32 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de cavalerie et par plusieurs bataillons d’infanterie. Attaqué vivement par notre avant-garde, l’ennemi se retira avec précipitation et en désordre. Il fut poursuivi dans sa retraite plus de 2 lieues au-delà de Neuf château. On lui a fait 70 prisonniers, et aujourd’hui encore plusieurs ont été pris dans les bois où ils s’étaient dispersés; le nombre des morts et des blessés doit être considérable. La perte de notre côté consiste en 5 hommes et 15 blessés. Nous espérons bientôt avoir de plus grands succès à vous apprendre. La difficulté n’est pas de vaincre, mais de joindre des esclaves qui, n’osant se mesurer avec des hommes libres, fuient continuellement devant nous. ( Vifs applaudissements) . Presque tous les habitants avaient fui à notre approche avec leurs meubles et leurs bestiaux. Les autrichiens étaient parvenus à leur persuader que les français les auraient massacrés, après avoir dévasté leurs propriétés, et c’est avec ces calomnies qu’ils sont parvenus à armer plusieurs villages contre nous. Ils ont été bien détrompés lorsqu’ils ont appris la conduite de l’armée. Le soldat français est terrible envers ses ennemis, mais il est humain après la victoire. Aucun habitant n’a été maltraité, aucun dommage n’a été fait. Ce sont les autrichiens eux-mêmes qui ont eu l’infamie de piller ces malheureux avant de partir. Signé : Gilet, Duquesnoy. (Applaudissements) . [Le général Jourdan, commandant en chef de VA. de Moselle, au C. de S.P.; Au quartier général, Neuf château, 5 prair.]. « Citoyens représentants, L’Armée est arrivée hier à Neufchâteau; notre avant-garde a complètement battu celle du général Beaulieu, qui occupait une superbe position. Nos troupes légères, notamment le 1er régiment de Chasseurs et un détachement du 3e des Hussards, ont chargé la nombreuse cavalerie ennemie et leur ont fait une centaine de prisonniers. Je marcherai demain sur Saint-Hubert, et puis de là sur Rochefort; nos communications sont établies avec Bouillon et j’espère sous peu les établir avec Givet ». COUTHON donne ensuite la liste des prises : [ Courrier du 4 et du 5 prairial ]. Le navire anglais le Britannia, de 400 tonneaux, venant de Saint-Eustache, et allant à Amsterdam, avec un chargement de sucre et de café, pris par la frégate La Tamise, et entré au port de Brest. Le navire anglais l’Anna, de 300 tonneaux, armé de 15 canons, destiné à la traite des noirs; son chargement consiste en eau-de-vie, fusils, sabres, poudre à canon, fer, guinées et autres marchandises, pris par les corvettes La Difficile et Le Fabius, et entré en rivière de Nantes. Un bâtiment anglais, capitaine Berrenger, chargé de cordages, de cuir, lard, farine, de manioc et quelques marchandises sèches, pris par la corvette La Souffrante, et mené à Brest. Un sloop nommé Le Thames, de 80 tonneaux, chargé de draps, chapeaux, bas et autres effets. Un sloop nommé les Deux frères, de 80 tonneaux, venant de Molde, en Norvège, destiné pour Poilbas et chargé ainsi que le premier de morue, d’huile, légumes, pris l’un et l’autre par V Andromaque, arrivés à Rochefort. Un bâtiment anglais de 70 tonneaux, pris et amené à Lorient par la corvette La Suffisante. [ Courrier du 6 prairial ]. Prises entrées au port de Brest Un navire anglais de 160 tonneaux, chargé de cuirs, cordages, salaisons et autres marchandises, pris par la corvette La Suffisante. Un idem, de 100 tonneaux, chargé de vin et coton, venant de Porto, et allant à Dublin, pris par la corvette Le Pavillon. Idem à Dune-Libre Un bâtiment autrichien chargé de morue et de poisson frais, pris par le lougre Le Courageux. Un navire chargé de salaisons pris par idem. Idem à Ville-Franche Un chebeck anglais, de 150 tonneaux, chargé de vin, eau-de-vie et huile, venant de Sicile et allant à Loano, pris par le brigantin La Revanche. Un navire de 150 tonneaux, chargé pour Livourne de lin, cire, cuirs et 900 charges de blé. Pris par idem. Prise entrée à Calais Un bâtiment de 170 tonneaux, venant d’Amsterdam et allant à Barcelone, avec un chargement de froment et de fèves. [ Courrier du 6 prairial], Prise entrée en rivière de Nantes Le navire anglais Le Tom, de 130 tonneaux, armé de 12 canons, allant à la traite des noirs, avec une cargaison de fusils, sabres, poudre de guerre, plomb, eau-de-vie et autres marchandises, pris par les corvettes La Difficile et Le Fabius (1). (Applaudissements) . 43 Au nom du Comité de salut public, un membre [BARERE] présente un rapport et donne lecture d’une adresse sur les perfidies et tous les genres de corruptions et de crimes employés par le gouvernement anglais (2) . BARERE : Citoyens, dans la combinaison des crimes que l’Angleterre soudoie au milieu de nous, et qu’elle fait exécuter par les factions qu’elle a enrôlées à Paris, il s’agissait, il y a deux jours, de l’assassinat de Robespierre et de Collot (1) Mon., XX, 565. (2) P.V., XXXVIII, 137. 32 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE de cavalerie et par plusieurs bataillons d’infanterie. Attaqué vivement par notre avant-garde, l’ennemi se retira avec précipitation et en désordre. Il fut poursuivi dans sa retraite plus de 2 lieues au-delà de Neuf château. On lui a fait 70 prisonniers, et aujourd’hui encore plusieurs ont été pris dans les bois où ils s’étaient dispersés; le nombre des morts et des blessés doit être considérable. La perte de notre côté consiste en 5 hommes et 15 blessés. Nous espérons bientôt avoir de plus grands succès à vous apprendre. La difficulté n’est pas de vaincre, mais de joindre des esclaves qui, n’osant se mesurer avec des hommes libres, fuient continuellement devant nous. ( Vifs applaudissements) . Presque tous les habitants avaient fui à notre approche avec leurs meubles et leurs bestiaux. Les autrichiens étaient parvenus à leur persuader que les français les auraient massacrés, après avoir dévasté leurs propriétés, et c’est avec ces calomnies qu’ils sont parvenus à armer plusieurs villages contre nous. Ils ont été bien détrompés lorsqu’ils ont appris la conduite de l’armée. Le soldat français est terrible envers ses ennemis, mais il est humain après la victoire. Aucun habitant n’a été maltraité, aucun dommage n’a été fait. Ce sont les autrichiens eux-mêmes qui ont eu l’infamie de piller ces malheureux avant de partir. Signé : Gilet, Duquesnoy. (Applaudissements) . [Le général Jourdan, commandant en chef de VA. de Moselle, au C. de S.P.; Au quartier général, Neuf château, 5 prair.]. « Citoyens représentants, L’Armée est arrivée hier à Neufchâteau; notre avant-garde a complètement battu celle du général Beaulieu, qui occupait une superbe position. Nos troupes légères, notamment le 1er régiment de Chasseurs et un détachement du 3e des Hussards, ont chargé la nombreuse cavalerie ennemie et leur ont fait une centaine de prisonniers. Je marcherai demain sur Saint-Hubert, et puis de là sur Rochefort; nos communications sont établies avec Bouillon et j’espère sous peu les établir avec Givet ». COUTHON donne ensuite la liste des prises : [ Courrier du 4 et du 5 prairial ]. Le navire anglais le Britannia, de 400 tonneaux, venant de Saint-Eustache, et allant à Amsterdam, avec un chargement de sucre et de café, pris par la frégate La Tamise, et entré au port de Brest. Le navire anglais l’Anna, de 300 tonneaux, armé de 15 canons, destiné à la traite des noirs; son chargement consiste en eau-de-vie, fusils, sabres, poudre à canon, fer, guinées et autres marchandises, pris par les corvettes La Difficile et Le Fabius, et entré en rivière de Nantes. Un bâtiment anglais, capitaine Berrenger, chargé de cordages, de cuir, lard, farine, de manioc et quelques marchandises sèches, pris par la corvette La Souffrante, et mené à Brest. Un sloop nommé Le Thames, de 80 tonneaux, chargé de draps, chapeaux, bas et autres effets. Un sloop nommé les Deux frères, de 80 tonneaux, venant de Molde, en Norvège, destiné pour Poilbas et chargé ainsi que le premier de morue, d’huile, légumes, pris l’un et l’autre par V Andromaque, arrivés à Rochefort. Un bâtiment anglais de 70 tonneaux, pris et amené à Lorient par la corvette La Suffisante. [ Courrier du 6 prairial ]. Prises entrées au port de Brest Un navire anglais de 160 tonneaux, chargé de cuirs, cordages, salaisons et autres marchandises, pris par la corvette La Suffisante. Un idem, de 100 tonneaux, chargé de vin et coton, venant de Porto, et allant à Dublin, pris par la corvette Le Pavillon. Idem à Dune-Libre Un bâtiment autrichien chargé de morue et de poisson frais, pris par le lougre Le Courageux. Un navire chargé de salaisons pris par idem. Idem à Ville-Franche Un chebeck anglais, de 150 tonneaux, chargé de vin, eau-de-vie et huile, venant de Sicile et allant à Loano, pris par le brigantin La Revanche. Un navire de 150 tonneaux, chargé pour Livourne de lin, cire, cuirs et 900 charges de blé. Pris par idem. Prise entrée à Calais Un bâtiment de 170 tonneaux, venant d’Amsterdam et allant à Barcelone, avec un chargement de froment et de fèves. [ Courrier du 6 prairial], Prise entrée en rivière de Nantes Le navire anglais Le Tom, de 130 tonneaux, armé de 12 canons, allant à la traite des noirs, avec une cargaison de fusils, sabres, poudre de guerre, plomb, eau-de-vie et autres marchandises, pris par les corvettes La Difficile et Le Fabius (1). (Applaudissements) . 43 Au nom du Comité de salut public, un membre [BARERE] présente un rapport et donne lecture d’une adresse sur les perfidies et tous les genres de corruptions et de crimes employés par le gouvernement anglais (2) . BARERE : Citoyens, dans la combinaison des crimes que l’Angleterre soudoie au milieu de nous, et qu’elle fait exécuter par les factions qu’elle a enrôlées à Paris, il s’agissait, il y a deux jours, de l’assassinat de Robespierre et de Collot (1) Mon., XX, 565. (2) P.V., XXXVIII, 137.