494 [Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES, j rV‘ de Villes demande que la Convention mette hors de la loi tous les membres du département, du district et de la municipalité de Toulon qui ■ont tramé et consommé cette trahison manifeste, ensemble le vice-amiral et les commandants des forts qui y ont prêté la main, et que le décret qui interviendra soit envoyé à toutes les auto¬ rités constituées et Sociétés populaires de la Ré¬ publique et qui porte la liste de tous les traî¬ tres eonnus. C’est le vœu ardent de la Société populaire de Villes. « Jean fils, président ; D. Retnard, se¬ crétaire ; François Avon, secrétaire. » Les administrateurs de l’hospice ci-devant dit de la Charité, d’Egalité-sur-Marne, prient la Convention d’agréer, comme un hommage de leur patriotisme, 25 marcs 3 onces d’argenterie, produit de leurs épargnes. « Ce métal, vil aux yeux des républicains, disent-ils, qui naguère était l’idole des agioteurs, doit être désormais em¬ ployé à forger du fer pour exterminer les tyrans oouronnés et leurs infâmes satellites. Ils rappel¬ lent à la Convention qu’il y a environ trente mois, ils ont déjà envoyé toute l’argenterie de leur église. » Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre des administrateurs de V hospice ci-devant de la Charité d' Egalité-sur-Marne (2). « Égalité-sur-Marne, le 4 de la 2e décade du 2e mois, l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens, « Les administrateurs de l’hospice national ci-devant hospitalier, dit de la Charité d’Égalité-sur-Marne, supplient la Convention de vouloir bien agréer comme un faible hommage de leur patriotisme, 25 marcs 3 onces d’argenterie, pro¬ duit de leurs économies. Ce vil métal, aux yeux des républicains, qui naguère était l’idole des agitateurs et des malveillants, doit être désor¬ mais employé à forger du fer pour exterminer les tyrans couronnés et leurs infâmes satellites. Il y a environ 30 mois qu’ils ont pareillement envoyé tous les hochets d’argent de leur église. « Nous sommes bien fraternellement, ci¬ toyens, vos concitoyens. « Didime Choppin, administrateur; Caniet, administrateur. » Les sans-culottes députés des différentes So¬ ciétés populaires du département de Saône-et-Loire, réunis à Toumus, écrivent : « Vous avez bien mérité de la patrie, il faut la sauver pour toujours : nos succès commencent, il faut les couronner; notre espérance et la voire se tournent sur les différentes classes de réquisi¬ tion. Déjà la première s’est levée; il faut qu’elle marche : mais pour qu’elle marche en droite ligne au but proposé, il faut qu’elle soit bien con¬ duite. Donnez à nos généraux tous les moyens de la bien diriger, et qu’ils n’aient plus d’excuse lorsqu’ils ne vaincront pas. Simplifiez la marche militaire : accélérez l’instruction de la nouvelle levée; incorporez-les dans les anciens bataillons; remplissez les cadres existants, mettez-les au plus grand complet : vous aurez moins d’états-majors, moins d’officiers; mais plus de soldats et plus de forces. » Mention honorable, insertion, au « Bulletin » et renvoyé au comité de la guerre (1). Le conseil général de la commune, la Société populaire et le comité de surveillance de Saint-Pourçain, district de Gannat, département de l’Ailier, invitent la Convention nationale à rester à son poste, jusqu’à la paix. Ils ont juré de ne mettre bas les armes qu’après l’anéantissement total des muscadins, de la gent nobiliaire, mercan¬ tile et secerdotale. Ils demandent que la Conven¬ tion veuille bien changer le nom que porte actuel¬ lement cette commune en celui de Mont-sur-Sioule, et les autorise à changer de même les noms de leurs rues. Mention honorable, insertion au « Bulletin ». La demande de la commune de Saint-Pour-çain, convertie en motion par un membre, la Convention nationale décrète que cette commune portera désormais le nom de Mont-sur-Sioule; quant au surplus de la pétition, passe à l’ordre du jour, motivé sur ce que le conseil général de la commune a le droit de changer le nom de ses rues (2). La Société montagnarde-républicaine de Mau-ciet (Manciet), district de Nogaro, département du Gers, félicite la Convention sur les mesures qu’elle a prises, à diverses époques, contre les traîtres et les fédéralistes qu’elle recélait dans son sein, et l’invite à rester à son poste jusqu’à ce que la patrie ait cessé d’être en danger. Mention honorable, insertion au « Bulle¬ tin » (3). Suit F adresse de la Société montagnarde ré¬ publicaine de Manciet (4) : « Manciet, le 10e jour de la 3e décade du 1er mois de l’an II de la République française, une et indivisible. « Citoyens représentants, « La haine des tyrans vous a fait renverser le trône; il ne vous restait plus, pour faire triom¬ pher la cause du peuple, que d’anéantir le fédé¬ ralisme. « Les patriotes égorgés à Marseille et dans la Belgique, la trahison de Toulon, le sang qui coule à Lyon, la dévastation de la Vendée, accusent les conspirateurs partout où la faction (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 25. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 26. (3) Ibid. (4) Archives nationales, carton C 280, dossier 765. (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 25. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 739.