SÉANCE DU 23 PRAIRIAL AN II (11 JUIN 1794) - N08 50 A 54 519 Le président leur répond, les admet __ à la séance, et la Convention nationale décrète la mention honorable et l’insertion de l’adresse au bulletin (1). 50 La citoyenne femme de l’ex-ministre Lebrun, dont le mari a été frappé du glaive de la loi, se présente à la barre. Elle demande des secours pour sa subsistance et celle de ses [6] enfans (2). Elle expose que la pétition qu’elle avoit présentée il y a quelque tems s’est égarée dans les bureaux du comité auquel elle avoit été renvoyée; que les raisons qui l’avoient déterminer à solliciter la bienfaisance nationale, sont encore devenues plus pressantes, qu’elle a épuisé ses dernières ressources et qu’elle n’a plus que des pleurs à donner pour nourriture à sa nombreuse famille (3). Le président répond, l’admet à la séance, et la pétition est renvoyée au comité des secours publics. 51 La société populaire des amis de la liberté et de l’égalité, séante à Bernay, département de l’Eure, exprime ses sentimens d’indignation sur les attentats commis contre les représen-tans du peuple. « L’Eternel, dit-elle, qui veille au salut de la République, préservera ses plus intrépides défenseurs de la rage impuissante des tyrans et de leurs complices. Nous mettrons, ajoute-t-elle, nos corps entre vous et le poignard des traîtres; nous serons l’égide impénétrable qui vous garantira de leurs perfides complots ». Mention honorable, insertion au bulletin (4) . 52 L’agent national du district de Bernay rend compte de l’action vertueuse du citoyen Morand, cultivateur de la commune de Longues-sard, de ce district, qui, touché des plaintes d’un de ses concitoyens qui avoit été requis de fournir un cheval pour l’armée du Nord, lui dit : « Mon ami, tu n’as plus qu’un cheval, j’en ai trois; je t’en donne un pour cultiver ta terre : les deux autres me serviront pour labourer gratuitement celles de mes autres concitoyens ». Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (5). (1) P.V., XXXIX, 213. Bln, 29 prair. (suppl*) ; J. Sablier, n° 1372; J. Fr., n° 625. (2) P.V., XXXIX, 213. Mess, soir, n° 662; M.U., XL, 378; Rép., n° 174; Audit, nat., n° 626. (3) J. Mont., n° 46. (4) P.V., XXXIX, 213. Bin, 26 prair. (1er suppl4). (5) P.V., XXXIX, 214. Bin, 24 prair.; Débats, n° 631, p. 378; Rép., n° 176; M.U. XL, 397; Audit. nat., n° 628; C. Eg., n° 664. 53 Le citoyen Trouvé, l’un des rédacteurs du Moniteur, adresse et fait hommage à la Convention nationale d’un chant patriotique, sous ce titre : La mort à tout esclave Anglais. Mention honorable, et renvoi au comité d’instruction publique (1) . 54 La société populaire de Quimperlé, département du Finistère, félicite la Convention nationale d’avoir échappé aux poignards liberticides des assassins soudoyés par le parti de l’étranger; elle la félicite sur ses glorieux et infatigables travaux, sur son œil surveillant qui pénètre, poursuit et découvre les fils les plus secrets, les plus cachés des conspirations sans nombre qui viennent échouer et se briser contre les rochers de cette sainte Montagne, d’où dépendent le bonheur du genre humain et la chûte des derniers tyrans. « L’auguste liberté, dit-elle, a son principal sanctuaire au milieu de vous; elle se plait à planer sur vos têtes chéries, et s’occupe delà à vous faire un rempart des bataillons nombreux de sans-culottes qui se réunissent à sa voix, qui combattent sous ses étendards, qui, chaque jour, font des prodiges jusqu’à présent inconnus à l’univers étonné ». Mention honorable, insertion au bulletin (2). [ Quimperlé , s.d.] (3). « Citoyens représentants, Vous avez mis la probité et la vertu à l’ordre du jour, et les derniers tyrans, leurs lâches esclaves, cet exécrable Pitt, ses complices, ses adhérens veulent mettre en proportion de votre énergie, de votre courage, leur scélératesse et leur audace. Vous avez rendu hommage à l’Etre Suprême, vous avez reconnu l’immortalité de l’âme; et l’immoralité de ces monstres, soutenue de la plus noire hypocrisie les pousse à chercher leur salut dans le lâche assasinat, les noirs complots. Mais, citoyens représentants, l’auguste liberté a son principal sanctuaire au milieu de vous; elle se plait à planer sur vos têtes chéries et s’occupe de là à vous faire un rempart des bataillons nombreux de Sans culottes qui se réunissent à sa voix, qui combattent sous ses étendarts, qui sous ses étendarts font chaque jour des prodiges, jusqu’à présent inconnus à l’univers étonné. La Société populaire de Quimperlé ne dira point qu’elle a marché la première dans cette belle carrière, mais elle se fait gloire de faire partie de ces nombreux bataillons; elle se fait (1) P.V., XXXIX, 214. Bln, 29 prair. (suppl1) ; Mon., XX, 714; Débats, n° 629, p. 342. (2) P.V., XXXIX, 214. Bin, 26 prair. (2' suppl*) . (3) C 306, pl. 1163, p. 42. SÉANCE DU 23 PRAIRIAL AN II (11 JUIN 1794) - N08 50 A 54 519 Le président leur répond, les admet __ à la séance, et la Convention nationale décrète la mention honorable et l’insertion de l’adresse au bulletin (1). 50 La citoyenne femme de l’ex-ministre Lebrun, dont le mari a été frappé du glaive de la loi, se présente à la barre. Elle demande des secours pour sa subsistance et celle de ses [6] enfans (2). Elle expose que la pétition qu’elle avoit présentée il y a quelque tems s’est égarée dans les bureaux du comité auquel elle avoit été renvoyée; que les raisons qui l’avoient déterminer à solliciter la bienfaisance nationale, sont encore devenues plus pressantes, qu’elle a épuisé ses dernières ressources et qu’elle n’a plus que des pleurs à donner pour nourriture à sa nombreuse famille (3). Le président répond, l’admet à la séance, et la pétition est renvoyée au comité des secours publics. 51 La société populaire des amis de la liberté et de l’égalité, séante à Bernay, département de l’Eure, exprime ses sentimens d’indignation sur les attentats commis contre les représen-tans du peuple. « L’Eternel, dit-elle, qui veille au salut de la République, préservera ses plus intrépides défenseurs de la rage impuissante des tyrans et de leurs complices. Nous mettrons, ajoute-t-elle, nos corps entre vous et le poignard des traîtres; nous serons l’égide impénétrable qui vous garantira de leurs perfides complots ». Mention honorable, insertion au bulletin (4) . 52 L’agent national du district de Bernay rend compte de l’action vertueuse du citoyen Morand, cultivateur de la commune de Longues-sard, de ce district, qui, touché des plaintes d’un de ses concitoyens qui avoit été requis de fournir un cheval pour l’armée du Nord, lui dit : « Mon ami, tu n’as plus qu’un cheval, j’en ai trois; je t’en donne un pour cultiver ta terre : les deux autres me serviront pour labourer gratuitement celles de mes autres concitoyens ». Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (5). (1) P.V., XXXIX, 213. Bln, 29 prair. (suppl*) ; J. Sablier, n° 1372; J. Fr., n° 625. (2) P.V., XXXIX, 213. Mess, soir, n° 662; M.U., XL, 378; Rép., n° 174; Audit, nat., n° 626. (3) J. Mont., n° 46. (4) P.V., XXXIX, 213. Bin, 26 prair. (1er suppl4). (5) P.V., XXXIX, 214. Bin, 24 prair.; Débats, n° 631, p. 378; Rép., n° 176; M.U. XL, 397; Audit. nat., n° 628; C. Eg., n° 664. 53 Le citoyen Trouvé, l’un des rédacteurs du Moniteur, adresse et fait hommage à la Convention nationale d’un chant patriotique, sous ce titre : La mort à tout esclave Anglais. Mention honorable, et renvoi au comité d’instruction publique (1) . 54 La société populaire de Quimperlé, département du Finistère, félicite la Convention nationale d’avoir échappé aux poignards liberticides des assassins soudoyés par le parti de l’étranger; elle la félicite sur ses glorieux et infatigables travaux, sur son œil surveillant qui pénètre, poursuit et découvre les fils les plus secrets, les plus cachés des conspirations sans nombre qui viennent échouer et se briser contre les rochers de cette sainte Montagne, d’où dépendent le bonheur du genre humain et la chûte des derniers tyrans. « L’auguste liberté, dit-elle, a son principal sanctuaire au milieu de vous; elle se plait à planer sur vos têtes chéries, et s’occupe delà à vous faire un rempart des bataillons nombreux de sans-culottes qui se réunissent à sa voix, qui combattent sous ses étendards, qui, chaque jour, font des prodiges jusqu’à présent inconnus à l’univers étonné ». Mention honorable, insertion au bulletin (2). [ Quimperlé , s.d.] (3). « Citoyens représentants, Vous avez mis la probité et la vertu à l’ordre du jour, et les derniers tyrans, leurs lâches esclaves, cet exécrable Pitt, ses complices, ses adhérens veulent mettre en proportion de votre énergie, de votre courage, leur scélératesse et leur audace. Vous avez rendu hommage à l’Etre Suprême, vous avez reconnu l’immortalité de l’âme; et l’immoralité de ces monstres, soutenue de la plus noire hypocrisie les pousse à chercher leur salut dans le lâche assasinat, les noirs complots. Mais, citoyens représentants, l’auguste liberté a son principal sanctuaire au milieu de vous; elle se plait à planer sur vos têtes chéries et s’occupe de là à vous faire un rempart des bataillons nombreux de Sans culottes qui se réunissent à sa voix, qui combattent sous ses étendarts, qui sous ses étendarts font chaque jour des prodiges, jusqu’à présent inconnus à l’univers étonné. La Société populaire de Quimperlé ne dira point qu’elle a marché la première dans cette belle carrière, mais elle se fait gloire de faire partie de ces nombreux bataillons; elle se fait (1) P.V., XXXIX, 214. Bln, 29 prair. (suppl1) ; Mon., XX, 714; Débats, n° 629, p. 342. (2) P.V., XXXIX, 214. Bin, 26 prair. (2' suppl*) . (3) C 306, pl. 1163, p. 42. 520 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE gloire d’avoir lutté sans relâche contre le despotisme, contre les despotes, contre leurs satellites. Elle se fait gloire de n’être pas la dernière à vous féliciter d’avoir échappé aux poignards liberticides des assasins soudoyés par le parti de l’étranger, à vous féliciter sur vos glorieux et infatigables travaux, à vous féliciter sur votre œil surveillant qui pénètre, poursuit et découvre les fils les plus secrets, les plus cachés des conspirations sans nombre qui viennent écheoir et se briser avec ecclats contre les rochers de cette sainte Montagne d’où dépend le bonheur du genre humain et la chûte des derniers tyrans. Puisse-t’il éteindre chez nos lâches ennemis tout autre espoir, à l’exception de celui de la mort. Mais veangeance, citoyens représentants, veangeance !... Que cette mort frappe le dernier des assasins, le dernier des conspirateurs, le dernier des despotes ! Faittes sonner leur heure dernière dans l’univers épouvanté. Faittes finir cette lutte déshonorante pour le genre humain. Que le toczin de la liberté continue de sonner dans toutes les parties de la République ! Qu’il retentisse dans l’univers entier !... Que la liberté triomphe !... Qu’elle s’affermisse pour jamais sur les débris des trônes écroulés, sur les débris de l’esclavage pour jamais anéanti. Montrez à cet univers que la vertu chez des hommes libres est plus infatigables que le crime chez les esclaves ». Dejordanis (ex-présid.) , Horellon ( commissaire ), Rousseaux (secre't.), Lemarchand ( commissaire ) . 55 Le conseil-général de la commune de Preuil-ly, département d’Indre-et-Loire, félicite la Convention nationale sur son décret du 18 Floréal, qui reconnoit l’existence de l’Etre-Suprê-me et l’immortalité de l’âme. Mention honorable et insertion au bulletin (1) . [ Preuilly , 16 prair. II] (2). « Législateurs, Votre décret à jamais mémorable du 18 floréal vous a acquis de nouveaux droits à notre reconnaissance et à notre admiration. Depuis longtemps poursuivi par les traits hardis de la philosophie et de la raison, le monstre hideux du fanatisme vient enfin de succomber sous la puissance de l’opinion publique fortement prononcée; mais cette victoire si glorieuse pour l’esprit humain, en devenait une pour la malveillance contre révolutionnaire qui se complaisait à voir dans la chute de la superstition un moyen de plus qui lui était acquis pour étouffer la République en son berceau, et égorger notre liberté naissante. Quel était il donc le moyen odieux ? la corruption générale, la dissolution des mœurs publiques, l’absence de toutes les vertus, et tous les vices (1) P.V., XXXIX, 215. (2) C 305, pl. 1150, p. 7. mis à leur place; résultat infaillible que se promettaient les Danton, les Hébert, les Ron-sin etc... de la destruction des erreurs religieuses, et ces nouveaux Diagoras, dans leurs projets liberticides essayant d’élever sur les débris du culte leur dangereux athéisme, en professaient hautement les principes et y joignaient effrontément le sceau de leurs mœurs. C’est qu’ils savaient bien, les scélérats, que les vertus et les mœurs sont les bases respectables et nécessaires de la République qu’ils détestaient, que ce point d’appui une fois perdu, l’édifice s’écroulerait de lui-même et que la contre révolution serait opérée. Mais grâce à votre active surveillance, Citoyens représentans, ce nouveau piège a été découvert et le glaive de la loi a fait justice des conspirateurs. Providence divine ! qui protège si visiblement, si certainement la cause de la liberté contre la tyrannie, reçois le tribut de nos hommages et de nos vœux, dégagés des pratiques minutieuses de la superstition mais amenés par la raison, seule manière de t’honorer qui soit digne de toi; ne te lasse pas d’accorder ton assistance à une nation qui en est digne par son énergie à maintenir les droits imprescriptibles qu’elle tient de toi; continue de favoriser le succès de ses armes qui ne sont dirigées que contre le despotisme et l’esclavage que tu réprouves; ne cesse point de protéger, de diriger les grands et sublimes travaux de ses infatigables représentans qui, au nom et aux acclamations du peuple français, viennent de reconnaître et de proclamer les dogmes salutaires de l’existence de l’Etre Suprême et de l’immortalité de l’âme ». Suzor, Briel, Chrétien, Courtin, Lher-beaudieu, Bois [et 3 signatures illisibles]. 56 Les membres du conseil-général de la commune de Bernay, département de l’Eure, expriment leur douleur et leur indignation sur les attentats auxquels se sont livrés des assassins contre des membres de la Convention nationale. Ils expriment aussi les vœux des habi-tans de cette commune, qui se fait gloire d’être un rocher de la Montagne, qui s’ense-veliroit avec elle sous ses ruines, plutôt que de lui survivre, mais qui forme le doux espoir de jouir bientôt de la félicité inaltérable que la Convention nationale prépare à la France. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Bernay, 17 prair. II] (2). « Citoyens représentans, Se peut-il donc que dans l’instant où vous vous montrez les organes de la divinité bienfaisante par la sagesse de vos décrets, la main aveugle et barbare des assassins se soit levée sur vos membres, et que nous ayons été sur le point d’être obligés de mêler des cris de (1) P.V., XXXIX, 215. Bln, 26 prair. (1er suppl4). (2) C 305, pl. 1150, p. 8. 520 ARCHIVES PARLEMENTAIRES CONVENTION NATIONALE gloire d’avoir lutté sans relâche contre le despotisme, contre les despotes, contre leurs satellites. Elle se fait gloire de n’être pas la dernière à vous féliciter d’avoir échappé aux poignards liberticides des assasins soudoyés par le parti de l’étranger, à vous féliciter sur vos glorieux et infatigables travaux, à vous féliciter sur votre œil surveillant qui pénètre, poursuit et découvre les fils les plus secrets, les plus cachés des conspirations sans nombre qui viennent écheoir et se briser avec ecclats contre les rochers de cette sainte Montagne d’où dépend le bonheur du genre humain et la chûte des derniers tyrans. Puisse-t’il éteindre chez nos lâches ennemis tout autre espoir, à l’exception de celui de la mort. Mais veangeance, citoyens représentants, veangeance !... Que cette mort frappe le dernier des assasins, le dernier des conspirateurs, le dernier des despotes ! Faittes sonner leur heure dernière dans l’univers épouvanté. Faittes finir cette lutte déshonorante pour le genre humain. Que le toczin de la liberté continue de sonner dans toutes les parties de la République ! Qu’il retentisse dans l’univers entier !... Que la liberté triomphe !... Qu’elle s’affermisse pour jamais sur les débris des trônes écroulés, sur les débris de l’esclavage pour jamais anéanti. Montrez à cet univers que la vertu chez des hommes libres est plus infatigables que le crime chez les esclaves ». Dejordanis (ex-présid.) , Horellon ( commissaire ), Rousseaux (secre't.), Lemarchand ( commissaire ) . 55 Le conseil-général de la commune de Preuil-ly, département d’Indre-et-Loire, félicite la Convention nationale sur son décret du 18 Floréal, qui reconnoit l’existence de l’Etre-Suprê-me et l’immortalité de l’âme. Mention honorable et insertion au bulletin (1) . [ Preuilly , 16 prair. II] (2). « Législateurs, Votre décret à jamais mémorable du 18 floréal vous a acquis de nouveaux droits à notre reconnaissance et à notre admiration. Depuis longtemps poursuivi par les traits hardis de la philosophie et de la raison, le monstre hideux du fanatisme vient enfin de succomber sous la puissance de l’opinion publique fortement prononcée; mais cette victoire si glorieuse pour l’esprit humain, en devenait une pour la malveillance contre révolutionnaire qui se complaisait à voir dans la chute de la superstition un moyen de plus qui lui était acquis pour étouffer la République en son berceau, et égorger notre liberté naissante. Quel était il donc le moyen odieux ? la corruption générale, la dissolution des mœurs publiques, l’absence de toutes les vertus, et tous les vices (1) P.V., XXXIX, 215. (2) C 305, pl. 1150, p. 7. mis à leur place; résultat infaillible que se promettaient les Danton, les Hébert, les Ron-sin etc... de la destruction des erreurs religieuses, et ces nouveaux Diagoras, dans leurs projets liberticides essayant d’élever sur les débris du culte leur dangereux athéisme, en professaient hautement les principes et y joignaient effrontément le sceau de leurs mœurs. C’est qu’ils savaient bien, les scélérats, que les vertus et les mœurs sont les bases respectables et nécessaires de la République qu’ils détestaient, que ce point d’appui une fois perdu, l’édifice s’écroulerait de lui-même et que la contre révolution serait opérée. Mais grâce à votre active surveillance, Citoyens représentans, ce nouveau piège a été découvert et le glaive de la loi a fait justice des conspirateurs. Providence divine ! qui protège si visiblement, si certainement la cause de la liberté contre la tyrannie, reçois le tribut de nos hommages et de nos vœux, dégagés des pratiques minutieuses de la superstition mais amenés par la raison, seule manière de t’honorer qui soit digne de toi; ne te lasse pas d’accorder ton assistance à une nation qui en est digne par son énergie à maintenir les droits imprescriptibles qu’elle tient de toi; continue de favoriser le succès de ses armes qui ne sont dirigées que contre le despotisme et l’esclavage que tu réprouves; ne cesse point de protéger, de diriger les grands et sublimes travaux de ses infatigables représentans qui, au nom et aux acclamations du peuple français, viennent de reconnaître et de proclamer les dogmes salutaires de l’existence de l’Etre Suprême et de l’immortalité de l’âme ». Suzor, Briel, Chrétien, Courtin, Lher-beaudieu, Bois [et 3 signatures illisibles]. 56 Les membres du conseil-général de la commune de Bernay, département de l’Eure, expriment leur douleur et leur indignation sur les attentats auxquels se sont livrés des assassins contre des membres de la Convention nationale. Ils expriment aussi les vœux des habi-tans de cette commune, qui se fait gloire d’être un rocher de la Montagne, qui s’ense-veliroit avec elle sous ses ruines, plutôt que de lui survivre, mais qui forme le doux espoir de jouir bientôt de la félicité inaltérable que la Convention nationale prépare à la France. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Bernay, 17 prair. II] (2). « Citoyens représentans, Se peut-il donc que dans l’instant où vous vous montrez les organes de la divinité bienfaisante par la sagesse de vos décrets, la main aveugle et barbare des assassins se soit levée sur vos membres, et que nous ayons été sur le point d’être obligés de mêler des cris de (1) P.V., XXXIX, 215. Bln, 26 prair. (1er suppl4). (2) C 305, pl. 1150, p. 8.