318 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE [Les administrateurs du département de la Loire-Inférieure à la Convention nationale, Nantes le 23 vendémiaire an III ] (53) Citoyens Représentans, Le bulletin imprimé de la Convention nationale du 18 de ce mois, nous apporte vôtre adresse aux français. Nous l’avons lüe avec empressement et nos coeurs ont cessés d’être comprimés. Habitans d’un département et d’une commune où la tyrannie a exercé les plus horribles ravages; témoins de toutes les atrocités que peuvent imaginer le crime et le brigandage ; spectateurs des dilapidations les plus énormes, des mesures les plus désastreuses, des désordres de tous les genres; poursuivis à la fois par la famine et par une maladie cruelle, menacés par les royalistes de la Vendée et par les Chouans de la rive droite de la Loire, comprimés de toutes parts et par les calomnies des méchans et par les poignards des conspirateurs ; réduits à l’impossibilité de faire le bien ; n’osant laisser échapper un soupir de crainte qu’il ne fut entendu de la tyrannie et ne devint un crime à ses yeux, c’est sans doute à nous qu’il est permis de desirer le règne de la loi et de la justice et d’en voir l’aurore avec yvresse. C’est de nôtre bouche que vous entendrez le cri expressif de la réconnaissance et des bénédictions sincères. Citoyens Représentans, nous avons distingué comme vous, les vrais ennemis du peuple. Les masques qui les couvraient ne nous ont pas empêchés de reconnaitre les héritiers de Robespierre, les agitateurs et désorganisateurs, les méchans, les fripons et cette longue famille de brigands qui ne vit que par le crime et pour le crime. Vous venez de frapper les uns, vous avez indiqué les autres et bientôt ils ne seront plus. Nous vous félicitons de ce que vous avez prévenu la réaction funeste qui pouvait naitre de vôtre sage mesure. Il falloit en supprimant ce système de terreur qui ne pouvait favoriser que les ambitieux et les partisans de la tyrannie; il fallait, ainsi que vous l’avez fait, conserver avec soin, dans toute sa pureté, son énergie et sa rapidité, ce Gouvernement révolutionnaire qui a déjà une fois sauvé la patrie et sans lequel, dans l’état des choses, la malveillance pourrait peut-être encore prétendre à des succès. Nous nous félicitons de vous en voir maintenir la durée jusqu’au moment où les tyrans coalisés seront forcés de vous demander la paix jusqu’à l’instant où la tranquillité sera parfaitement rétablie dans l’intérieur. Nous nous félicitons du parti que vous avez pris de ne point abandonner jusqu’à cette époque, le poste où vous a placés et où vous attachera la confiance, la volonté du Peuple. (53) C 323, pl. 1389, p. 17 et 35. Bull., 17 brum. (suppl.); M. U., XLV, 314. Cette adresse est de nouveau citée au procès-verbal du 13 brumaire. Voir ci-dessous Arch. Parlement., 13 brum., n° 5. Citoyens Représentans, marchez avec constance dans la carrière que vous vous êtes tracée ; que le crime soit poursuivi, que les agitateurs soyent reprimés ; que l’homme immoral soit éloigné sans ménagement de toutes les places; que les fonctions publiques ne soient confiées qu’à des mains pures, et que les audacieux qui voudroient toucher à l’arche sacrée, soient frappés de la foudre. C’est alors que le peuple sera heureux ; c’est alors que vous pourrez fixer solidement la base impérissable du gouvernement Démocratique; c’est alors enfin que vous pourrez conduire dans le port le vaisseau triomphant de la République française une et indivisible. Les administrateurs du département de la Loire-Inférieure . Picot, président, Grelien, secrétaire général, Gicqueaud, suivent 5 autres signatures. s [Le comité de surveillance et révolutionnaire de Ruffec à la Convention nationale, le 5 brumaire an III ] (54) Citoyens Représentants. Que dire apres tans d’autres, sinon terreur au crime, indulgence à l’erreur, paix et sûreté à l’inocence, unité indivisibilité de la république. La convention nationale seul centre d’unité tel fut notre cri de raliment dans touts les temps, les orages ne nous déconcerteront jamais. Les insinuations perfides ne nous aborderont que pour etre repoussés avec force et dédain. Fondateurs de la société populaire de notre commune en 1789, affillies aux Jacobins, toujours amis de la liberté, de l’égalité, de l’unité et de l’indivisibilité de la république, nous n’en avons que plus aplaudis au sage decret que vous aves lancé contre ces associations qui en majorité ont rendu de grand service a la chose publique, mais qui voullant trop entreprendre auroient pü luy nuire. C’est donc aujourd’huy, Législateurs, qu’il faut doublemant vous tesmoignier la satisfaction que nous resentons de vous voir empares des rennes du gouvernement et dans la resolution de ne plus vouloir une puissance rivale. Vous estes les seuls dépositaires du pouvoir du peuple souverain ; Restes a votre poste, et conduises, le vaisseau au port de la gloire, vous le voules et nous le désirons. Salut et fraternité. Jacques, président et 3 autres signatures. (54) C 323, pl. 1389, p. 16. Bull., 19 brum. (suppl.).