400 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 39 [Le gal Jourdan, commandt en chef de VA. de Moselle, aux repr. du C. de S.P.; Au quartier gal, Sarre-Libre, 3 flor. II] (1). « Citoyens représentants, je dois vous rendre compte que j’avais donné l’ordre au général Vincent, commandant les troupes d’entre Sarre et Moselle, d’agir offensivement pendant que nous marchions sur Arlon. Ce général a parfaitement bien exécuté les ordres qu’il avait reçus; il a attaqué l’ennemi les 25, 26, 27 et 28 du mois dernier; toujours il a obtenu des avantages, et par ses mouvements il n’a pas peu contribué au succès de la bataille d’Arlon. Il fait rentrer quantité de grains et de fourrages, et a forcé l’ennemi à retirer des forces des environ de Luxembourg pour les porter entre Sarre et Moselle. Il a tué beaucoup de monde, et en a perdu fort peu. « J’avais placé à Tiercelet et environs un fort bataillon d’infanterie et un détachement du 18e régiment de chasseurs à cheval, afin de couvrir la route de Metz et de Thionville à Longwy, et mettre par ce moyen nos convois à l’abri de toute insulte. J’avais donné ordre au chef de brigade d’Abbouval, qui commande les troupes, d’agir sur le village de Differdange le jour que nous attaquions Beaulieu et Arlon, afin d’inquiéter les troupes qui étaient dans cette partie, et pour empêcher leur réunion avec le corps qui était à Arlon. Il a parfaitement bien réussi; il a trouvé les paysans armés; il les a repoussés avec vigueur. Plusieurs ont été tués, et il me dit qu’il était très-plaisant de voir fuir dans les bois les Visitandines de Differdange avec les hussards de Wurmser, qui soutenaient les paysans. » Jourdan. [On rit.] 40 [Le gal de brigade Chabert, au repr. Reverchon; quartier gal de Bages, 22 germ. II] (2). « Nous chantions Ça ira ! à présent nous chantons ça va ! Dagobert va son train en Espagne, leur a enlevé trois postes avantageux garnis de (1) Mon., XX, 321; Bin, 7 flor.; J. Mont, n° 165; J. Sablier, n° 1282; Débats, n° 584; Audit., nat., n° 586; C. Eg., n° 618, p. 219; Ann. Rép., n° 149; Sans-Culottes, n° 436; Ann. patr., n° 482; M.U., XXXIX, 125; Rép., n» 128; J. Paris, n° 482. Sarre-Libre = Sarrelouis. (2) Mon., XX, 316; Bin, 7 flor.; Débats, n° 584; leurs canons, et dans ce moment marche sur la ville de...; c’est du côté de Puycerda; j’en reçois la nouvelle à présent par une ordonnance; elle est sûre. « Nos chaloupes canonnières sont là pour bombarder Collioure et Saint-Elme; les pontons prêts pour passer le Tech, où il sera guéable; nous ne craindrons pas de nous mouiller; nous attaquerons de tous les côtés; nous frapperons comme de sourds, puisque ces imbéciles n’entendent pas la raison. « Compte sur notre armée. Les volontaires sont excellents; ils ont cependant quelques mauvais officiers. Je suis autorisé à destituer ce qui ne vaut rien; sois sûr que je n’y manquerai pas. Il ne nous faut, pour vaincre, que des hommes, et non des muscadins. Je te réponds que ces derniers sont bien tombés entre mes mains. Je te prédis victoire et je serai bon prophète. S. et F. » Salpêtre Chabert. P.c.c. : Reverchon. (Applaudissements.) 41 [Pichegru, gal en chef de VA. du Nord, aux repr. du C. de S. P.; quartier gal, Lille, 4 flor. IHl). « Les divisions sous Réunion, Landrecies et Maubeuge ont attaqué le 2, citoyens représentants, et ont repoussé l’ennemi des villages d’Etreux, Vénérolles, Hannappes, et il a lui-même évacué ceux de Bohain, Prémont et autres. Le général Balland, qui me fait part de ce petit avantage, m’annonce nos communications rétablies, mais sans m’en donner l’assurance positive. Il m’informe en même temps de l’assassinat du général de division Gorgues, à qui un lâche a passé une balle à travers du corps au moment où il voulait le faire retourner à l’ennemi. J’ai ordonné que ce scélérat fû recherché, arrêté, et puni comme il le mérite. » (1) . Barère observe qu’il y a plusieurs versions sur cet événement malheureux et que le Comité a pris toutes les mesures nécessaires pour que le coupable ne puisse éviter la peine due à sa lâche scélératesse. Il continue : Le général Pichegru écrit de Lille, le 6 floréal, que nos troupes de l’armée du Nord occupent le camp de César. Le second régiment des carabiniers a taillé en pièces le régiment de Latour, et un escadron du 16e régiment de hussards a sabré 200 hussards hongrois. Mais ce succès a été mêlé d’un peu d’amertume : la lâcheté et la malveillance sont venues J. Mont., n° 165; J. Sablier, n° 1282; J. Mont., n° 168; Audit, nat., nos 581, 583; Débats, nos 584, p. 91, 586, p. 123; C. Eg., n° 618 p. 220; Ann. patr., n" 482; J. Perlet, n° 582; Ann. Rép., n° 149; Mess, soir, n° 617; Feuille Rép., n° 298; J. Paris, n° 482; M.U., XXXEX, 125; Rép., n° 128; Sans-Culottes, n° 436. Bages, Pyrénées-Orientales. (1) Mon., XX, 321; Bin, 7 flor.; C. Eg., n° 618, p. 220; Ann. Rép., nos 148 et 149; Réunion = Guise. 400 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE AFFAIRES NON MENTIONNÉES AU PROCÈS-VERBAL 39 [Le gal Jourdan, commandt en chef de VA. de Moselle, aux repr. du C. de S.P.; Au quartier gal, Sarre-Libre, 3 flor. II] (1). « Citoyens représentants, je dois vous rendre compte que j’avais donné l’ordre au général Vincent, commandant les troupes d’entre Sarre et Moselle, d’agir offensivement pendant que nous marchions sur Arlon. Ce général a parfaitement bien exécuté les ordres qu’il avait reçus; il a attaqué l’ennemi les 25, 26, 27 et 28 du mois dernier; toujours il a obtenu des avantages, et par ses mouvements il n’a pas peu contribué au succès de la bataille d’Arlon. Il fait rentrer quantité de grains et de fourrages, et a forcé l’ennemi à retirer des forces des environ de Luxembourg pour les porter entre Sarre et Moselle. Il a tué beaucoup de monde, et en a perdu fort peu. « J’avais placé à Tiercelet et environs un fort bataillon d’infanterie et un détachement du 18e régiment de chasseurs à cheval, afin de couvrir la route de Metz et de Thionville à Longwy, et mettre par ce moyen nos convois à l’abri de toute insulte. J’avais donné ordre au chef de brigade d’Abbouval, qui commande les troupes, d’agir sur le village de Differdange le jour que nous attaquions Beaulieu et Arlon, afin d’inquiéter les troupes qui étaient dans cette partie, et pour empêcher leur réunion avec le corps qui était à Arlon. Il a parfaitement bien réussi; il a trouvé les paysans armés; il les a repoussés avec vigueur. Plusieurs ont été tués, et il me dit qu’il était très-plaisant de voir fuir dans les bois les Visitandines de Differdange avec les hussards de Wurmser, qui soutenaient les paysans. » Jourdan. [On rit.] 40 [Le gal de brigade Chabert, au repr. Reverchon; quartier gal de Bages, 22 germ. II] (2). « Nous chantions Ça ira ! à présent nous chantons ça va ! Dagobert va son train en Espagne, leur a enlevé trois postes avantageux garnis de (1) Mon., XX, 321; Bin, 7 flor.; J. Mont, n° 165; J. Sablier, n° 1282; Débats, n° 584; Audit., nat., n° 586; C. Eg., n° 618, p. 219; Ann. Rép., n° 149; Sans-Culottes, n° 436; Ann. patr., n° 482; M.U., XXXIX, 125; Rép., n» 128; J. Paris, n° 482. Sarre-Libre = Sarrelouis. (2) Mon., XX, 316; Bin, 7 flor.; Débats, n° 584; leurs canons, et dans ce moment marche sur la ville de...; c’est du côté de Puycerda; j’en reçois la nouvelle à présent par une ordonnance; elle est sûre. « Nos chaloupes canonnières sont là pour bombarder Collioure et Saint-Elme; les pontons prêts pour passer le Tech, où il sera guéable; nous ne craindrons pas de nous mouiller; nous attaquerons de tous les côtés; nous frapperons comme de sourds, puisque ces imbéciles n’entendent pas la raison. « Compte sur notre armée. Les volontaires sont excellents; ils ont cependant quelques mauvais officiers. Je suis autorisé à destituer ce qui ne vaut rien; sois sûr que je n’y manquerai pas. Il ne nous faut, pour vaincre, que des hommes, et non des muscadins. Je te réponds que ces derniers sont bien tombés entre mes mains. Je te prédis victoire et je serai bon prophète. S. et F. » Salpêtre Chabert. P.c.c. : Reverchon. (Applaudissements.) 41 [Pichegru, gal en chef de VA. du Nord, aux repr. du C. de S. P.; quartier gal, Lille, 4 flor. IHl). « Les divisions sous Réunion, Landrecies et Maubeuge ont attaqué le 2, citoyens représentants, et ont repoussé l’ennemi des villages d’Etreux, Vénérolles, Hannappes, et il a lui-même évacué ceux de Bohain, Prémont et autres. Le général Balland, qui me fait part de ce petit avantage, m’annonce nos communications rétablies, mais sans m’en donner l’assurance positive. Il m’informe en même temps de l’assassinat du général de division Gorgues, à qui un lâche a passé une balle à travers du corps au moment où il voulait le faire retourner à l’ennemi. J’ai ordonné que ce scélérat fû recherché, arrêté, et puni comme il le mérite. » (1) . Barère observe qu’il y a plusieurs versions sur cet événement malheureux et que le Comité a pris toutes les mesures nécessaires pour que le coupable ne puisse éviter la peine due à sa lâche scélératesse. Il continue : Le général Pichegru écrit de Lille, le 6 floréal, que nos troupes de l’armée du Nord occupent le camp de César. Le second régiment des carabiniers a taillé en pièces le régiment de Latour, et un escadron du 16e régiment de hussards a sabré 200 hussards hongrois. Mais ce succès a été mêlé d’un peu d’amertume : la lâcheté et la malveillance sont venues J. Mont., n° 165; J. Sablier, n° 1282; J. Mont., n° 168; Audit, nat., nos 581, 583; Débats, nos 584, p. 91, 586, p. 123; C. Eg., n° 618 p. 220; Ann. patr., n" 482; J. Perlet, n° 582; Ann. Rép., n° 149; Mess, soir, n° 617; Feuille Rép., n° 298; J. Paris, n° 482; M.U., XXXEX, 125; Rép., n° 128; Sans-Culottes, n° 436. Bages, Pyrénées-Orientales. (1) Mon., XX, 321; Bin, 7 flor.; C. Eg., n° 618, p. 220; Ann. Rép., nos 148 et 149; Réunion = Guise.