[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. { Il Membre3 1793 purgé l’Europe de tous les tigres couronnés qui la désolent depuis tant de siècles. » (Suivent 45 signatures.) II. « Le dernier jour du 1er mois, l’an II de la République française une, indi¬ visible et démocratique. « Représentants, « Les expressions sont trop faibles pour vous peindre l’horreur qu’ont éprouvée les républi¬ cains de la commune de Charolles, au récit de l’horrible trahison de Toulon, et de l’insurrection d’une ville rebelle dont, déjà, vous avez juste¬ ment proscrit le nom. Ville-Affranchie est de¬ venue libre, la hache nationale fait chaque jour tomber les têtes coupables de cette dernière cité. Bientôt la première aura le même sort, et les vils satellites du tyran d’Angleterre, qui osaient se parer du titre d’hommes libres, lors¬ qu’ils n’étaient encore qu’esclaves, apprendront à le devenir. Vous avez mis la terreur à l’ordre du jour, ces mesures nous assurent que la patrie sera sauvée; tels sont les sentiments et les vœux « Des membres de la Société populaire de Cha¬ rolles. » (Suivent 41 signatures.) La Société populaire de Saint-J ean-de-Luz félicite la Convention sur son énergie révolu¬ tionnaire. Insertion au « Bulletin » (1). Suit l'adresse de la Société populaire de Saint-J ean-de-Luz (2). Les Amis de la liberté et de l'égalité de Saint-J ean-de-Luz, à la Convention nationale. « Saint-Jean-de-Luz, le 3 octobre, l’an II de la République une et indivisible. « Représentants, « La Société populaire de Saint-dean-de-Luz, ferme dans ses principes, inviolablement attachée à la République une et indivisible, applaudit avec transport aux grandes mesures que vient de vous dicter le salut du peuple. « Ils vont donc être accablés, tous les scélérats qui ont osé méconnaître la souveraineté natio¬ nale, 'tous les brigands qui avaient juré votre perte; ils vont être exterminés ceux qui, sous une dénomination quelconque, ont voulu rame¬ ner parmi nous la honte et la servitude, ils pé¬ riront tous et il ne restera de ces vils assassins que le souvenir odieux de leurs exécrables pro¬ jets. Nous ne craindrons plus que ce serpent que vous n’aviez d’abord qu’étourdi, mais que (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 242. (2) Archives nationales, carton G 280, dossier 762. vous allez écraser, se relève et nous étouffe dans ses replis tortueux. « C’était assez pour nous, fidèles exécuteurs des lois, que la Sainte Montagne eût enfanté une Constitution vraiment populaire, il suffisait de ce phare lumineux pour nous éclairer et nous conduire, mais contre les monstres altérés du sang de leurs concitoyens, contre les enfants dénaturés qui déchiraient sans pitié le sein de leur propre mère, il faut du fer et du feu; oui, du fer et du feu, pour arrêter les effets sinistres de leur virulente frénésie. « Le peuple français, jaloux de sa liberté, las enfin de souffrir depuis trop longtemps sans pouvoir la fixer dans son heureux climat, se lève en masse, vous avez applaudi, représentants, à ce mouvement révolutionnaire, remettez en ses mains la pesante et noueuse massue, et le sol de l’égalité ne sera plus infecté de la pré¬ sence impure de nos ennemis, et tous les factieux et tous les affameurs seront anéantis devant une armée inexpugnable dont chaque soldat sera un Brutus, un Scœvola, un Guillaume Tell. « Mais au milieu de ces grandes mesures, de vrais Français éprouvent encore une sollicitude bien légitime, elle naît de ces sages réflexions : quels étaient les favoris et les suppôts du des¬ potisme sous la tyrannie monarchienne? Les nobles. Quels étaient les satellites des rois, les Sijean (sic) de ces nouveaux Tibère, les exécu¬ teurs des plus atroces vexations? Les nobles. Quels sont ceux qui se sont fait un jeu barbare de la faiblesse, de l’indigence du bon peuple? Les nobles. Quels sont ceux qui ont armé contre leurs jpropres frères les hordes étrangères? Les nobles. Quels sont ceux qui se sont joints aux prêtres imposteurs pour corrompre l’opinion publique, égarer le peuple, appeler sur nous tous les fléaux destructeurs? Les nobles. Qui a fomenté des troubles et des massacres pour éteindre dans les flots d’un sang pur et précieux, le radieux flambeau de la philosophie et de la vérité? Les nobles. Qui a provoqué l’avilissement de la re¬ présentation nationale, livré nos places fortes, arboré sur nos propres murs l’étendard sang’ant de la contre-révolution? Les nobles. Et cette caste ennemie de l’égahté, cette caste intéressée à faire revivre les abus et les préjugés, cette caste criminelle, occupe encore les premiers rangs dans nos armées. « Législateurs, il faut que les nobles tombent, qu’ils soient frappés de nullité. Arrachez à leurs mains sacrilèges les moyens qu’ils ont encore de nous livrer et de nous asservir; nous avons des sans-culottes dignes et capables de nous commander, de francs Montagnards qui n’ont pas, il est vrai, tant de jactance que les don Quichotte modernes, mais qui ne s’égareront jamais dans le chemin de la victoire, qui ne se laisseront pas enivrer par leurs succès. Croyez que nous serons invincibles sous des généraux-soldats, qui n’auront d’autre prétention que de mériter notre confiance, d’autre noblesse que leur courage et leurs vertus républicaines. « Oui, représentants, vous voulez le bonheur du peuple et celui de la postérité, eh bien, il est impossible de l’opérer tant que nous aurons à notre tête des individus de cette classe qui n’a malheureusement encore signalé son exis¬ tence que par des lâchetés et des trahisons. Qu’ils soient anéantis, ou qu’ils aillent loin de nous promener le squelette hideux de leur orgueil, alors vous verrez la confiance renaître,