394 jGônvêfctîcw nationale.] RâRÏÆÎWÏÀIRES, j H ïvXTîl constituées pat les commissaires du conseil général de la commune. « Fondateurs de la République, « Les sans -culottes de la commune de Pierre - fitte nous envoient devant vous portée en expiation et en holocauste tous les hochets de la vanité et de l’idolâtrie. « Accoutumés à mieux faire qu’à bien dire, allez, nous ont-ils recommandé, allez assurer les Véritables restaurateurs de notre liberté que nos mains fertilisent la terre et que nos enfants combattent pour la sainte égalité. « L’amour de la patrie, cette sublime vertu qui les renferme toutes, embrase nos cœurs du feu sacré de la liberté, et tant que ce sang coulera dans nos veines, nous pratiquerons et soutiendrons les saintes lois de la liberté et de l’égalité. « O Montagne ! si terrible aux ennemis du peuplé français, après les avoir tous écrasés de ton tonnerre, fais jaillir de tes flancs toutes les sources de la prospérité publique ; puissante de toute la puissance du peuple, tu peux tout ce que tu dois faire; tes essais te répondent de l’avenir. Ose continuer, marche d’un pas de géant à la postérité, appuyée sur la recon¬ naissance du peuple que tu as régénéré. « Macré. » VIII. Suit un extrait de V adresse de la commune de Montreuil, d'après le Mercure universel (1). Une députation des jeunes citpyens de Montreuil, de la première réquisition, au nom de leurs camarades, prêtent le serment d’être fidèles à la liberté, l’égalité, l’unité et l’indivisibi¬ lité de la République, ou de mourir en les défen¬ dant. La municipalité de cette commune et plu¬ sieurs autres déposent l’argenterie de leurs églises, IX. Suit le texte du discours de la commune d'Au-teuil, d'après un document des Archives natio¬ nales (2). Discours de la commune d'Auieuil, à la Con¬ vention nationale en lui remettant l'argenterie ‘ et les ornements de son église. « Citoyens législateurs, Depuis longtemps les philosophes nous di¬ saient : le prêtre vous trompe, il vous trompe pour vous rançonner. Les religions sont comme les vêtements, chacun doit s’habiller à sa guise et le gouvernement ne doit point payer des tailleurs pour faire aux gens des habits qui ne leur iraient pas; il ne doit pas plus vous faire . payer les prêtres d’une religion, si vous en croyez . une autre et surtout si vous n’en croyez aucune. (1) Mercure universel |28 brumaire an II (lundi 18 novembre 1793), p. 288, col. 1 < - Archives nationales, carton G 278, dossier 742. Les philosophes le disaient depuis long¬ temps, mais en vain. Vous prononcez un mot, ou plutôt vous faites un signe et tout cet écha¬ faudage d’erreurs s’écroule en un instant. La raison et la morale sucées avec le lait républicain remplaceront bientôt ceg vertus mensongères de la superstition, qui courbaient les esprits sous le joug et disposaient les âmes à la terreur, c’est-à-dire à l’esclavage. Une bonne instruction publique fera tout le bien qu’on attribuait aux fables sacrées, elle corri¬ gera tous les maux que ces fables ont produits sur la terre. Nous nous encouragerons au bien mutuelle¬ ment; ayant plus besoin de notre estime réci¬ proque, nous ferons des efforts plus constants pour la mériter : l’intérêt public nous rendra les meilleurs surveillants les uns des autres, Dans l’indigence, nous nous donnerons des secours qui ne seront pas ceux de l’aumône, mais de l’équité publique. Dans les peines, nous nous soulagerons, nous saurons aussi bien qu’un prêtre, qui souvent nous est tout à fait étranger, chercher l’endroit sensible dans le cœur de notre frère, et la pitié que nous lui montrerons sera plus sentie et plus vraie. fj Dans les maladies, nous consolerons l’homme vertueux en lui rappelant sa vie passée; nous l’encouragerons à ce passage inévitable, qui n’est terrible que pour les âmes énervées par les prêtres et par les habitudes efféminées d’un mauvais état social. Quant au méchant, qu’il meure dans les re¬ mords. Les cérémonies expiatoires des religions sont des sacrilèges en morale. Les remords, voilà les vrais monstres infernaux : ils sont déchaînés sur le crime par la justice éternelle, et le prêtre qui les étouffe est un corrupteur public. Citoyens législateurs, nous déposons entre vos mains ces instruments du mensonge qui nous sont désormais inutiles. Nous ne voulons plus d’autre culte que celui de la liberté et de la loi qui nous l’assure. Nous n’offrons à la patrie que les objets qui peuvent contribuer utilement à ses dépenses : nous avons gardé ceux qui ne présentaient qu’une richesse feinte et qui étaient couverts d’un or faux comme la doctrine des prêtres. X. Suit le texte de l'adresse dé la commune de Juvisy -sur -Orge, d'après un document des Ar¬ chives nationales (1). « Citoyens législateurs, « La commune de Juvisy-sur-Orge, voulant faire hommage à la nation de l’argenterie et des cuivres de son église, elle nous a député vers vous pour vous les présenter avec une expédition de la délibération qui a été prise à ce sujet, et qui en contient l’état. La commune n’a excepté de tous les objets qui servaient au culte que le linge, elle le conserve pour le distribuer à ses habitants les plus nécessiteux. « Notre ci-devant curé a écrit à la commune qu’il renonce à ses fonctions curiales, et qu’il remet son traitement à la nation; jmais il observe que si elle veut venir à son secours il sera aussi £ (1) Archives nationales, carton G 278, dossier 742, ’tGoirtetftum nationale.] ÀftfMViS ï*AfiLïrMENTAÎRES. £f 37 %i &»«ipë -a» iï $95 , M7 novembre 1793 sensible que reconnaissant dô cette' marque | de bienfaisance; en cessant d’exercer ses fenc-; tiens, en cessant d’être salarié par la nation, il se trouve dénué de toutes ressources, pour lui et pour sa sœur, et passe en un instant de T ai¬ sance dans une indigence absolue; il n’a pas cru cependant, malgré cette indigence, devoir concourir au partage. Il nous a écrit d’une ma¬ nière vraiment touchante qu’il y renonce et son droit équivaut au moins à une somme de 600 li¬ vres; il a cru ne pas pouvoir jouir d’une propriété attachée au domicile dans un moment où il est prêt à quitter celui qu’il a à Juvisy depuis quatre ans. Vous pèserez, citoyens législateurs, dans votre sagesse le prix qu’on peut attacher à une renonciation qui paraît avoir pour prin¬ cipe une grande délicatesse. « Nous sommes encore chargés de vous faire une autre offrande. Le citoyen Petit, officier municipal de la commune de Juvisy, culti¬ vateur et maître de poste à Fromenteau, fait hommage à la nation de l’argenterie et des ornements d’une chapelle établie pour l’usage de ses postillons dans une maison dont il est propriétaire. « Le citoyen Petit a donné des preuves cons¬ tantes de civisme depuis la Révolution; plus de la moitié de ses grains sont sortis de ses granges depuis la récolte pour le grenier d’a¬ bondance du district et de Paris; il a alimenté les communes de Juvisy et de Savigny et il a plus que satisfait à toutes les réquisitions qui lui ont été faites. « C’est ainsi que le citoyen Petit sert la Révo¬ lution, et c’est avec plaisir qu’en rendant hom¬ mage à la vérité, nous ferons connaître les senti¬ ments d’un républicain dont la modestie égale les vertus civiques qui le rendent cher à toute la commune. « Notre commune a établi une Société popu¬ laire; elle célébrera, le 30 brumaire, une fête civique en mémoire de la fondation de la Répu¬ blique; vous avez décrété qu’une députation assisterait à celle de la section de Marat ; accor-dez-nous la même faveur, vous comblerez les vœux d’une commune qui, la première, donna en 1790, l’idée de l’établissement des Sociétés populaires, en proposant à ses habitants de leur lire les décrets et de répondre aux obser¬ vations qu’ils pourraient faire pour leur en faciliter l’intelligence. « Francis Beaufleury ; Colombier, maire ; Petit, o-fficier municipal ; Barré, pro¬ cureur de la commune ; Raynal. XL Suit le texte de V adresse de la section des Sans-Culottes, d'après un document des Archives na¬ tionales (1). Section des S ans-Culottes. « Républicains, « La cupide aristocratie avait enfoui sous terre ce métal, objet de son amour et des mal¬ heurs du monde. Un sans-culotte l’a découvert, mais servant sa patrie et non pas les richesses, il abandonne même la récompense que lui ac-(1) Archives nationales, carton C 281, dossier 772. corde la loi à ses frères de la section des sans-- culottes qui combattent pour la liberté (1). Cè métal fut trouvé dans la maison de Boncourt, ou l’on enseignait jadis que trois ne font qu’tih, et qu’un pigeon était un homme. « O ma patrie, chassons de la République tous ces despotes qui, sous le masque de l’hu¬ manité, n’étaient que des sangsues du pauvre et de l’indigent. Hâtez-vous, législateurs, de bannir à jamais toutes ces chenilles dévorantes afin qu’elles ne puissent plus s’accrocher 4 l’arbre de la liberté pour le dévorer, et d’ap¬ prendre à toute la nation qu’une terre devenue libre rejette de son sein toute espèce de venin. Camus, ci-devant prêtre et curé de Sainte-Mar¬ gueritte, district de Nîmes, département du dard, remet ses litres de prêtrise et de sa cure; il a renoncé à ce métier et à ses émoluments il y a cinq mois. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (2). Des députés de la section des Ârcis viennent inviter la Convention à nommer une députation pour assister à la fête de Marat et de Lepeletiér, qui doit être célébrée le décadi 30 brumaire. La Convention décrète qu’elle nommera une dépu¬ tation de 12 membres pour participer à cette fête. Mention honorable, insertion au « Bulletin » (3). Suit le texte de la pétition de la section des Arcis, d'après un document des Archives natio¬ nales (4). « Législateurs, « La section des Arcis, toujours à la hauteur des grands principes, vint, il y a quelques mois, vous dénoncer les intrigants qui siégaient parmi vous. Vous avez rempli son vœu. Bientôt l’ ouragan populaire a dispersé ces hommes d’Etat comme une vile poussière, et le glaive de la loi a fait justice de ces scélérats conventionnaux. « Aujourd’hui elle se présente à votre barre pour une mission toute contraire. Deux citoyens infiniment chers à nos cœurs, Marat et Le Pele-tier, l’honneur de ce sénat auguste, ont eu, en récompense de leurs glorieux travaux pour la félicité publique, le bonheur de mourir pour leur patrie. « De toutes parts les patriotes s’empressent de rendre à ces martyrs de la liberté l’hommage dû à leur illustre mémoire. a La section des Arcis, pleine de respect pour les vertus de ces grands hommes, a arrêté de célébrer une fête en leur honneur. « Vous vous étonnerez peut-être, législateurs, de voir que notre section, qui toujours a pris le devant dans le sentier de l’honneur et du patrio¬ tisme, est presque la dernière à présenter aux mânes de nos héros l’hommage qui leur est dû. Soyez persuadés que cet hommage a toujours (1) Applaudissements, d’après V Auditeur ualional [n° 422 du 28 brumaire an II (lundi 18 novem¬ bre 1793), p. 5]. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 294. (3) Procès-verbaux de la Convention, t. 25, p. 294. (4) Archives nationales, carton G 281, dossier 772.