m R7 mars 1791.] [Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. Mais parce que, dans certains cas, l’Etat cédant à l’intérêt public, peut, moyennant indemnité, disposer de certaines portions de son territoire, cet Etat aurait-il le droit absurde de déclarer, comme mi principe de la Co st tution, q e les propriétés fondées et individuelles soin toutes à sa disposition. Gomment se fait-il donc qu’avec de l’esprit, mais avec une boussole variable, on ait été conduit à nous offrir la conséquence d s gouvernements despotiques du gouvernement du Mogol ou de la Turquie? Non, le principe est clair, parce qu’il est juste. Tout sol, tout territoire a son maître naturel et légitime. Ce dernier use-t-il mal, ou ne veut-il user de sa chose, nés lors c’est un nnneur qui lombe sous la puissance du curateur public, qui est le gouvernement. Jusqu< -là les droits respectables de la pr-priété doivent être et seront maintenus, sauf tontes les exceptions secondaires, sauf tous les règlements avantageux à l’intérêt public et ultérieurs. Le piojet de M. Lamerville, dont le premier article déclaré les mines partie de la propriété foncière, doit donc obtenir la priorité. M. Heurtault'liamerville. Il y a un vice radical dans le prujet de M. de Mirabeau; il est absolu ment inconstitutionnel. Vous sacrifiez par là le pauvre proprietaire aux riches; que M. de Mirabeau réponde à celte objection-là. Plusieurs membres demandent à aller aux voix sur la priorité. (L’Assemblée, consultée, accorde la priorité au projet de M. de Mirabeau.) M. de Mirabeau donne lecture de l’article 1er de son projet de décret, qui est ainsi conçu : « L’Assemblée nationale décrète, comme articles constitutionnels : « Art. lor. Les mines et les minières tant métalliques que non métalliques, ainsi que les bitumes, charbon-de terie ou de pierre, ut pyrites, sont à la disposition de la nation et ces substances ne pourront être exploitées que de son consentement, à la charge d’indemniser, d’après les règles qui seront pre.-crites, les propriétaire de la surface qui jouiront en outre de ceil-s de ces mines qui pourront être exploitées, ou à tranchée ouv-rt»j, ou avec fosse et lumière, jusqu’à 40 pieds de profondeur seulement. » M. de Rostaing. Je demande par amendement que les foutues puissent être portées jusqu’à 100 pieds de profondeur. M. Delandine. J’appuie l’amendement du préopinant; car, quand le minerai est aussi superficiel qu’il l’est uans ma province, je puis demander 100 pieds sans faire de tort à personne. M. de Mirabeau.. J’adopte l’amendement de M. de Rostaing. M. de Marinais. Nous faisons souvent en Dauphiné une fouille au pi< d de la montagne; iors-q e nous avons fouillé 50 pieds, nous sommes à 500 pieds de terre. Je fais cette observation à l’Assemblée au nom de mes concitoyens; presque tous ont exploité au pied des montagnes {Murmures), le long de la rivière de l’Isère, le long des torrents. Ces mines sont des productions de notre sol. Je demande que l’Assemblée prenne mon observation en considération et qu’elle veuille bien la renvoyer au cou ité. Je prie l’Assemblén de ne pas se rendre coupable d’une affreuse injustice, car elle dépouillerait tous les propriétaires. M. de Monliosier. Je demande, par am n !e-ment au p emmr article de M. de Mirabeau, que toute demande en concession de terrain ne puisse pas être refusée toutes les fois qu’on se présentera pour le demander et toutes les fois qu’on se mettra en mesure. {Murmures.) Un membre propose d’ajouter à ces mots : « sont à la disposition de la nation », ceux-ci : « en ce sens seulement que ces substances... ». M. de Mirabeau. J’adopte cet amendement. Plusieurs membres : Aux voix l’article ! Monsieur le Président, fermez la discussion sur les am n ements. (La discussion est fermée.) M. de Mirabeau donne lecture de l’article 1er avec les amend ments; il est ainsi conçu : « L’Assemblée nationale décrète comme article constitutionnel ce q i suit : Art. 1er. « Les mines et les minières tant mêlai ’iques que non métalliques, ainsi que les bitumes, charbons de terre ou de pierre, et pyrites, sont à ta disposition de la nation, en ce sens seulement, que ces substances ne pourront être exploitées que de son consentement; à la charge d’indemniser, d’après les règles qui seront prescrite-, les pro riétair s de la surface, qui jouiront en outre de celles de ces mines qui pourront être exploitées, ou à tranchée ouverte, ou avec fosse et lumière, jusqu’à 100 pieds de profondeur seulement. » {Adopté.) M. de Mirabeau donne lecture de l’article 2 ainsi conçu : « Art. 2. Il n’est rien innové à l’extraction des sables, maies, argiles, pierres à bâtir, marbres, ardoises, pierres à chaux et à plâtres, nui continueront d’être exploitée-; par les propriétaires sans qu’il soit nécessaire d’obtenir aucune permission. » M. Moreau. Je propo=e d’ajouter à l’article les mots: « tourbes, terres vitrioliques, connues sous le nom d j cendres. » M. LelendeLa Ville-aux-Bois. Je demande qu’on aioute également les cendres employées à l’agriculture, l’alun, le quartz. M. de Mirabeau. Nou pouvons abréger infiniment cetie espèce d’enumération d’histoire naturelle qui, quelque complète que nous la fassions, sera toujouis incomplète dans beaucoup de cas; il faut doue mettre : « et généralement toutes sub.-tancjs autres que celles exprimées dans l’article précédent. » L’article serait donc rédigé comme suit : Art. 2. « Il n’est rien innové à l’extraction des sabb s, craies, argiles, pierres à bâtir, marbres, arduises, pierres à chaux et à plà'res, tourbes, terres vitrioliques, connues sous le nom de cendres, et généralement toutes substances autres que celles