»6Q [Convention nationale.] ARCHIVÉS PARLEMENTAIRES, } f‘ brumaire an-H 1 j i. t novembre 1793 s’est empressé de recueillir et de procurer à ce fonctionnaire public tous les renseignements qu’il était en son pouvoir de lui fournir sur ce mauvais citoyen. Le rapport et l’arrêté ci-joints vous; donneront une preuve satisfaisante de cette vérité,, en même temps qu’ils vous con¬ vaincront de l’activité qu’a toujours mise l’ad¬ ministration dans la poursuite du jugement de cet anti-républicain. Ils vous instruiront égale¬ ment que si, en vertu des décrets des 11 et 27 mars, la procédure instruite contre ce contre-révolutionnaire, ne fut pas envoyée au tribunal extraordinaire, c’est que le 10 avril suivant, époque où ces décrets parvinrent officiellement au département de la Dordogne, les pièces avaient été envoyées à la Convention, confor¬ mément, à l’article 6 de la loi du 11 août 1792. » III. Discours prononcé par le citoyen David (1), DANS LA SÉANCE DU 17 BRUMAIRE, L’AN II de la République. (Imprimé par ordre , de la Convention: nationale) (2). Les rois, ne pouvant usurper entièrement dans les temples la place delà Divinité, s’étaient emparés de leurs portiques; ils y avaient placé leurs orgueilleuses effigies, sans doute afin que les adorations des peuples s’arrêtassent à eux avant d’arriver jusqu’au sanctuaire. C’est ainsi qu’accoutumés à tout envahir, ils osaient dis¬ puter à Dieu même les vœux et l’encens. Vous avez renversé ces insolents usurpateurs; ils gisent en ce moment étendus sur la terre qu’ils ont souillée de leurs crimes,, objets de la risée des peuples enfin guéris d’une longue superstition. Citoyens, perpétuons ce triomphe de la raison sur les préjugés; qu’un monument élevé; dans l’enceinte de la commune de Paris, non loin de cette même église dont ils avaient fait leur pan¬ théon, transmette à nos neveux le premier tro¬ phée élevé par le peuple souverain de son immor¬ telle victoire sur les tyrans ; que les débris tron¬ qués de leurs statues, confusément entassés, forment un monument durable de la gloire du peuple et de leur avilissement., Que le voyageur qui parcourra cette terre nouvelle, reportant dans sa patrie des leçons utiles au peuple, dise : « J’avais vu dans Paris des rois, objets d’une avilissante idolâtrie; j’ai repassé, ils n’y étaient plus (3). Je propose de placer ce monument, composé des débris amoncelés de ces statues; sur la place dû Pont-Neuf, et d’asseoir au-dessus V image du peuple géant, du peuple français*. Que cette image imposante par son; caractère de force et de simplicité porte écrit en gros caractères sur son front lumière; sur sa poitrine, nature, vérité; ( 1 ), Le discours de David n’est-pas mentionné au procès-verbal de la séance du 17 brumaire an II; mais on en trouve de longs extraits, quand on ne le trouve pas en entier, dans les comptes, rendus de cette séance publiés par les divers journaux de l’époque, (2) Bibliothèque nationale i 3 pages in-8° LersS, n° 554; Journal des Débats et des Décrets (brumaire an II, n° 415, p. 243). (3) Applaudissements, d’après le Moniteur uni¬ versel [n° 49 du 19 brumaire an II (samedi 9 no¬ vembre 1793), p. 200, col. 1]. sur ses. bras, force; sur ses mains, travail. Que, sur l’une de ses mains, les figures de la liberté et de l’égalité, serrées l’une contre d’autre, et prêtes à parcourir le monde, montrent à tous qu’elles ne reposent que sur le génie et la. vertu du peuple. Que cette image du peuple debout tienne dans son autre main cette massue ter¬ rible et réelle, dont celle de T Hercule ancien ne fut que le symbole. De pareils monuments sont clignes de nous ; tous les peuples qui ont adoré la liberté, en ont élevé de pareils : ils gisent encore non loin du champ de bataille de Granson, les ossements des esclaves et des tyrans qui voulurent étouffer la liberté helvé¬ tique; ils sont là élevés en pyramide, et mena¬ cent les rois téméraires qui oseraient violer le territoire des hommes libres (I). Ainsi dans Paris les effigies que la royauté et la superstition ont imaginées et déifiées pen¬ dant quatorze cents ans seront entassées et formeront une montagne qui servira de pié¬ destal à l’emblème du peuple., Compte rendu du Moniteur universel (2). David. Les rois ne pouvant usurper dans; lest temples la place de la. Divinité, etc. (Suit un long extrait du discours que nous reproduisons ci-dessus d'après le document im¬ primé par ordre de la Convention. ) David lit un projet de décret conforme aux vues développées dans son discours. (1) Voy. ci-contre, note 3. (2) Moniteur universel [n° 49 du 19 brumaire an II (samedi 9 novembre 1793), p. 200, col. 1]. D’autre part, Y Auditeur national [n° 412 du 18 bru¬ maire' an II (vendredi 8 novembre 1793), p. 6] et le Mercure universel [18 brumaire an II (vendredi 8 novembre 1793), p, 125, col. 2] rendent compte du discours de David dans les termes suivants ! I. Compte rendu de V Auditeur national. Sur le rapport dé David, fait au nom du comité d’instruction publique, la Convention a rendu un décret portant : « 1° Que la victoire du peuple sur les tyrans sera consacrée par un monument colossal; « 2° Que ce monument sera placé sur le Pont-Neuf, à la; pointe où se fait, la réunion des deux bras de rivière; « 3° Que les débris des statues des rois serviront de piédestal au peuple qui les écrasera ; « 4° Que le peuple français sera représenté par une statue colossale en bronze, qui portera sur son front le mot lumière, sur sa poitrine, vérité, susses bras, force et courage. » II. Compte rendu du Mercure universel . David fait un rapport sur l’érection d’un colosse représentant le peuple français géant, monté sur les débris des tyrans et de la superstition. Deux de ces colosses seront dressés dans Paris, l’un sur le Pont-Neuf et l’autre à la pointe de l’ île Saint-Louis. Sur le front de la statue seront écrits ces mots en gros caractères : lumière, sur ses bras, force et courage, et sur son estomac, nature et vérité. Dans une de ses