ARCHIVES PARLEMENTAIRES, f lfri“airt � " (26 novembre 1793 186 [Convention nationale;] au péril de notre vie; le peuple français vous devra tout son bonheur et sa tranquillité. « Notre cité se régénère et se méfie des faux patriotes, honnit la tourbe muscadine et prend enfin des mesures vigoureuses. Quelques intri¬ gants avaient voulu jeter de la défaveur sur les représentants du peuple, à La Réole, Ysabeau et Baudot, mais la sage conduite de ceux-ci et leurs bienfaits continus ont démenti la calomnie. Nous espérons que la surveillance et le courage du club national et des sans-culottes bordelais abattront tout à fait le monstre sanguinaire de l’aristocratie et que notre cité, purgée de tous les coupables factieux qui la déchiraient, ne sera habitée que par des vrais montagnards et de franches républicaines qui, à votre exemple, sauront sacrifier leurs talents et leur vie pour le maintien de la République française, une et indivisible. « Nous sommes très cordialement les citoyen¬ nes composant la Société des Amis de la République française une et indivisible, séant aux ci-devant Jacobins. » (Suivent 36 signatures.) N° 26. La Société populaire de Largentière, district de Tanargue, département de V Ardèche, à la Convention nationale (1). <( Largentière,* le 8 octobre 1793, l’an II do la République française, une et indi¬ visible et le 1er de la Constitution popu¬ laire. « Représentants du peuple, « Le tocsin de la liberté s’est fait entendre; à ce signe de la destruction des despotes, les hommes libres se sont levés et ont juré, sur leurs armes, de faire triompher la liberté. Leur serment n’a pas été vain. Déjà le fier Anglais fuit, effrayé, le sol de la liberté. Déjà le féroce Espagnol a subi la peine due à sa témérité; bientôt, sans doute, la cité rebelle de Lyon courbera sa tête audacieuse sous le joug des lois républicaines; bientôt sans doute les scélérats toulonnais entendront la voix terrible, mais juste, du sou¬ verain indigné; bientôt la rébellion ne laissera plus que de légers souvenirs, le liberté appar¬ tiendra à ses vrais amis ! et la mort sera pour les conspirateurs. « Représentants, au milieu de ce beau mou¬ vement, est -il un seul Français qui ose aban¬ donner son poste? Le soldat doit porter la mort et l’épouvante dans les rangs ennemis, le légis¬ lateur doit diriger ses coups, la patrie vous l’ordonne, l’intérêt public le commande, le sou¬ verain le veut ! « Restez au Sénat français, lancez ce s décrets foudroyants qui font pâlir les tyrans, conster¬ nent les conspirateurs et enchaînent la malveil¬ lance. « N’allez pas exposer la liberté en abandonnant le vaisseau de l’Etat à des mains faibles ou in¬ fidèles; vous avez su le lancer au milieu de l’orage; c’est à vous à le ramener au port ! « Les membres composant la Société populaire, « Aüzillion, président; Amblard, secrétaire; C. Blachère, secrétaire. » N® 27. Adresse de la Société populaire de Sainté-Co-lombesur-VHers, chef-lieu de canton, district de Quillan, département de l'Aude, à la Con¬ vention nationale (1). « Législateurs, « La Société populaire de cette commune, vraiment montagnarde par ses principes de républicanisme et par sa position près des Pyré¬ nées, vient vous exprimer ses sentiments d’en¬ thousiasme et d’adhésion à tous vos décrets, et surtout à l’Acte constitutionnel, cet ouvrage immortel de la raison, de l’humanité et de la philosophie, ce soleil politique qui va éclairer le monde entier, en dissipant les nuages de la superstition et les prestiges de l’orgueil. Con¬ tinuez la carrière glorieuse que vous avez entre¬ prise; vous avez jeté les fondements de la Répu¬ blique, restez au poste que vos vertus vous ont mérité, jusqu’à ce que l’édifice en soit consolidé. Nous seconderons vos efforts, nous surveille¬ rons nos ennemis communs, ils n’échapperont point à notre œil vigilant, nous avons voué une haine implacable à la tyrannie et au fédé¬ ralisme, et nous n’avons pas peu contribué à écraser cette hydre monstrueuse qui voulait le¬ ver sa tête hideuse dans nos cantons. Mais afin que nous soyons à même de propager la connais¬ sance de vos décrets ou adresses, d’animer l’es¬ prit public et de faire jouir nos concitoyens des lumières que la Convention nationale veut faire arriver dans tous les points de la République, surveillez ceux que vous avez chargés des envois directs aux Sociétés populaires, car nous ne recevons ni décrets ni bulletins. Recevez les mille et mille bénédictions du peuple sur le décret que vous venez de rendre, en fixant les denrées et marchandises de première nécessité. « Les membres composant la Société populaire de Sainte-Golombe-sur-V Hers, chef -lieu de canton. Rolland, président; Bigou, secrétaire; Marc-pont, secrétaire; Justin Faure, secré¬ taire. N° 28. Charmes, département de V Ardèche (2). « Charmes, 24 octobre 1793, l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyen Président, « Veuillez bien agréer l’expression des vœux de notre Société par l’extrait que nous joignons (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 777, (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 777. (2) Ibid. [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, i |fif nombre 1793 187 ici. Nous u’ ajouterons que ceux de vous voir tra¬ vailler avec la même fermeté, le même courage et le même succès, et tout ce qui peut attirer l’admiration de ceux qui savent connaître le prix de la liberté et haïr les tyrans. « Salut et fraternité. Ducros, président de la Société populaire de Charmes, canton de la Voûte, départe¬ ment de V Ardèche. Reynaud, secrétaire et commissaire de V assemblée primaire du canton de la Voulte. » Extrait des registres de la* Société populaire de Charmes, canton de la Voûte, département de V Ardèche (1). Du dimanche vingtième jour du mois d’oc¬ tobre mil sept cent quatre-vingt-treize, l’an second de la République française, une et indi¬ visible, Président, le citoyen Ducros. Les citoyens Ducros et Reynaud, en persis¬ tant dans les sentiments qu’il exprimèrent lorsque par leurs efforts, l’Acte constitutionnel fut accepté dans l’assemblée du canton, ont fait la motion que la Convention nationale reste à son poste jusqu’à l’entière tranquillité de la République. La Société, considérant que chaque instant des travaux de nos représentants à la Conven¬ tion nationale, est une éternité de bonheur pour la patrie, puisqu’elle ne respire qu’à restaurer le bien commun en faisant disparaître de son sein les traîtres et les tyrans et tous les satellites du despotisme; Considérant qu’un renouvellement pourrait exposer le salut de la patrie, la société adopte, par ces motifs, unanimement, la motion desdits citoyens Reynaud et Ducros, et ordonne qu’ex¬ trait de la présente séance sera envoyé au ci¬ toyen Président de la Convention nationale pour y manifester le vœu de ladite société. ( Suivent les signatures : Ducros, président; Reynaud secrétaire.) Pour extrait : Ducros, président; Reynaud, secrétaire et commissaire du canton. N° 29. Les sans-culottes formant la Société populaire d'Evaux, ville chef -lieu de district, départe¬ ment de la Creuse, à la Convention nationale (2).. « Mandataires fidèles du peuple, « C’est à vous, montagnards incorruptibles, mais c’est à vous seuls et à vos principes révo¬ lutionnaires que nous nous plaisons à rendre (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 777. (2) Ibid. hommage. Nous adhérons d’esprit et de cœur à toutes les mesures que vous avez prises et que vous prendrez encore pour le salut du peuple. Nous déclarons que votre comité de Salut public a notre confiance. Restez à votre poste, c’est là notre vœu le plus cher. Quelques-uns vous ont demandé le renouvellement des corps consti¬ tués; cette mesure paraît impolitique et dan¬ gereuse; c’est le moment de purger et non de détruire ! Suspendez, destituez les fonction¬ naires suspects ou infidèles; déjà ce moyen vous a bien réussi, par là vous conserverez les pa¬ triotes purs qui secondent vos travaux, tandis que vous éloignerez ces hommes vils qui ne voient de bonheur que dans la. contre-révolu¬ tion. Les insensés ! Ils courent sans cesse après un fantôme qui leur échappe et leur échappera toujours. Ce n’est que lorsque vous aurez aplani la route que doivent parcourir vos successeurs, qu’il vous sera permis de les appeler. Alors vous aurez bien mérité de la patrie, alors la France vous proclamera les fondateurs de la République une et indivisible. « Augier, président; Borudon, secrétaire; Tissot, secrétaire. » N° 30. La Société populaire et républicaine de Valen-soïle, département des Basses-Alpes, district de Digne, aux citoyens représentants (1). « Citoyens représentants, « En vain des écrits insidieux et contre* révolutionnaires ont été disséminés avec affec¬ tation sur le territoire de la République pour faire soupçonner la bonne foi de votre civisme. Notre Société, en garde contre les idées perfides et astucieuses qu’ils renferment, n’a jamais cessé de les éloigner et de bénir les travaux dont vous vous êtes constamment occupés pour assu¬ rer le règne des lois, de la liberté et de l’égalité. Continuez-les, ces travaux qui vous méritent l’apothéose, jusqu’à ce que les dangers de la patrie soient passés et que ses ennemis soient rentrés dans la poussière. Venez alors dans vos foyers domestiques pour y jouir en paix et tran¬ quillité du juste tribut* d’affection et d’hom¬ mages que vous avez si bien mérité. Recevez-en le vœu bien prononcé et bien sincère des indi¬ vidus qui composent notre Société. » Les membres composant le comité de corres¬ pondance. . Alberty, président; Guichard, secrétaire de correspondance. « Valensolle, le 9 octobre 1793 l’an II de la République, une et indivisible. » (1) Archives nationales, carton C 281, dossier 777.