63 SÉANCE DU 3 MESSIDOR AN II (21 JUIN 1794) - N° 14 et l'équilibre a été rétabli dans l’ordre social..., et tous les sentimens qui embellissent la vie ont été honorés. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Nantes, 3 prair. II] (2). « Citoyens Représentants du peuple. Des hommes pervers en qui le patriotisme ne servoit que de masque à l’intrigue et de sauvegarde à l’hipocrisie s’etoient ligués contre la morale et vouloient anéantir la vérité par l’erreur. Pour mieux tuer la Révolution et renverser les lois de la justice, ils n’offroient que le néant à l’homme vertueux et au héros expirant pour sa patrie. Ils s’etoient convaincus les monstres ! que l’oubli de toute religion conduit à l’oubli des devoirs de l’homme et que les français seroient esclaves le jour ou ils meconnoitroient un être suprême Mais vous avez découvert, citoyens représentants, la perversité des traîtres qui avoient entrepris de replonger le peuple dans les fers. La sublime et primitive idée de la divinité, cette idée si consolante et la vraie base de la vertu, vous lavez vengée des outrages de ces hommes infâmes. La plus sainte des vérités a été consacrée dans le decret que vous venez de proclamer et que la nature a écrit dans tous les cœurs en caractères ineffaçables. Ces nobles accens : Le peuple français reconnoit l’existence d’un être suprême et de l’immortalité de l’ame. ont aussitôt épouvanté le méchant et consolé le juste. Ils ont rappelé à tous les défenseurs de la liberté que leur espoir et leur gloire ne meurent point avec leurs corps sur le champ de bataille, et qu’ils ne commencent à jouir du prix de leurs Vertus que lors qu’ils cessent de vivre. R etoit digne d’une assemblée d’hommes vertueux et libres de rappeller ainsi tous les êtres pensants à la contemplation de la divinité et des vérités etemelles dont elle est la source. Sur les débris du fanatisme et de l’athéisme vous avez elevé des autels a toutes les vertus qui lient etroitement les hommes et l’équilibre a été rétabli dans l’ordre social. Le triomphe du méchant et l’oppression du juste n’ont plus offert une choquante dissonance dans l’harmonie de la republique française et tous les sentiments qui embellissent la vie ont été honorés. Nous nous sommes unis à vous de principes et d’affections citoyens représentants pour rendre le même hommage à l’être suprême, aux mœurs, à la vertu. Ce n’est pas en vain que vous avez invoqué Rrutus et Socrates; leur esprit vit parmi vous et comme eux il vous conduira à l’immortalité ». Colas (présid.), Decourty (secret.), Savariau ( secret.), Sarravin (secret.) [et 1 signature illisible]. (1) P.V., XL, 56. Blm, 4 mess. (2) C 309, pl. 1202, p. 29. 14 Les membres du comité de surveillance de la commune de Provins (1) félicitent la Convention nationale sur son décret du 18 floréal, et sur celui qui, dicté autant par un mouvement de sagesse que d’humanité, assure des secours aux vieillards, aux infirmes, enfin à tous les indigens. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Provins, 3 prair. II] (3). « Representans d’un peuple Libre S’il manquoit un Rayon a la gloire qui vous distingue avec éclat de tous vos prédécesseurs, vous venez de le fixer sur vos têtes par votre décret du 18 floréal — L’intrepide deffenseur des droits de L’être Suprême, et des mortels reunis en Société étoit sans doute assuré qu’il trouveroit dans vos cœurs Les plus heureuses dispositions pour le triomphe de la véritable et saine philosophie. Reconnoitre L’existence de L’être Suprême, et L’immortalité de l’âme, c’est donner La plus grande activité aux vertus que vous avez mises à l’ordre du jour : acquérir une conscience pure et irréprochable seroit pour L’homme juste une jouissance incomplette : il faut que La postérité honore sa mémoire, et que La plus belle portion de luy même, son âme immortelle, trouve une association digne des vertus qu’il aura pratiquées parmi ses frères. Le néant est L’unique consolation du Scélérat : mais [?] La honte ne peut L’atteindre au milieu de ses forfaits. La mort ne peut Les expier suffisamment, il faut donc a L’âme atroce un Séjour, une destinée qui démarquent notoirement Les bons et les méchants. Continuez, Braves et incorruptibles montagnards, de préconiser La morale pure par vos immortels travaux : nous avons vivement senti la sagesse, l’humanité touchante de vos decrets, et notament de celuy qui assure des Secours aux vieillards, aux infirmes, indigens — aux enfans dés Leurs Berceau : d’une main vigoureuse vous élevez L’Edifice du bonheur Social et Républicain : et de l’autre vous terrassez tous Les oppresseurs du genre humain. Vive La République ! Vive La convention nationale ! S. et F. ». Legrand (présid.), Meunier, Brizé (?), Truze (?), Morecey (?), Lambert cadet, Ratat, Masson, Bouarlé (?) (secret.). 15 La commune de Pontoise (4) félicite la Convention nationale d’avoir proclamé l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame, et lui exprime son indignation sur l’attentat dirigé contre Robespierre et Collot-d’Herbois. (1) Seine-et-Marne. (2) P.V., XL, 57. Btn, 4 mess. (3) C 308, pl. 1195, p. 28. (4) Seine-et-Oise. 63 SÉANCE DU 3 MESSIDOR AN II (21 JUIN 1794) - N° 14 et l'équilibre a été rétabli dans l’ordre social..., et tous les sentimens qui embellissent la vie ont été honorés. Mention honorable, insertion au bulletin (1). [Nantes, 3 prair. II] (2). « Citoyens Représentants du peuple. Des hommes pervers en qui le patriotisme ne servoit que de masque à l’intrigue et de sauvegarde à l’hipocrisie s’etoient ligués contre la morale et vouloient anéantir la vérité par l’erreur. Pour mieux tuer la Révolution et renverser les lois de la justice, ils n’offroient que le néant à l’homme vertueux et au héros expirant pour sa patrie. Ils s’etoient convaincus les monstres ! que l’oubli de toute religion conduit à l’oubli des devoirs de l’homme et que les français seroient esclaves le jour ou ils meconnoitroient un être suprême Mais vous avez découvert, citoyens représentants, la perversité des traîtres qui avoient entrepris de replonger le peuple dans les fers. La sublime et primitive idée de la divinité, cette idée si consolante et la vraie base de la vertu, vous lavez vengée des outrages de ces hommes infâmes. La plus sainte des vérités a été consacrée dans le decret que vous venez de proclamer et que la nature a écrit dans tous les cœurs en caractères ineffaçables. Ces nobles accens : Le peuple français reconnoit l’existence d’un être suprême et de l’immortalité de l’ame. ont aussitôt épouvanté le méchant et consolé le juste. Ils ont rappelé à tous les défenseurs de la liberté que leur espoir et leur gloire ne meurent point avec leurs corps sur le champ de bataille, et qu’ils ne commencent à jouir du prix de leurs Vertus que lors qu’ils cessent de vivre. R etoit digne d’une assemblée d’hommes vertueux et libres de rappeller ainsi tous les êtres pensants à la contemplation de la divinité et des vérités etemelles dont elle est la source. Sur les débris du fanatisme et de l’athéisme vous avez elevé des autels a toutes les vertus qui lient etroitement les hommes et l’équilibre a été rétabli dans l’ordre social. Le triomphe du méchant et l’oppression du juste n’ont plus offert une choquante dissonance dans l’harmonie de la republique française et tous les sentiments qui embellissent la vie ont été honorés. Nous nous sommes unis à vous de principes et d’affections citoyens représentants pour rendre le même hommage à l’être suprême, aux mœurs, à la vertu. Ce n’est pas en vain que vous avez invoqué Rrutus et Socrates; leur esprit vit parmi vous et comme eux il vous conduira à l’immortalité ». Colas (présid.), Decourty (secret.), Savariau ( secret.), Sarravin (secret.) [et 1 signature illisible]. (1) P.V., XL, 56. Blm, 4 mess. (2) C 309, pl. 1202, p. 29. 14 Les membres du comité de surveillance de la commune de Provins (1) félicitent la Convention nationale sur son décret du 18 floréal, et sur celui qui, dicté autant par un mouvement de sagesse que d’humanité, assure des secours aux vieillards, aux infirmes, enfin à tous les indigens. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Provins, 3 prair. II] (3). « Representans d’un peuple Libre S’il manquoit un Rayon a la gloire qui vous distingue avec éclat de tous vos prédécesseurs, vous venez de le fixer sur vos têtes par votre décret du 18 floréal — L’intrepide deffenseur des droits de L’être Suprême, et des mortels reunis en Société étoit sans doute assuré qu’il trouveroit dans vos cœurs Les plus heureuses dispositions pour le triomphe de la véritable et saine philosophie. Reconnoitre L’existence de L’être Suprême, et L’immortalité de l’âme, c’est donner La plus grande activité aux vertus que vous avez mises à l’ordre du jour : acquérir une conscience pure et irréprochable seroit pour L’homme juste une jouissance incomplette : il faut que La postérité honore sa mémoire, et que La plus belle portion de luy même, son âme immortelle, trouve une association digne des vertus qu’il aura pratiquées parmi ses frères. Le néant est L’unique consolation du Scélérat : mais [?] La honte ne peut L’atteindre au milieu de ses forfaits. La mort ne peut Les expier suffisamment, il faut donc a L’âme atroce un Séjour, une destinée qui démarquent notoirement Les bons et les méchants. Continuez, Braves et incorruptibles montagnards, de préconiser La morale pure par vos immortels travaux : nous avons vivement senti la sagesse, l’humanité touchante de vos decrets, et notament de celuy qui assure des Secours aux vieillards, aux infirmes, indigens — aux enfans dés Leurs Berceau : d’une main vigoureuse vous élevez L’Edifice du bonheur Social et Républicain : et de l’autre vous terrassez tous Les oppresseurs du genre humain. Vive La République ! Vive La convention nationale ! S. et F. ». Legrand (présid.), Meunier, Brizé (?), Truze (?), Morecey (?), Lambert cadet, Ratat, Masson, Bouarlé (?) (secret.). 15 La commune de Pontoise (4) félicite la Convention nationale d’avoir proclamé l’existence de l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame, et lui exprime son indignation sur l’attentat dirigé contre Robespierre et Collot-d’Herbois. (1) Seine-et-Marne. (2) P.V., XL, 57. Btn, 4 mess. (3) C 308, pl. 1195, p. 28. (4) Seine-et-Oise.