174 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE peuple; environnés des bénédictions de ce peuple généreux, forts de sa confiance, secondés par son énergie, poursuivez le cours majestueux de votre carrière : achevez votre immortel ouvrage et assurez à jamais la félicité des hommes libres par la ruine de tous les traîtres, de tous les conspirateurs et de tous les ennemis de la République; tel est le cri qui se fait entendre de toutes parts; tel est le vœu national. Pour nous, ce sera moins par des protestations d’attachement à la République que par notre conduite et nos actions, que nous vous prouverons notre dévouement. Pénétrés de la nécessité d’un gouvernement vigoureux devant lequel viendront se briser toutes les factions ennemies de la liberté et de l’égalité, d’un gouvernement qui fasse abhorrer le crime et chérir la vertu, religieusement renfermés dans le cercle des fonctions administratives que la loi nous confie, ce sera pour nous une douce jouissance de seconder, par nos travaux, vos efforts constants pour le bonheur du peuple et le triomphe de la République. S. et F. » Bobine, Delalande, Clément, Clegnaud, Gauvain, Pépin. f [Les Adm. du distr. de Wissembourg, à la Conv.; 24 germ. Il] (1). « Législateurs ! Placés à l’extrémité des frontières de la République, nous sentons l’importance de nos devoirs immenses, et prêts à nous sacrifier pour les succès de la bonne cause, nous n’avons d’autre but, d’autre désir que celui de les remplir avec cette exactitude et cette énergie qui caractérisent les chauds amis d’une Révolution qui nous est chère, parce qu’elle nous a rendu les droits imprescriptibles que la nature garantit à l’homme libre, et que le despotisme et la tyrannie nous avaient ravis depuis des siècles. Investis de la confiance du peuple, nous ne formons des vœux que pour son bonheur, et l’anéantissement de tous ses ennemis : ceux extérieurs ne sont guère à craindre; les canons et les baïonnettes de nos valeureux frères d’armes en feront justice. Les seuls dangereux sont ceux de l’intérieur, ces hommes faux et hypocrites qui vivent parmi nous, qui sont à nos côtés, qui respirent l’air de la liberté et servent dans les ténèbres la cause des tyrans. Nous les démasquerons ces faux patriotes qui sous les dehors du républicanisme veulent contre-révolutionner les mesures sages et énergiques du gouvernement actuel. Nous les connaissons tous ces exagérateurs perfides, qui n’ont de vertu et de mérite que celui que leur donne un bonnet rouge ou une grande moustache; les scélérats ! Le civisme sur les lèvres, ils ont le serpent du royalisme et de l’aristocratie dans leurs cœurs abominables, et d’autres Judas, ils n’embrassent le parti populaire que pour le trahir et le perdre : tôt ou tard, ils remporteront le prix dû à leurs forfaits; aucun n’échappera; sa colère sera d’autant plus terrible qu’elle sera proportionnée au crime. Nous l’attendons avec impatience ce beau jour (1) C 302, pl. 1096, p. 14; J. Sablier, n° 1308; J. Sans-Culottes, n» 449; M.U., XXXIX, 325. où la France entière purgée de tous les esclaves, de tous les restes impurs des différentes sectes contre-révolutionnaires, de tous ses ennemis enfin, ne présentera à l’Europe étonnée qu’une seule famille, qu’une société de frères unis, par les liens de la nature et par les sentiments de leur liberté. Ils approchent ces jours heureux où nous goûterons paisiblement dans le sein de l’amitié, les délices d’une liberté reconquise au prix de tant d’efforts; déjà vous devez en apercevoir l’aurore du sommet de cette Montagne sacrée, de ce rempart inexpugnable, la terreur et l’effroi des tyrans et des esclaves. Ne la quittez pas avant d’avoir lancé la foudre vengeresse sur le dernier traître; point de grâce à aucun des scélérats; celui qui n’aime pas sa patrie est un monstre, son existence est un crime. La punition des derniers conspirateurs est une preuve indubitable de votre énergie, de votre incorruptibilité et de la justice nationale que vous avez mises à l’ordre du jour. La suppression du Conseil exécutif, de cet apannage né de la Monarchie est un nouveau bienfait envers le peuple; recevez en nos sincères remerciements. Il n’était dû qu’à la Convention nationale d’extirper jusqu’aux derniers vestiges du despotisme. Elle seule pouvait nous sauver; son caractère fortement prononcé, sa fermeté, son courage forment ce roc vainqueur auquel viendront échouer et se briser tous les efforts de nos lâches ennemis. Lui seul sera notre point de raliement et en déjouant leurs tentatives liber-ticides, il nous assurera le triomphe de la République une et indivisible. Vive la Montagne, vive la Convention, périssent tous les traîtres, nos ennemis. » Barthold, Adolaïs, Mulberger, E. Heysenreich, Hepp, Stulper, Jupyfer. 9 [Le distr. de La-Tour-du-Pin, au présid. de la Conv.; 12 flor. II] (1). « Nous t’envoyons, citoyen président, une adresse relative à la découverte de la conjuration d’Hébert. Nous te prions de la recevoir comme un hommage dû à la vigilance de la Convention nationale à laquelle notre administration restera toujours inviolablement attachée. Vive la République ! Vive la Montagne ! S. et F. » [La-Tour-du-Pin, 12 flor. II.] « Citoyens représentants, Les traîtres conspireront toujours en vain contre l’unité et l’indivisibilité de la République, dont vous avez juré de maintenir les droits. Du haut de la Montagne, vous avez jusqu’à présent découvert tous les complots qui menaçaient la liberté, et sur le champ les conspirateurs ont porté leurs têtes criminelles sur l’échafaud. Qu’ils sont imprudents ces scélérats qui osent croire qu’à force de forfaits, ils lasseront votre vigilance, et feront triompher la cause des méchants ! Quels succès ont donc obtenu ces hommes pervers, pour se livrer en-(1) C 302, pl. 1096, p. 16. 174 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE peuple; environnés des bénédictions de ce peuple généreux, forts de sa confiance, secondés par son énergie, poursuivez le cours majestueux de votre carrière : achevez votre immortel ouvrage et assurez à jamais la félicité des hommes libres par la ruine de tous les traîtres, de tous les conspirateurs et de tous les ennemis de la République; tel est le cri qui se fait entendre de toutes parts; tel est le vœu national. Pour nous, ce sera moins par des protestations d’attachement à la République que par notre conduite et nos actions, que nous vous prouverons notre dévouement. Pénétrés de la nécessité d’un gouvernement vigoureux devant lequel viendront se briser toutes les factions ennemies de la liberté et de l’égalité, d’un gouvernement qui fasse abhorrer le crime et chérir la vertu, religieusement renfermés dans le cercle des fonctions administratives que la loi nous confie, ce sera pour nous une douce jouissance de seconder, par nos travaux, vos efforts constants pour le bonheur du peuple et le triomphe de la République. S. et F. » Bobine, Delalande, Clément, Clegnaud, Gauvain, Pépin. f [Les Adm. du distr. de Wissembourg, à la Conv.; 24 germ. Il] (1). « Législateurs ! Placés à l’extrémité des frontières de la République, nous sentons l’importance de nos devoirs immenses, et prêts à nous sacrifier pour les succès de la bonne cause, nous n’avons d’autre but, d’autre désir que celui de les remplir avec cette exactitude et cette énergie qui caractérisent les chauds amis d’une Révolution qui nous est chère, parce qu’elle nous a rendu les droits imprescriptibles que la nature garantit à l’homme libre, et que le despotisme et la tyrannie nous avaient ravis depuis des siècles. Investis de la confiance du peuple, nous ne formons des vœux que pour son bonheur, et l’anéantissement de tous ses ennemis : ceux extérieurs ne sont guère à craindre; les canons et les baïonnettes de nos valeureux frères d’armes en feront justice. Les seuls dangereux sont ceux de l’intérieur, ces hommes faux et hypocrites qui vivent parmi nous, qui sont à nos côtés, qui respirent l’air de la liberté et servent dans les ténèbres la cause des tyrans. Nous les démasquerons ces faux patriotes qui sous les dehors du républicanisme veulent contre-révolutionner les mesures sages et énergiques du gouvernement actuel. Nous les connaissons tous ces exagérateurs perfides, qui n’ont de vertu et de mérite que celui que leur donne un bonnet rouge ou une grande moustache; les scélérats ! Le civisme sur les lèvres, ils ont le serpent du royalisme et de l’aristocratie dans leurs cœurs abominables, et d’autres Judas, ils n’embrassent le parti populaire que pour le trahir et le perdre : tôt ou tard, ils remporteront le prix dû à leurs forfaits; aucun n’échappera; sa colère sera d’autant plus terrible qu’elle sera proportionnée au crime. Nous l’attendons avec impatience ce beau jour (1) C 302, pl. 1096, p. 14; J. Sablier, n° 1308; J. Sans-Culottes, n» 449; M.U., XXXIX, 325. où la France entière purgée de tous les esclaves, de tous les restes impurs des différentes sectes contre-révolutionnaires, de tous ses ennemis enfin, ne présentera à l’Europe étonnée qu’une seule famille, qu’une société de frères unis, par les liens de la nature et par les sentiments de leur liberté. Ils approchent ces jours heureux où nous goûterons paisiblement dans le sein de l’amitié, les délices d’une liberté reconquise au prix de tant d’efforts; déjà vous devez en apercevoir l’aurore du sommet de cette Montagne sacrée, de ce rempart inexpugnable, la terreur et l’effroi des tyrans et des esclaves. Ne la quittez pas avant d’avoir lancé la foudre vengeresse sur le dernier traître; point de grâce à aucun des scélérats; celui qui n’aime pas sa patrie est un monstre, son existence est un crime. La punition des derniers conspirateurs est une preuve indubitable de votre énergie, de votre incorruptibilité et de la justice nationale que vous avez mises à l’ordre du jour. La suppression du Conseil exécutif, de cet apannage né de la Monarchie est un nouveau bienfait envers le peuple; recevez en nos sincères remerciements. Il n’était dû qu’à la Convention nationale d’extirper jusqu’aux derniers vestiges du despotisme. Elle seule pouvait nous sauver; son caractère fortement prononcé, sa fermeté, son courage forment ce roc vainqueur auquel viendront échouer et se briser tous les efforts de nos lâches ennemis. Lui seul sera notre point de raliement et en déjouant leurs tentatives liber-ticides, il nous assurera le triomphe de la République une et indivisible. Vive la Montagne, vive la Convention, périssent tous les traîtres, nos ennemis. » Barthold, Adolaïs, Mulberger, E. Heysenreich, Hepp, Stulper, Jupyfer. 9 [Le distr. de La-Tour-du-Pin, au présid. de la Conv.; 12 flor. II] (1). « Nous t’envoyons, citoyen président, une adresse relative à la découverte de la conjuration d’Hébert. Nous te prions de la recevoir comme un hommage dû à la vigilance de la Convention nationale à laquelle notre administration restera toujours inviolablement attachée. Vive la République ! Vive la Montagne ! S. et F. » [La-Tour-du-Pin, 12 flor. II.] « Citoyens représentants, Les traîtres conspireront toujours en vain contre l’unité et l’indivisibilité de la République, dont vous avez juré de maintenir les droits. Du haut de la Montagne, vous avez jusqu’à présent découvert tous les complots qui menaçaient la liberté, et sur le champ les conspirateurs ont porté leurs têtes criminelles sur l’échafaud. Qu’ils sont imprudents ces scélérats qui osent croire qu’à force de forfaits, ils lasseront votre vigilance, et feront triompher la cause des méchants ! Quels succès ont donc obtenu ces hommes pervers, pour se livrer en-(1) C 302, pl. 1096, p. 16. SÉANCE DU 20 FLORÉAL AN II (9 MAI 1794) - N°* 2 A 4 175 core au fol espoir de nous forger de nouvelles chaînes? Ne savent-ils pas qu’elles sont brisées ces chaînes qui nous avaient avilis pendant tant de siècles ? Ne savent-ils pas que nous avons juré de maintenir la liberté que nous avons conquise, et qu’une grande nation ne fit jamais un pareil serment en vain ? Ont-ils oublié que vous avez dévoilé d’une main sûre et hardie toutes leurs machinations perfides, et qu’ils n’en ont recueilli d’autre fruit que celui d’appeler sur eux les terribles effets de la vengeance nationale qui nous en a fait justice ? Restez à votre poste, citoyens représentants, et la République sera sauvée; Hébert, ce monstre odieux, n’est plus; mais si, contre toute vraisemblance, la nature, dans son caprice, avait pu donner le jour à un autre, il serait, comme lui, bientôt immolé par vos soins, sur l’autel de la patrie dont vous êtes les pères. Vive la République ! Vive la Montagne. S. et F. ». [Mêmes signatures .] 2 Les administrateurs du district de Montagne-sur-Mer annoncent que les citoyens concourent de tous leurs moyens à l’extraction du salpêtre, et que la première cuite a produit 290 livres d’un excellent salpêtre, dont la commune de Montagne fait hommage à la République (1). [ Montagne-sur-Mer , 11 flor. II] (2). « Citoyens représentants du peuple, Tout le monde brûle ici du désir d’accélérer la chute de tous les tyrans; tout le monde concourt à qui mieux mieux à l’extraction des principes de la foudre qui exterminera les derniers de leurs vils esclaves; nul sacrifice ne coûte aux habitants de Montagne-sur-Mer quand il s’agit de servir la patrie; le zèle de tous les employés à l’atelier pour le salpêtre établi près ce district, est au-dessus de tout éloge; leurs premiers essais ont été des coups de maîtres. La première cuite a produit 290 livres d’un excellent salpêtre dont la commune de Montagne fait hommage à la République. Chaque décade en produira au moins autant; en réjouissance des succès des agents pour le salpêtre, il y eut hier dans nos murs une fête brillante; la joie et l’allégresse y éclataient de toutes parts; le patriotisme y présida et la simplicité en fit tous les frais; cette fête fut terminée par un bal public dans lequel en savourant les douceurs de l’égalité et au milieu des épanchements d’une fraternité sincère, nous avons tous derechef juré une haine implacable aux brigands couronnés et à tous les infâmes partisans d’un pouvoir tyrannique. Honneur à la Montagne; vive la République ! » Ch. Prévost, Prévost, Souffrin, D’Esteuque, Boidin, Brazine, Dylincourt, Demoncheaux. (1) P.-V., XXXVII, 72. B*", 20 flor. (suppl*); L�Sablier, n° 1308 (Montreuil-sur-Mer, Pas-de (2) C 302, pl. 1096, p. 19. 3 La Société populaire de Langogne, département de la Lozère, adresse, en don patriotique, 1367 liv. 14 sous en assignats, et 13 liv. 13 sous en numéraire. Elle annonce qu’elle envoie à l’armée des Pyrénées-Orientales 33 chemises, 16 paires de bas et autres effets, pour les braves défenseurs de la patrie (1). [Langogne, 9 flor. II] (2) . « Citoyens représentants, Dans les dangers présents de la patrie, tout citoyen doit s’empresser de lui faire hommage de ses facultés; en conséquence, nous venons de lever une collecte de 1381 livres 7 sols en assignats ou numéraire, 16 paires de bas, 33 chemises, 7 paires de souliers, 1 chapeau et une redingote; nous vous envoyons 1367 livres 14 s. en assignats et 13 livres 13 s. en numéraire, et nous allons faire passer à l’armée des Pyrénées Orientales, dans la division à laquelle nous nous trouvons, les effets d’équipement. Vive la République. Périssent les gouvernements ennemis de l’égalité et assassins de la nature. » A. Bertrand (présid.). 4 L’agent national du district de Cahors annonce que ce district est entièrement dégagé des préjugés religieux; que plus de 200 citoyens, qui avoient tous abdiqué leur état et fonctions de prêtres, ont travaillé avec la plus grande ardeur, le ci-devant jour de dimanche, à réparer les chemins de la commune de Cahors (3). [Cahors, 9 flor. II] (4). «Citoyens représentants, Je vous ai annoncé déjà que la Raison seule avait des temples dans le district de Cahors, et je viens vous apprendre aujourd’hui que le monstre du fanatisme a rendu le dernier soupir. Hier, les philosophes et les républicains ont joui d’un bien beau spectacle dans la commune de Cahors; hier, l’Etre suprême a été honoré, et la République a été servie; diriez-vous par qui ? Par des prêtres. Le représentant du peuple Bô a réuni dans cette commune, et par mesure de sûreté générale tous les ci-devant prêtres de notre district; déjà par un retour à la raison et à la dignité de l’homme, ces citoyens avaient tous abdiqué leur état et fonction de prêtre, et cette première démarche leur avait attiré de la part de leurs (1) P.-V., 72 et 89. B*", 20 flor. (suppl*) ; J. Sablier, n° 1308; J. Mont., n° 15; Ann. patr., n° 494. (2) C 302, pl. 1084, p. 16. (3) P.-V., XXXVR, 72. B#1, 20 flor.; J. Mont., n° 15; J. Sablier, n° 1308; J. Paris, n° 496; M.U., XXXIX, 343; Débats, n° 599, p. 295; C. Eg., n° 631; Audit, nat., n° 595; Mess, soir., n° 630. (4) C 302, pl. 1096, p. 20. SÉANCE DU 20 FLORÉAL AN II (9 MAI 1794) - N°* 2 A 4 175 core au fol espoir de nous forger de nouvelles chaînes? Ne savent-ils pas qu’elles sont brisées ces chaînes qui nous avaient avilis pendant tant de siècles ? Ne savent-ils pas que nous avons juré de maintenir la liberté que nous avons conquise, et qu’une grande nation ne fit jamais un pareil serment en vain ? Ont-ils oublié que vous avez dévoilé d’une main sûre et hardie toutes leurs machinations perfides, et qu’ils n’en ont recueilli d’autre fruit que celui d’appeler sur eux les terribles effets de la vengeance nationale qui nous en a fait justice ? Restez à votre poste, citoyens représentants, et la République sera sauvée; Hébert, ce monstre odieux, n’est plus; mais si, contre toute vraisemblance, la nature, dans son caprice, avait pu donner le jour à un autre, il serait, comme lui, bientôt immolé par vos soins, sur l’autel de la patrie dont vous êtes les pères. Vive la République ! Vive la Montagne. S. et F. ». [Mêmes signatures .] 2 Les administrateurs du district de Montagne-sur-Mer annoncent que les citoyens concourent de tous leurs moyens à l’extraction du salpêtre, et que la première cuite a produit 290 livres d’un excellent salpêtre, dont la commune de Montagne fait hommage à la République (1). [ Montagne-sur-Mer , 11 flor. II] (2). « Citoyens représentants du peuple, Tout le monde brûle ici du désir d’accélérer la chute de tous les tyrans; tout le monde concourt à qui mieux mieux à l’extraction des principes de la foudre qui exterminera les derniers de leurs vils esclaves; nul sacrifice ne coûte aux habitants de Montagne-sur-Mer quand il s’agit de servir la patrie; le zèle de tous les employés à l’atelier pour le salpêtre établi près ce district, est au-dessus de tout éloge; leurs premiers essais ont été des coups de maîtres. La première cuite a produit 290 livres d’un excellent salpêtre dont la commune de Montagne fait hommage à la République. Chaque décade en produira au moins autant; en réjouissance des succès des agents pour le salpêtre, il y eut hier dans nos murs une fête brillante; la joie et l’allégresse y éclataient de toutes parts; le patriotisme y présida et la simplicité en fit tous les frais; cette fête fut terminée par un bal public dans lequel en savourant les douceurs de l’égalité et au milieu des épanchements d’une fraternité sincère, nous avons tous derechef juré une haine implacable aux brigands couronnés et à tous les infâmes partisans d’un pouvoir tyrannique. Honneur à la Montagne; vive la République ! » Ch. Prévost, Prévost, Souffrin, D’Esteuque, Boidin, Brazine, Dylincourt, Demoncheaux. (1) P.-V., XXXVII, 72. B*", 20 flor. (suppl*); L�Sablier, n° 1308 (Montreuil-sur-Mer, Pas-de (2) C 302, pl. 1096, p. 19. 3 La Société populaire de Langogne, département de la Lozère, adresse, en don patriotique, 1367 liv. 14 sous en assignats, et 13 liv. 13 sous en numéraire. Elle annonce qu’elle envoie à l’armée des Pyrénées-Orientales 33 chemises, 16 paires de bas et autres effets, pour les braves défenseurs de la patrie (1). [Langogne, 9 flor. II] (2) . « Citoyens représentants, Dans les dangers présents de la patrie, tout citoyen doit s’empresser de lui faire hommage de ses facultés; en conséquence, nous venons de lever une collecte de 1381 livres 7 sols en assignats ou numéraire, 16 paires de bas, 33 chemises, 7 paires de souliers, 1 chapeau et une redingote; nous vous envoyons 1367 livres 14 s. en assignats et 13 livres 13 s. en numéraire, et nous allons faire passer à l’armée des Pyrénées Orientales, dans la division à laquelle nous nous trouvons, les effets d’équipement. Vive la République. Périssent les gouvernements ennemis de l’égalité et assassins de la nature. » A. Bertrand (présid.). 4 L’agent national du district de Cahors annonce que ce district est entièrement dégagé des préjugés religieux; que plus de 200 citoyens, qui avoient tous abdiqué leur état et fonctions de prêtres, ont travaillé avec la plus grande ardeur, le ci-devant jour de dimanche, à réparer les chemins de la commune de Cahors (3). [Cahors, 9 flor. II] (4). «Citoyens représentants, Je vous ai annoncé déjà que la Raison seule avait des temples dans le district de Cahors, et je viens vous apprendre aujourd’hui que le monstre du fanatisme a rendu le dernier soupir. Hier, les philosophes et les républicains ont joui d’un bien beau spectacle dans la commune de Cahors; hier, l’Etre suprême a été honoré, et la République a été servie; diriez-vous par qui ? Par des prêtres. Le représentant du peuple Bô a réuni dans cette commune, et par mesure de sûreté générale tous les ci-devant prêtres de notre district; déjà par un retour à la raison et à la dignité de l’homme, ces citoyens avaient tous abdiqué leur état et fonction de prêtre, et cette première démarche leur avait attiré de la part de leurs (1) P.-V., 72 et 89. B*", 20 flor. (suppl*) ; J. Sablier, n° 1308; J. Mont., n° 15; Ann. patr., n° 494. (2) C 302, pl. 1084, p. 16. (3) P.-V., XXXVR, 72. B#1, 20 flor.; J. Mont., n° 15; J. Sablier, n° 1308; J. Paris, n° 496; M.U., XXXIX, 343; Débats, n° 599, p. 295; C. Eg., n° 631; Audit, nat., n° 595; Mess, soir., n° 630. (4) C 302, pl. 1096, p. 20.