SÉANCE DU 8 BRUMAIRE AN III (29 OCTOBRE 1794) - N° 20 173 semble avoir donné le signal du véritable triomphe de ces vertus dont ils déshonoroient le nom. Votre adresse au Peuple français proclame et consolide ce triomphe désiré. La société populaire de la Rochelle y a reconnu les principes qui furent toujours les siens. Elle fait plus : elle se glorifie d’avoir déjà opéré dans son sein l’épuration qui doit achever de régénérer toutes les parties de la République. Des hommes de sang, des intrigans sans pudeur pesoient sur la commune de la Rochelle. La société populaire qui trop longtemps trompée par leur odieux charlatanisme les comptoit au rang de ses membres, vient enfin de leur rendre justice en les rejetant de son enceinte. Pouvoient-ils y siéger encore, lorsque les vertus, vraiment à l’ordre du jour, repoussent à jamais du sanctuaire de la liberté, les êtres immoraux qui le souilloient de leur présence?... Nous vous faisons passer, citoyens-repré-sentans, l’extrait du procès-verbal de notre séance du 27 de ce mois. Les transports avec lesquels votre adresse y fut accueillie, la détermination qui en suivit la lecture, vous rendront témoignage de nos sentimens. Restez à votre poste, dignes représentans d’un peuple libre ! le torrent révolutionnaire n’est pas écoulé; mais la vertu l’emporte, les méchans pâlissent, la vérité brille... Vive la République! Vive la Convention nationale. Ganet fils, président, Avrard, Danglade, secrétaires. [. Extrait des registres des délibérations de la société populaire régénérée de La Rochelle, séance du 27 vendémiaire an III, le 28 vendémiaire an III] (49) Liberté, Egalité. On donne lecture de l’adresse de la Convention nationale au peuple français. La lecture de cette adresse a été plusieurs fois interompue par des applaudissements et par des cris plusieurs fois répétés de Vive la République et la Convention nationale; après avoir rendu hommage a la pureté des principes contenus dans la ditte adresse ; la société arrête qu’il en sera fait lecture trois fois par décade pendant trois décades concécutives et arrête en outre qu’il sera fait à la Convention adresse de félicitation a laquelle on joindra extrait du proces-verbal de la ditte séance. Ganet fils, président, Danglade, secrétaire. P La société populaire de Coulommiers félicite la Convention nationale sur son Adresse au peuple français ; elle déclare qu’elle n’a jamais (49) C 325, pi. 1405, p. 30. reconnu d’autre guide et d’autre centre que la représentation du peuple; qu’elle se contente de surveiller l’aristocratie, le modérantisme, l’égoïsme et tous les vices qu’ils enfantent. Cette société invite la Convention à rester à son poste, à faire disparoître la pauvreté, la mendicité, la misère ; à donner à la jeunesse une éducation, à remplacer le fanatisme et la superstition, par des fêtes qui puissent agréablement occuper le peuple les jours de repos, et à faire fleurir promptement le commerce et les arts (50). q [La société populaire du Rocher, séante en la commune de Mortagne, à la Convention nationale, s. d.] (51) Liberté, Égalité. Lorsque la Convention nationale n’est occupée que du bonhdür des français, les français ne doivent s’occuper que du bonheur de la Convention nationale. Elle le trouvera ce bonheur dans la reconnaissance des bons citoyens, dans leur obéissance aux lois; elle le trouvera dans les progrès de l’energie et des vertus républicaines; elle le trouvera enfin dans la prospérité publique. Et nous aussi nous trouverons le nôtre a nous pénétrer de ces vérités, à en former la chaîne de nos devoirs ; mais ou pourrait-on les trouver plus énergiquement tracés que dans l’adresse du 18 vendémiaire au Peuple français? elle a été réçue dans notre société avec ces sentimens que l’on doit aux bienfaits, elle a été entendue avec le plus vif enthousiasme et elle nous deviendrait inutile aujourd’huy, tant les principes en sont gravés dans nos coeurs en caractères inéfaçables. Vous avés déjoué la plus vaste et la plus criminelle des conspirations; vous avés fait tomber les têtes des plus audacieux conspirateurs, et la france opprimée par le plus lâche et le plus cruel des tirans, est rappellée à une nouvelle existance, elle en consacre les premiers instants en actions de grâce pour ses libérateurs; mais elle leur demande une vengeance plus complette... frappés Législateurs, ces monstres, restes impurs de l’hydre que vous avés terrassée et dont on voit encore les têtes hideuses s’elever audacieusement. Ces embas-tilleurs forcenés qui ne voudraient voir sur la surface de la République, que des prisons et des bourreaux; ces scélérats qui veulent tuer la vérité, parce que tôt ou tard la vérité doit éclairer leurs crimes. Frappés les anarchistes, les brigands et les fripons, protégés la liberté de la presse; elle est utile à la progression des lumières; mais exterminés ces libellistes qui disséminent les défiances sur la sagesse de vos décrets, qui proclament des dangers imagi-(50) Bull., 8 brum. J. Fr., n° 745. (51) C 325, pl. 1405, p. 27. 174 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE naires, pour opprimer l’inocence, parce qu’ils ne peuvent trouver leur sûreté que dans le triomphe de leur scélératesse. Un peuple immense vous environne; vous avés rendu son courage et sa confiance tributaires de vos vertus : demeurés à votre poste; achevés l’édifice que vous avés si heureusement conduit pour son bonheur et la france retentira de ces cris sans cesse répétés : vive la Convention nationale; vive la République une et indivisible. Cletard, président, Defevre, secrétaire et 62 autres signatures. r [Les membres de la société républicaine de Canteleu à la Convention nationale, le 30 vendémiaire an 777] (52) Liberté, Égalité. Citoyens Représentans, Votre addresse au peuple français a versé dans nos coeurs la consolation et l’espérance du bonheur. Nous avons applaudi avec enthousiasme aux principes qui annéantissant l’arbitraire, menacent du glaive de la justice, les conspirateurs de toute espece et assurent aux citoyens bonnettes la jouissance de leurs droits. Périssent les intriguants qui voudroient entraver les mesures du gouvernement ; que la Représentation nationale, forte de la confiance du peuple, dirige seule, le vaisseau de la République. Que tous les autres citoyens s’empressent de favoriser sa marche! et nous arriverons prom-tement au terme du bonheur que promet le sage gouvernement qui convient a un peuple libre. Que le seul cri de ralliement de tous les vrais français soit, Vive la République, Vive la Convention ! A Canteleu, le trente vendémiaire de l’an troisième de la République française une et indivisible. Suivent 48 signatures. s [La société populaire de Compiègne aux représentants du peuple français, s. d .] (53) Citoyens Représentans, Nous l’avons lue cette adresse sublime qui en prouvant que notre bonheur seul vous occupe, porte le désespoir et la mort à tous les ennemis de la Patrie. Nous l’avons lue et nous (52) C 325, pl. 1405, p. 21. (53) C 325, pl. 1405, p. 18. n’essayerons pas de vous rendre les sentimens délicieux qu’elle nous a fait éprouver; nos expressions seroient trop au dessous de la vérité. Pères de la Patrie, ce sera par la stricte observance des loix, par la pratique des vertus, par l’attachement aux principes sacrés qu’elle contient que nous vous prouverons l’impression profonde qu’elle a fait sur nos coeurs. Ici l’anarchie voulut aussi secouer ses torches ; ici des hommes égarés ou perfides tentèrent de nous arracher une adhésion à l’adresse de Dijon; mais nous avons reconnu le piège qu’ils nous tendoient; leur masque est tombé et leur présence ne souille plus le temple de la liberté. Représentans du peuple, poursuivez vos immortels travaux, achevez l’édifice de la félicité publique en dépit des tirans coalisés du dehors et des factieux de l’intérieur. S’ils osent s’agiter encore la massue du peuple est entre vos mains, frappez ! qu’ils soient anéantis! Périssent toutes les tirannies. Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention ! Suivent 55 signatures. t [La société populaire de la commune de Cahors à la Convention nationale, le 28 vendémiaire an 777] (54) Représentans, Nous avons reçu votre adresse au peuple français et nous vous remercions de ce nouveau bienfait. Les principes qui y sont exposés sont ceux que nous avons toujours professés et que nous déffendrons au péril de notre vie; comme vous, nous reconnoissons qu’il existe encore des factions au sein de la République, mais les conspirateurs ont beau s’agiter, il leur sera aussi impossible de nous égarer que de détruire le règne de la justice et de la liberté ; les dila-pidateurs de la fortune publique, les intrigans, les ambitieux, les modérés et les ultra-révolutionnaires chercheroient en vain des protecteurs et des complices parmi nous, notre caractère est prononcé, nous voulons que la révolution s’opère pour le peuple, et nous ne souffrirons jamais qu’elle tourne au profit des lieutenans de Robespierre; le rapport de Robert Lindet et votre adresse aux républicains ont mis le comble à votre gloire et au bonheur public ; les patriotes ont trésailli de joie, les tyrans, les esclaves, les aboyeurs des tribunes, tous les êtres immoraux ont frémi de rage, ils ont désespéré du succès de leur perfides complices. Continués fidèles représentans, d’un peuple qui vous aime et qui vous estime, continués de travailler pour la félicité publique et le tourment de ses ennemis, les passions et les crimes se sont coalisés pour ensanglanter la France et (54) C 325, pl. 1405, p. 19. Bull., 8 brum. ; J. Fr., n° 765; M. U., XLV, 153.