142 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE plus de satisfaction que rien ne tend à refroidir le zèle de vrais républicains qui n'ont rien plus à coeur que de concourir à l'utilité de leurs concitoyens. S'il falloit pour évidenter notre civisme d'autres preuves que les actes consécutifs de notre dévouement, nous sommes sûrs de ne pas invoquer en vain le témoignage parfaitement uniforme des représentants du peuple qui successivement ont paru dans nos murs, sans y trouver de coupables à punir. Leurs éloges ont été le prix et l'encouragement les plus flatteurs pour des patriotes sans affectation qui pratiquent la justice et n'aiment rien tant que la vérité. Vous avez sagement révoqué la terreur; elle n'avait fait que des esclaves, vous êtes donc devenus législateurs les anges tutélaires de la République. Soyez inflexibles envers les scélérats immoraux assassins ou dilapidateurs ; recompensez la vertu et pardonnez à la foi-blesse. Il faut apprivoiser ceux qui sont dans l'erreur; l'art de vaincre l'esprit est de parler au coeur. Vive la République, vive la Convention. Le premier brumaire 3ème année républicaine. Suivent 93 signatures. d \Le conseil général de la commune de Caen à la Convention nationale, le 2 brumaire an 777] (28) Représentans du peuple, La france avilie par une longue suite d'années passées dans l'esclavage, avoit brisé ses fers ; la royauté n'existe plus ; vous aviez fondé la République, mais un autre Cromwel, un nouveau tyran avoit formé l'affreux projet de l'asservir. Dans sa coupable audace il avoit proclamé la terreur et la mort : chaque jour voyoit éclore de nouveaux forfaits, de nouvelles barbaries. Le peuple gémissoit sous le poids de l'oppression, la france couverte d'échafauds ne présentoit plus à ses regards étonnés que le spectacle effrayant de la tyrannie la plus horrible. Représentans, c'est à votre énergie mâle et républicaine quelle doit son heureuse délivrance et la chûte du moderne Catilina et de ses complices; à leur règne de terreur et de sang a succédé celui de la raison, de la vérité et de la justice. Elle est donc enfin arrivée cette époque à jamais mémorable que nos désirs appelaient depuis longtemps, les voeux les plus chers à nos coeurs sont exaucés, le règne des vertus (28) C 323, pl. 1385, p. 26. Bull., 7 brum. ; Ann. Patr., n° 667; M. U., XLV, 137. reprend son empire ; ils sont rendus à la liberté, ces citoyens paisibles et amis des lois que de toutes les parties de la france la malveillance sous le masque de l'amour du bien public avoit arrachés de leurs foyers pour les précipiter dans les cachots. C'est à votre humanité qu'ils doivent ce bienfait. C'est à votre haine pour l’oppression, à votre amour pour la justice et pour la liberté. C'est à lui que nous devons l'adresse que vous avez faite au Peuple Français : nous rendons hommage aux grandes vérités que vous y avez développées; nous admirons les principes que vous y professés; elle sera la honte et la terreur des méchants, le soutien et l'appui des hommes probres et vertueux. Fermes dans les principes que nous vous avons manifestés, nous la prendrons pour règle de notre conduite, elle sera le centre commun au quel nous ne cesserons de nous réunir, elle opérera la régénération des moeurs, elle affermira le règne de la loi, elle assurera les grandes destinées de la france et sera la base la plus solide de la félicité publique individuelle. Représentans vous l'avez promis à la République entière, vous serez fideles à vos serments, vous resterez à votre poste jusques au moment ou la révolution consommée vous permettra de vous retirer dans vos foyers au sein de vos familles pour y jouir des fruits de la constitution que vous aurez fondée et des douceurs d'une paix durable que vous avez cimentée par vos soins et vos longs travaux. Présenté ce 2 brumaire 3ème année de la République Française, une et indivisible. Daigremont, maire, Delaroque, secrétaire greffier, plus 20 autres signatures, dont celles de six officiers municipaux et de treize notables. 13 Les sociétés populaires d'Yssingeaux [Haute-Loire] et de Domfront [Orne] félicitent la Convention sur ses travaux, applaudissent aux principes consacrés dans l'Adresse aux Français. Cette dernière se plaint des calomnies répandues contre cette commune. Renvoi au comité de Sûreté générale et insertion des adresses au bulletin (29). [La société populaire d'Yssingeaux à la Convention nationale, le 29 vendémiaire an 777] (30) (29) P.-V., XL VIII, 83. J. Perlet, n° 764 et Gazette Fr., n° 1030 mentionnent l'adresse de la société populaire de Domfront. (30) C 325, pl. 1405, p. 15. Bull., 8 brum. (suppl.) ; M. U., XLV, 170.