SÉANCE DU 25 BRUMAIRE AN III (SAMEDI 15 NOVEMBRE 1794) - N°s 3-4 233 o [La société populaire de Saint-Maixent à la Convention nationale, s. d .] (20) Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort. Représentans, La lecture de vôtre adresse au françois, a produit en nous la plus vive émotion, les principes, que vous y aves développés, ont électrisés nos âmes, et allumés dans nos coeurs, ce feu sacré qui ne brûle que pour l’être vertueux et sensible, il est enfin arrivé ce jour heureux, où la Convention nationale, qui a été, et sera toujours notre seul point de raliment, rendra aux patriotes purs et énergiques, qui n’ont pas craint depuis 1789, d’exposer leur vie et leur fortune pour le triomphe de la liberté, cette confiance intime qui seule, les a soutenus dans les crises de la révolution. En vain les méchants s’agiteront; s’ils continuent a se couvrir du masque de l’hipocrisie, et a employer les armes de la calomnie, votre male energie saura les comprimer, ils trouveront toujours en vous, les hommes du dix thermidor; Répresentans, restez fermes a vôtre poste, n’abandonnez les rennes du gouvernement qu’après l’extinction du dernier ennemy de la République ; la confiance du peuple vous entoure; maintenez dans toute son intégrité le gouvernement révolutionnaire, il fait pâlir l’être immoral, le calomniateur et le méchant quelque forme qu’il prenne. Vive la République, une et indivisible, vive la Convention. Suivent 73 signatures. P [La société populaire d’Avesnes à la Convention nationale, s. d.] (21) Vous l’avez dit, Citoyens représentants, vous continuerez de réduire nos ennemis extérieurs à l’impossibilité de nous nuire. Vous maintiendrez, dégagé des dangers auxquels il nous avoit exposé, le gouvernement qui a sauvé la République jusqu’à l’entière destruction de ses ennemis. Vous comprimerez aussi officieusement l’aristocratie, l’intrigue, la malveillance et l’immoralité que vous protégerez le patriotisme contre leurs perfides entreprises, vous ne souffrirez pas qu’une main audacieuse ose même projetter de saisir les droits du peuple sur l’autel de la patrie. Notre confiance, notre juste et inviolable attachement à la représentation nationale, notre amour pour les principes républicains, en nous assurant l’exécution de vos promesses et (20) C 326, pl. 1418, p. 18. (21) C 326, pl. 1418, p. 9. de nos voeux vous sont en même tems un sur garant de notre conduite, à laquelle ces sentiments ne cesseront jamais de servir de boussole. Mais nos voeux et notre sollicitude, citoyens représentants, ne se bornent pas là seulement. Il faut des moeurs, des vertus, de l’esprit public ; il faut que nos ennemis perdent enfin l’espoir de nous induire en erreur, ou de nous inquiéter, il est tems de leur opposer des obstacles durables et insurmontables, l’instruction, les institutions politiques, morales et de bienfaisance et des codes de loix, fondées sur les principes immuables de la justice et des droits de l’homme en société. Que la Convention nationale en ordonne l’organisation complette et définitive dans les delais nécessaires seulement à la perfection de cet important travail. Que le peuple français, en commençant à jouir se forme enfin l’idée du bonheur qui lui est réservé. C’est, citoyens Représentants, le voeu le plus pressant que nous ayons à vous exprimer en ce moment, son objet est digne d’occuper jusqu’à ce qu’il soit complettement rempli les représentants d’un grand peuple qui, comme vous, veut de bonne foi la liberté, l’égalité et toutes les vertus qui constituent une véritable République. Suivent 40 signatures. 3 Un anonyme envoie à la Convention nationale 200 L avec ces mots : « Pour m’acquitter, je les rends à la patrie. » Insertion au bulletin (22). 4 Les membres du conseil général de la commune de Saumur [Maine-et-Loire] adressent à la Convention la reconnoissance d’une somme de 7 382 L qu’ils ont versée entre les mains du receveur du district, et qui est le produit d’une souscription pour concourir à la construction d’un nouveau vaisseau Le Vengeur ; ils observent que cette somme est l’offrande civique d’une commune épuisée par le voisinage des rebelles. Ses habitans ont longtemps gémi du système de terreur qui n’a fait qu’agrandir la Vendée; calomniés par les lâches, menacés sans cesse par les scélérats, qui ne parloient que d’incendie et de pillage ; nous avons vu, disent-ils, avec horreur, les propriétés violées, les fusillades (22) P.-V., XLIX, 169. C 323, pl. 1380, p. 4. Mention marginale de la réception du don, en date du 24 brumaire, signé, Ducroisi. 234 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE qui ont aussi souillé notre territoire. Ils félicitent la Convention d’avoir mis l’humanité, la justice et toutes les vertus à l’ordre du jour, et se promettent les plus heureux effets des principes qu’elle a adoptés; ils l'invitent à maintenir le gouvernement révolutionnaire et à demeurer à son poste jusqu’à ce qu’elle ait établi la République sur des bases inébranlables. Mention honorable, insertion au bulletin (23). [Les officiers municipaux de la commune de Saumur au président de la Convention nationale, le 17 brumaire an III] (24) Citoyen président Nous te prions de mettre sous les yeux de l’assemblée l’adresse cy-joint que les sentimens qui nous animent ont inspirée. Salut et fraternité. Cailleau, maire et 4 autres signatures dont celle de l’agent national. [Les membres du conseil général de la commune de Saumur à la Convention nationale, le 16 brumaire an III] (25) Citoyens Représentans Nous vous adressons la reconnoissance de la somme de sept mille trois cents quatre vingt deux livres que nous venons de verser entre les mains du receveur du district de Saumur. C’est le produit d’une souscription ouverte dans cette commune pour concourir a la construction d’un nouveau vaisseau le vengeur dont le nom ne doit jamais périr. Il rappellera dans tous les tems l’heroique resolution de ces fiers républicains qui aimèrent mieux s’engloutir dans le sein des mers que d’etre redevables de la vie aux perfides anglois. Vous vouderez bien considérer que cette offrande vient d’une commune epuisée par son malheureux voisinage des rebelles; ses habi-tans ont longtems gémi du système de terreur et de distinction qui n’a fait qu’agrandir la Vendée, calomniés par les lâches, menacés sans cesse par les scélérats qui ne parloient que d’incendies et de pillages, en but a de prétendus patriotes qui n’en avoient que le masque, nous avons vû avec horreur les propriétés violées et les fusilliades qui ont aussi souillé notre territoire. Citoyens Représentans, vous avez rappellé la justice et l’humanité qui sembloient proscrire du sol de la république : vous avez mis les vertus à l’ordre du jour : l’espoir et la confiance renaissent dans tous les coeurs : votre adresse au peuple en est le garant. Poursuivez votre carrière : faites justice des intrigguants et des (23) P.V., XLIX, 169-170. (24) C 323, pl. 1380, p. 10. (25) C 323, pl. 1380, p. 8. delapidateurs : maintenez le gouvernement révolutionnaire indispensable pour l’ anéantissement des factions, et n’oubliez jamais que le sang des héros qui composent nos armées, cé sang précieux qu’ils versent à l’envie pour assurer le bonheur de la patrie, vous accuseroit dans tous les siècles, si vous ne remplissez sur le serment que vous avez fait de sauver la république et de l’établir sur des bases inébranlables. Cailleau, maire et 14 autres signatures, essentiellement des officiers municipaux et des notables. [Quittance du receveur du district de Saumur de la réception de la somme destinée à la reconstruction du vaisseau Le Vengeur, le 17 brumaire an III] (26) Je soussigné Receveur du district de Saumur reconnais avoir reçu du citoyen Reneaume receveur de la même commune, la somme de sept mille trois cents quatre vingt deux livres, dix sous, montant de la contribution volontaire des citoyens de cette commune pour la reconstruction du vaisseau Le Vengeur. Dont quittance à Saumur le dix-sept brumaire de l’an 3e de la République une et indivisible. Delage. 5 Le commissaire national des administrations de police et tribunaux fait passer l’état des détenus dans les maisons d’arrêts de Paris : le total général étoit à l’époque du 22 brumaire, de 3372 (27). [Etat des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention du département de Paris au 22 brumaire, établi le 23 brumaire an III] (28) Abbaye 27 Anglaises, rue de l’Oursine 20 Anglaises, rue des Fossés-Victor 45 Anglaises, rue Charenton 23 Bicêtre 770 Belhome 10 Conciergerie 22 Carmes 46 Desnos, dit Montprin 23 Ecossais 20 Force (Grande) 476 Force (Petite) 223 Hospice National 116 (26) C 323, pl. 1380, p. 9. (27) P. V., XLIX, 170. (28) C 323, pl. 1377, p. 14. Caserne, rue de Sèves, et Reuche, dit Mahay sont signalées comme supprimées.