510 (Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { �cîmb?e «93 100,000 livres appartenant à tin ci-devant curé ; plus 23,800 livres dans une autre maison; 177,000 livres en numéraire cachées dans des haillons; et 187 marcs d’argenterie trouvés derrière des armoires chez un ci-devant con¬ seiller du Parlement de Paris. Ce sont des patriotes de la Société populaire, accompagnés des membres du comité de surveillance qui ont fait ces découvertes. Divers dons nous ont été faits par de bons citoyens. 32 croix de Saint-Louis et une de Saint-Lazare nous ont été remises. Nous avons fait arrêter les gens suspects et 900 et quelques personnes ont été incarcérées dans le département de l’Aisne. De ce nombre sont un chevalier de Saint-Georges, un nommé Proly et un enfant naturel de Capet, nous les avons fait venir à l’Abbaye. Le comte de Pardieu, maire de Saint-Quentin a été traduit dans les maisons d’arrestation, où il a tenté les moyens de corruption pour s’évader. Il sollicita un bon sans-culotte de lui faire faire une péti¬ tion; elle nous fut présentée, et il offrit ensuite une somme de 3,400 livres que voilà à ce bon sans-culotte; c’est un professeur de rhétorique nommé Bardin, mais incorruptible; il nous a remis cette somme; il n’a de riohesse que sa probité, ses mœurs et ses talents ; il a une femme ; il est âgé, sans état. Je demande que la somme déposée lui soit accordée à titre de gratification. (Adopté.) Nous avons fait traduire Pardieu dans les prisons de l’Abbaye. La citoyenne Élisabeth-Marie Lagrange, de la commune de Ville-Donnée, offre sur l’autel de la patrie la somme de 362 liv. 6 d., montant de trois années d’arrérages de deux rentes viagères qu’elle a sur le Trésor national. Elle fait don aussi du capital de ces deux rentes, et demande que la Convention en dispose en faveur des veuves des défenseurs de la patrie. La Convention accepte les dons de la citoyenne Lagrange, en ordonne mention honorable et l’insertion au « Bulletin » (1). Suit la lettre de la citoyenne Marie Lagrange (2). « 2e décade, 2e mois de l’an II de la Répu¬ blique. « J’ai reçu, citoyens, la lettre que vous m’avez fait le plaisir de mécrire au sujet de ma pension. Voua n’ignorez pas la résolution dans laquelle je suis d’en faire un don à l’autel de la patrie pour le soulagement des pauvres femmes qui ont perdu leurs maris dans cette guerre. Nos représentants savent mieux que moi en faire le bon usage qu’il conviendra. Vous savez que je ne suis pas sortie d’Issy, que j’ai donné dans, le, temps les contributions patriotiques, même» sans retenue, que j’ai payé tous les impôts, je suis en règle. Mais je serai encore plu» contente si le don que je fais me mérite mention honorable. Ne perde* donc pas un moment, citoyens, à porter tous les papiers qui' concernent cette petite pension et je supplie seulement que vous receviez les hono¬ raires qui vous sont dus. J’attends avec impa¬ tience votre réponse et que vous m’appreniez si l’on a accepté mon offrande. Je ne vous ai pas écrit parce que j’ai eu la maladresse de me laisser tomber depuis du temps; j’ai beaucoup souffert et cela me met hors d’état de faire la moindre chose; le mieux qui puisse m’en rester sera d’être boiteuse. « Je suis très parfaitement, citoyens, votre servante. v Lagrange. » Direction générale de la liquidation. Reconnaissance de liquidation. Mente viagère provenant d’arrérages de pension, anciens et non payés (1). Nous soussigné, Louis-César-Alexandre Du¬ fresne-Saint-Léon, directeur général de la liquidation, reconnaissons qu’en éxécution de l’article 7 de la loi dn 25 février 1791, M110 Eli¬ sabeth-Marie de Lagrange de Villedonné, née le seize avril mil sept cent quatorze, nous a représenté l’original en parchemin d’nn brevet de pension expédié à son profit le premier oc¬ tobre mil sept cent soixante-dix-neuf, timbré : département de la guerre, numéroté 17472, signé Louis, et contresigné le prince de Montbarey lequel brevet porte qu’il sera payé annuellement à ladite susnommée la somme de dix-huit livres pour l’intérêt viager d’anciens arrérages de pension accumulés à elle dus ; ledit intérêt montant, déduction faite des retenues y énoncées, à la somme de quinze livres dix-nenf sols six deniers lesquels rente ou intérêts viagers sont dus séparément de la pension mentionnée audit brevet. En conséquence, en vertu de la loi susénoncée, nous déclarons que ladite susnommée est pro¬ priétaire de quinze livres dix-neuf sols six de¬ niers de rente annuelle et viagère, dont les arrérages lui seront payés par les payeurs des rentes dues par l’Etat, de six en six mois, aux premier janvier et juillet de chaque année, jusqu’au décès de la susnommée lors duquel ladite rente viagère demeurera éteinte et amortie. Pour jouir de ladite rente viagère de quinze livres dix-neuf sols six deniers à compter du premier janvier mil sept cent quatre-vingt-onze depuis laquelle époque les arrérages sont du». A l’effet de quoi nous avons délivré la présente reconnaissance pour servir de titre de ladite rente viagère, après en avoir fait mention sur l’original dudit brevet à nous présenté. Fait à Paris, à la direction générale de la liquidation, le vingt-deux août mil sept cent quatre-vingt-douze. Dufresne-Saint -Léon. H est dû à la citoyenne Lagrange de sa pension de 104 liv. 14 ». les années 1791, 1792, 1793, et trois années d’arrérages de la rente viagère de 15 liv. 19 s. 6 d. fil, Procès-verbaux de ta Convention, t. 28„ p. 188. (2) Archives nationales , carton G 287', dossier 867, pièce 22. (1) Archives nationales, carton G 287, dossier 867, pièce 24.