134 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Il est mentionné que « le plus grand nombre ne sait écrire ny signer. » g [La compagnie d’Espérance d’Ambronay à la Convention nationale, le 30 thermidor an im i2) Législateurs, Ils n’existent plus ces criminels parricides qui déchiraient le sein de leur mère patrie, ils n’existent plus ces mandataires parjures qui voulaient nous donner de nouveaux fers et vous venez encore une fois par votre fermeté et votre énergie de sauver la République; notre reconnaissance envers vous est infinie. Nous vous instruisons que les jeunes gens de la commune d’Ambronay, chef lieu de canton, département de l’Ain, district de Mont-Ferme, ci-devant St-Rambert, pénétrés du saint amour de la patrie, animés de l’esprit républicain, ont formés entre eux depuis le 10 germinal dernier une compagnie d’espérance composé de 50 à 60 républicains de l’âge de 13 à 18 ans; déjà par les soins d’un instituteur, ancien militaire et sans-culotte, plusieurs d’entre eux sont en état de pouvoir aller partager l’honneur des victoires avec leurs frères d’armes et deffendre leur patrie; ils n’attendent, Pères de la patrie que le moment où vous les appellerez à sa défense. Tels sont les vœux des citoyens qui composent cette compagnie, ils ont chargés leurs officiers de vous en faire part et ils vous prient de les agréer; ils sont purs, ils sont sincères. La Convention sera toujours leur boussole, et toujours ils seront prêts à verser jusqu’à la dernière goûte de leur sang pour le maintien de la liberté de l’égalité et de l’indivisibilité de la République. Vive la République, Vive la Convention. Cointicour, capitaine, Seroz, lieutenant, Fournier, sergent, Thier, sous-lieutenant. h [La société populaire de Billom, département du Puy-de-Dôme, à la Convention nationale, s. d.] (13) Citoyens-Représentans, La société populaire de Billom vous félicite du pacte social et de la sanction que vous venez de donner à l’union des deux premières Républiques du monde : c’est une victoire de plus remportée en thermidor sur les tyrans coalisés. Nous vous envoyons copie de la lettre que la société écrit à ce sujet au ministre plénipotentiaire des Etats-Unis, et nous vous de-(12) C 320, pl. 1319, p. 4. Bull., 27 fruct.; Moniteur, XXI, 762. (13) Bull., 27 fruct.. Moniteur, XXI, 762; M. U. XLIII, 452. mandons que l’Océan qui séparoit autrefois les deux Mondes, s’appelle désormais la mer de la Fraternité. [La société populaire de Billom à James Mon-roe, ministre plénipotentiaire des Etats-Unis de V. 'Amérique auprès de la République française, s. d.] Frère et Ami, La société populaire de Billom t’invite à témoigner à la nation dont tu es l’organe, la vive et tendre émotion, la joie sincère et pure qu’elle a éprouvée, en apprenant que les deux plus grandes Républiques de l’Univers, malgré l’immense Océan qui les sépare, se donnent mutuellement la main. Puissent désormais les eaux de la Seine, se mêlant à celle de la De-lawarre, adoucir et corriger l’amertune des mers, faire disparoître les teintes de sang dont elles ont été si souvent rougies! puissent les tyrans de la terre, désespérés par cette union indissoluble, reconnoître enfin la souveraineté des nations, se prosterner devant les droits imprescriptibles de l’homme, briser eux-même et jeter leurs sceptres aux vents ! Salut et fraternité. i [L’équipage de la flûte le Dromadaire à la Convention nationale, Brest le 25 thermidor an II] (14) Représentans d’une grande nation. Les sans-culottes composans l’état Major et l’équipage de la flutte de la République le Dromadaire, vous félicitent sur vos glorieux travaux et sur votre infatigable surveillance à déjouer les conspirations les plus atroces telle que celle du tiran Robespierre et autres scélérats de cette trempe. Citoyens Représentans dans la lettre que nous avons eu l’honneur de vous écrire le 18 messidor dernier nous vous annoncions que beaucoup de marins avaient été indignés de l’attentat commis envers deux Représentans du peuple; Nous avons été bien autrement indignés en apprenant l’excécrable conjuration dirigée contre la représentation nationale, par ce même Robespierre dont nous étions tous dupes de son hypocrisie, et que nous avions si grand peur qu’il ne lui arrive quelque accident causé par l’apparente pureté de ses principes et de son grand patriotisme. Citoyens Représentans, restez à votre poste, continuez de terrasser et d’anéantir toutes les factions toutes les parties qui n’au-roient pas pour point de ralliement la Convention nationale et la République une et indivisible, et surtout jusqu’à ce que vous n’ayez pulvérisé et anéanti les brigands cou-(14) C 320, pl. 1319, p. 3. Bull., 27 fruct.. SÉANCE DU 27 FRUCTIDOR AN II (13 SEPTEMBRE 1794) - N08 3-5 135 ronnés, nous vous en conjurons au nom et pour le salut de la Patrie. Citoyens Représentans nous vous félicitons aussi d’avoir renversé le trône et tous les ci-devant qui nous traitoient si indignement. Nous réitérons nos félicitations, sur le décret du 15 thermidor qui exclud de toutes fonctions publiques civiles où militaires, les ci-devant nobles et ministres. Le rappel de quelques uns nous avoit alarmé. A présent qu’ils sont renvoyés, nous nous flattons de parvenir aux premières places suivans nos talens; et effectivement nous nous passerons bien de ces auxiliaires là ! surtout dans la marine régénérée de la République, où ils ne pouvoient donner que de mauvais exemples. Voilà nos vœux et nos principes Citoyens Représentans, nous vous sommes tout dévoués, comptez sur nous, nous verserons jusqu’à la dernière goutte de notre sang pour le soutien de la liberté. Vive la République, Vive la Convention nationale, la Montagne et les sans-culottes. Sur la rade de Brest, ce 25 thermidor l’an II de la République, une et indivisible. Vigreux, Daniel, Gauvin, officiers, Michel, caporal, Bernard, timonier, Le L anne, maitre charpentier, Jeoffroy, maitre-canonnier, et environ 73 signatures. Vu et approuvé l’adresse et les signatures ci-dessus par moi capitaine de Vaisseau commandant, Jaquet. 3 Le citoyen Chemin, fils, demeurant section de la Cité [Paris], fait hommage à la Convention nationale du premier volume du Républicain, ouvrage périodique d’éducation. Mention honorable de l’hommage, et renvoi au comité d’instruction publique (15). Le citoyen Chemin, éditeur de la section de la Cité, prie le président de la Convention nationale de lui présenter le premier volume du Livre du Républicain, ouvrage périodique, d’éducation, dont les élémens, tous puisés dans les travaux de la Convention, et dans la meilleure littérature ancienne et moderne, font un livre classique pour le second degré d’instruction (16). 4 La société populaire d’Alençon [département de l’Orne] invite la Convention nationale à surveiller les aristocrates et les (15) P.V., XLV, 234. (16) Bull., 28 fruct. (suppl.). modérés qui voudroient faire tourner à leur profit la révolution du 9 thermidor, qui a terrassé les traîtres qui, sous le nom de patriotisme et de vertu, avoient formé le projet d’asservir la patrie. Insertion au bulletin, et renvoi au comité de Sûreté générale (17). [La société populaire et montagnarde d’Alençon à la Convention nationale, s. d.] (18) Citoyens Représentans, Nous serions des lâches, si nous balancions à vous dire que de vils calomniateurs sortis des prisons, vomissent le mensonge et le venin contre la représentation nationale et les autorités constituées; que ces hommes qui ont juré une haine étemelle contre la Répubbque, sourient d’un air moqueur au mot de patriotisme qu’ils appellent du robespierrisme, et qu’ils répandent parmi le peuple, des principes de discorde, de dissention et de vengeance. Enfin nous serions des lâches si nous balancions à vous dire que les royalistes aiguisent leurs poignards derrière la Montagne, et qu’ils n’attendent qu’un nouveau Monk pour paroitre et frapper. Ah ! sans doute il sera beau le jour où après avoir fondé immuablement la liberté et l’égalité, la patrie n’aura plus besoin de montrer un visage sévère : mais ce jour n’est pas encore arrivé; le feu de l’aristocratie n’est pas éteint, il s’accroît chaque jour, et si l’on demeure insensible à ses progrès, de nouveaux volcans ne tarderont pas à s’ouvrir dans la République. Qui peut donc prévenir l’explosion? Vous, citoyens représentans. Ce n’est pas assez d’avoir renversé le despotisme, il faut anéantir l’aristocratie qui veut s’élever sur ses mines. Ce n’est pas assez d’avoir rendu la liberté aux amis de la patrie, il faut l’oter à ceux qui conspirent contr’elle. Ce n’est pas assez d’avoir repoussé les tyrans coalisés, il faut enchaîner les traitres qui les attendent comme des conquérans libérateurs. Il faut les enchaîner jusqu’à ce que la République française soit universellement reconnue. Vive la République une et indivisible ! Vive la Convention ! Vive la Montagne ! Suivent les signatures. 5 La société populaire du Puy, département de la Haute-Loire, fait hommage à la Convention nationale d’un recueil de chants patriotiques; elle l’assure de son dévouement, de sa haine pour les intri-(17) P.-V, XLV, 234. (18) J. Mont., n° 139.