[Convention nationale.! ARCHIVES PARLEMENTAIRES. I |/n�cmbrTl793 623 Les officiers municipaux de la commune de Langeac font passer à la Convention nationale le brevet d’une pension de 265 liv. 10 s., accordée au citoyen Vertamy, qui prie la Convention d’ajouter cette pension aux récompenses pécu¬ niaires qu’elle décrétera en faveur des défenseurs de la patrie, et de l’appliquer au citoyen du canton de Langeac qui se sera le plus distingué à la guerre. La Convention nationale décrète la mention honorable, l’insertion au « Bulletin » et renvoie l’adresse au comité de liquidation (1). Compte rendu du Bulletin de la Convention (2). Les officiers municipaux de la commune de Langeac font passer à la Convention nationale le brevet d’une pension de 265 liv. 10 s., accor¬ dée au citoyen Vertami, avec une lettre de ce citoyen, dans laquelle il observe que cette pen¬ sion lui a été faite dans un temps que son bras et sa santé lui permettaient de défendre sa patrie; mais aujourd’hui que son âge et ses infir¬ mités l’en empêchent, il prie la Convention d’ajouter cette pension aux récompenses pécu¬ niaires qu’elle décrétera en faveur des défen¬ seurs de la patrie, et de l’ appliquer au citoyen du canton de Langeac qui se sera le plus dis¬ tingué à la guerre. Mention honorable. Le citoyen Lemare, membre de la Commission administrative du Jura, envoie l’abjuration de sa qualité de prêtre, La mention honorable et l’insertion en entier de l’adresse au « Bulletin » sont décrétées (3). Suit V abjuration du citoyen Lemare (4). Le Mare, membre de la Commission administra¬ tive du Jura, à la Convention nationale, « Dôle, le 2 brumaire an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Trop jeune encore pour réfléchir, j’avais 20 ans alors, et poussé par le désespoir (l’épouse de mon cœur était près d’être précipitée dans des bras étrangers par des parents barbares, je voulais mourir, des amis cruels ne me laissèrent pas le choix du supplice), je fus entraîné à l’au¬ tel. Si j’ai été prêtre, si ma faiblesse est un crime, voici comment je l’ai réparée. « J’ai démasqué, terrassé les prêtres réfrac¬ taires et autres dans des écrits fulminants, réim¬ primés souvent dans un grand nombre de dépar¬ tements. « J’ai couru des dangers imminents; des (1) Procès-verbaux de la Convention, fc. 26, p. 23. (2) Supplément au Bulletin de la Convention du 2® jour de la lr® décade du 3e mois de l’an II (ven¬ dredi 22 novembre 1793). (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 23. (4) Archives nationales, carton C 285, dossier 827; Supplément au Bulletin de la Convention du 2e jour de la lre décade du 3e mois de l’an II (vendredi 22 novembre 1793). prêtres ont fait sonner sur moi le tocsin, et j’ai dû trois fois être immolé par la main des prêtres, ou d’un peuple ameuté par des prêtres. « J’ai été l’ami de Châlier, et avec lui, au milieu des baïonnettes, l’instituteur des clubs des sections et du club central de Lyon, aujour¬ d’hui Ville-Affranchie. Deux fois mon nom a été placardé dans les rues de Lyon, avec provo¬ cation à l’assassinat. « Ma tête a été mise à prix à Saint-Claude par un embaucheur de Coblentz, et à G-enève par le ci-devant gouvernement de cette République. « J’ai été dénoncé à l’Assemblée constituante par l’infâme Montmorin, et à l’Assemblée légis¬ lative par le ci-devant département du Jura, pour avoir prêché la liberté aux Allobroges et aux Suisses. « J’ai failli être égorgé dans la dernière assem¬ blée électorale, pour m’être opposé à la nomi¬ nation de Vernier et autres conspirateurs du Jura. « J’ai prêché dans le Journal du Jura dont j’étais rédacteur, la République et la haine des tyrans, lorsque le nom seul de républicain était une injure. « J’ai osé, lorsque les fédéralistes étaient tout-puissants, et que la corruption était générale, j’ai osé éclairer le peuple, déchirer, dans des assemblées publiques, les feuilles infernales des conspirateurs du Jura. « J’ai été hé, garrotté, jeté dans les cachots par les ordres du ci-devant comité de Salut public. « Je n’ai tenu jamais à l’esprit sacerdotal, jamais... ni mon extérieur n’ont pu déceler un prêtre. Qu’aurait pu me conférer, m’ajouter l’imposition des mains d’un tartufe? « Je ne vous envoie point mes lettres de prê¬ trise, je n’en demandai jamais : je les mépri¬ sais trop. « Sans le savoir je fus prêtre, ce n’est point' chez moi un vice originel. Je ne suis ni ne crois du moins être fils, ni petit-fils, ni proche, ni arrière -parent de prêtre, je fus prêtre jeune, et je suis jeune encore, j’ai 26 à 27 ans et ma conduite entière témoigne que jamais je ne fus prêtre un instant de ma vie, je ne suis point encore ni époux, ni père; je le serai bientôt. « Je demande, citoyens représentants, que vous déclariez que le citoyen Le Mare, adminis¬ trateur du département du Jura régénéré, a mérité de n’être pas compris au nombre des prêtres, qu’il n’est et ne sera rien dérogé en ce qui le concerne aux droits communs à tous les Français. « Le Mare, vice-procureur général syndic. » Vu, vérifié, certifié, approuvé et appuyé par nous, membres de la Commission administrative du Jura, séant à Dôle, 2 brumaire, an II de la République, une et indivisible. Bousson; Besson; Thabey; D. Mâcheras; Buchot, procureur général syndic; Durand, commis secrétaire en Vabsence du secrétaire général. La Société républicaine de Rigny-le-Ferron réclame la justice de la Convention nationale en faveur du citoyen Barbier, maire de cette com¬ mune, victime d’une procédure atroce. Cette Société félicite la Convention des grandes mesurés qu’elle a prises, et l’invite à ne déposer la foudçe 624* [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j l�vïmbre 1793 nationale que lorsqu’elle aura frappé tous les tyrans. La Convention nationale décrète l’insertion au « Bulletin » et le renvoi de la pétition au comité de sûreté générale (1). Le conseil de la commune de Signe (Signes), district de Brignoles, fait part à la Convention nationale que le citoyen Jourdan, curé de cette commune, a fait don, pour l’équipement d’un volontaire, d’un habit complet et de 6 chemises neuves. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin »*(8). Suit la lettre des officiers municipaux de la commune de Signes (3). Au citoyen Président de la Convention nationale. « Signe, le 16e jour de l’unité, l’an II de la République, une et indivisible. « Citoyen Président, « Nous vous envoyons un extrait de notre délibération contenant l’offre civique quo notre citoyen curé a faite à la patrie. Nous pouvons vous assurer que si tous les prêtres s’étaient conduits comme lui depuis le commencement de la Révolution, si comme lui ils avaient éclairé le peuple au lieu de l’égarer, il y a longtemps que la Révolution serait finie et que nous joui¬ rions paisiblement de tous les avantages de la liberté. « Et sommes, les officiers municipaux de la commune de Signes, « Melan, maire; François Montagne fils, officier municipal. » Extrait des registres des délibérations de la com¬ mune de Signe [ Signes \ district de Brignoles, département du Var (4). Le quinzième jour de l’unité, l’an second de la République une et indivisible, le conseil muni¬ cipal assemblé en permanence, s’est présenté le citoyen Jean-Joseph Jourdan, curé de la pa¬ roisse qui, après avoir obtenu la parole, a dit : < Citoyens, « Je suis désespéré que ma faible 'santé ne me permette pas de supporter la fatigue de la guerre et que je sois privé d’offrir mon sang à la patrie en prenant les armes pour la défense de la liberté. Je viens lui offrir un léger tribut our l’équipement d’un volontaire, c’est un abit de drap bleu, doublure blanche, veste et culottes blanches, et 6 de mes chemises neuves. » Le conseil municipal, le procureur de la com¬ mune, entendu, connaissant le patriotisme ardent et élevé du citoyen curé, n’a pas été surpris de son offre et l’a acceptée avec recon¬ naissance et a délibéré|d’en faire mention hono-(1) Procès-verbaux de la Convention , t. 26, p. 24. (2) Ibid.' (3) Archives nationales, carton G 283, dossier 803. (4) Ibid. rable dans les registres de la commune, et d’en¬ voyer à la Convention copie de la délibération pour lui prouver que si la plupart des prêtres sont ennemis de la chose publique, il s’en trouve de purs et de patriotes. Et ont signé : Melan, maire; Montagne, Venel, Maillet aîné, G. Allègre, officiers municipaux; J. Guérin, procureur de la commune; J. Al¬ lègre, greffiers. Collationné par nous, secrétaire greffier et signé, le 16e jour de l’Unité, l’an II de la Répu¬ blique française une et indivisible. J. Allègre, greffier. Le citoyen Boyer, de la commune de Lescar, district de Pau, département des Basses-Pyrénées, propose plusieurs modes de costumes républi¬ cains et invite la Convention nationale à rester à son poste. L’insertion au « Bulletin » est décrétée, et l’adresse renvoyée au comité d’instruction pu¬ blique (1). Goudelin, représentant du peuple, demande un congé d’un mois pour terminer des affaires de famille, et aller rétablir sa santé (2). (Accordé.) Suit la lettre de Goudelin (3). Goudelin, député, au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris, 1er frimaire de l’an II de la Répu¬ blique française, une et indivisible. « L’un de mes frères, sergent au 1er bataillon des Côtes-du-Nord, étant décédé le 4 juillet der¬ nier (vieux style), et mes deux autres frères, les seuls que j’aie, qui s’enrôlèrent, ainsi que lui, dès la première formation des bataillons, se trouvant en ce moment où va expirer le délai pour payer les droits de 100 e denier sur la portion de biens revenant à notre feu frère, dans l’impossibilité de quitter les drapeaux de la République pour payer ces droits et faire une déclaration de la totalité de nos biens qui sont toujours restés indivis et qui se trouvent même dispersés dans plusieurs communes et affermés de manière à ne pouvoir les évaluer, quoique d’un bien petit revenu sans bien les connaître, je te prie, Président, de vouloir bien solliciter pour moi auprès de la Convention un congé d’un mois pour terminer cette affaire de famille et plusieurs autres qui sont négligées et qui demandent également ma présence dans mon pays; en outre, ma santé a bien besoin de l’air natal pour se soutenir. « Ton collègue, « Goudelin. » La Société populaire, le conseil général de la commune et celui du district de Boulogne-sur-Mer invitent la Convention nationale à rester à (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 26, p. 24. (2) Ibid. (3) Archives nationales, carton C 284, dossier 818.