480 I Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. \ frimaire an U il 5 décembre 1/93 réquisition de ce distiict vient de se mettre en marche au nombre de 1,200 hommes, après s’être exercé pendant deux mois; que les ouvriers et ouvrières sont accourus de toutes les parties de ce district, au nombre de 400, pour travailler à l’ha¬ billement des défenseurs de la patrie, et que les marchands se sont empressés de livrer toutes leurs étoffes, sans compter et sans attendre que le prix en fût taxé. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (1). Le directoire du district de Saint-Rambert en¬ voie la renonciation du citoyen Micoleau, de la commune de Serrière-Brioude (Serrières de Briord), et sa pension ecclésiastique, ne pouvant offrir ses bras à la patrie. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Extrait du registre des délibérations du directoire du district de Saint-Rambert (3). Du 5 frimaire, l’an II de la République une et indivisible. Le Directoire assemblé, Vu une adresse faite à ce district par le ci¬ toyen Jean Micoleau, demeurant à Serrières-de-Briord, datée du 6 octobi’e dernier (vieux style), conçue en ces termes : « Instruit par expérience et par principes que la pauvreté n’est point un mal, comme le croit la multitude, sachant la supporter, j’ai su en connaître le prix. L’opulence fut presque tou¬ jours inséparable des plus grands vices. On est saisi d’admiration quand on voit un Alexandre envier le sort d’un Diogène, et celui-ci préférer son plus que frugal repas à la table royale de Denys ; « Animé d’ailleurs par les circonstances qui exigent tant de frais de la patrie, ne pouvant lui offrir mes bras, je lui fais le sacrifice de mon traitement ou pension, y renonçant purement et simplement et irrévocablement, ce dont vous me donnerez acte, quoique absent. « Fait à Serrières-de-Briord le six octobre 1793, 2e année de la République une et indivisible. « Signé : Jean Micoleau. » Ouï le procureur syndic, Le directoire donne acte au citoyen Jean Micoleau du don qu’il fait à la patrie de sa pen¬ sion ecclésiastique, et arrête qu’expédition du présent sera envoyée à la Convention nationale et audit Micoleau. A Saint-Rambert, les jour et an que dessus, en séance publique. Par extrait ; Garin, secrétaire -ad joint. Le citoyen Louis Bazonnet, soldat volontaire dans l’armée du Nord, originaire de la munici¬ palité de Mesnil-Carrière, et maintenant chez lui par congé pour le rétablissement de sa santé, (I) Procès-verbaux de ta Convention. I. 27, p. 202. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 203. (3) Archives nationales, carton C 285, dossier 825. demande une prolongation de congé pour lui don¬ ner le temps d’ensemencer ses terres, à cause de la perte qu’il vient de faire de sa mère, qui lui a laissé deux frères, dont l’aîné n’a que 14 ans. Renvoyé au comité militaire (1). Le citoyen Prieur, curé de Chandenay (Chau-denay), département de Saône et-Loiie, annonce à la Convention nationale la remise qu’il fait de son traitement à la République; mais il continue l’exercice de ses fonctions, parce que les citoyens, au milieu desquels il est, semblent l’exiger. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Suit la lettre du citoyen Prieur (3). Au citoyen Président de l % Convention nationale. « Chaudenay, le 29 brumaire, l’au II de la République française, une, indivisible et démocratique. « Citoyens représentants, « L’amour de la patrie fut toujours l’ame de ma conduite, et cet amour a crû en moi en rai¬ son des dangers qui l’ont menacée. J’ai vu dans un temps des prêtres lui refuser leurs services; cet exemple d’infidélité m’a po.ru aussi scanda¬ leux que révoltant; aussi l’ai-je désapprouvé en faisant d’une des formes de la loi le serment que j’ai accompli jusqu’à cette heure d’une ma¬ nière à ne craindre aucun reproche. Aujourd’hui que l’opinion publique méconnaît les prêtres, je fais à la République la remise du traitement qu’elle m’accordait comme tel. « Quant aux fonctions de mon ministère, le peuple au milieu duquel je les exerce, paraît exiger de moi que je les exerce encore. Je les continuerai donc parce qu’en cela je crois me rendie utile à ma patrie, et je les continuerai jusqu’à ce que les circonstances viennent à changer ces dispositions. Quoi qu’il arrive, la nation peut compter sur ma fidélité. Vive la République ! « Prieur, curé de Chaudenay-sur -d’ Heune, canton de Chagny, district de Chalon-sur-Saône, département de Saône-et-Loire. » Le ministre de l’intérieur fait part à la Con¬ vention des réclamations du citoyen Serreau, chargé par différents ministres de l’examen des comptes relatifs aux subsistances fournies par l’ancien gouvernement en 1789 et 1790. Renvoyé au comité des finances (4). Carrier, l’un des représentants du peuple près l’armée de l’Ouest, fait part à la Convention de la huitième victoire remportée par les troupes de la République, sur la rive gauche de la Loire, (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 27, p. 203, (2) Ibid. (3) Archives nationales, carton C 284, dossier 816 (4) Proces-verbaux de la Convention, , p.$203.