[Assemblés nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [1 septembre 1790.] @35 savent faire courir d’un bout du royaume à l’autre, dont ils avaient un détachement à Nancy, dont ils en ont un autre dans la capitale, et qu’ils ont l’audace de présenter comme le peuple français, tandis qu’il n’y a parrüi eux que très peu de Français, et que ce n’est au’uu ramas d’hommes sans patrie, là plupart repris de justice, C’est avec eux qii’en présence du véritable peuple français, justement indigné, ils n’ont pas craint de troubler Vos délibérations, jeüdl dernier, par de nouvelles motions d’assassiriuts proférées à grands cris, à prix d’argent, sbüs vds fenêtres, et avec menace dé là guerre contre vous-mêmes. On avait choisi le moment où le transport d’un modèle de la Bastille depuis la porte Saint-Bernard jusqu’ici, amenant un très grand concours de peuple aux Tuileries, ferait confondre les bons citoyens, qu’un tel spectacle intére sse justement, et qui sont en très grand nombre, aVecla poignée d’incendiairés qu’on avait à répahdrë dans cettë multitude, et que l’on espérait pouvoir, à force de harangues et avec lé secours des libelles, séduire le zèle de quëtqdës hommes estimables. Ou a en effet dispersé dans les groupés environ quarante fanatiques réels ou volontaires, à puissants poumons, et quatre on cinq cents hommes payés. On leur a donné ce mot du guet: Etes-vous sûr? et la réponse : urt homme sûr. Ôri à doublé la dépense, afin d’en (rainer par l’attrait de l’argent, quelques-uns de ceux que n’auràit pas pu déterminer le magnétisme des motions et des cris, Plusieurs dépositions, faites .entre les mains des officiers de la garde nationale et à la mairie, attestent que d'honnêtes gens, mêlés parmi la foule, ont reçu la proposition de douze francs, pour joindre leurs cris à ceux que vous entendiez retentir, et qu’il en est à qui ou a laissé les douze francs dans la main. On a publiquement annoncé que cela devait durer encore; qu’il y aurait uh mouvement chaque jour, et chaque jour eu effet de nouvelles motions d’assassinats ont été faites. On a publiquement annoncé que jusqu’au 10 cela ne serait pas sérieux, mais que la grande explosion était fixée au 10 de ce mois, jour que vous avez indiqué pour une délibération d’une haute importance. Ces annonces qui paraissent imprudentes sont une des plus grandes ruses de la science de celle honteuse guerre. C’est d’après ces annonces que l’on fai t courir au loin : qu'ûn tel jour il y aura un grand désordre, des assassinats, un pillage important , précédé d'une distribution manuelle pour les chefs subalternes, pour les gens surs ; c’est d’après ces annonces que les brigands se rassemblent de trente ou quarante lieues à la ronde, et qu’un très petit nombre d’hommes parviennent à se procurer, un jour d’affaire, une armée nomteeuse et redoutable de malfaiteurs, qu’ils n’ont pas été obligés de s’épuiser à solder habituellement, et qui arrivent à point nommé sans autre paye que l’espoir de faire quelques bons coups. Les habiles gens qui ourdissent ces trames ont , pour vous combattre et pour s’opposer à vos travaux, profité de vos lumières. * Ils ont disposé leur force active, comme vous ayez décrété que devait être celle de la nation elle-même. Ils ont une armée au drapeau peu nombreuse et peu coûteuse, et une armée auxiliaire dispersée dans tout le royaume, qui ne coûte point d’urgent, et qui se réunit facilement au besoin. Le coup de tambour, les trompettes, qui je rappellent, sont d’une part les libelles, et de l’autre cette annonce publique : ta sêditionpour un tel jour. II ne vous sera pas difficile de vous souvenir, Messieurs, qu’il h’y en a eu aucune qui n’ait ainsi été prédite plusieurs jours d’avance; et sans la prédiction l’événement n’arriverait pus. Vous ne pouvez pas, Messieurs, être instruits de ces faits et n’y Opposer aucune mesure, je sais qu’on dira que vous devez dédaigner de vou3 occuper de ces viles manœuvres, et que des clameurs séditieuses ne sont dignes que de votre mépris. Messieurs, ces conseils sont ceux de la faiblesse qui tâche de se déguiser en courage. Quand on affecte de mépriser les menaces et les séditions c’est qu’on a peur. Il ne suffit point que vous soyez au-dessus de la crainte de voir en aucun cas influencer vos opinions par aucun tumulte. U faut que la calomnieelle-meme ne puisse, ni en France, ni en aucun lieu du monde, en répandre le soupçon. Vous le devez, comme je vous l’ai dit, pour que votre travail, qui touche à son terme, s’achève plus promptement et plus paisiblement. Vous le devez encore, pour que Ce Uo-ble travail inspire tout le respect qu’il mérite* Vous ie devez, par reconnaissance pour les Parisiens, afin que la garde nationale. recueille enfin le prix de son courage inébranlable et dé ses honorables f digues, et pour que la paix et la tranquillité rappellent dans ta capitale les dépenses, le commerce, les arts, les occupations utiles qui font vivre le peuple. Je fais donc la motion ëxpféSsë qüë Vous ne feigniez pas d’ignorer cê qui se passé sous vos yeux, et que Vous Vouliez bien adoptèt 16 projet de décret suivant : « L’Assemblée nationale a décrété ët décrété: « 1° Qu’il sera ordonné aux tribunaux d’informer contre les quidams qui ont fait, le jemii 2 septembre, des motions d’assassinats soiis les fenêtres de l’Assemblée nationale, contre ceux qüi ont excité à faire ces motions, ët contre ceux qui ont distribué de l’argent à cette fin; « 2° Qu’il sera ordonné aux officiers municipaux de Paris de veiller soigneusement au maintien de l’ordre et à l’exécution des décrets rendus par l’Assemblée nationale pour la tranquillité publique; « 3° Que le présent décret Sera porté à la Sanction royale dans le jour-. « M. Gataltier dê Blaiiïttt. Je demande qüë M. Dupont porte son projet de décret au comité de Coustit ution. M* d’André; Je ne vols pas cjaellê objection on peut faire aü décret probosé. Il est inutile de dire que les ennemis de la Révolution cheréhent à allumer la guerre dans le royaume; dn le sait : il est inutile de dire que dans le uiomeUt actuel ce qu’il petit y avoir de plus dangereux, ce sotit les émeutes; on le sait. On essaye de persuader encore que l’Assemblée n’est pas libre, afin d’anéantir la confiance en ses opérations; pbür cela on vous fait entourer d’une multitude tumultueuse, afin d’insinuer qü'ëlie influe sur vds délibérations. Il est donc intéressant que vous prë1 niez des précautions. Là ville dé Paris ne Voudrait pas qu’on lui imputât les actes des mauvais citoyens. Si le désordre continuait, les gens riches s'éloigneraient, et l’Assemblée nationale ne pourrait continuer ses séances düns un lieu perpétuellement agité par des émeutes. Il est donc de Pmlérêt de Paris de maintenir l’ordre. Si quelques membres ont des observations à faire sur le décret proposé, qu’ils les tassent : il n’est pas Besoin