584 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 49 La citoyenne Françoise Perrin, épouse du citoyen Tampier, servant dans les armées de la République, sollicite de prompts secours pour elle et pour un enfant qu’elle vient de mettre au monde. Sa pétition est renvoyée au comité des secours publics, pour en faire son rapport demain (1). 50 Un secrétaire donne lecture du bulletin sur l’état des blessures du brave Geffroy; ce bulletin porte « que la plaie du blessé, ainsi que le trajet, continuent à se remplir, et que la suppuration et les autres symptômes, sont sa-tisfaisans ». La Convention nationale et les tribunes couvrent cette lecture des plus vifs applaudisse-mens (2). 51 Un autre membre du bureau donne lecture du procès-verbal de la séance du 17 de ce mois, et la rédaction est adoptée (3) . 52 Un membre du comité des décrets lit ensuite celui de la séance du soir du 5 septembre 1793 (vieux style), et la rédaction en est également adoptée (4) . 53 Le citoyen Pioquin réclame à la barre la main levée de 137 livres de chanvre, qu’il se proposoit, dit-il, de mettre en œuvre pour le service des armées de la République, et que les officiers municipaux de Milly ont mis en réquisition. Cette pétition est renvoyée aux comités d’agriculture et de commerce (5). (1) P.V., XXXIX, 257. (2) P.V., XXXIX, 257. Minute du p.-v. (C 304, pl. 1127, p. 4); Bin, 25 prair.; M.U., XL, 398; J. Lois, n° 623; J. Sablier, n° 1376; Rép., n° 176; J. Mont., n° 379; Ann. R.F., n° 196; Mess, soir, n° 664; Mon., XX, 722; J. Fr., n° 627; C. Univ., 26 prair.; Audit. nat., n° 628; J. Perlet, n° 629; C. Eg., n° 664; J. S.- Culottes, n° 484; Ann. patr., n° DXXIX. (3) P.V., XXXIX, 257. (4) P.V., XXXIX, 258. (5) P.V., XXXIX, 258. 54 Des commissaires de la société populaire de Vialas, département de la Lozère, expriment à la Convention nationale la douce satisfaction que goûte cette société, en la voyant conduire le vaisseau de la liberté avec autant d’intelligence et de fermeté. Us la remercient de son décret qui a proclamé l’existence d’un Etre-Suprême, et finissent par lui annoncer que la société populaire de Vialas vient d’envoyer aux hôpitaux militaires les effets suivans : 94 chemises, 10 draps de lit, 3 vannes, 10 serviettes, 4 bonnets de coton, 17 mouchoirs, 11 paires de bas et 60 livres de vieux linge. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Vialas, s.d.] (2). « Citoyens représentans, Nous sommes fermes comme les masses de rochers qui nous environnent et que nous avons pris pour l’expression du courage inébranlable qui nous anime, et pour symbole de l’union intime qui règne parmi nous. Vous avez effacé pour jamais le sang dont ils furent teints par l’intolérance le fanatisme et la superstition. Ces hydres monstrueux ensevelis sous nos montagnes s’agiteront en vain pour nous désunir. Titres, signes féodaux, tours, cloches, argenterie, ornemens, tout a disparu et chaque chose est à sa destination. Admirateurs de vos lois bienfaisantes et de nos sages décrets, ce n’est pas en vain que nous avons fait le serment solennel de nous y soumettre et de veiller de concert à leur prompte exécution. Pur comme l’air libre que nous respirons dans la Lozère, jamais nos cœurs ne furent entachés de royalisme, de fédéralisme ni d’aucune autre espèce de contrerévolution. Jalès, Bannes et l’infâme Charrier osèrent bien conspirer, nous nous levâmes aussi et ils ne furent plus. Nos promesses et nos dons volontaires bientôt effectués, des sacrifices faits de bon cœur, par chacun de nous, nos impositions strictement soldées, sans ambition, sans reproches, sans bleds, ne nous restant que quelques misérables châtaignes pour tout soutien, nous prolongeons paisiblement notre vie; elle nous est chère sous tant de rapports, soit en apprenant les grandes victoires des défenseurs de notre patrie, fet vos triomphes, soit en recevant le sublime décret qui vous honore et qui fixe enfin nos destinées. Oui, citoyens représentans, de nos habitations placées dans la région des frimas ou dans les vallons tortueux et profonds comme l’abime, nous élèverons aussi avec vous, décadi prochain, nos regards vers le ciel et nous adres-(1) P.V., XXXIX, 258. (2) C 305, pl. 1139, p. 16. (Le p.-v. mentionne 11 paires de bas, alors que la lettre ne fait état que de 4 paires). 584 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE 49 La citoyenne Françoise Perrin, épouse du citoyen Tampier, servant dans les armées de la République, sollicite de prompts secours pour elle et pour un enfant qu’elle vient de mettre au monde. Sa pétition est renvoyée au comité des secours publics, pour en faire son rapport demain (1). 50 Un secrétaire donne lecture du bulletin sur l’état des blessures du brave Geffroy; ce bulletin porte « que la plaie du blessé, ainsi que le trajet, continuent à se remplir, et que la suppuration et les autres symptômes, sont sa-tisfaisans ». La Convention nationale et les tribunes couvrent cette lecture des plus vifs applaudisse-mens (2). 51 Un autre membre du bureau donne lecture du procès-verbal de la séance du 17 de ce mois, et la rédaction est adoptée (3) . 52 Un membre du comité des décrets lit ensuite celui de la séance du soir du 5 septembre 1793 (vieux style), et la rédaction en est également adoptée (4) . 53 Le citoyen Pioquin réclame à la barre la main levée de 137 livres de chanvre, qu’il se proposoit, dit-il, de mettre en œuvre pour le service des armées de la République, et que les officiers municipaux de Milly ont mis en réquisition. Cette pétition est renvoyée aux comités d’agriculture et de commerce (5). (1) P.V., XXXIX, 257. (2) P.V., XXXIX, 257. Minute du p.-v. (C 304, pl. 1127, p. 4); Bin, 25 prair.; M.U., XL, 398; J. Lois, n° 623; J. Sablier, n° 1376; Rép., n° 176; J. Mont., n° 379; Ann. R.F., n° 196; Mess, soir, n° 664; Mon., XX, 722; J. Fr., n° 627; C. Univ., 26 prair.; Audit. nat., n° 628; J. Perlet, n° 629; C. Eg., n° 664; J. S.- Culottes, n° 484; Ann. patr., n° DXXIX. (3) P.V., XXXIX, 257. (4) P.V., XXXIX, 258. (5) P.V., XXXIX, 258. 54 Des commissaires de la société populaire de Vialas, département de la Lozère, expriment à la Convention nationale la douce satisfaction que goûte cette société, en la voyant conduire le vaisseau de la liberté avec autant d’intelligence et de fermeté. Us la remercient de son décret qui a proclamé l’existence d’un Etre-Suprême, et finissent par lui annoncer que la société populaire de Vialas vient d’envoyer aux hôpitaux militaires les effets suivans : 94 chemises, 10 draps de lit, 3 vannes, 10 serviettes, 4 bonnets de coton, 17 mouchoirs, 11 paires de bas et 60 livres de vieux linge. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Vialas, s.d.] (2). « Citoyens représentans, Nous sommes fermes comme les masses de rochers qui nous environnent et que nous avons pris pour l’expression du courage inébranlable qui nous anime, et pour symbole de l’union intime qui règne parmi nous. Vous avez effacé pour jamais le sang dont ils furent teints par l’intolérance le fanatisme et la superstition. Ces hydres monstrueux ensevelis sous nos montagnes s’agiteront en vain pour nous désunir. Titres, signes féodaux, tours, cloches, argenterie, ornemens, tout a disparu et chaque chose est à sa destination. Admirateurs de vos lois bienfaisantes et de nos sages décrets, ce n’est pas en vain que nous avons fait le serment solennel de nous y soumettre et de veiller de concert à leur prompte exécution. Pur comme l’air libre que nous respirons dans la Lozère, jamais nos cœurs ne furent entachés de royalisme, de fédéralisme ni d’aucune autre espèce de contrerévolution. Jalès, Bannes et l’infâme Charrier osèrent bien conspirer, nous nous levâmes aussi et ils ne furent plus. Nos promesses et nos dons volontaires bientôt effectués, des sacrifices faits de bon cœur, par chacun de nous, nos impositions strictement soldées, sans ambition, sans reproches, sans bleds, ne nous restant que quelques misérables châtaignes pour tout soutien, nous prolongeons paisiblement notre vie; elle nous est chère sous tant de rapports, soit en apprenant les grandes victoires des défenseurs de notre patrie, fet vos triomphes, soit en recevant le sublime décret qui vous honore et qui fixe enfin nos destinées. Oui, citoyens représentans, de nos habitations placées dans la région des frimas ou dans les vallons tortueux et profonds comme l’abime, nous élèverons aussi avec vous, décadi prochain, nos regards vers le ciel et nous adres-(1) P.V., XXXIX, 258. (2) C 305, pl. 1139, p. 16. (Le p.-v. mentionne 11 paires de bas, alors que la lettre ne fait état que de 4 paires). SEANCE DU 25 PRAIRIAL AN II (13 JUIN 1794) - Nos 55 ET 56 585 serons ensemble nos vœux à l’Etre Suprême, avec la joie, la consolation et la confiance des hommes de bien et libres. Nous le prierons qu’il veille sur vos jours et qu’il bénisse vos glorieux travaux. Assurés de son appui, en appelant tous les français à le reconnaître, en les invitant à la justice, à la probité et à la vertu, vous resterez toujours fermes à votre poste, et grands comme le peuple que vous représenterez encore avec plus de dignité en régénérant les mœurs. Pour nous, Citoyens, la pauvreté fut notre partage, mais vous nous avez rendus assez riches par le sentiment de l’immortalité de l’âme, de notre être. Nos frères, nos enfants, nos parents, nos amis sont aux frontières. Nous ne regrettons que notre insuffisance pour adoucir leurs fatigues et leurs peines. Mais nous voulons cependant y contribuer autant qu’il est en nous. C’est en cette vue, Citoyens représentans, que nous venons d’envoyer aux hôpitaux nationaux militaires la quantité de : [suit la nomenclatures des dons énumérés ci-dessus] . Effets en partie offerts à l’envi par nos braves citoyens d’après l’arrêté du représentant du peuple Milhaud, sur l’invitation du maire et de la Société populaire de cette commune, avec autant d’empressement que de générosité. En partie achetés au moyen du numéraire dont ont fait don aussitôt ceux d’entre nous qui n’ont pas eu de linges desquels ils pussent disposer pour une si bonne œuvre. Si nos efforts se bornent à peu de chose, nous n’avons pas l’orgueil de nous parer d’une apparence de commisération et de libéralité; mais par la sensibilité et le penchant qui nous portent au secours de nos frères d’armes, nous nous estimerons trop heureux si nous pouvons éviter une larme à celui qui souffre pour la cause de la liberté qui est également celle de tous les habitants de cette commune. Vive avec Elle la République une et indivisible, et périssent les traîtres, les factieux et tous les ennemis ! Salut très fraternel, à vous, Citoyens représentans du peuple; par les citoyens ci devant catholiques et protestants formant la Sté popul. ». Maisonneuve (présid.), Mazoyer, Draussin. 55 La citoyenne Salgues demande que la Convention nationale défende au département de l’Yonne de donner suite à l’arrêté par lequel il a déclaré son frère émigré, jusqu’à ce que le comité de sûreté générale ait examiné les pièces justificatives de ce dernier, et en ait fait son rapport. Cette pétition est renvoyée à ce comité (1). (1) P.V., XXXIX, 258. 56 Des commissaires de la société populaire de Rueil viennent remercier la Convention nationale, de la part de cette société, de ses glorieux travaux, et particulièrement du décret par lequel elle a proclamé l’existence de l’Etre-Suprême. Ils la félicitent aussi de ce que deux de ses membres ont échappé au fer des assassins. « Que les vils scélérats tremblent, disent-ils; nous avons du pain et du fer; nous leur ferons sentir que c’est sous nos haillons que se trouve la vertu » (1) . L’ORATEUR de la députation : Citoyens représentans, La société fraternelle de Sans-culottes de la commune de Rueil, qui n’a jamais cessé de marcher dans le vrai sens d’une Révolution qui doit faire le Bonheur du Monde, et qui en a toujours senti le prix, vient applaudir a vos glorieux Travaux, et vous jurer une éternelle re-connoissance pour les Décrets sages et bienfaisants que vous rendez chaque jour. Décrets qui affermissent la République, la liberté et le Bonheur du Genre humain, en déjouant les plus grandes conspirations, et en faisant journellement tomber sur l’echaffaud la tête des Vem-pires qui la dévorent, qu’ils tremblent ces etres vils qui ne trouvent de bonheur que dans les sueurs des malheureux, et qui après les avoir dépouillés les traitent en esclaves. Qu’ils tremblent ces monstres qui ne pouvant nous vaincre par la force cherchent a plonger des poignards dans le sein de ces Génies Créateurs, qui du haut de cette Montagne Chérie lancent la foudre qui doit écraser tous les tyrans; car il n’y a pas un bon sans-culotte, un ardens républicain qui n’envie la gloire du brave Geffroy : Tous sont prêts comme lui a servir de remparts aux sauveurs de la Patrie ! Qu’ils soient bien persuadés les lâches que nous ne nous courberons plus que pour recueillir nos moissons et que nous serons toujours debouts et prêts a marcher sous vos ospices pour les combattre tant qu’ils oseront porter atteinte a notre liberté. Nous méprisons leurs richesses; nous avons du pain et du fer; Nous leur ferons sentir que c’est sous nos haillons que régné la Vertu. Déjà nos phalanges républicaines encouragées par vos travaux actifs leur font sentir ce que peut le courage des hommes libres, et l’Etre Suprême toujours juste, cet Etre que nous n’avons jamais méconnu malgré les efforts de ces scélérats qui couverts du manteau du patriotisme cherchoient à nous diviser en urtant violemment nos opinions, mais que votre sagesse a sçu terrasser par un Décret qui en rappelant l’homme à la dignité de son être a ranimé les esprits égarés et anéanti pour jamais le fanatisme, cet Etre enfin, dont nous (1) P.V., XXXIX, 259. J. Sablier, n° 1376, J. Fr., n° 627. SEANCE DU 25 PRAIRIAL AN II (13 JUIN 1794) - Nos 55 ET 56 585 serons ensemble nos vœux à l’Etre Suprême, avec la joie, la consolation et la confiance des hommes de bien et libres. Nous le prierons qu’il veille sur vos jours et qu’il bénisse vos glorieux travaux. Assurés de son appui, en appelant tous les français à le reconnaître, en les invitant à la justice, à la probité et à la vertu, vous resterez toujours fermes à votre poste, et grands comme le peuple que vous représenterez encore avec plus de dignité en régénérant les mœurs. Pour nous, Citoyens, la pauvreté fut notre partage, mais vous nous avez rendus assez riches par le sentiment de l’immortalité de l’âme, de notre être. Nos frères, nos enfants, nos parents, nos amis sont aux frontières. Nous ne regrettons que notre insuffisance pour adoucir leurs fatigues et leurs peines. Mais nous voulons cependant y contribuer autant qu’il est en nous. C’est en cette vue, Citoyens représentans, que nous venons d’envoyer aux hôpitaux nationaux militaires la quantité de : [suit la nomenclatures des dons énumérés ci-dessus] . Effets en partie offerts à l’envi par nos braves citoyens d’après l’arrêté du représentant du peuple Milhaud, sur l’invitation du maire et de la Société populaire de cette commune, avec autant d’empressement que de générosité. En partie achetés au moyen du numéraire dont ont fait don aussitôt ceux d’entre nous qui n’ont pas eu de linges desquels ils pussent disposer pour une si bonne œuvre. Si nos efforts se bornent à peu de chose, nous n’avons pas l’orgueil de nous parer d’une apparence de commisération et de libéralité; mais par la sensibilité et le penchant qui nous portent au secours de nos frères d’armes, nous nous estimerons trop heureux si nous pouvons éviter une larme à celui qui souffre pour la cause de la liberté qui est également celle de tous les habitants de cette commune. Vive avec Elle la République une et indivisible, et périssent les traîtres, les factieux et tous les ennemis ! Salut très fraternel, à vous, Citoyens représentans du peuple; par les citoyens ci devant catholiques et protestants formant la Sté popul. ». Maisonneuve (présid.), Mazoyer, Draussin. 55 La citoyenne Salgues demande que la Convention nationale défende au département de l’Yonne de donner suite à l’arrêté par lequel il a déclaré son frère émigré, jusqu’à ce que le comité de sûreté générale ait examiné les pièces justificatives de ce dernier, et en ait fait son rapport. Cette pétition est renvoyée à ce comité (1). (1) P.V., XXXIX, 258. 56 Des commissaires de la société populaire de Rueil viennent remercier la Convention nationale, de la part de cette société, de ses glorieux travaux, et particulièrement du décret par lequel elle a proclamé l’existence de l’Etre-Suprême. Ils la félicitent aussi de ce que deux de ses membres ont échappé au fer des assassins. « Que les vils scélérats tremblent, disent-ils; nous avons du pain et du fer; nous leur ferons sentir que c’est sous nos haillons que se trouve la vertu » (1) . L’ORATEUR de la députation : Citoyens représentans, La société fraternelle de Sans-culottes de la commune de Rueil, qui n’a jamais cessé de marcher dans le vrai sens d’une Révolution qui doit faire le Bonheur du Monde, et qui en a toujours senti le prix, vient applaudir a vos glorieux Travaux, et vous jurer une éternelle re-connoissance pour les Décrets sages et bienfaisants que vous rendez chaque jour. Décrets qui affermissent la République, la liberté et le Bonheur du Genre humain, en déjouant les plus grandes conspirations, et en faisant journellement tomber sur l’echaffaud la tête des Vem-pires qui la dévorent, qu’ils tremblent ces etres vils qui ne trouvent de bonheur que dans les sueurs des malheureux, et qui après les avoir dépouillés les traitent en esclaves. Qu’ils tremblent ces monstres qui ne pouvant nous vaincre par la force cherchent a plonger des poignards dans le sein de ces Génies Créateurs, qui du haut de cette Montagne Chérie lancent la foudre qui doit écraser tous les tyrans; car il n’y a pas un bon sans-culotte, un ardens républicain qui n’envie la gloire du brave Geffroy : Tous sont prêts comme lui a servir de remparts aux sauveurs de la Patrie ! Qu’ils soient bien persuadés les lâches que nous ne nous courberons plus que pour recueillir nos moissons et que nous serons toujours debouts et prêts a marcher sous vos ospices pour les combattre tant qu’ils oseront porter atteinte a notre liberté. Nous méprisons leurs richesses; nous avons du pain et du fer; Nous leur ferons sentir que c’est sous nos haillons que régné la Vertu. Déjà nos phalanges républicaines encouragées par vos travaux actifs leur font sentir ce que peut le courage des hommes libres, et l’Etre Suprême toujours juste, cet Etre que nous n’avons jamais méconnu malgré les efforts de ces scélérats qui couverts du manteau du patriotisme cherchoient à nous diviser en urtant violemment nos opinions, mais que votre sagesse a sçu terrasser par un Décret qui en rappelant l’homme à la dignité de son être a ranimé les esprits égarés et anéanti pour jamais le fanatisme, cet Etre enfin, dont nous (1) P.V., XXXIX, 259. J. Sablier, n° 1376, J. Fr., n° 627.