284 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE i" [Les sans-culottes réunis en sté popul. à Thiers (1), à la Conv.; Thiers, 14 therm. Il] (2). Dignes représentans d’un peuple libre, encore une fois vous avez sauvé la patrie. Vous-mêmes, vous avez été ses soldats. Vous-mêmes, vous avez frappé le tyrans : jugez de notre estime et de notre amour. Nous avons frémi de vengeance en apprenant les forfaits de Roberspierre et de ses satellites. Que leurs noms soient à jamais exécrés ! Que l’échaffaud, qui reçut leur sang populicide, effraye à jamais les monstres qui tenteraient de leur succéder. Périssent tous leurs complices ! Périssent tous les traîtres qui portent la vertu sur les lèvres et le crime dans le cœur ! Et vous, nos fidèles mandataires, soyez à jamais revêtus de la reconnaissance publique. Votre courage est pour le peuple une garantie de ses destinées. Attaqué dans ses représentans, il a vaincu par eux-mêmes, et reçu d’eux l’immortel exemple de la première représentation nationale immolant elle-même la tyrannie. Vive la Convention nationale ! Vive la République, une, indivisible et démocratique ! Duaire-Provanchere (secret.), Henry (secret.), Clavel-Dumas (présid.). j" [Les sans-culottes de la sté popul. de Pont-sur-Seine (3) à la Conv.; 17 therm. 7/7(4). Citoyens représentans, Si les sans-culottes de la société populaire de Pont-sur-Seine ne sont pas les premiers à vous exprimer leurs sentimens de reconnoissance, ils n’ont pas été les derniers à les éprouver. Vous avez détourné tous les orages avec la sagesse de vrais législateurs républicains. Vous avez anéanti les Catilinats avec toute l’énergie de votre justice ordinaire, en frappant du glaive de la loi les Robespierre, Saint-Just, Couthon et leurs complices. Puisse[nt] périr ainsy tous ceux qui oseront braver la volonté nationale et méditer de nouveaux comp[l]ots contre la liberté française. C’est à l’instant des victoires, multipliées par nos braves frères d’armes, que la vengeance nationale, justement irritée, a fait tomber la tête de ces sélérats. Dignes représentans, vous avez toute notre confiance : plus d’une fois nous vous l’avons fait entendre, recevez-en de nouveau le témoignage le plus solemnel. Continuez à affermir la liberté, de concert avec ce comité qui en est la conserva-(1) Puy-de-Dôme. (2) C 315, pl. 1262, p. 35 (voir aussi, ci-dessous, n° 35). Mentionné par &n, 29 therm. (2e suppl1). (3) Aube. (4) C 315, pl. 1262, p. 33. Mentionné par fi"1, 29 therm. (2e suppl1). tion, et dont la marche énergique n’a pu être arrêtée par ces monstres qui ont tout fait pour nous perdre. Achevez votre ouvrage, et ne quittez votre poste que lorsque l’idre de la tyrannie sera entièrement étouffé. Vive la République ! Grimault (vice-présid.), Lefebure, Bellemere (secrét.), Thorains (?), Révéol. k" [La sté popul. de Meaux ( 1) à la Conv.; extrait de son adresse du 11 therm. II] { 2). La société félicite la Convention du nouveau triomphe qu’elle a remporté sur la tyrannie; elle jure d’être toujours debout pour défendre la Convention contre les entreprises des ambitieux, et elle l’invite à rester à son poste (3). 1" [La sté popul. régénérée de Doullens (4), à la Conv.; Doullens, 16 therm. 777(5). Citoyens représentans, Une nouvelle conspiration alloit écclatter; le signal alloit être donné; un coup terrible devoit pulvériser le sénat françois, réduire en cendres le sanctuaire sacré des loix, faire couler dans tout Paris des flots de sang, et porter partout la terreur et la mort. Un nouveau Catilina alloit porter un fer parricide dans le sein des sénateurs; les conjurés étoient prêts, ils n’attendoient que l’heure et le signal, et les restaurateurs de la liberté dévoient tomber sous les coups de ces parjures. Mais le génie tutélaire des Français vous couvroit de ses ailes, fidels représentans; du haut de cette sainte montagne, son œil surveillant apperçu l’orage, il le vit grossir, il vit la mort prête à planer sur vos tettes; il déchira alors le voil[e] épais qui déroboit cette infâme conspiration à vos regards; les conjurés furent aussitôt arrêtés; déjà ils ont porté leurs tettes sur l’échaffaud, et ont subi la peine due à leurs forfaits. Dans ces circonstances où la liberté, un instant en danger, vient de remporter un nouveau triomphe, où le caractère imposant et majestueux que vous avez déployé, vous donne de nouveaux droits à la reconnoissance publique; dans ce moment enfin où tout François, pénétré d’horreur de ces attentats, doit se rallier autour de ses fidels représentans, recevez l’homage de notre société, et l’assurance de sa fidélité et de sa soumission à vos sages décrets. Si de nouveaux dangers paroissent menacer votre sanctuaire sacré, appellez-nous, et aussi-(1) Seine-et-Marne. (2) C 315, pl. 1262, p. 32. (3) P.c.c. BERNIER, député de Seine-et-Marne. (4) Somme. (5) C 315, pl. 1262, p. 9. Mentionné par B 29 therm. (2e suppl1)- SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 285 tôt nous volerons partager avec nos frères de Paris, avec tous les frères, la gloire de couvrir de nos corps les jours précieux des restaurateurs de la liberté. Guerre aux tirans, mort aux dictateurs et aux triumvirs, et vive la République une et indivisible. Laurent (présid.), Lefort (secrét.), Nourlier (secrét.), Q. Moy (secrét.), Blizy (secrét.). m" [La sté popul. de Ruffec (1) à la Conv.; 14 therm. 7/7(2). Citoyens représentans du peuple fran-çois, Encore une conspiration contre la liberté déjouée par les représentans fidelles ! Catilina et sa cohorte anéantis ! Vive la République ! Courage, fermeté et constance de la part des représentans républicains ! Le peuple veut la République, une, indivisible et impérissable. Toujours il sera debout pour faire exécuter les décrets de la Convention nationale, vaincre et anéantir ses ennemis. Les membres composants le comité de Correspondance : P. Moreau (présid.), Jacques, Chabot, G. Duché (secrét.), Vasse. n" [La sté popul. de Mortain (3) à la Conv.; Mortain, 13 therm. 7/7(4). Pères de la patrie, C’était donc en vain que nos armées triomphaient de toutes parts. C’était donc en vain que, par la sagesse de vos décrets, vous faisiez trambler les ennemis du dedans en livrant au désespoir les ennemis du dehors ! Le sang de nos braves soldats était perdu, vos veilles étaient inutiles, vous étiez égorgés, et la liberté était anéantie pour jamais, si le génie tutélaire qui protège le Français ne lui eût découvert les affreux complots qui se tramaient contre lui. Un tyran, un monstre régnerait aujourd’huy ! Un tiran !... Non, non, le peuple français a voulu être libre. Il le sera. Il a brisé tous les trônes et voués à l’exécration tous les roys. Il a prodigué son sang, mais il a recouvré ses droits. Infâme Robespierre ! Vous tous, nouveaux Cati-linas, en rappellant vos noms exécrables, nous frémissons de rage. Vous étiés pourtant chéris du peuple. Que vous fallait-il donc ? Vous aviez pourtant la confiance d’une grande nation. Que demandiez-vous de plus ? O ! à qui se fiera-t-on maintenant ?... A qui ? A la Convention nationale ! Nous le jurons de nouveau, législateurs, (1) Charente. (2) C 315, pl. 1262, p. 8. Mentionné par Ef", 29 therm. (2e suppl1). (3) Manche. (4) C 315, pl. 1262, p. 7. Mentionné par ffn, 29 therm. (2e suppl'). oui, nous le jurons. Nous nous ralli[e]rons toujours autour de la représentation nationale. Les Petion, les Brissot, les Dumouriez, les Fayette, les Danton, les Delacroix ont passé. Comme l’ombre, leurs perfides machinations se sont évanouies. L’inébranlable montagne a résisté à tous les orages, et l’arbre de la liberté a poussé dans son sein les plus profondes racines. Braves Parisiens, vous êtes bien dignes d’être nommés les pères de la révolution et les amis de la patrie. On reconnaît en vous les hommes du 14 juillet et ceux du 10 aoust. Continuez à veiller sur les jours de nos fidèl[e]s représentans. Ce soin vous est confié, et la France ne peut être trompée. Législateurs, ne désemparez pas du sommet de la montagne, auparavant que tous les ennemis de l’humanité ne soient écrasés. Foudroyés tous les tyrans, quelques noms qu’ils prennent, et rendés enfin la liberté à l’univers. Vous aurés fait votre devoir, et la postérité vous bénira. Péris[s]ent tous les traîtres, et vivent à jamais la liberté et la République ! Esnont (présid.), Becherel (secrét. pour l’absence), J.-B. Rovillard (secrét.). o" [La sté popul. de la comm. de Jussey(l), à la Conv.; Jussey, 13 therm. 777(2). Citoyens représentans, Vous avez établi la République, détruit le trône, aboli le despotisme, frappé le tyran, étouffé le fédéralisme et anéanti le fanatisme : vos grandes mesures auroient dû effrayer tous les factieux. Cependant, dans la journée du 9 de ce mois, époque à jamais mémorable et sacrée pour les vrais républicains, vous avez démasqués de nouveaux conspirateurs, plus dangereux encore que ceux qui, déjà, ont laissé leurs coupables têtes sous la hache de la loi, parce qu’ils étoient beaucoup plus adroits. Les scélérats, à l’aide des dehors du patriotisme et de réputations usurpées, avoient conjuré l’assassinat de la représentation nationale, la perte de la République et le retour de l’esclavage. Nous vous félicitons, représentans, de l’énergie que vous avez montré, et de la constance que vous avez conservé dans cette journée orageuse, dont le souvenir rappellera éternellement la grandeur du peuple et votre sagesse; nous vous félicitons d’avoir encore une fois sauvé la patrie. Poursuivés sans relâche tous les tyrans, tous les conspirateurs, tous leurs complices, qui, méconnoissant la souveraineté du peuple et l’autorité de la Convention nationale, vou-droient rompre le faisceau de l’unité, pour mieux détruire l’égalité et la liberté. (1) Haute-Saône. (2) C 315, pl. 1262, p. 3, 4. Mentionné par ffn, 29 therm. (2e suppl'). SÉANCE DU 20 THERMIDOR AN II (7 AOÛT 1794) - N° 1 285 tôt nous volerons partager avec nos frères de Paris, avec tous les frères, la gloire de couvrir de nos corps les jours précieux des restaurateurs de la liberté. Guerre aux tirans, mort aux dictateurs et aux triumvirs, et vive la République une et indivisible. Laurent (présid.), Lefort (secrét.), Nourlier (secrét.), Q. Moy (secrét.), Blizy (secrét.). m" [La sté popul. de Ruffec (1) à la Conv.; 14 therm. 7/7(2). Citoyens représentans du peuple fran-çois, Encore une conspiration contre la liberté déjouée par les représentans fidelles ! Catilina et sa cohorte anéantis ! Vive la République ! Courage, fermeté et constance de la part des représentans républicains ! Le peuple veut la République, une, indivisible et impérissable. Toujours il sera debout pour faire exécuter les décrets de la Convention nationale, vaincre et anéantir ses ennemis. Les membres composants le comité de Correspondance : P. Moreau (présid.), Jacques, Chabot, G. Duché (secrét.), Vasse. n" [La sté popul. de Mortain (3) à la Conv.; Mortain, 13 therm. 7/7(4). Pères de la patrie, C’était donc en vain que nos armées triomphaient de toutes parts. C’était donc en vain que, par la sagesse de vos décrets, vous faisiez trambler les ennemis du dedans en livrant au désespoir les ennemis du dehors ! Le sang de nos braves soldats était perdu, vos veilles étaient inutiles, vous étiez égorgés, et la liberté était anéantie pour jamais, si le génie tutélaire qui protège le Français ne lui eût découvert les affreux complots qui se tramaient contre lui. Un tyran, un monstre régnerait aujourd’huy ! Un tiran !... Non, non, le peuple français a voulu être libre. Il le sera. Il a brisé tous les trônes et voués à l’exécration tous les roys. Il a prodigué son sang, mais il a recouvré ses droits. Infâme Robespierre ! Vous tous, nouveaux Cati-linas, en rappellant vos noms exécrables, nous frémissons de rage. Vous étiés pourtant chéris du peuple. Que vous fallait-il donc ? Vous aviez pourtant la confiance d’une grande nation. Que demandiez-vous de plus ? O ! à qui se fiera-t-on maintenant ?... A qui ? A la Convention nationale ! Nous le jurons de nouveau, législateurs, (1) Charente. (2) C 315, pl. 1262, p. 8. Mentionné par Ef", 29 therm. (2e suppl1). (3) Manche. (4) C 315, pl. 1262, p. 7. Mentionné par ffn, 29 therm. (2e suppl'). oui, nous le jurons. Nous nous ralli[e]rons toujours autour de la représentation nationale. Les Petion, les Brissot, les Dumouriez, les Fayette, les Danton, les Delacroix ont passé. Comme l’ombre, leurs perfides machinations se sont évanouies. L’inébranlable montagne a résisté à tous les orages, et l’arbre de la liberté a poussé dans son sein les plus profondes racines. Braves Parisiens, vous êtes bien dignes d’être nommés les pères de la révolution et les amis de la patrie. On reconnaît en vous les hommes du 14 juillet et ceux du 10 aoust. Continuez à veiller sur les jours de nos fidèl[e]s représentans. Ce soin vous est confié, et la France ne peut être trompée. Législateurs, ne désemparez pas du sommet de la montagne, auparavant que tous les ennemis de l’humanité ne soient écrasés. Foudroyés tous les tyrans, quelques noms qu’ils prennent, et rendés enfin la liberté à l’univers. Vous aurés fait votre devoir, et la postérité vous bénira. Péris[s]ent tous les traîtres, et vivent à jamais la liberté et la République ! Esnont (présid.), Becherel (secrét. pour l’absence), J.-B. Rovillard (secrét.). o" [La sté popul. de la comm. de Jussey(l), à la Conv.; Jussey, 13 therm. 777(2). Citoyens représentans, Vous avez établi la République, détruit le trône, aboli le despotisme, frappé le tyran, étouffé le fédéralisme et anéanti le fanatisme : vos grandes mesures auroient dû effrayer tous les factieux. Cependant, dans la journée du 9 de ce mois, époque à jamais mémorable et sacrée pour les vrais républicains, vous avez démasqués de nouveaux conspirateurs, plus dangereux encore que ceux qui, déjà, ont laissé leurs coupables têtes sous la hache de la loi, parce qu’ils étoient beaucoup plus adroits. Les scélérats, à l’aide des dehors du patriotisme et de réputations usurpées, avoient conjuré l’assassinat de la représentation nationale, la perte de la République et le retour de l’esclavage. Nous vous félicitons, représentans, de l’énergie que vous avez montré, et de la constance que vous avez conservé dans cette journée orageuse, dont le souvenir rappellera éternellement la grandeur du peuple et votre sagesse; nous vous félicitons d’avoir encore une fois sauvé la patrie. Poursuivés sans relâche tous les tyrans, tous les conspirateurs, tous leurs complices, qui, méconnoissant la souveraineté du peuple et l’autorité de la Convention nationale, vou-droient rompre le faisceau de l’unité, pour mieux détruire l’égalité et la liberté. (1) Haute-Saône. (2) C 315, pl. 1262, p. 3, 4. Mentionné par ffn, 29 therm. (2e suppl').