SÉANCE DU 4 FRIMAIRE AN III (24 NOVEMBRE 1794) - N° 7 131 8 [La société populaire et révolutionnaire de La Flotte à la Convention nationale, La Flotte, le 10 brumaire an III] (38) Pères de la Patrie, La société vient d’entendre avec enthousiasme, votre adresse au peuple qui vous immortalise, les sentimens qui y sont dictés la pénètrent d’avantage de l’ardent amour de l’égalité et de la liberté, quoiqu’ils ayent toujours été gravés dans nos cœurs depuis la naissance de la Révolution. Tout dit que ces principes culbuteront les attaques lancées contre les droits sacrés du peuple, et que la malveillance viendra expirer aux pieds de la Convention. Législateurs, frappés les crimes, déhvrés l’innocent, victime des passions de ces hommes immoraux, terrassés les écueils intérieurs de la République, comme les armées balayent aux frontières les hordes d’esclaves et surtout ne souffres pas qu’aucune autorité vous rivalise : le bonheur du peuple en dépend. La société fidèle a ces principes et a ses promesses ne cessera de vous aider par ses travaux ; elle fabrique à ses frais, la foudre qui pulvérise tous les jours les tyrans coalisés, elle n’a jamais connu et ne connaîtra jamais d’autre autorité suprême, prononçant le vœu général, que la Convention nationale a qui seul elle est dévouée. La société vous félicite de votre décret sur les sociétés populaires qui ôte aux intrigans le moyen de les conduire et qui réduit ces monstres au mépris. Vive la République, vive la Convention nationale. Suivent 79 signatures. t [La société populaire de Jarnac à la Convention nationale, Jarnac, s.d.] (39) Citoyens représentans, La société populaire de Jarnac depuis la lecture de votre sublime adresse aux Français s’empresse de vous faire part des sentiments qu’elle a profondément gravés dans son cœur, et de l’espoir qu’elle en a causé, c’est avec la plus grande admiration et l’expression de la plus vive reconnaissance qu’elle a vu cette adresse immortelle dans laquelle vous avez déployé les principes de justice qui vous ont toujours caractérisés, elle vous promet de mettre en pratique les instructions salutaires qu’elle renferme, en conséquence, elle jure de nouveau un attachement inviolable à la représentation nationale, seul unique centre des pouvoirs et délégués par le souverain; la soumission la plus entière aux (38) C 328 (2), pl. 1454, p. 26. (39) C 328 (2), pl. 1454, p. 23. décrets qui en émaneront, une opposition la plus formelle à tout pouvoir qui lui serai étranger, elle jure guerre étemelle aux aristocrates, aux factieux, aux conspirateurs et de quelque masque qu’ils se couvrent. Et surtout à cette horde impure de fripons, de dilapidateurs, d’in-trigans et d’hommes barbares altérés du sang de leurs frères. Les scélérats ! ils crient à l’oppression parce qu’ils craignent l’éclat de la justice dont le flambeau va éclairer leur conduite coupable. Législateurs, vous avez fait le serment de rester à votre poste jusqu’au moment où votre patrie sera purgée de tous ces brigands ; c’est à cet espoir flatteur que la société populaire de Jarnac s’abandonne, elle compte sur cotre parolle sacrée et ne demande point la mort de ces êtres corrompus et tarrés depuis longtemps dans l’opinion publique ; elle a le sang en horreur ; que le glaive de la loi s’appesantisse sur les traitres et les conspirateurs, et que les autres moins coupables éprouvent à jamais les remords déchirants de n’avoir rien fait pour la liberté. Suivent les signatures des membres composant la société populaire de Jarnac et de plusieurs autres citoyens de la commune qui se sont réunis. Suivent 47 signatures. u [Adresse des citoyens soussignés membres de la société populaire de Nyons à la Convention nationale, Nyons, s.d.] (40) Citoyens représentants, La justice et la vertu étaient absentes du gouvernement avant la journée du neuf thermidor : vous les avez rappellées sur le sol de la liberté, et leur douce influence se fait sentir maintenant comme une rosée bienfaisante dans toute l’étendue de la République. S’il est des hommes qui regrettent le règne de la terreur, si le spectacle désolant d’une nation entière plongée dans le deuil et la consternation, a des charmes pour eux; si l’heureuse impuissance d’opprimer les bons citoyens, fait le tourment de leur vie, qu’ils n’espèrent pas ces êtres immoraux et pervers de trouver des sectateurs parmi les membres de cette société ! qu’ils apprennent que nous sommes debout avec tous les amis de la patrie, pour confondre leurs projets sanguinaires et libertici-des ! qu’ils sachent que dans ce combat de la vertu contre le crime, la victoire ne sera pas incertaine. Législateurs, votre adresse au peuple français a répandu la lumière de la vérité dans tous les esprits, la consolation et la sécurité dans tous les cœurs. Les principes que vous avez proclamés dans cet appel à la raison, étaient gravés dans nos âmes et nous vous félicitons de nous avoir rappellé nos propres sentiments. Des cultivateurs n’ont besoin que du livre de la nature (40) C 328 (2), pl. 1454, p. 30. 132 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE pour s’instruire des lois d’ordre, d’harmonie et d’égalité qui doivent servir de modèle aux fondateurs d’un gouvernement libre. Jusqu’ici nous n’avons reconnu, et nous ne reconnoitrons jamais d’autre centre d’unité, d’autre point de ralliement que la Convention nationale. C’est parce que nous avons senti fortement le besoin de cette union, que nous avons résisté aux amorces trompeuses du fédéralisme ; c’est pour renforcer plus étroitement s’il est possible les bens indissolubles qui nous attachent à nos représentants, que dans l’ordre de nos entretiens civiques, nous plaçons au premier rang le respect et la soumission la plus entière aux loix de la République ; c’est encore pour donner à nos frères de ce district l’exemple de notre obéissance, que nous nous sommes empressés d’exécuter le décret que vous avez rendu sur les sociétés populaires, quoique nous ne l’ayons pas encore reçu officiellement. Mais dans le même tems que nous subordonnons tous nos sentiments, toutes nos opinions à la loi qui commande, nous ne souffrirons par que la voix turbulente des intrigants et des ambitieux, étouffe parmi nous celle de la raison et de la vérité. Nous continuerons d’exercer la plus active surveillance, envers tous les ennemis de la bberté et de l’égalité, de quelque masque qu’ils se couvrent. Nous opposerons même s’il le faut, la résistance la plus vigoureuse à tous les genres d’aristocratie. Sous la domination des tyrans, le gouvernement ne veut que des esclaves: sous l’empire de la justice, la République ne demande que des citoyens. Représentants, nous avons remis entre vos mains le dépôt de notre félicité: vous en avez posé les fondements sur les principes étemels de la vertu ; perfectionnez votre ouvrage ! Soutenez d’une main sûre les rênes du gouvernement ! que la rapidité de son action révolutionnaire semblable à celle d’un char armée en guerre, renverse tout ce qui s’oppose à sa marche vers le bonheur commun ! Si la puissance nationale dont vous êtes armés pouvoit être insuffisante pour anéantir les factieux et les conspirateurs, nous avons du courage et des bras à vous offrir : nous volerons auprès de vous, pour vous faire un rempart de nos corps, et ce même fer, dont nous nous servons pour creuser les sillons nourrissiers de la patrie, sera dans nos mains un instrument terrible qui la vengera de ses ennemis. Suivent 91 signatures. v [Les citoyens de la société populaire de Mores-tel à la Convention nationale, Morestel, le 15 brumaire an III] (41) Citoyens représentants, Les citoyens agricoles de la société populaire de Morestel ont ressenti la plus vive joie à la lecture de votre adresse au peuple français. Les (41) C 328 (2), pl. 1454, p. 29. principes sacrés que vous développés ont pénétrés leurs cœurs d’attendrissement et d’admiration ; saisis du saint enthousiasme de la liberté, ils se sont élancés dans votre sein comme le centre unique ou doit aboutir toutes leurs affections, comme le point de ralliement de tous les Français. Nous manquons d’expressions pour vous témoigner tout notre reconnaissance ; au défaut d’orateurs ; recevés dans la simplicité et la sincérité de notre ame notre entier dévouement à la chose publique. Notre société populaire uniquement concentrée dans son institution, dont le but est d’instruire, d’éclairer, de propager les vertus républicaines, de répandre les vérités lumineuses puisées à notre foyer, secondera vos généreux efforts. L’affermissement, la stabilité de la République une et indivisible, voila nos vœux : attentifs à votre voix, parce que c’est la voix du peuple, nous voulons qu’elle seule soit prépondérante, que tous tombent devant sa volonté profondément méditée, nous ne souffrirons jamais qu’aucun frelon de son bourdonnement impur empêcha votre profonde sagesse de parvenir jusqu’à nous, que vos sublimes travaux reçoivent le moindre obstacle, la moindre opposition; nous aiderons, nous pousserons le char révolutionnaire jusqu’à son terme, et nous nivellerons tout ce qui pourroit entraver sa marche. Ces sentiments sont ceux de toutes nos contrées, hélas ! Ces contrées ont été déchirées par les agents perfides de Robespierre. La terreur, l’épouvante et la mort précédoient leurs coupables desseins, ils ont laissé des traces sanglantes de leurs projets hberticides, des épouses pleurent un époux, des fils pleurent un père..., les cris de vive la République se fesoient à peine entendre... mais grâces vous soient rendues, nous respirons, votre énergie a pulvérisé les trai-tres, et le baume consolant que vous avez répandu calmera toutes les douleurs. Nos regards désormais libres et assurés ne s’arrêtent plus derrière nous, nous en voions que le but, et la grande famille fait retentir toute à la fois jus-ques dans votre enceinte, vive à jamais la République. Que tous les François ne soient qu’un, que les despotes coahsés qui comptent plus sur les divisions qu’ils alimentent à grands frais, que sur leurs satelbtes esclaves qui tombent devant les défenseurs de la liberté, apprennent enfin que nous ne faisons qu’un seul grouppe autour de la Convention, consternés, on les verra bien vite s’humilier devant la représentation nationale et reconnoître l’indépendance du peuple françois. Courage, sages législateurs, achevés votre ouvrage, c’est sous l’auspice de l’être suprême que vous l’avés commancé, votre fermeté et la masse du peuple fera le reste. Oui cet être dont on nous ravissoit l’idée consolante est la seule puissance celeste qui nous reconnoissions, plus de jésus, de cleristus, d ’agnus dei, de même nous ne connoissons sur terre que les mandataires du peuple, plus de dominateurs, de dilapidateurs, de triumvirs. Si quelque nouvel assassin de la liberté, vouloit encore à travers des fleuves de sang se frayer le chemin du trône, donnés le