[Assemblée nationale. j ARCHlYp� jJ�RLEMENTAlRES. [29 juillet 1790.] Haies du royaume. Cette unanimité dp sentiments ââns’ tof|à1.èé:,lieux, d'âns tous jëd’ëtâra et1 Métis tous1 les âges, offre le�pëcteele le plus doux 'àüx amis de la liberté, comme elle offrirait' le spectacle je pltis ‘imposant à tous cèui qui pourraient être tentëè‘:dè! trQubler'nô's: opëtatio'fiS. " V ‘L* Assemblée nationale prendra vbs demandes en�onsidetâtiôn, et "vous perfnét d’assister à sa së'anpe. » ' ‘ ' ' '' ' Les députés de l'assemblée administrative du district de . Montpellier, admis également à la barre, par l’organe de l’un d’eux, expriment les mêmes sentiments de patriotisme et d’adhésion aux décrets de l'Assemblée nationale. M. le Président leur répond : « Messieurs, f Assemblée nationale examinera yqs pétitions et les pèsera dans sa sagesse : ej le est bien persuadée de la sincérité d e yos sep piments patriotiques et de votre empressement à en donner des preuves dans toutes lés occasions. « Vous pouvez assister à sa séapce. » M. le Président apnopçe que M-de Bonne-Sa-vardin a été 'arrêté à Ckàtoris�sur-Marne , et, avec lui, IjtM. l'abbé de'Barmodd, députe’ à t Assemblée nationale, et Eggss, député de la garde nationale d'Obernheim. On fa|t lecture d’une lettre de M. l’abbé (jeBar-ipônd; ep date dû 28 juillet'.1 ' « Messieurs, j’ai été arrêté aujourd’hui dans la ville dé Ciiâiôns-sur-ftjârhe, ayant' dans ina voilure M* lè 1 chevalier 'de” Bonpe-Savardin et un garde ' national d’Obernheim. ' Je conçois sur-je-champ combien de soupçons peuvent s’èïever sur moi : je proteste qu’ils sont fous faux. C’est à ta seule sensibilité que M."’de BôAne y” dû cet asile, qu’il' m’âvàit demandé jusqu’à Sirasboprg seulement. Je le liii ai ' d�bord refusé1, tentant combien je me codproiiiettàis, en accueillant sa demande. Je lui ai' dit enfin gué' "ma voiture était toujours ou’verte, que je ne l’en chasserais point. Le motif qui m’a déterr/iiné est simple. M.de Bbnne n’était plus entré lés ‘màjns dii' comiVé des rèçhërchès. Le' proôufëbr 'dé là coriimuh’è avait îâij? sa (|ën'onçiâtiqri' 'au Châtelet. Ii 'n’esf pàs ç'iièore'aü CMtèlërituisq’ue lé procureur du roi rf'avajt bas co'nclü à le décréter, mais à uné sim-plê ïnforïhaiiôn : ainsi, dans la rigueur des principes, M-de Boéne était ljb \q. J’ai été fauché de son sort : qui ne l’eùt pas été a nia place ? Je déclaré sur mon honneur , et j'ai (je crois) prouvé cômbien Il m'était cher , que je n’âvais jamais entendu parler de M. de Bonne, avant qu’il S’adressât à moi pour cëjt objet. Best, dans cette' affaire, mille détails dont une féttre n’est pas susceptible.' 'J’ai demandé à la mu'nicipàïité që mé remettre sür-le-èha'mp à l’Assemblée nationale, pour' lui rendre compte d'une conduite qui lui manifesterait des sentiments dignes d’être avoués, bien loin d’être porro.ropus. On a refusé nia demande avant que l’As-feëmbtëe Aût pr’brto'nce. JélàsUpplié de mè ihaiider auprès “d’elle; j’irai avec le couràgë (le V innocence , non pas me justifier (je me suis réellement' compromis), mais dissiper' des nbages incompatibles avec la générosité, motif de ‘ mon Action� "J’attendrai avec impatience cette grâce que j’ai le droit de demander comme votre collègue. Il est encore un objet que je vous prie de ne pas perdre de vue. Le nommé Eggss, qui a été arrêté avec moiVignôfait parfaitement quel était son troisième compagnon de voyage. Il vint me demander une place dans ma voiture, pour retourner cljez lui : c’était la première fois qu’il venait à Paris. Il était membre de là fédération� à ce 'litre, et à la recommandation de M: ' l’abbé d’Eymâr, ntèmbre de l’Assemblée, j'è métis un plaisir de la lui offrir; jn me fais un devoir de le défendre, quelque singulier qu’il puisse paraître à un accusé de deVeuir l’avocat d’un autre;1 Sa 'position doit vous intéresser : je ne puis que rendrè justice à la manière dont la municipalité s’est cbn-cluite à mon égard, sauf l’objet de ma réquisition, que je crois qu’elle lie pouvait pas' me 'Kéfuser ; j?ai été traité ■avec toutes - les marques de considération que je vous reporte, comme en étant le but. Je suis, etc, ' • - Signé: l’ajibé DE Barmond, député de Paris. » On lit ensuite le procès-verbal d’arrestation de MM. de Bonne,' l’abbé fie Barmond et Êggss. « Le 28 juillet, jls ont été arrêtés sur la poursuite de ft|. Julien, aide ‘ de camp de M. de La-fayètte. Il rendorifra ja voiture' 'cl e l’abbé de Bar-mon'd sur lé chemin de Châlôns-sur-Marne; il pria lé maître des postes de né donner de Chevaux 'à aucune voiture, jusqu’à ce qu’il eût çu le temps de prévepir la municipalité. Bientôt1 la voiture arriva aux relais ; sur le refus cjé fournir des chevaux, les trois voyageurs s’acheminèrent vers l’hôtel de ville pour en porter leurs ‘plaintes à ja municipalité. Mais, aùmjlieù dèieur roijte, î]s furent tous trois arrêtés par ja garde nationale qui les enveloppa. En effet, Paidè’de camp pn avait obtenu l’ordre dans cet intervalle� Ils furent conduits à l’hôtel de ville et interrogés. Perquisition fut faite de leurs papiers : il ne s’est trouvé que peux paquets, l’un ficelé, contenant, suivant")è‘ dire cfe M. de Barmond, trois volumes d’une histoire de voyages; le second, des lettres et papiers destinés à M. le cardinal de Rohan. M. Eggss était dépositaire de ce dernier paquet. « Il résulte encore des déclarations de M. de Mestre, que depuis Tévasion de âj. de Bonne des priions de l’�bbaye, arrivée je 13 juillet, il s’éjàit retiré à une maison de campagne près Paris. M. l’abbé de Barrtiond l’y avait envoyé chercher avec sa voiture pour le ramener dans sa maison, .Vieil lë-Ruë-du-Tem p le. M. de Bonne y est fésté plusieurs jours sous le plus grand secret. Il ne parlait à personne, pas même aux frères de M. l’abbé, qui veillait spul’a sa subsistance, “faut de mystères donnèrent dès soupçons dans Je voisinage. M. de Bonne fut aperçu à travers une jalousie, sans néanmoins être parfaitement reconnu. M. de Mestre fit part à l'aide de camp de M. de Lufayeite de ses inquiétudes; Dès ce moment, M. de Bonne eût été arrêté, si M. Julien eût été muni de pouvoirs suffisants. A ce moyen, M-l’apbé eut le temps de partir de Paris. MÏ 'Julien le suivit avec M. de Mestre, qu’il laissa derrière la voiture lorsqu’ils l’eurint rencontrée. M. JûlieiV marcha devant pour arriver, comme il le fit, a ja poste de phâloris, tandis que M. de Mestre ne perdait pas de vue les voyageurs.�» ' A M. l’abbé d’Eymar. Je demande à dire ce que je sais dans cette affaire. Je déclare, sûr mon' honneur, n’avoir jamais ni vu, ni entendu M. de Bonne-Savardin. Quant au sieur Eggss, c’es*t un jeune homme qui m’a été adressé par M. le cardinal de Rohan lui-même, en me priant de le loger dans l’hôtel où je loge moi-mêmè. Je n’ai eu d’entretien avec lui que sur la route qu’il devait prendre. M. Barnave, Je fais la motion que les trois [Assemblée nationale.] ARCHfVRS PARLEMENTAIRES. prisopniers soient conduits à Paris sous bonne et sûre garde. J’observe que l’inviolabilité dès députés a pour but de les soustraire aux poursuites arbitraires des tribunaux, mais non à pelles qui se feraient en vertu des ordres dé l’Assemblée. Je demande aussi que le roi soit supplié de donner des ordres pour que le sieur de Rio! les, arreté à Lyon, soit conduit à Paris et que les papiers trouvés sur Jui soient mis en sûreté. M. Delley d’Agier. Les trois personnes ne doivent pas être conduites dans le même local. Il faut désigner, à l’avance, une prison spéciale pour le sieur de Bonne-Savardin. M. d’IIarainlmre. Je propose de charger M. |e président de témoigner la satisfaction de l’Assemblée à M. de Lafayette, à son aide de camp et aux officiers municipaux de Châlons-sur-Marne. M. l’abbé de Ifontesquiou. L’Assemblée doit mettre une différence entre le traitement de M. de Bonne-Savardin, accusé du crime de lèse-nation, et les sieurs abbé de Barmond et Eggss, dont tout le tort a été de s’être rencontrés dans sa compagnie. M. Charjes deJLamcth. M. de Bonne-Savardin s’est déjà sauvé de l’abbaye Saint-Germain-dés-Prés; il faut veiller sur lui et empocher qu’on ù’enlève ses papiers. M. le Président met aux voix le projet de décret proposé par M. Barnave. Il est adopté en ces termes : « L’Assemblée nationale décrète que le roi sera prié de donner des ordres pour que le sieur abbé Perrotiu, dit de Barmont, député à l’Assemblée nationale, et les sieurs Eggs et Bonne-Savardin soient conduits àParis séparément et par les gardes nationales, pour être les sieurs Eggs et Bonne-Sa-vardin déposés séparément dans les prisons de Paris, et le sieur Perrotin, dit de Barmont, gardé dans sa maison, jusqu’à ce qu’après l’avoir entendu, il ait été statué à son égard par l’Assemblée nationale. « Décrète que les papiers saisis par la municipalité de Châlons-sur-Marne seront remis dans l’état énoncé par le procès-verbal des officiers municipaux aux commandants des gardes nationales, et par ces derniers au comité des recherches. « Décrète, en outre, que le sieur Drouard, dit de Rîoles, détenu à Lyon, ainsi que le' particulier arrêté aussi et détenu à Bourgoin, seront aussi conduits dans les prisons de Paris par les gardes nationales, et que les pièces saisies sur eux par les officiers municipaux de Bourgoin et de Lyon seront pareillement apportées au comité des recherches par les chefs desdites gardes nationales. « Charge son président d’écrire aux officiers municipaux et gardes nationales de Châlons-sur-Marne, Bourgoin et Lyon, au commandant général de la garde parisienne et aux sieurs Julien et de Mestre, pour leur témoigner la satisfaction de l’Assemblée sur les preuves de zèle et de patriotisme qu’ils ont respectivement données. » (La séance est levée et indiquée à demain neuf heures du matin.) (29 juillet 1790.] PREMIÈRE ANNEXE A LA SÉANCE DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE DU 29 JUILLET 1790. Rapport dans l'affaire de MM. d'Hosier et Petit-Jêan, lu aux comités des recherches de l'Assemblée nationale et de la municipalité de Paris, le 29 juillet 1790, par M. J. P. Brissot, membre du comité des recherches de la muniéipalité de Paris. Si les actions publiques des hommes qui affichent une doctrine extraordinaire méritent de iïxer l’attention de ceux qui sont charges de maintenir la tranquillité générale, c’esf surtout dans les temps de troubles, où des folies et des visions peuvent servir à' couvrir des projets dangereux pour la Constitution; c’est, surtout, lorsqu’elles tendent ’à alarmer sur la sûreté du chef suprême du pouvoir exécutif. ' ' • Telle est la double considération qui a déterminé le comité de recherches de l’Àssémblée nationale et celui de la municipalité dé Paris’ à porter l’attention la plus profonde dans l’examen du projet bizarre des deux personnes arrêtées à Saint-Cloud. Ils ont cru de leur devoir' dè ne rien négliger pour en découvrir le véritable objet; et maintenant que leurs recherches sont terminées, ils croient devoir en publier le résultat, parce qu’on doit tout dire au peuple, et que, dafns la circonstance particulière, il importé de lé tran-quUtlser. , . P L’histoire de MM. d’IIosier etPeüt-Jean tient en partie au fameux magnétisme Animal’, et en partie à la croyance de révélations faites par la Vierge à des personnes jetées dans l’état de somnambulisme. l)n ne croirait pas que, dans Un siècle où la philosophie a répandudes lumières Ai brillantes, où les hommes ont appris à n’appuyer leurs opinions que sur des bases solides, il se trouvât dès êtres assez faibles pour adopter les visions les plus extravagantes, d’après des faits insignifiants et des discours tenus dûns le délire. Ce phénomène moral eixiste cependant; les sectes d’illuminés augmentent, au lieu de diminuer; peüt-être n’est-ee qu’un résultat des circonstances politiques de la France, qui rallie, à leur doctrine mystérieuse, les hommes mécontents du nouvel ordre de choses, et qui espèrent y trouvér des moyens de le détruire. Cet exposé déchirera le voile qui les couvre, préviendra leurs manœuvres, et c’est un nouveau motif de le publier. MM. d’Ho-sier et Petit-Jean (1) se rendirent au château de Saint-Cloud 1 é 29 juin dernier, jour dé saint Pierre (1) M. D’Hosier, qui joue un grand rôle dans cette aventure mystique, est president de la Chambre des comptes de Rouen. Jeune, car il n’est âgé que de 25 ans, on conçoit comment il est crédule, et la douceur qui règue dans sa physionomie explique comment il a été si facile à croire une doctrine, dont la sensibilité est une des bases, et à se prêter à la mission dangereuse dont on l’a chargé. M. Petit-Jean, ancien receveur des droits et domaines en Corse, plus âgé de dix ans, d’un temperammerit sec, annonce, dans sa physionomie mélancolique, ce caractère ferme et prononcé, qui appartient à cette espèce do tempérament, qui porter vers les idées sombres et entraîne à l’opiniâtreté. Il n’est pas indifférent de marquer ces circonstances physiques et morales ; elles peuvent servir à expliquer, à juger la conduite de ces deux individus, a ver ,,