SÉANCE DU 21 BRUMAIRE AN III (11 NOVEMBRE 1794) - N° 4 91 Grâces vous soient rendues, hommes courageux qui avés resaisi pour notre bonheur, ces droits imprescriptibles que de nouveaux tirans avoient dérobé à la société qu’ils vouloient asservir. Continués, sages législateurs, à perfectionner l’édifice majestueux que vous avés élevé! poursuivés votre brillante carrière et nos bras, nos volontés, toutes nos facultés sont à vous. Vive la Republique, vive la Convention nationale. Salut et fraternité. L. Lemesle fils, maire , Raveau, secrétaire. m [Les maire, officiers municipaux et membres du conseil général de la commune de Longjumeau, le 8 brumaire an III] (23) Citoyens representans, Et nous aussi, nos coeurs sont reconnoissans, remplis d’allégresse, et brulans de l’amour de ces principes qui viennent de rendre au peuple français son energie, et qui seuls peuvent constituer à jamais son véritable bonheur. Il n’est donc plus enfin ce nuage de sang qui roulant sur nos têtes l’horreur de ses ténèbres vouloit aussi vous enveloper dans sa course impure! Des restes épars sembloient se réunir encore et nous ména-cer d’un nouveau deuil mais votre adresse a été le dernier trait de lumière qui les a frappés et chassés devant elle. Grâces immortelles vous soient rendues, citoyens Representans : la Convention, toujours la Convention et rien que la Convention; voilà notre ralliement. Oui, citoyens representans, soyez fermes à votre poste et alors ce qui vous restera a faire sera de maintenir ce que vous avez fait. Les maire, officiers municipaux et membres du conseil général de la commune de Long-Jumeau. Charles, maire, Brunel, Salleron, Marlier, officiers municipaux, Poulet, agent national, Noël, Bouchet, Saché, Chicot, Maureil, Bouyssou, notables, Roger, secrétaire greffier. n [Le conseil général de La Ferté-sur-Ourcq à la Convention nationale, le 7 brumaire an III] (24) Rêprésentans, Vôtre adresse au peuple francois réjouit l’homme vertueux en même tems qu’elle porte l’effroy et le désespoir dans l’ame des conspira-(23) C 324, pl. 1396, p. 13. (24) C 324, pl. 1396, p. 10. teurs et des traitres ; elle a été lüe le décadi 30 vendémiaire dernier dans notre commune en présence et dans le temple de l’Être suprême. Si quelques choses a été capable de nous pénétrer de l’amour du peuple pour ses répré-sentans, c’est sans contredit cette sérénité et cette joie peinte sur tous les visages lors de la proclamation de ces etemelles [illisible], enfans, jeunes gens et vielliards des deux sexes, tous ont jugés avec vous de ne reconnaître pour point de réunion que la Convention nationale et de former plutôt de leurs corps un rempart, que de souffrir qu’elle soit avillie. A vous seuls Représentans etoit réservés de mêttre au jour d’aussi sublimes principes, continuez a eclairer le peuple et a poursuivre le crime, maintenez le gouvernement révolutionnaire dans toute sa vigueur ; il fait trembler les despotes, il entraine leurs vils satellites, comme il assure a la liberté et son triomphe et sa gloire. Vivent a jamais la République et la représentation nationale. Suivent 12 signatures. o [Le conseil général de la commune de Blois à la Convention nationale, s. d.] (25) Liberté, Égalité, Fraternité Citoyens représentans, L’adresse que vous venez de proclamer au nom et pour le peuple français a ravivé dans nos Ames républicaines le feu sacré de la liberté, et porté la terreur et la mort dans celle de tous ces hommes de sang, trop long tems le fléau de l’humanité souffrante. Vous venez de les désigner au peuple ces pestes publiques, ces êtres immondes qui des long tems vendus à l’iniquité ne parlant sans cesse de la liberté que pour l’annéantir et établir sur des cadavres sanglans leur sisteme affreux d’oppression et de terreur. Mais le peuple qu’ils n’ont pu corrompre est la; éclairé sur ses véritables intérêts, il ne préférera jamais le claincan de ces vils adulateurs à l’or pur de la représentation nationale qui veut un peuple libre sous l’empire des loix et non un peuple esclave sous l’empire des passions. Citoyens Représentans, restez fermes au poste d’honneur où le peuple vous a placés. Déjà par votre énergie républicaine vous avez fait pâlir d’effroy les tirans chancelans sur leurs trônes ébranlés ; déjà vous avez fait tomber sour la hache de la loy ces modernes catilina qui sourds aux cris de la nature ont déchirés sans pitié le sein de la patrie qui les a vu naitre. (25) C 324, pl. 1396, p. 6. Adresse identique classée aussi en C 324, pl. 1397, p. 18. 92 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE L’étemel qui meut à son gré le destin des mortels à de sa main puissante et protectrice consolidé notre liberté. Le précieux vaisseau de la république trop long-tems agité par des vents empestés vous est confié, vous seuls en répondez à la nation entière; saisissez en donc le gouvernail et n’en confiez la maneuvre qu’à des matelots purs et incorruptibles, alors voguans à pleine voille sur une mer calme, il mouillera au cap de Bonne Espérance et arrivera dans peu au port de la félicité lieu de destination. Bergoin, Deby, officiers municipaux, Loupard, juge de paix et 26 autres signatures. P [Le conseil général de la commune de Dole à la Convention nationale, le 3 brumaire an III] (26) Citoiens representans. Ils étoient dans nos coeurs les grands principes que vous avés dévelopés dans votre sublime adresse au peuple français. Les faux patriotes y trouveront aussi trait pour trait leur figure hideuse leur masque est tombé : nous avons leur signalement, ils ne tromperont plus. Les membres composant le conseil général de la commune de Dole. O. Nocard, secrétaire général. Q [La société des Amis de l’égalité et de la Liberté d’Auch à la Convention nationale, s. d.] (27) Législateurs C’est au milieu des plus vifs applaudisse-mens et des cris mille fois répétés, vive la Convention nationale que nous avons acceuilli la lecture de votre adresse au Peuple français. Nous avons cru entendre la voix de la sagesse et de la justice ; eh ! qu’elle autre langue peuvent parler des hommes revêtus de la confiance d’un grand peuple, et que ce même peuple a chargé du soin de faire son bonheur, aussi se complait-il a croire que vos veilles et vos travaux sont exclusivement employés a l’en faire jouir et que le terme n’est pas éloigné, son attente ne sera pas vaine. Ah! loin de nous toute idée qui iroit à troubler une si douce confiance : Loin de nous ces hommes perfides qui, voyant le vaisseau de la République tant de fois battu par la tempête s’avancer majestueusement et toucher le rivage désiré, vou-droient par leurs déclarations outrées, nous (26) C 326, pl. 1415, p. 19. (27) C 326, pl. 1415, p. 15. engager a le repousser au milieu des éceuils. Nous sentons qu’il est tems que le calme succédé a tant d’orages et que le peuple français respire enfin, après une si longue et si pénible traversée. Unis dans un centre commun qui est vous, remplis d’amour et de respect pour vos lois, nous renouvelions le serment solemnel de vous être inviolablement attachés : Eh ! comment ne vous le serions nous pas ? vos principes sont les nôtres. Comme vous, nous ne voulons plus d’un gouvernement arbitraire, qui peze indistinctement sur l’innocent et le coupable, mais nous voulons avec vous d’un gouvernement éclairé, dégagé des vexations, des mesures cruelles, des iniquités dont il a servi de prétexte aux ennemis de nôtre révolution; Comme vous, nous ne voulons plus d’une justice sortant toujours des cachots et toute couverte de sang, ainsi que l’avoient figurée les vils et hipocrites conspirateurs que vous avés terrassés ; mais nous voulons avec vous de cette justice qui fait pâlir les ennemis du peuple, les conspirateurs et les tyrans et qui rassure a même tems, l’homme probe et vertueux, l’ami du peuple, l’homme timide qui incapable de faire beaucoup pour la révolution, veut néanmoins dans son coeur, le bonheur de sa patrie. Nous estimons avec vous, comme les ennemis du peuple, ceux qui voudroient attaquer obliquement ou de front la liberté, l’égalité, l’unité, l’indivisibilité de la République démocratique des Français, nous rangeons dans cette classe ceux-la sur-tout qui ont osé provoquer de votre sagesse la dissolution des sociétés populaires que vous avez vous-même défendue avec tant de courage contre les intentions perfides et les insolentes déclamations des La Fayette, des Custine, des Dumouriez et dont vous avez eu tant de besoin pour sauver la chose publique. Pénétrés du but politique de leur institution, nous userons du droit d’observer et d’avertir nos Représentans sur les dangers de la patrie, lorsqu’elle nous en fera le devoir; nous rejetterons de notre sein l’homme immoral, l’homme intrigant et calomniateur, comme nous en avons proscrit jusques icy l’aristocrate, le royaliste et le modéré. Tels sont, citoyens Législateurs, les principes, les sentimens qui animent tous les membres qui composent la société populaire d’Auch, voyés en eux l’expression de leurs coeurs. Vivent l’égalité et la liberté ; l’unité et l’indivisibilité de la République démocratique des Français : Vivent la Justice et la Probité, vive la Convention nationale : vivent les sociétés populaires. Boulée, président, Remignon, Atengise, secrétaires et 86 autres signatures. r [La société populaire et républicaine de Guerba-ville à la Convention nationale, le 6 brumaire an III] (28)