418 [Convention nationale.) ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { "g3 journée de leur travail, qui forme 600 et quelques livres pour secourir les femmes et lés enfants de ceux qui sont morts pour la patrie. Le Président exprime la satisfaction et la reconnaissance de l’Assemblée et invite les pé¬ titionnaires à assister à la séance. L’orateur remercie la Convention des honneurs qu’elle lui offre. Nous y sommes infiniment sen¬ sibles, dit-il; mais pour vous apporter notre offrande nous avons choisi l’heure de nos repas, afin de ne pas dérober une minute aux travaux que nous faisons pour la patrie. Nous vous de¬ mandons la permission de retourner dans nos ateliers. ( Vifs applaudissements. ) 11 sera fait au Bulletin une mention honorable de l’offrande. Par une lettre adressée au Président de la Convention nationale, le ministre des contribu¬ tions publiques sollicite de nouveau une aug¬ mentation d’appointements en faveur des ci¬ toyens employés au service de l’Administration qui lui est confiée, sous la dénomination de garçons de bureau. La Convention nationale renvoie aux comités des finances et des inspecteurs de la salle réunis la lettre du ministre des contributions publiques, ppur qu’ils fassent un rapport général sur les traitements des employés salariés par la Répu¬ blique (1). Suit la lettre du ministre des contributions publiques (2). Le ministre des contributions publiques, au citoyen Président de la Convention nationale. « Paris, le 8 nivôse, an II de la République. suasion, je ne crains pas, en la réitérant aujour¬ d’hui, de devenir importun à la Convention nationale. Je n’ai besoin d’entrer dans aucuns détails pour lui faire sentir que, dans le temps actuel, des citoyens laborieux et utiles (la plu¬ part pères de famille) ne peuvent vivre avec 800 livres seulement par année, sur quoi il faut encore déduire leurs impositions, leurs contri¬ butions pour la guerre, etc., etc. Mais ce que je dois faire observer à la Convention nationale, c’est que l’Administration des contributions publiques est peut-être la seule où les employés de cette dénomination n’aient que 800 livres d’appointements; que presque dans toutes les autres, ils ont 1,000 livres et 1,200 livres, et que dernièrement dans celle qui vient de se former sous le nom de commission des subsis¬ tances, le traitement des employés garçons de bureau a été porté, savoir : pour les célibataires à 1,200 livres, et pour les hommes mariés à 1,400 livres. J’espère que ces considérations, citoyen Président, seront d’abord senties par toi, que tu voudras bien les soumettre de nou¬ veau à la Convention nationale, et que, dans sa bienveillance et dans sa sagesse, elle décré¬ tera l’augmentation que je réclame pour d’esti¬ mables sans-culottes qui ne sont riches qu’en patriotisme. Je crois remplir un devoir à leur égard en me rendant pour la seconde fois leur organe auprès de la Convention nationale, et loin de penser que je puisse être blâmé par elle, je crois aussi remplir un devoir envers elle-même quand je lui présente un acte de jutice à faire. « Salut et fraternité, « Destournelles. « P. S. J’ai adressé, le 5 du courant, une première expédition de cette lettre, mais le reçu ne m’ayant pas été rapporté, j’ai lieu de craindre qu’elle ne soit pas parvenue; c’est ce qui me détermine à envoyer celle-ci. « D... » « Citoyen Président, « J’adressai, le 20e jour du 1er mois, au Pré¬ sident de la Convention nationale, une lettre par laquelle je sollicitais une augmentation d’appointements en faveur des citoyens em¬ ployés au service des bureaux de l’ administra¬ tion qui m’est confiée, sous la dénomination de garçons de bureau. La Convention nationale passa à l’ordre du jour sur ma lettre. Cepen¬ dant, je crois encore, comme je le croyais alors, que ma demande était fondée sur la justice autant que sur l’humanité, et dans cette per-Sur la motion d’un membre [Merlin {de Thionville) (1)]. La Convention nationale décrète que le co¬ mité des secours publics est chargé de lui pré¬ senter un décret qui accorde un secours pro¬ visoire à la famille du citoyen Baurmann, chef de bataillon du 62e régiment, tué à l’affaire de Laval (2). Suit la lettre adressée par Kléber à Merlin (de Thionville) (3). journée de leur travail; elle a produit plus de 3,000 livres. « Mention honorable. « Le Président invite les pétitionnaires aux honneurs de la séance. « Ces honneurs ont répliqué les pétitionnaires sont une récompense bien chère de notre civisme; mais des républicains doivent à leur patrie, à leurs familles d’employer tous leurs moments pour l’utilité commune. Nous retournons à nos travaux ». (Applaudissements. ) (1) Procès-verbaux de la Convenlion, t. 28, p. 138. (2) Archives nationales, carton C 290, dossier 911, piècs 14. Au citoyen Merlin (de Thionville), représentant du peuple près la Convention, à Paris. « Merlin, je t’écris en particulier pour recom¬ mander à ta sollicitude les intérêts de la famille de Baurmann; le père, chef de bataillon du 62e régiment est mort, comme tu sais, en (1) D’après la minute du décret qui existe aux Archives nationales, carton C 287, dossier 851. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 28, p. 139. (3) Archives nationales, carton C 287, dossier 851 , pièce 1,