IConvention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j ���1793 36 II. Le citoyen Barletti, secrétaire de la Commission d’instruction publique, fait HOMMAGE A LA CONVENTION DE NOUVEAUX PROCÉDÉS TYPOGRAPHIQUES (1). Suit le texte de la lettre du citoyen Barletti, d'après un document des Archives nationales (2). « Paris le 16 frimaire, l’an II de la Répu¬ blique française. « Citoyen Président, « De nouveaux procédés typographiques, dont l’usage, s’il devenait général, épargnerait annuellement plus de 2 millions à la République, me paraissent mériter d’être offerts aux repré¬ sentants du peuple, et je leur en fais hom¬ mage. « Je n’ambitionne d’autre récompense que le succès même de cette découverte qu’on pour¬ rait aussi regarder comme avantageuse à l’hu¬ manité, puisqu’une diminution de moitié sur le temps du travail qu’exige l’ancienne routine, dispenserait désormais les imprimeurs du sacri¬ fice pénible de leurs veilles. « Salut fraternel et républicain. « Barletti, « Secrétaire de la Commission d'instruction publique. » III. PÉTITION DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA COMMUNE DE BOURGANEUF PAR LAQUELLE IL DEMANDE : 1° QUE LES PRÊTRES NE SOIENT PLUS SALARIÉS ; 2° qu’il LEUR SOIT INTERDIT d’exercer AUCUNE FONCTION ECCLÉSIASTIQUE (3). Suit le texte de cette pétition d'après un docu¬ ment des Archives nationales (4). A la Convention nationale. « Citoyens législateurs, « Nous ne vous prodiguerons pas nos éloges en reconnaissance de la sainte Constitution (1) La lettre du citoyen Barletti n’est pas men¬ tionnée au procès-verbal de la séance du 16 fri¬ maire an II; mais, en marge du document qui existe aux Archives nationales, on lit l’indication suivante : « Mention honorable de l’hommage et renvoi au comité d’instruction publique, le 16 frimaire de l’an II. Reverchon, secrétaire. » D’autre part, le Premier supplément au Bulletin de la Convention du 16 frimaire, col. 3, rend compte de la lettre du citoyen Barletti dans les termes suivants ; « Le citoyen Barletti, secrétaire de la Commis¬ sion d’instruction publique, offre à la Convention de nouveaux procédés typographiques dont l’usage, dit-il, s’il devenait général, épargnerait annuelle¬ ment plus de 2 millions à la République. Mention honorable. » (2) Archives nationales, carton F17 1008*, dos¬ sier 1361. (3) La pétition du conseil général de la commune de Bourganeuf n’est pas mentionnée au procès-verbal de la séance du 16 frimaire an II; mais, en marge du document qui existe aux Archives natio¬ nales, on lit l’indication suivante : « Insertion au Bulletin et renvoi au comité d’instruction publique, le 16 frimaire an II de la République. Roger Ducos, secrétaire. » (4) Archives nationales, cartonf F17 1008*, dos¬ sier 1357. 1% républicaine que vous venez de nous donner pour le bonheur du genre humain. La sans* culotterie ne sait pas louer et le montagnard refuse toute espèce de louanges, nous vous dirons donc avec cette mâle fierté qui caracté¬ rise le républicain : vous n’avez fait que votre devoir; nous ajouterons même que vous n’avez pas fait tout ce que Vous deviez faire. Le fana¬ tisme opère dans la République les ravages les plus cruels, depuis longtemps il a armé le père contre le fils, la fille contre la mère et cependant nous salarions encore les ministres d’un culte qui n’est établi que sur la puissance de ce mons¬ tre. Jusqu’à quand gémirons-nous som son règne ? Entendez le son funèbre des cloches de la Saint-Barthélemy qui excitent les fanatiques à se noyer dans le sang de leurs frères; voyez un tyran armé d’une arquebuse donner le premier, de sa fenêtre, le signal et l’exemple du carnage; entendez les malheureuses victimes de la cruelle inquisition pousser des cris effroyables au milieu des tortures saintement apprêtées pour elles; tournez les yeux sur la Vendée, voyez les dra¬ peaux de la révolte unis avec ceux du fanatisme : à qui devons -nous tous ces maux? aux prêtres, à ces charlatans de mauvaise foi. Pendant que nous leur laisserons une existence morale, soyons assurés que le vaisseau de l’Etat sera sans cesse en danger: ne se croient -ils pas obligés pour faire fleurir leur culte de heurter de front notre Constitution, de prêcher l’horreur du divorce, le plus précieux des bienfaits pour tout peuple policé, et de propager d’autres principes non moins dangereux, cotés dans l’arrêté ci-annexé que nous avons pris en conseil général afin de vous demander un décret qui proscrive un culte qui lutte toujours contre nos nouvelles lois qui interdisent à tout individu d’exercer dans nos églises d’autres fonctions que celles de la raison, de la philosophie et de l’humanité, parce que trop longtemps elles ont servi de temples à la superstition et à la sottise, et alors la République sera sauvée. ( Suivent 14 signatures.) Extrait des délibérations du conseil général de la commune de Bourganeuf, en permanence (1). Séance publique du 24 brumaire, l’an II de la République, une et indivisible. Un des membres a fait la motion que doréna¬ vant on ne fît plus, dans aucune église de cette commune, aucune quête quelconque. Il a démon¬ tré que ces quêtes entretenaient le fanatisme, propageaient les principes du charlatanisme, deux monstres qui avaient fait les maux les plus grands dans la République. Cette question ayant été mise aux voix, le substitut du procu¬ reur de la commune entendu, Le conseil général de la commune, considé¬ rant que pendant trop longtemps les prêtres avaient trompé le peuple en lui faisant accroire que ces quêtes sortaient du purgatoire des âmes qui certainement n’y étaient pas; (1) Archives nationales, carton F17 1008% dos¬ sier 1357.