SÉANCE DU 19 FLORÉAL AN Et (8 MAI 1794) - N° 1 147 Séchelle et complices, et elle vient d’apprendre avec la même joie que les Daval de Préneuil, Chapellier, les Touret, les neuf derniers qui s’étaient montrés dans les beaux jours de l’assemblée Constituante les défenseurs du peuple pour mieux le tromper, éatient tombés sous le glaive de la loi. Achevez vos pénibles et glorieux travaux, dignes représentants du peuple, que votre œil vigilant continue de découvrir la marche ténébreuse des ennemis de la République; ne souffrez jamais que les rênes du gouvernement républicain soient confiées à des successeurs qui n’auraient point votre expérience, et ne quittez votre poste qu’après être assurés du supplice de tous les traîtres et de la chutte de tous les tyrans. Pour nous, inviolablement attachés aux principes consacrés par la Montagne, nous jurons une haine éternelle aux modérés, aux royalistes, aux fédéralistes, et aux factieux de tous genres. Nous avons fait le serment d’être libres, nous saurons le maintenir ou nous mourrons. Dans le moment où nous vous exprimons nos sentiments, nous avons les armes à la main et nous marchons contre une horde de ces scélérats connus sous le nom de chouans qui viennent de se débander dans notre district pour se soustraire au fer vengeur des républicains qui les poursuivent. Ces monstres ne souilleront pas longtemps notre sol. Nous jurons de les exterminer comme l’ont été plus de 1500 brigands de la Vendée, qui après la déroute du Mans osèrent porter leurs pas sur notre territoire. Bientôt, ils ne seront plus, et de retour nous dirons vive la République, vive la Montagne. » Rable, Huet. d [La Sté popul de Vie, à la Conv.; s.d.] (1). «Représentants du peuple français, Vous avez encore sauvé la patrie ! et vous la sauverez toujours; déjà vous aviez triomphé de ces castes orgueilleuses et fanatiques qui avaient usurpé la souveraineté du peuple. R vous restait à anéantir cette faction plus dangereuse encore qui sous la forme du patriotisme et de la vertu méditait le plus affreux et le plus détestable de tous les crimes. Eh quoi ! des hommes osaient se dire les amis et les défenseurs du peuple et ils formaient le projet homicide de rendre la France à son ancien esclavage. Us ignoraient donc que le génie puissant qui veille sur le salut de notre patrie ne la destinait point à sucomber sous de si vils complots. Avec quelle profondeur avez vous sondé les sinuosités de ce tortueux labyrinthe; avec quel courage avez vous saisi le fil de ces intrigues. Partout ces conspirateurs avaient des agents ou des complices, cette trame impie étendait ses ramifications dans toutes les contrées de la République. Partout on voyait de ces charlatans en patriotisme, de ces contre-révolutionnaires déguisés qui prêchaient insolamment les crimes (1) C 303, pl. 1110, p. 28. et les forfaits et qui affectaient de prêter leurs traits à la vertu, bien sûrs par ce moyen de la rendre haïssable. Partout les patriotes étaient audacieusement calomniés; d’autres Hébert prêchaient contre eux la persécution et méditaient en silence les moyens de les conduire à l’échafaud. Quelle leçon pour les tyrans du monde ! Que deviendra leur rage impuissante, quand ils sauront que vous avez brisé les ressorts qu’ils avaient placés dans les mains de leurs agents, et que les moyens qu’ils employaient pour détruire notre liberté naissante, ne faisaient que lui donner de nouvelles forces. Grâces vous soient rendues, sages Législateurs; heureux le peuple qui vous a choisis pour lui tracer des lois; il vous devait déjà sa reconnaissance pour les bienfaits dont vous l’avez fait jouir; maintenant, il vous doit encore davantage, vous avez mérité son admiration. Son espoir est que vous n’abandonnerez pas vos glorieuses fonctions que vous n’ayez achevé d’anéantir les ennemis de son indépendance, si son espoir est de vivre pour vous admirer, il est bien déterminé aussi à mourir pour vous défendre. » Desportes, Fourcade. e [La comm. de Mont-le-Vignoble, à la Conv.; 21 germ. JJ] (1). « Citoyens représentants, Les succès glorieux que vous remportez tous les jours sur les ennemis de la chose publique, en redoublant la confiance que tous les sans-culottes vous doivent, nous répondent que ce n’est pas en vain que les Français vous ont confié le dépôt précieux de leur liberté. En apprenant l’infâme conjuration qui se tramait contre la République, une juste indignation s’est emparée de nos cœurs, nous avons à l’instant même réitéré le serment de mourir s’il le fallait pour la liberté et de resserrer plus que jamais les liens qui nous unissent à la Convention; les cris mille fois répétés de vive la République, vive la Montagne, ont retenti au milieu de nous lorsque nous avons su que les traîtres avaient expié leurs forfaits, et c’est pour féliciter la Convention de ses glorieux travaux que nous avons résolu de lui faire cette adresse. Citoyens représentants, nous vous conjurons, avec tous les sans-culottes, tous les républicains de ne quitter le poste où la confiance de la nation entière vous environne que lorsque l’ombre des ennemis de la liberté aura disparu du sol de la République; il faut que la main puissante qui a élevé l’édifice de notre bonheur écrase quiconque oserait tenter de le renverser; il faut qu’un jour l’univers étonné sache que la France a eu une Convention, que c’est par les vertus qu’elle a triomphé de tous ses ennemis, et assuré pour jamais à un peuple reconnaissant la jouissance de ses droits. Pour nous, citoyens représentants, animés des vertus républicaines que vous avez su nous nous insiprer, nous nous livrerons plus que jamais à la culture de nos terres, et pendant que (!) C 302, pl. 10%, p. 12. SÉANCE DU 19 FLORÉAL AN Et (8 MAI 1794) - N° 1 147 Séchelle et complices, et elle vient d’apprendre avec la même joie que les Daval de Préneuil, Chapellier, les Touret, les neuf derniers qui s’étaient montrés dans les beaux jours de l’assemblée Constituante les défenseurs du peuple pour mieux le tromper, éatient tombés sous le glaive de la loi. Achevez vos pénibles et glorieux travaux, dignes représentants du peuple, que votre œil vigilant continue de découvrir la marche ténébreuse des ennemis de la République; ne souffrez jamais que les rênes du gouvernement républicain soient confiées à des successeurs qui n’auraient point votre expérience, et ne quittez votre poste qu’après être assurés du supplice de tous les traîtres et de la chutte de tous les tyrans. Pour nous, inviolablement attachés aux principes consacrés par la Montagne, nous jurons une haine éternelle aux modérés, aux royalistes, aux fédéralistes, et aux factieux de tous genres. Nous avons fait le serment d’être libres, nous saurons le maintenir ou nous mourrons. Dans le moment où nous vous exprimons nos sentiments, nous avons les armes à la main et nous marchons contre une horde de ces scélérats connus sous le nom de chouans qui viennent de se débander dans notre district pour se soustraire au fer vengeur des républicains qui les poursuivent. Ces monstres ne souilleront pas longtemps notre sol. Nous jurons de les exterminer comme l’ont été plus de 1500 brigands de la Vendée, qui après la déroute du Mans osèrent porter leurs pas sur notre territoire. Bientôt, ils ne seront plus, et de retour nous dirons vive la République, vive la Montagne. » Rable, Huet. d [La Sté popul de Vie, à la Conv.; s.d.] (1). «Représentants du peuple français, Vous avez encore sauvé la patrie ! et vous la sauverez toujours; déjà vous aviez triomphé de ces castes orgueilleuses et fanatiques qui avaient usurpé la souveraineté du peuple. R vous restait à anéantir cette faction plus dangereuse encore qui sous la forme du patriotisme et de la vertu méditait le plus affreux et le plus détestable de tous les crimes. Eh quoi ! des hommes osaient se dire les amis et les défenseurs du peuple et ils formaient le projet homicide de rendre la France à son ancien esclavage. Us ignoraient donc que le génie puissant qui veille sur le salut de notre patrie ne la destinait point à sucomber sous de si vils complots. Avec quelle profondeur avez vous sondé les sinuosités de ce tortueux labyrinthe; avec quel courage avez vous saisi le fil de ces intrigues. Partout ces conspirateurs avaient des agents ou des complices, cette trame impie étendait ses ramifications dans toutes les contrées de la République. Partout on voyait de ces charlatans en patriotisme, de ces contre-révolutionnaires déguisés qui prêchaient insolamment les crimes (1) C 303, pl. 1110, p. 28. et les forfaits et qui affectaient de prêter leurs traits à la vertu, bien sûrs par ce moyen de la rendre haïssable. Partout les patriotes étaient audacieusement calomniés; d’autres Hébert prêchaient contre eux la persécution et méditaient en silence les moyens de les conduire à l’échafaud. Quelle leçon pour les tyrans du monde ! Que deviendra leur rage impuissante, quand ils sauront que vous avez brisé les ressorts qu’ils avaient placés dans les mains de leurs agents, et que les moyens qu’ils employaient pour détruire notre liberté naissante, ne faisaient que lui donner de nouvelles forces. Grâces vous soient rendues, sages Législateurs; heureux le peuple qui vous a choisis pour lui tracer des lois; il vous devait déjà sa reconnaissance pour les bienfaits dont vous l’avez fait jouir; maintenant, il vous doit encore davantage, vous avez mérité son admiration. Son espoir est que vous n’abandonnerez pas vos glorieuses fonctions que vous n’ayez achevé d’anéantir les ennemis de son indépendance, si son espoir est de vivre pour vous admirer, il est bien déterminé aussi à mourir pour vous défendre. » Desportes, Fourcade. e [La comm. de Mont-le-Vignoble, à la Conv.; 21 germ. JJ] (1). « Citoyens représentants, Les succès glorieux que vous remportez tous les jours sur les ennemis de la chose publique, en redoublant la confiance que tous les sans-culottes vous doivent, nous répondent que ce n’est pas en vain que les Français vous ont confié le dépôt précieux de leur liberté. En apprenant l’infâme conjuration qui se tramait contre la République, une juste indignation s’est emparée de nos cœurs, nous avons à l’instant même réitéré le serment de mourir s’il le fallait pour la liberté et de resserrer plus que jamais les liens qui nous unissent à la Convention; les cris mille fois répétés de vive la République, vive la Montagne, ont retenti au milieu de nous lorsque nous avons su que les traîtres avaient expié leurs forfaits, et c’est pour féliciter la Convention de ses glorieux travaux que nous avons résolu de lui faire cette adresse. Citoyens représentants, nous vous conjurons, avec tous les sans-culottes, tous les républicains de ne quitter le poste où la confiance de la nation entière vous environne que lorsque l’ombre des ennemis de la liberté aura disparu du sol de la République; il faut que la main puissante qui a élevé l’édifice de notre bonheur écrase quiconque oserait tenter de le renverser; il faut qu’un jour l’univers étonné sache que la France a eu une Convention, que c’est par les vertus qu’elle a triomphé de tous ses ennemis, et assuré pour jamais à un peuple reconnaissant la jouissance de ses droits. Pour nous, citoyens représentants, animés des vertus républicaines que vous avez su nous nous insiprer, nous nous livrerons plus que jamais à la culture de nos terres, et pendant que (!) C 302, pl. 10%, p. 12. 148 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE vous travaillez à nos intérêts les plus chers, nous ferons naître des productions pour les partager avec nos frères; les moments consacrés au repos nous ne les profanerons plus comme nos ancêtres par un culte superstitieux, mais nous les honorerons par celui de la Raison, et ces jours qui étaient sous les prêtres ceux de l’oisiveté et de tous les vices seront désormais pour nous ceux de la fraternité et de toutes les vertus; nous attendons avec impatience l’instant où tous les français ayant renoncé pour jamais à la superstition accepteront le dixième jour pour celui du repos et de la réunion; cet instant n’est sûrement pas loin si on éloigne des campagnes les prêtres qui ont intérêt de corrompre l’esprit public et de retarder les progrès de la Raison; plus de prêtres, plus de fanatisme, plus de discorde; nous demandons donc une loi salutaire qui oblige tous les prêtres à devenir citoyens en prenant le nom d’époux et qui déporte tous ceux qui refuseraient de se marier; plus de prêtres, les campagnes observeront la décade, ce jour sera celui du repos et de l’instruction; et ces républicains qui n’ont jamais su enfreindre les lois n’attendent de votre part qu’un décret pour s’y conformer; voilà, citoyens le vœu des sans-culottes campagnards, qui pleins d’amour pour le bien public ne cesseront de s’intéresser au bonheur de leurs représentants. S. et F. ». Bouchon, Ménoux, Thouvenin, Brancourt, J. Thouvenin, Houillon, Simonin, N. Thouvenin, Bouchon, Didelot. f [La Sté popul. d’Ussel, à la Conv.; s.d.] (1). « Citoyens représentants, La tête du tyran abattue, le fantôme hideux du fédéralisme dissipé, l’autel de la superstition renversé, cent complots divers arrêtés, les coupables foudroyés; Montagnards, voilà les vrais efforts de l’héroïsme républicain; Montagnards, voilà votre ouvrage. Courage, citoyens représentants, restez fermes à votre poste; frappez impitoyablement tous ces hommes ambitieux et pervers qu’éblouit l’éclat de l’or, qu’ils rentrent dans la poussière, et la République est pour toujours sauvée ». Lacombe, Laborde, Gardet. [ Esprit public dans le district d’Ussel ]. La philosophie y a fait les progrès les plus rapides; la dernière heure du fanatisme fut à peine sonnée, qu’au même instant, toutes les communes déposent sur l’autel de la patrie les hochets de la superstition et de l’imbécilité. On y reconnaît de culte que celui de la Raison; d’apôtres que ceux de la liberté. Les cloches ont été portées aux fonderies de canons les plus voisines; le fer, le cuivre, le plomb, et tous les métaux des aristocrates sont aussi descendus au creuset national. S’agit-il de pourvoir aux besoins de nos frères d’armes, c’est à qui se dépouillera le premier, c’est à qui contribuera le plus. La vente des biens nationaux provenant d’émigrés se fait avec le plus grand succès, le (1) C 303, pl. 1110, p. 31, 32; Débats, n° 599, p. 294. prix des adjudications est plus que double de celui des estimations : si nous parlons peu, nous agissons. Vive la République, périssent tous les ennemis de notre liberté, quel que soit le voile dont ils se couvrent. [mêmes signatures], [Discours sur la conjuration d’Hébert, prononcé à la Sté popul., par le cn Farge, receveur du distr.] . « Républicains, La patrie est encore une fois sauvée, et ses assassins ont subi la peine due à leurs forfaits. Le plus horrible des complots, la conjuration la plus infâme dont le but tendait à enchaîner de nouveau le peuple français, en substituant à notre liberté le gouvernement tyrannique, étaient préparés pour tout renverser soudain. Grâce à l’active vigilance de nos représentants, ce projet infernal a été déjoué, et les têtes parricides des auteurs de ce crime ont roulé sur l’échafaud. La corruption et les vices caressés par l’étranger, avaient ourdi cet abominable attentat, et des hommes tarés que l’ambition des richesses et un vain espoir de dominer, avaient séduits, nous préparaient des fers dans un temps où nous avions le moins à nous défier. Le projet de l’ennemi était donc, puisqu’il ne peut nous vaincre par la force des armes, de souffler parmi nous le brandon de la discorde et toutes les horreurs de la guerre civile, pour cet effet, il lui fallait des hommes adroits et ambitieux; en un mot, des hommes propres à servir ses passions. Hébert, le traitre Hébert ! lui paraît digne de sa confiance. Il l’invite et le scélérat se vend. Ho monstre ! Ho perfide ! Te vendre pour assassiner ta patrie, cette mère tendre qui te comptait parmi ses enfants. A l’instant, le plan de conjuration est dressé, et la perte des patriotes était certaine si le fil de cette trame n’eut été coupé à temps. Tyrans de la terre, et vous, les agents de Pitt et de Cobourg, qui faites marchandise de votre conscience dans le fol espoir de porter atteinte à notre sainte liberté, apprenez que vos machinations perfides ne peuvent échapper à l’œil pénétrant de la démocratie. Apprenez que le temps de biaiser et de dissimuler n’est plus, et que la vengeance nationale s’apesentira sur toutes les têtes coupables des Tartufes en patriotisme. Apprenez donc que la France veut la liberté, et que 25 millions d’hommes la défendront jusqu’à la dernière goutte de leur sang. [mêmes signatures]. 9 Les administrateurs du district d’Amiens, département de la Somme, remercient la Convention nationale d’avoir donné au département de la Somme le représentant du peuple Dumont, qui, par son énergie, son patriotisme et son exemple, a élevé l’esprit public à la hauteur des mesures révolutionnaires qu’elle a décrétées (1). (1) Débats, n° 599, p. 294. 148 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE vous travaillez à nos intérêts les plus chers, nous ferons naître des productions pour les partager avec nos frères; les moments consacrés au repos nous ne les profanerons plus comme nos ancêtres par un culte superstitieux, mais nous les honorerons par celui de la Raison, et ces jours qui étaient sous les prêtres ceux de l’oisiveté et de tous les vices seront désormais pour nous ceux de la fraternité et de toutes les vertus; nous attendons avec impatience l’instant où tous les français ayant renoncé pour jamais à la superstition accepteront le dixième jour pour celui du repos et de la réunion; cet instant n’est sûrement pas loin si on éloigne des campagnes les prêtres qui ont intérêt de corrompre l’esprit public et de retarder les progrès de la Raison; plus de prêtres, plus de fanatisme, plus de discorde; nous demandons donc une loi salutaire qui oblige tous les prêtres à devenir citoyens en prenant le nom d’époux et qui déporte tous ceux qui refuseraient de se marier; plus de prêtres, les campagnes observeront la décade, ce jour sera celui du repos et de l’instruction; et ces républicains qui n’ont jamais su enfreindre les lois n’attendent de votre part qu’un décret pour s’y conformer; voilà, citoyens le vœu des sans-culottes campagnards, qui pleins d’amour pour le bien public ne cesseront de s’intéresser au bonheur de leurs représentants. S. et F. ». Bouchon, Ménoux, Thouvenin, Brancourt, J. Thouvenin, Houillon, Simonin, N. Thouvenin, Bouchon, Didelot. f [La Sté popul. d’Ussel, à la Conv.; s.d.] (1). « Citoyens représentants, La tête du tyran abattue, le fantôme hideux du fédéralisme dissipé, l’autel de la superstition renversé, cent complots divers arrêtés, les coupables foudroyés; Montagnards, voilà les vrais efforts de l’héroïsme républicain; Montagnards, voilà votre ouvrage. Courage, citoyens représentants, restez fermes à votre poste; frappez impitoyablement tous ces hommes ambitieux et pervers qu’éblouit l’éclat de l’or, qu’ils rentrent dans la poussière, et la République est pour toujours sauvée ». Lacombe, Laborde, Gardet. [ Esprit public dans le district d’Ussel ]. La philosophie y a fait les progrès les plus rapides; la dernière heure du fanatisme fut à peine sonnée, qu’au même instant, toutes les communes déposent sur l’autel de la patrie les hochets de la superstition et de l’imbécilité. On y reconnaît de culte que celui de la Raison; d’apôtres que ceux de la liberté. Les cloches ont été portées aux fonderies de canons les plus voisines; le fer, le cuivre, le plomb, et tous les métaux des aristocrates sont aussi descendus au creuset national. S’agit-il de pourvoir aux besoins de nos frères d’armes, c’est à qui se dépouillera le premier, c’est à qui contribuera le plus. La vente des biens nationaux provenant d’émigrés se fait avec le plus grand succès, le (1) C 303, pl. 1110, p. 31, 32; Débats, n° 599, p. 294. prix des adjudications est plus que double de celui des estimations : si nous parlons peu, nous agissons. Vive la République, périssent tous les ennemis de notre liberté, quel que soit le voile dont ils se couvrent. [mêmes signatures], [Discours sur la conjuration d’Hébert, prononcé à la Sté popul., par le cn Farge, receveur du distr.] . « Républicains, La patrie est encore une fois sauvée, et ses assassins ont subi la peine due à leurs forfaits. Le plus horrible des complots, la conjuration la plus infâme dont le but tendait à enchaîner de nouveau le peuple français, en substituant à notre liberté le gouvernement tyrannique, étaient préparés pour tout renverser soudain. Grâce à l’active vigilance de nos représentants, ce projet infernal a été déjoué, et les têtes parricides des auteurs de ce crime ont roulé sur l’échafaud. La corruption et les vices caressés par l’étranger, avaient ourdi cet abominable attentat, et des hommes tarés que l’ambition des richesses et un vain espoir de dominer, avaient séduits, nous préparaient des fers dans un temps où nous avions le moins à nous défier. Le projet de l’ennemi était donc, puisqu’il ne peut nous vaincre par la force des armes, de souffler parmi nous le brandon de la discorde et toutes les horreurs de la guerre civile, pour cet effet, il lui fallait des hommes adroits et ambitieux; en un mot, des hommes propres à servir ses passions. Hébert, le traitre Hébert ! lui paraît digne de sa confiance. Il l’invite et le scélérat se vend. Ho monstre ! Ho perfide ! Te vendre pour assassiner ta patrie, cette mère tendre qui te comptait parmi ses enfants. A l’instant, le plan de conjuration est dressé, et la perte des patriotes était certaine si le fil de cette trame n’eut été coupé à temps. Tyrans de la terre, et vous, les agents de Pitt et de Cobourg, qui faites marchandise de votre conscience dans le fol espoir de porter atteinte à notre sainte liberté, apprenez que vos machinations perfides ne peuvent échapper à l’œil pénétrant de la démocratie. Apprenez que le temps de biaiser et de dissimuler n’est plus, et que la vengeance nationale s’apesentira sur toutes les têtes coupables des Tartufes en patriotisme. Apprenez donc que la France veut la liberté, et que 25 millions d’hommes la défendront jusqu’à la dernière goutte de leur sang. [mêmes signatures]. 9 Les administrateurs du district d’Amiens, département de la Somme, remercient la Convention nationale d’avoir donné au département de la Somme le représentant du peuple Dumont, qui, par son énergie, son patriotisme et son exemple, a élevé l’esprit public à la hauteur des mesures révolutionnaires qu’elle a décrétées (1). (1) Débats, n° 599, p. 294.