SÉANCE DU 16 FLORÉAL AN II (5 MAI 1794) - N° 1 61 français même, des hommes perfides, parjures, des hommes atroces, honorés de la confiance du peuple qu’ils avaient surprise par un patriotisme affecté, étaient à la tête de cette infernale conjuration dont le but était de dissoudre la Convention nationale, d’égorger les patriotes et de replonger le peuple dans un esclavage plus dur que celui dont il est à peine affranchi. Mais le génie tutélaire, qui veille sur les destinées de la France, n’a pas permis qu’un si exécrable complot fût exécuté, la Convention, toujours environnée et éclairée de sa lumière céleste, a découvert la trame abominable; déjà les traîtres sont arrêtés, déjà les têtes coupables sont tombées, le peuple est vengé et la liberté sauvée. Mais ce n’était pas assez pour la nation française d’avoir recouvré sa liberté; il manquait à sa gloire et à la vôtre une action grande et généreuse, un trait sublime de bienfaisance et d’humanité, dont il importait à son honneur et au vôtre de donner l’exemple aux autres nations d’Europe, c’était d’accorder la liberté aux hommes de couleur, c’était de les appeler à la jouissance des droits de l’homme, c’était d’affranchir cette malheureuse et innocente nation, courbée et gémissante depuis plus de deux siècles sous le joug de l’esclavage le plus dur et le plus tyrannique, c’était enfin de sauver des milliers de victimes humaines immolées tous les ans, dans les colonies et dans les plaines infortunées d’Afrique, à la barbare cupidité, à l’infâme avarice des colons. Cette action mémorable, vous venez de l’opérer Citoyens. Il ne vous reste donc plus maintenant qu’à consommer, affermir et consolider votre glorieux ouvrage, en conjurant le dernier, mais terrible orage qui gronde sur nos têtes; encore un grand trait de courage et tout est consommé; avec la foudre que nous préparons, nos guerriers magnanimes, nos héros invincibles vont écraser, pulvériser les despotes et leurs hordes innombrables de vils esclaves. Alors pénétrés de reconnaissance et d’admiration, nous crierons tous, d’une voie unanime, avec des transports de joie et d’allégresse, vive la nation, vive la République, vive la Convention et gloire à nos immortels représentants dans tous les siècles des siècles. S. et F. ». Langlois, Coûtant, Calloz, Régnault, Potel, Heudebert, Langlois, Morel, Potel, Briev, Clérisse, Heuvin, Potel, Mullot. c [La Sté popul. d’Oloron, à la Conv.; 22 germ. II] (1). « Représentants du peuple, La royauté et toutes les factions parricides qu’elle a vomi avaient donc encore des agents, qui vous environnaient ! Elles voulaient donc en vous égorgeant assouvir leur ambition, et nous river de nouveaux fers ! mais grâce à votre active surveillance leurs projets sont déjoués, et les têtes des coupables sont tombées sous le glaive de la loi. Nous applaudissons avec transport au courage, et au dévouement vraiment républicains, que (1) C 303, pl. 1110, p. 3, 4; J. Univ., n° 1625; J. Matin, n° 684, Basses-Pyrénées. vous avez manifesté dans la crise actuelle, comme dans celles qui ont précédé. Sûrs de l’opinion publique et de l’affection de tous les bons citoyens, continuez vos travaux avec ce zèle, cette vigilence, qui vous caractérisent et comptez que ce n’est pas en vain que les français ont juré de maintenir la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République. Représentants montagnards, vous avez encore une fois bien mérité de la patrie. Restez, (nous vous l’avons déjà demandé), restez à votre poste jusqu’à ce que les tyrans coalisés soient terrassés/* et les factieux anéantis; restez y jusqu’à ce que nous puissions entendre ces paroles consolantes de votre bouche : Français , il n’est plus de danger pour la République, elle est sauvée ». A.A. Gisbert, Lacoste, Crouseilles, Proharaux. P.S. : Vous trouverez ci-joint une adresse des jeunes républicains de notre commune. Le génie de la liberté opère dans leurs cœurs, nous affermirons leurs principes par notre exemple, et nous espérons qu’ils seront dignes un jour d’être comptés au nombre des vertueux républicains ». Les jeunes républicains d’Oloron, pleins de reconnaissance pour vos bienfaits, fiers de l’énergie que vous déployez constamment en faveur du peuple, vous félicitent de vos immortels travaux. Les mesures vigoureuses que vous venez de prendre, prouvent encore au peuple français, que ses représentants sont dignes de lui. Nouveaux sauveurs de la République, vous avez acquis de nouveaux droits à son estime et à sa confiance. Des êtres aussi vils qu’atroces, poussés par la cupidité, par l’ambition, séduits par les menées infâmes d’un homme dont le nom ne souillera plus notre bouche, avaient conçu le projet criminel de substituer l’esclavage à la liberté, le règne cruel de l’orgueil aux douceurs, aux charmes de l’égalité. Qu’ils disparaissent à jamais; que le fer vengeur les rende au néant d’où jamais ils n’auraient dû sortir. Législateurs, à vous seuls appartient de venger l’honneur du français républicain. Que l’ambitieux, que l’ennemi de la liberté tremble et tombe. Que les tyrans qui soufflent parmi nous la guerre civile, qui s’agitent en tous sens pour prolonger leur existence, sachent enfin que le français veut, que le français adore la liberté; qu’ils sachent que le moment approche où ils expieront leurs forfaits. Encore quelques jours, et il ne restera plus d’eux que le souvenir affreux de leurs crimes et de leurs forfaits, et des maux qu’ils firent à l’humanité. Encore quelques jours, et l’Europe entière dira : Je fus esclave. Intrépides montagnards, le vaisseau de l’Etat est dans vos mains. Votre zèle infatigable pour les intérêts du peuple, votre amour pour sa gloire le conduiront à bon port. Cédez à l’invitation unanime des français en restant à votre poste jusqu’à la paix, achevez le grand œuvre que vous avez heureusement entrepris, l’affermissement de la République une et indivisible. Périssent tous les tyrans, vive la République une et indivisible, vive la Montagne ». Marat, Jullius Blancq, F. Lapagesse, Brutus Daubons, Lapique, Lavielle, Scevola Brun, Jullius Brutus Blancq, Cimber Ducos, Publi-cola Soulé Limendoux. SÉANCE DU 16 FLORÉAL AN II (5 MAI 1794) - N° 1 61 français même, des hommes perfides, parjures, des hommes atroces, honorés de la confiance du peuple qu’ils avaient surprise par un patriotisme affecté, étaient à la tête de cette infernale conjuration dont le but était de dissoudre la Convention nationale, d’égorger les patriotes et de replonger le peuple dans un esclavage plus dur que celui dont il est à peine affranchi. Mais le génie tutélaire, qui veille sur les destinées de la France, n’a pas permis qu’un si exécrable complot fût exécuté, la Convention, toujours environnée et éclairée de sa lumière céleste, a découvert la trame abominable; déjà les traîtres sont arrêtés, déjà les têtes coupables sont tombées, le peuple est vengé et la liberté sauvée. Mais ce n’était pas assez pour la nation française d’avoir recouvré sa liberté; il manquait à sa gloire et à la vôtre une action grande et généreuse, un trait sublime de bienfaisance et d’humanité, dont il importait à son honneur et au vôtre de donner l’exemple aux autres nations d’Europe, c’était d’accorder la liberté aux hommes de couleur, c’était de les appeler à la jouissance des droits de l’homme, c’était d’affranchir cette malheureuse et innocente nation, courbée et gémissante depuis plus de deux siècles sous le joug de l’esclavage le plus dur et le plus tyrannique, c’était enfin de sauver des milliers de victimes humaines immolées tous les ans, dans les colonies et dans les plaines infortunées d’Afrique, à la barbare cupidité, à l’infâme avarice des colons. Cette action mémorable, vous venez de l’opérer Citoyens. Il ne vous reste donc plus maintenant qu’à consommer, affermir et consolider votre glorieux ouvrage, en conjurant le dernier, mais terrible orage qui gronde sur nos têtes; encore un grand trait de courage et tout est consommé; avec la foudre que nous préparons, nos guerriers magnanimes, nos héros invincibles vont écraser, pulvériser les despotes et leurs hordes innombrables de vils esclaves. Alors pénétrés de reconnaissance et d’admiration, nous crierons tous, d’une voie unanime, avec des transports de joie et d’allégresse, vive la nation, vive la République, vive la Convention et gloire à nos immortels représentants dans tous les siècles des siècles. S. et F. ». Langlois, Coûtant, Calloz, Régnault, Potel, Heudebert, Langlois, Morel, Potel, Briev, Clérisse, Heuvin, Potel, Mullot. c [La Sté popul. d’Oloron, à la Conv.; 22 germ. II] (1). « Représentants du peuple, La royauté et toutes les factions parricides qu’elle a vomi avaient donc encore des agents, qui vous environnaient ! Elles voulaient donc en vous égorgeant assouvir leur ambition, et nous river de nouveaux fers ! mais grâce à votre active surveillance leurs projets sont déjoués, et les têtes des coupables sont tombées sous le glaive de la loi. Nous applaudissons avec transport au courage, et au dévouement vraiment républicains, que (1) C 303, pl. 1110, p. 3, 4; J. Univ., n° 1625; J. Matin, n° 684, Basses-Pyrénées. vous avez manifesté dans la crise actuelle, comme dans celles qui ont précédé. Sûrs de l’opinion publique et de l’affection de tous les bons citoyens, continuez vos travaux avec ce zèle, cette vigilence, qui vous caractérisent et comptez que ce n’est pas en vain que les français ont juré de maintenir la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibilité de la République. Représentants montagnards, vous avez encore une fois bien mérité de la patrie. Restez, (nous vous l’avons déjà demandé), restez à votre poste jusqu’à ce que les tyrans coalisés soient terrassés/* et les factieux anéantis; restez y jusqu’à ce que nous puissions entendre ces paroles consolantes de votre bouche : Français , il n’est plus de danger pour la République, elle est sauvée ». A.A. Gisbert, Lacoste, Crouseilles, Proharaux. P.S. : Vous trouverez ci-joint une adresse des jeunes républicains de notre commune. Le génie de la liberté opère dans leurs cœurs, nous affermirons leurs principes par notre exemple, et nous espérons qu’ils seront dignes un jour d’être comptés au nombre des vertueux républicains ». Les jeunes républicains d’Oloron, pleins de reconnaissance pour vos bienfaits, fiers de l’énergie que vous déployez constamment en faveur du peuple, vous félicitent de vos immortels travaux. Les mesures vigoureuses que vous venez de prendre, prouvent encore au peuple français, que ses représentants sont dignes de lui. Nouveaux sauveurs de la République, vous avez acquis de nouveaux droits à son estime et à sa confiance. Des êtres aussi vils qu’atroces, poussés par la cupidité, par l’ambition, séduits par les menées infâmes d’un homme dont le nom ne souillera plus notre bouche, avaient conçu le projet criminel de substituer l’esclavage à la liberté, le règne cruel de l’orgueil aux douceurs, aux charmes de l’égalité. Qu’ils disparaissent à jamais; que le fer vengeur les rende au néant d’où jamais ils n’auraient dû sortir. Législateurs, à vous seuls appartient de venger l’honneur du français républicain. Que l’ambitieux, que l’ennemi de la liberté tremble et tombe. Que les tyrans qui soufflent parmi nous la guerre civile, qui s’agitent en tous sens pour prolonger leur existence, sachent enfin que le français veut, que le français adore la liberté; qu’ils sachent que le moment approche où ils expieront leurs forfaits. Encore quelques jours, et il ne restera plus d’eux que le souvenir affreux de leurs crimes et de leurs forfaits, et des maux qu’ils firent à l’humanité. Encore quelques jours, et l’Europe entière dira : Je fus esclave. Intrépides montagnards, le vaisseau de l’Etat est dans vos mains. Votre zèle infatigable pour les intérêts du peuple, votre amour pour sa gloire le conduiront à bon port. Cédez à l’invitation unanime des français en restant à votre poste jusqu’à la paix, achevez le grand œuvre que vous avez heureusement entrepris, l’affermissement de la République une et indivisible. Périssent tous les tyrans, vive la République une et indivisible, vive la Montagne ». Marat, Jullius Blancq, F. Lapagesse, Brutus Daubons, Lapique, Lavielle, Scevola Brun, Jullius Brutus Blancq, Cimber Ducos, Publi-cola Soulé Limendoux.