SÉANCE DU 9 BRUMAIRE AN III (30 OCTOBRE 1794) - N° 1 189 intrigans et des fripons qui le redoutent; c’est dans ce miroir fidèle qu’il distinguera ses vrais amis de ceux qui feignent de l’être. Ainsi donc le voile est déchiré : il est passé le règne de la terreur, de l’astuce et de la perfidie. L’homme de bien parlera sans crainte; il osera dire que le patriotisme ne réside que dans la vertu, que la vertu consiste à remplir les devoirs de père, de fils et d’époux, à respecter les lois, les moeurs, l’humanité, il osera parler un langage qui est le votre. Représentants, il fut celui de cette commune à toutes les époques de la révolution, tout ce qui est bon y est unanime. La Convention nationale fut toujours son ralliement unique et le sera toujours ; dans vos principes, elle a reconnu les siens. Ils ont été le germe des victoires de nos armées, ils seront aussi dans l’intérieur la source de notre bonheur et de la prospérité générale. Vive la République, vive la Convention nationale. Suivent 280 signatures. f [La société populaire et régénérée de Boulogne-sur-Mer à la Convention nationale, le 24 vendémiaire an III ] (7) Liberté, Egalité. Citoyens Législateurs, Les habitans de la commune de Boulogne-sur-Mer ont entendu avec les transports de la joie la plus vive, la lecture de votre adrèsse au peuple françois, les principes que vous y consacrés sont puisés dans les règles éternelles de la justice et de la raison. Comme vous depuis le 9 thermidor nous recherchons les héritiers des crimes du triumvirat, comme vous nous vouons à l’éxécration publique et à la vengeance nationale, les dominateurs perfides et prétendus amis du peuple, restes impurs d’une faction conspiratrice. Plus la justice plâne sur leur tête coupable et plus leur rage frénétique cherche à semer la division ; habile dans cet art perfide et certains de n’échapper au supplice, qu’a la faveur de l’anarchie, ils voudroient nous replonger dans le chao affreux qui provoqua leurs nombreux et sanglants assassinats. Poursuivés, peres de la Patrie, la carrière sublime que vous vous êtes tracé, frappés sans pitié les royalistes, les vils suppôts de l’infame Robespierre, les ennemis de la révolution fran-çoise quelque soit leur forme, quelque soit leur caractère. Nous voulons la liberté toute entière, nous verserons tout notre sang pour en jouir, mais nous la voulons telle que vous venez de nous la présenter, telle enfin qu’elle convient à (7) C 325, pl. 1406, p. 4. un peuple libre et raisonnable, nous voulons aussi l’égalité et nous regarderons comme ennemi de la liberté ceux qui tenteraient d’y porter atteinte. Soyez donc constamment les seuls pilotes du vaisseau révolutionnaire; vous trouverez dans cette commune, si souvent calomniée, des matelots intrépides qui bravant les orages et partageant vos dangers, vous aideront à le conduire heureusement au port ou s’enseveliront avec vous en criant Vive la République, vive la Convention nationale. Les président et secrétaires de la société populaire et régénérée de Boulogne-sur-Mer. Dolet, président, Marsan, secrétaire et une autre signature illisible. g [Le conseil général de la commune d’Autun à la Convention nationale, le 23 vendémiaire an III] (8) Grâces vous soient rendues Législateurs ! enfin la République renait au bonheur et a la vertu, depuis que la justice a remplacé la terreur, depuis que vous avez sçu par vos sages décrets faire aimer un gouvernement que des hommes sanguinaires se plaisoient a détruire par des vexations et des iniquités. Vous l’avez bien dit que les hommes immoraux, les intrigans, les ambitieux ne sont que les émissaires de Pitt et de Cobourg, les successeurs des triumvirs et des monstres. Vous avez bien senti que le régime inventé par Robespierre ne pou-voit faire des François que des esclaves, vous sçutes a propos appliquer les remedes salutaires aux déchiremens que cet infernal conspirateur avoit occasionné dans le sein de sa patrie. Sans doute il falloit purger le sol de l’égalité des traitres qui le souilloient mais les remedes à la Robespierre etoient d’infaillibles poisons qui alloient faire expirer la république dans les plus affreuses convulsions. Citoÿens-Représentans, votre adresse au peuple souverain ajoute encor a votre gloire, nous professons les principes qui en font la base. Le peuple d’Autun par l’organe de ses magistrats vous assure qu’il saura suivre la marche que vous lui indiquez. Il vous assure que toujours rallié à la Convention, il ne veut qu’éxécuter vos lois sages qui doivent être la garantie de sa liberté. Nous saurons par notre énergie empêcher qu’aucune autorité particulière n’attente a la souveraineté du peuple dans la personne de ses représentans. Songez que nos coeurs, nos bras, notre vie, sont a la Convention nationale. Restez a votre poste pour affermir la liberté que vous avez sauvée : reposez-vous sur notre amour de l’éxé-cution de vos lois, cimentez par de nouveaux (8) C 323, pl. 1386, p. 15. 190 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE bienfait, le bonheur de la République comme nos armées victorieuses en assurent la grandeur et l’immortalité. Vive la République! vive la Convention. Bonnet, Viccoq, officiers municipaux et 9 autres signatures. h [Les sans-culottes d’Autun à la Convention nationale, le 23 vendémiaire an III\ (9) Représentants L’addresse au peuple francois a pénétré nos âmes, elle a réveillé dans nos coeurs les sentiments de justice et d’humanité que des méchants ont en vain taché d’anéantir; elle a signalé le bon, le vrai patriotisme; elle nous servira dans les moments de tourmente de fanal pour nous diriger et désormais de point de repos. La société populaire d’Autun pleine d’admiration pour vos travaux, d’amour pour vos loix, jure de vous rester inviolablement unie. Guerre aux tirans, aux oppresseurs, paix aux hommes de bonne volonté, justice pour tous, victoire aux patriotes, union entre les bons cytoyens et vive la Convention. Duvault, président, Soubervielle, Marandon, Lenoir, secrétaires. i [Les secrétaires, chefs de bureaux et commis du district révolutionnaire dAmboise, à la Convention nationale, s. d.] (10) Liberté, Egalité. Guerre aux méchans, paix aux bons citoyens. Citoyens Représentans, Nous avons lu avec transport votre adresse au peuple françois. Eh ! qui pourroit la lire avec indifférence? Vous y peignez les principes de vertu qui vous animent, vous y déclarez la guerre aux mechans, aux frippons, aux patriotes hipocrites, a l’immoralité, vous y établissez le régné immuable de la justice, vous y mettez l’homme probe a couvert des fureurs de l’intrigant et du malveillant; quels principes plus dignes de sages Législateurs? Et qu’ils sont bien propres a consolider la confiance inaltérable que nous avons toujours eu en vous! Quel coeur seroit assez corrompu, assez ennemi de l’ordre et du bien pour ne pas s’empresser d’adhérer a une adresse qui renferme les devoirs de l’homme social, qui trace à tout françois la voie qu’il doit suivre pour ne point s’égarer, qui lui indique le point ou il doit se rallier et qui lui peint vivement le désir que vous avez de le rendre heureux? Pour nous citoyens Représentans, fermes à nos principes, nous y adhérons de tout notre coeur ; elle affermit pour jamais notre amour pour la représentation nationale et l’attachement que nous lui avons juré. Vive la Convention nationale. Salut et fraternité. Suivent 13 signatures. j [La société populaire dAbbeville à la Convention nationale, s. d.] (11) Liberté, Egalité. Représentans du peuple français C’est à l’époque glorieuse ou la France ne compte plus ses jours que par des victoires, que vous venez de remporter la plus digne de se perpétuer dans la mémoire des hommes. Vôtre courage invincible avait abbatu la tirannie ; vôtre sagesse vient d’anéantir l’hydre de l’ambition ; vôtre justice ne veut plus que les loix de l’humanité ; les principes que vous avez manifestés aux yeux de l’univers nous consolent enfin des ravages du despotisme, de l’anarchie et des factions. Recevez, citoyens Représentans, les témoignages d’estime et les félicitations des habitans de cette commune : la société populaire croit devoir vous les transmettre parce qu’ils sont unanimes. Nous n’avons jamais oublié que nous ne sommes pas le peuple; mais nous avons toujours été une de ses sentinelles vigilantes qui n’a point quitté son poste, n’y méconnu ses devoirs. Nos travaux se borneront toujours a cette surveillance active, qui déjoüe les complots de l’aristocratie, de l’egoïsme, de la malveillance et de l’intrigue. Plusieurs fois nous vous avons déclaré nos principes ; ils sont toujours les mêmes : guerre à la tirannie, amour des loix, respect des propriétés, honneur à la vertu, attachement à la Convention nationale seul point de ralliement des français, unique palladium de la liberté. Vive la République ! vive la Convention nationale. Les membres composant la société populaire d’Abbeville. Coulombel, président, Sarrazin, Mora, secrétaires. (9) C 325, pl. 1406, p. 6. (10) C 325, pl. 1406, p. 5. (11) C 325, pl. 1406, p. 7.