32 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j frimaire an II 1 1 (6 décembre 170.' pu s’opérer avec la même facilité; tous les riches propriétaires sont émigrés; ce sont eux qui doivent contribuer aux frais de la guerre, et les maisons somptueuses de ces vils égoïstes nous eussent répondu de la taxe qui leur était imposée, s’ils n’y eussent satisfait. « La colonne de Hoche est partie ce matin de Schoneberg pour se rendre à Limbach; nous l’avons accompagnée et nous nous sommes de là rendus à Deux-Ponts pour y conférer avec nos collègues, que nous n’avions vus hier qu’un instant. « Ici se termine notre mission et nous par¬ tons aujourd’hui pour nous rendre au sein de la Convention, heureux si, en déposant entre les mains de nos successeurs un grand pouvoir, l’usage que nous en avons fait a répondu à la pureté de nos intentions qui a dirigé toutes nos opérations, et au désir de contribuer au bonheur d’une grande nation qui nous a investis de sa confiance. « Hte Kl CHAUD, P. -A. SOUBRANY. » C. Les représentants aux armées du Bhin et de la Moselle au comité de Salut public (1). « Deux -Ponts, 11 frimaire an II. « Lacoste et Baudot annoncent au comité qu’ après avoir pris quelques mesures à Stras¬ bourg pour y soutenir l’essor révolutionnaire, ils ont dirigé leur marche vers les armées du Rhin et de la Moselle; que la première occupe de bonnes positions ; la seconde, ayant fait l’attaque de Kaiserslautern, a été forcée à la retraite sur Limbach, Deux-Ponts, Hornbach et Blieskastel. Ils ignorent les combinaisons ultérieures pour arriver par un autre plan à la délivrance de Landau. Lorsque l’armée aura pris de nouvelles dispositions, ils repasseront à l’armée du Rhin. — Ils parlent de la perte de Burcy, général (2); leur choix se fixa sur Hatry (3) pour lui succéder. Ils disent enfin que le payeur général de la division a fait faire dix marches et contre-marches à la caisse jusqu’à ce qu’elle ait été prise par l’ennemi. » D Le représentant chargé de la levée de chevaux à Tours au comité de Salut public (4). « Citoyens collègues, « Je vous ai fait passer avant-hier un arrêté (1) Archives nationales, AFii n° 242 : Analyse. Aulard : Recueil des acles el de la correspondance du comité de Salut public, t. 9, p. 91. (2) Le général Burcy avait été tué le 26 novembre à l’attaque d’une redoute que les Autrichiens avaient construite au-dessus de Gundershoffen. Voy. ; Chu-quet, Hoche, p. 113, Jacques Charavay, les Géné¬ raux morts pour la patrie, p. 13. (Note de M. Aulard, t. 9, p. 91.) (3) Sur le général Jacques-Maurice Hatry (1742- 1802), voy. Chuquet, Hoche, p. 115. (Note de M. Au¬ lard, t. 9, p. 91.) (4) Aulard : Recueil des actes el de la correspon¬ dre j’ai cru devoir prendre relativement aux bateaux de la Loire, qu’il était important de faire couler pour éviter que la trahison ne les livre aux brigands et ne favorise un passage qu’il faut éviter à quelque prix que ce soit. « Je vous disais que nous n’avions pas alors de nouvelles alarmantes sur leur marche ; celles d’hier ne sont pas moins bonnes, puisqu’on m’a annoncé que la Flèche avait été évacuée et que la horde catholique avait perdu 300 hommes. Les nouvelles de cette nuit con¬ firment cet avantage. On m’annonce même que l’armée d’Angers a fait une sortie et que les brigands sont cernés. J’ai donné les ordres les plus précis, dans le cas où ils se reploieraient du côté du Mans et de Blois, pour les arrêter, s’il est possible, en attendant que l’armée de Mayence, qui les poursuit, et celle d’Angers, qui les suivra de même, aient pu les atteindre. Dans tous les cas, les dispositions sont faites partout pour empêcher le passage de la Loire. Tours est en sûreté ; l’énergie est au point que tous les citoyens ont renouvelé encore hier le serment de s’ensevelir plutôt sous les murs de cette ville que de se rendre. J’ai fait de concert avec le général Descio - zeaux, dont je ne puis trop vous faire l’éloge sous tous les rapports, battre la générale hier à 5 heures du matin, et j’ai eu la satisfaction de voir tous les citoyens se rendre en armes et très promptement aux postes qui avaient été désignés, les administrateurs étaient à la tête des bataillons, et, si j’en juge par la célérité de ce mouvement inattendu, vous pouvez être tranquilles sur le sort de cette ville. On vous a dit qu’elle était en pleine contre-révolution, c’est une calomnie atroce, dont vous devez la venger. Ce que j’ai vu du patriotisme, du cou¬ rage, de l’énergie de tous les citoyens ne peut se rendre ; il aurait fallu, comme moi, être là, pour en bien juger. Le bataillon de Loir-et-Cher, les détachements des districts qui sont arrivés dans cette commune, ainsi que des troupes de ligne, n’ont pas moins montré de célérité et de zèle, et tout me confirme que le règne des brigands ne peut désormais être de longue durée. Mais il nous manque des canons et des fusils, et il serait bien important de nous en procurer. Il est midi; je n’ai pas reçu de nouvelles ultérieures; dès que j’en aurai, je vous en ferai part. Vive la République et mort aux brigands I Voilà le cri de toute notre petite armée. GrUIMBERTEAU. Je viens de faire un tour sur les ouvrages do fortifications; j’ai vu avec une satisfaction bien douce tous les jeunes écoliers du collège se mêler aux ouvriers travailleurs avec un courage dont on ne voit d’exemple que chez les peuples libres. Tous criaient : Vive la République l Nous ne quitterons pas cette place, les brigands nous passeront sur le corps avant d’entrer dans cette cité ! Je n’ajouterai aucune réflexion. J’ai promis à tous de ne pas les quitter et de combattre A leur tête. dance du comité de Salut public, t. 9, p. 191. Minis¬ tère de la guerre : Armées de l'Ouest .