348 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE mériter de la patrie en restant a votre poste pour consolider à jamais par vos pénibles travaux le bonheur et la prospérité du peuple français. Vive la République, Vive la Convention nationale. Dejean, juge de paix et 5 autres signatures. a’ [Le tribunal civil d’Alais [Alès] à la Convention nationale, s. d. \ (41) Liberté, Egalité, Union. Législateurs, Les journées mémorables des 14 juillet, 10 août et 31 mai avoient fait passer le peuple français du gouvernement absolu des Roix, à la Constitution Républicaine, la plus démocratique qui aye jamais existé. La nuit du 9 au 10 thermidor était marquée par les plus grands scélérats que la Révolution aye vomi pour être le terme de tant de succès et le tombeau de la liberté; des triumvirs dégoûtants du sang des réprésentans du peuple auroient livré la France aux horreurs d’une guerre civile qui l’eut précipitée dans les chaines du plus affreux et du plus humiliant despotisme. Votre courage, Législateurs, votre seul courage, a détourné d’aussi sinistres présages. Vous avés senti que le moment étoit venu où il falloit sauver la République ou périr avec vos vertus. Vous avés fait parler la loi avec toute la force de son tonnerre, a ce cri majesteux et terrible, le Parisien toujours fidèle à la voix de la patrie a vû ou il fallait marcher et les conspirateurs terrassés ont senti tout le poids de la justice nationale. Ayant ainsi surmonté le plus grand danger qui eût jusqu’alors menacé la République, vous avés porté vos regards sur le passé. Convaincus que des conspirations toujours renaissantes n’avoient fait de si grands progrès que parce que le gouvernement révolutionnaire avoit éprouvé par l’atroce influence des conspirateurs, la plus fausse et la plus barbare direction, vous vous êtes empressés d’en remonter les ressorts, une suite de nouvelles loix basées sur une justice sévère et exacte, monuments d’une raison éclairée par l’expérience, empêcheront désormais que les précédents décrets ne servent de prétexte à la tyrannie. Les continuateurs de Robespierre, si quelques uns peuvent échapper à l’oeil vigilant des peres du peuple, seront impuissants pour étouffer les principes étemels de la déclaration des droits. Non, Législateurs, le vaisseau de l’état ne peut plus périr ; la sublime exposition des principes que renferme votre adresse du 18 vendémiaire, les engagements sacrés que vous y (41) C 323, pl. 1389, p. 24. prenés avec le peuple que vous représentés avec tant de gloire, les sentiments profonds de recon-noissance et d’amour qu’elle a produit dans les coeurs des Français, ont resseré plus fortement que jamais les liens moraux et politiques qui les ont toujours attachés à la Convention nationale. Jamais voeu national ne fut si universellement et si energiquement prononcé que celui qui vous fait un devoir de rester à votre poste jusqu’au triomphe plein et entier de la cause de la liberté et de l’égalité. Tels sont citoyens Représentants, et tels ont toujours été les sentiments, les principes et le voeu des membres composant le tribunal civil d’Alais. Recevés leur serment d’y être fidèles jusqu’à la mort. Vourtelle, président, Aberlenc, commissaire national et 3 autres signatures. b ’ [Le comité révolutionnaire d’Alençon à la Convention nationale, s. d.] (42) Liberté, Égalité ou la Mort. Citoyens Représentans, Le jour mémorable ou vous arrachâtes des mains des triumvirs la liberté ensanglantée, tous les français vous proclamèrent les libérateurs de la patrie : ce titre étoit du à votre courage, celui de Pères du peuple étoit réservé à la sagesse, à la fermeté que vous avez déployée, à consolider son salut. En vain le crime audacieux a-t-il voulu un moment élever une lutte hypocrite contre la Représentation nationale et faire survivre la tyrannie à la chute des tyrans. Vous avéz parlé et tous les masques sont tombés à votre voix qui a signalé avec énergie les ambitieux perfides, les dilapidateurs déhontés, les intriguans immoraux, caméléons politiques dont la conduite et les opinions changent comme les evenemens. Législateurs, conservéz l’attitude majestueuse que vous avéz prise, et la justice, cet épouvantail du vice, recouvrera ses droits, et la vertu aura encore ses autels. Nous en avons pour garans les principes développés dans votre adresse au peuple françois. Sa lecture a fait succéder à l’idée de nos désastres passés l’idée qu’il est redescendu parmi nous du bonheur et du bonheur causé par vous. Elle a produit sur tous les coeurs, ulcérés par les plaies que leur ont fait les factions, l’effet d’un baume salutaire qui raffraichit et cicatrise les blessures qu’il approche. Législateurs, au milieu des transports de reconnoissance qui nous animent, notre premier besoin est d’épancher nos sentimens dans votre sein et de renouveller l’expression de notre dévouement et de notre respect pour la (42) C 323, pl. 1389, p. 25.