; elle proteste de la pureté de ses principes, et de se rendre dans tous les temps digne de la confiance de la Convention. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [ Toulouse , s.d. II] (2). « Représentans du peuple, Quand la probité et la vertu sont à l’ordre du jour, il semble que la calomnie devrait cacher sa tête hydeuse; elle ose cependant menacer encore le patriotisme et l’innocence; des malveillans ont cherché à nous perdre dans votre opinion. Citoyens législateurs, forts de nos principes, forts du bien que nous avons voulu faire, de celui que nous avons fait peut-être, forts du désir de travailler plus que jamais pour la République, nous répondrons aux malveillans, nous confondrons les calomniateurs par une conduite républicaine, sage et révolutionnaire, nous répondrons à ceux qui nous ont accusés de vouloir propager l’athéisme, de vouloir influencer les opinions, nous leur répondrons en éclairant nos frères, en imprimant dans tous les cœurs les grands principes proclamés par nos représentants, en renversant l’immoralité et l’extravagance pour y substituer une vraie morale fondée sur la raison et la justice. Représentans du peuple, vous avez déclaré que la Société populaire de Toulouse avait bien mérité de la patrie, elle jure aujourd’hui de poursuivre la calomnie et l’intrigue, elle jure de s’anéantir plutôt que de démériter votre confiance, celle des vrais républicains, plutôt que de cesser un instant de défendre avec zèle, avec la chaleur du patriotisme la cause de la liberté, de l’égalité, de la République une et indivisible. » Rome (présid.), Milhou (secrét.), Bellecour fils (secret.). [ Profession de foi de la Sté popul. des Amis de de la Liberté et de l’Egalité séante à Toulouse; 5 flor II.] « Patriotes de la République, Il est bien glorieux sans doute qu’il faille que nos ennemis, pour dire du mal de nous, ayent recours au mensonge. Nous ne répondrons point à la calomnie; nous ne savons que la confondre, que l’anéantir. Que nos détracteurs ne pensent pas que c’est pour détruire leurs diffamations que nous travaillons, ce serait leur donner une consistance qu’ils n’auront jamais aux yeux (1) P.V., XXXVI, 271. Bin, 13 flor. (2) C 303, pl. 1109, p. 7.