[Assemblée nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES. [4 novembre 1790.] Trésor public; mais, pour rassurer les citoyens, la perfection inimitable doit être telle que le coup-d’œil de l’habitude soit infaillible pour les assignats comme pour les espèces. Telles sont les bases de nos opérations. Nous ne craignons pas d’affirmer que nous sommes arrivés au but. Mais, pour faire reculer d’effroi les scélérats qui voudraient contrefaire les assignats, nous vous proposons de déclarer tout falsificateur coupable de crime de lèse-nation au premier chef, et que comme tel il sera puni... Nous avons préféré M. Gateau, célèbre artiste, pour la gravure; la manufacture de madame La-garde, associée de M. Réveillon, pour le papier; et pour l’impression, M. Didot, qui a honoré son art par une perfection jusqu’alors inconnue... La dépense totale des trois millions quarante mille assignats sera de 200,000 livres. Je vais lire un projet de décret que vos commissaires m’ont chargé de vous présenter. Pour vous engager à délibérer sur-le-champ, je dois vous observer que chaque jour de délai coûte 80,000 livres d’intérêts à l’Etat. (Le rapporteur lit son projet de décret). M. Camus. Pourquoi ne parle-t-on pas de l’imprimerie royale qui est devenue l’imprimerie nationale? Pourquoi ne nous dit-on pas que M. Ànisson a proprosé de les imprimer pour 25,000 livres? J’ai sa soumission entre mes mains. M. Périsse-Duluc. Vos commissaires ont pris surtout en considération la perfection de l’impression ; celles des éditions de M. Didot est connue de toute l’Europe. M. Anisson peut faire aussi bien, mais il n’en a pas encore donné la preuve. Au reste, le projet de décret n’entre pas dans ces détails : vos commissaires, qui ont mérité votre confiance, ne vous proposent pas de décréter qu’ils traiteront avec tel ou tel artiste, mais de les autoriser à traiter. (On demande à aller aux voix.) M. Regnaud, député de Saint-J éan-d' Angely . M. de Mirabeau a articulé, à une des précédentes séances, un fait qu’il est nécessaire de vérifier. Il a dit que l’imprimerie royale avait des caractères dans lesquels se trouvaient des points secrets, connus des principales maisons de commerce, et tellement inimitables que quand un poinçon est cassé on ne peut en réparer la perte. M. Alexandre de Lameth. M. Anisson offre d’imprimer les assignats au même prix. L’imprimerie royale inspirera plus de confiance que toute autre; les caractères dont elle se servira sont éprouvés. Je ne sais pourquoi on chargerait de cette importante fabrication un particulier qui ne présente pas la même responsabilité. J’ajouterai que l’imprimerie royale est devenue imprimerie nationale, puisque vous en avez ordonné l’inventaire, comme étant à la nation. M. l