SÉANCE DU 6 MESSIDOR AN II (24 JUIN 1794) - N08 21-23 143 Insertion au bulletin et renvoi à la commission des revenus nationaux (1). 21 Les administrateurs du district d’Amiens, département de la Somme, témoignent leur admiration et leur reconnoissance à la Convention nationale, sur son décret, par lequel le Peuple Français reconnoit l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame. Le peuple français, disent-ils, n’est donc plus avili et prosterné aux pieds d’un simulacre; il n’est plus dégradé par le despotisme et la superstition : c’est un peuple invincible qui entoure ses représentons pour chanter ses droits naturels, qu’ils lui ont fait conquérir; c’est un peuple vertueux et libre qui jure, sous les auspices de l’Etre-Suprême, guerre aux tyrans, paix aux chaumières, la République ou la mort. Il termine par inviter la Convention à rester à son poste pour consolider le bonheur de l’humanité. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Amiens, 6 prair. II] (3) . « Citoyens Représentons, C’est au milieu des Victoires qu’une Nation fiere de sa cause et forte de ses propres moyens fonde sous les yeux de l’Europe Conjurée la morale la plus pure sur les vrais principes du Républicanisme, ainsi finit le rêve des Traîtres qui avoient pu méditer la Guerre Civile par la Subversion et le massacre de la Convention Nationale. Le Problème de l’atheisme est résolu à sa honte et le Machiavélisme expire avec ses Coryphées. Toutes leurs formes se réduisent à quelques ridicules chimères et leurs travers désor-ganisateurs ont été payés d’un opprobre étemel. Leurs forfaits et la Complicité du dernier Capet ne nous rappélent les César, les Catilina que pour Venger Brutus de sa postérité. Le Peuple français, né pour La Liberté, avoit trop long tems rivé ses fers par des changemens de dynastie, mais son réveil n’a pas été aussi majestueux que terrible pour retomber sous un usurpateur, en vain la Tyrannie et le fédéralisme ont redressé leurs têtes hideuses, en vain. L’immoralité avoit tendu ses filets, une main Sage et hardie fit tomber le piège et le Crime n’a perdu que les Coupables. Pitt lui-même à St James aura tremblé; il voit les factions impies S’écrouler avec les Conspirateurs, il a vu le Sacerdoce politique figurer à l’Echaf-faud, il verra... une religion pure et simple s’elever avec des succès rapides sur ses plans de Révolte et de corruption; l’être suprême et l’immortalité de l’âme reconnus où il vouloit élever le matérialisme; la liberté ne faire de 25 millions d’individus qu’un peuple de frères en dépit des petits Bourgeois de londres. Citoïens Representans, que Robespierre ne Craigne donc pas que ses principes soient des (1) P.V., XL, 119. B1”, 7 mess. (suppl‘); C. Eg., n° 675; M.U., XLI, 103; J. Sablier, n° 1397. (2) P.V., XL, 120. Mentionné par Débats, n° 644. (3) C 308, pl. 1196, p. 15. erreurs, tout ce qui tend à rendre à l’homme le Caractère de sa dignité, tout ce qui peut améliorer sa condition politique et morale ne Sauroit avoir de fausses Conséquences. Robespierre, l’Organe de votre Comité de Salut Public n’a dit que la vérité quand il a mis les sages de l’antiquité à leur juste niveau, porté les modernes à toute leur hauteur et réduit les prêtres à leur plus bas périgée pour mieux s’élancer vers la Divinité. «Si l’Existence de Dieu, si l’immortalité de l’ame n’étoient que des Songes, elles seroient encore la plus belle de toutes les Conceptions de l’Esprit humain. » quelle touche ! quelle Energie ! avec quelle assûrance ne marche t’il pas sur les Débris poudreux du fanatisme ? avec quel Enthousiasme ne nous entraîne t’il pas à L’autel de la Patrie ? ô Spectacle attendrissant ! princes, courtisans, derviches, tous ont disparu à l’aurore de ce beau jour. Les patriotes seuls peuvent Célébrer de telles fêtes... Ce ne sont plus ces hommes avilis et prosternés dans la poussière aux pieds d’un simulacre; ce ne sont plus ces sujets dégradés par le despotisme et la superstition. C’est un peuple invincible qui entoure Ses représentons pour chanter ses droits qu’ils lui ont fait reconquérir. C’est un peuple vertueux et libre qui jure sous les Auspices de l’Etre Suprême Guerre aux Tyrans ! Paix aux Chaumières ! La République ou la Mort ! Liberté, C’est la dernière raison du Peuple. Et Vous Représentans, que vous restiez à votre Poste, c’est le dernier vœu de nos administrés, S. et F. » Malatosse, Hunin (vice-présid.) , Prophétie, Dieudonné, Moura Laurens(?), Main art, Joly, Quesnet, sénèque. 22 Le citoyen Pierre Angerand, de Commune-Affranchie, écrit à la Convention nationale qu’il fait hommage à la patrie du montant de la liquidation de sa maîtrise de fabricant de cartes, dont il a remis les titres au citoyen Jean Girard, ex-notaire en cette même commune. Mention honorable du don, insertion au bulletin et renvoi au comité de liquidation (1). 23 Les citoyens composant la société populaire de la commune de Baron, district de Senlis, département de l’Oise, félicitent la Convention nationale sur les mesures sages et vigoureuses qu’elle a prises pour déjouer et punir les traîtres et les conspirateurs, et lui témoignent leur admiration et leur reconnoissance sur son décret qui proclame l’existence de l’Etre-Su-prême et l’immortalité de l’ame, et établit des fêtes décadaires. (1) P.V., XL, 12Q. Bin, 7 mess. (suppl*); J. Sablier, n° 1397. SÉANCE DU 6 MESSIDOR AN II (24 JUIN 1794) - N08 21-23 143 Insertion au bulletin et renvoi à la commission des revenus nationaux (1). 21 Les administrateurs du district d’Amiens, département de la Somme, témoignent leur admiration et leur reconnoissance à la Convention nationale, sur son décret, par lequel le Peuple Français reconnoit l’Etre-Suprême et l’immortalité de l’ame. Le peuple français, disent-ils, n’est donc plus avili et prosterné aux pieds d’un simulacre; il n’est plus dégradé par le despotisme et la superstition : c’est un peuple invincible qui entoure ses représentons pour chanter ses droits naturels, qu’ils lui ont fait conquérir; c’est un peuple vertueux et libre qui jure, sous les auspices de l’Etre-Suprême, guerre aux tyrans, paix aux chaumières, la République ou la mort. Il termine par inviter la Convention à rester à son poste pour consolider le bonheur de l’humanité. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Amiens, 6 prair. II] (3) . « Citoyens Représentons, C’est au milieu des Victoires qu’une Nation fiere de sa cause et forte de ses propres moyens fonde sous les yeux de l’Europe Conjurée la morale la plus pure sur les vrais principes du Républicanisme, ainsi finit le rêve des Traîtres qui avoient pu méditer la Guerre Civile par la Subversion et le massacre de la Convention Nationale. Le Problème de l’atheisme est résolu à sa honte et le Machiavélisme expire avec ses Coryphées. Toutes leurs formes se réduisent à quelques ridicules chimères et leurs travers désor-ganisateurs ont été payés d’un opprobre étemel. Leurs forfaits et la Complicité du dernier Capet ne nous rappélent les César, les Catilina que pour Venger Brutus de sa postérité. Le Peuple français, né pour La Liberté, avoit trop long tems rivé ses fers par des changemens de dynastie, mais son réveil n’a pas été aussi majestueux que terrible pour retomber sous un usurpateur, en vain la Tyrannie et le fédéralisme ont redressé leurs têtes hideuses, en vain. L’immoralité avoit tendu ses filets, une main Sage et hardie fit tomber le piège et le Crime n’a perdu que les Coupables. Pitt lui-même à St James aura tremblé; il voit les factions impies S’écrouler avec les Conspirateurs, il a vu le Sacerdoce politique figurer à l’Echaf-faud, il verra... une religion pure et simple s’elever avec des succès rapides sur ses plans de Révolte et de corruption; l’être suprême et l’immortalité de l’âme reconnus où il vouloit élever le matérialisme; la liberté ne faire de 25 millions d’individus qu’un peuple de frères en dépit des petits Bourgeois de londres. Citoïens Representans, que Robespierre ne Craigne donc pas que ses principes soient des (1) P.V., XL, 119. B1”, 7 mess. (suppl‘); C. Eg., n° 675; M.U., XLI, 103; J. Sablier, n° 1397. (2) P.V., XL, 120. Mentionné par Débats, n° 644. (3) C 308, pl. 1196, p. 15. erreurs, tout ce qui tend à rendre à l’homme le Caractère de sa dignité, tout ce qui peut améliorer sa condition politique et morale ne Sauroit avoir de fausses Conséquences. Robespierre, l’Organe de votre Comité de Salut Public n’a dit que la vérité quand il a mis les sages de l’antiquité à leur juste niveau, porté les modernes à toute leur hauteur et réduit les prêtres à leur plus bas périgée pour mieux s’élancer vers la Divinité. «Si l’Existence de Dieu, si l’immortalité de l’ame n’étoient que des Songes, elles seroient encore la plus belle de toutes les Conceptions de l’Esprit humain. » quelle touche ! quelle Energie ! avec quelle assûrance ne marche t’il pas sur les Débris poudreux du fanatisme ? avec quel Enthousiasme ne nous entraîne t’il pas à L’autel de la Patrie ? ô Spectacle attendrissant ! princes, courtisans, derviches, tous ont disparu à l’aurore de ce beau jour. Les patriotes seuls peuvent Célébrer de telles fêtes... Ce ne sont plus ces hommes avilis et prosternés dans la poussière aux pieds d’un simulacre; ce ne sont plus ces sujets dégradés par le despotisme et la superstition. C’est un peuple invincible qui entoure Ses représentons pour chanter ses droits qu’ils lui ont fait reconquérir. C’est un peuple vertueux et libre qui jure sous les Auspices de l’Etre Suprême Guerre aux Tyrans ! Paix aux Chaumières ! La République ou la Mort ! Liberté, C’est la dernière raison du Peuple. Et Vous Représentans, que vous restiez à votre Poste, c’est le dernier vœu de nos administrés, S. et F. » Malatosse, Hunin (vice-présid.) , Prophétie, Dieudonné, Moura Laurens(?), Main art, Joly, Quesnet, sénèque. 22 Le citoyen Pierre Angerand, de Commune-Affranchie, écrit à la Convention nationale qu’il fait hommage à la patrie du montant de la liquidation de sa maîtrise de fabricant de cartes, dont il a remis les titres au citoyen Jean Girard, ex-notaire en cette même commune. Mention honorable du don, insertion au bulletin et renvoi au comité de liquidation (1). 23 Les citoyens composant la société populaire de la commune de Baron, district de Senlis, département de l’Oise, félicitent la Convention nationale sur les mesures sages et vigoureuses qu’elle a prises pour déjouer et punir les traîtres et les conspirateurs, et lui témoignent leur admiration et leur reconnoissance sur son décret qui proclame l’existence de l’Etre-Su-prême et l’immortalité de l’ame, et établit des fêtes décadaires. (1) P.V., XL, 12Q. Bin, 7 mess. (suppl*); J. Sablier, n° 1397.