SÉANCE DU 28 BRUMAIRE AN III (18 NOVEMBRE 1794) - N°1 351 lequel gémissaient depuis quinze mois les amants de la liberté et de l’égalité, tandis que des insectes dévoroient la substance du peuple... tandis que des tigres s’abreuvaient, s’abreuvaient du sang des patriotes...! Hommage étemel aux principes que la représentation nationale a proclamés dans son adresse au peuple français dans sa séance du 18 de ce mois... Guerre à mort a tout individu, a toute association qui oserait y porter atteinte... ! Périsse le dernier des hommes dignes de la liberté plutôt que de voir rélévé le trône et la tirannie...! Tenez, Représentans, d’une main ferme et hardie les rênes du gouvernement révolutionnaire... Lui seul peut assurer la République par la centralité des pouvoirs et la célérité des mésures de surété intérieure et extérieure. Abbatez d’un seul coup les partisans et les continuateurs de l’éxécrable Roberspierre... Les hommes probes (et c’est la grande majorité du peuple) sont débout pour faire exécuter la loi. Nous professons, depuis 1789, que l’homme libre ne dépend que de sa conscience et de la loi... nous l’avions même inséré dans nos cahiers dits de doléances et malgré l’effusion du sang de milliers de républicains, la terreur ne nous a point laissé dégrader les principes que la Convention nationale vient de rappeller au peuple français. Récévez, Représentans, le serment que nous réitérons de ne réconnaître d’autre maître que la loi, d’autre point de ralliement que la Convention et que notre dernier cri sera Vive la République. Suivent 15 signatures. æ [La société populaire régénérée de Langon à la Convention nationale, le 1er brumaire an III\ (35) Liberté, Égalité ou la mort. Citoyens Représentants. Vôtre adresse aux français à été éntendue de tout le monde; les bons citoyens ont trésailli de joye ; les méchants ont frémi de rage, voyant que leur reigne, est passé, et que la République est infailliblement sauvée si la Convention reste unie. La mort de Robespierre et de ses complices à rétabli l’équihbre ; il étoit impossible en éffet, que la République fut une et indivisible, tant que la réprésentation nationale auroit été divisée. Le bonheur et la gloire de la nation doivent nécéssairement émaner du centre commun, vous seuls, citoyens représentants, pouvés ramener sur la terre la justice et la prospérité. Les hommes de sang ont àbusé de la méfiance, méfions nous des méchants. (35) C 326, pl. 1421, p. 17. Récévés nos actions de grâce, citoyens représentants, vous àvés rendu à la probité l’energie et le courage qui lui étoient nécéssaires pour def-fendre la République; vous àvés multiplié nos forces et àjouté beaucoup à notre reconnoissance. L’univers saura que la vertû s’épure dans le malheur. Salut et fraternité. Les membres composant la société régénérée de Langon. Suivent 45 signatures. e * [Les citoyens amis de la liberté et de l’égalité réunis en société populaire à Laon, à la Convention nationale, s. d.] (36) Des scélérats ambitieux avoient organisé le crime et mis la terreur à l’ordre du jour, ces armes sont nécessaires aux tirans pour asservir le peuple et usurper sa souveraineté ; mais pour des législateurs qui veulent le règne de la justice et qui respirent l’amour de l’humanité, ces armes sont inutiles, la reconnoissance nationale leur suffit. L’adresse au peuple françois ou vous avez développé les principes à toujours été entendue avec de vifs applaudissemens par la société républicaine de Laon, un concours nombreux de citoyens présens à ses séances a partagé son enthousiasme. Cet assentiment général doit être la plus douce récompense de vos pénibles travaux, continuez les donc avec le même courage jusqu’à ce que vous ayez affermi la République et contraint les ennemis à la reconnoître et à la respecter, mais n’oubliez pas que vos travaux seront imparfaits si vous ne donnez une attention particulière à la morale publique. Les intriguans qui ont parcouru la scène de la révolution connoissoient bien les pernicieux effets de la dégradation des mœurs ; leurs [illisible] de ce genre ne sont que trop constans et la célébrité qu’ils se sont acquise n’en est peut être que le dangereux résultat. Citoyens Législateurs, vous avez bien mérité de la patrie en écrasant le monstre de la tyrannie, frappez avec la même énergie celui de l’immoralité qui s’oppose encore au bonheur d’un grand peuple. Vous acquerrerez de nouveaux droits à sa reconnoissance, en épurant ses moeurs et lui donnant à la fois l’exemple et la leçon. Après vous avoir témoigné leur gratitude pour votre adresse au peuple français, les républicains soussignés s’empressent de vous offrir une nouvelle preuve de leur soumission à vos décrets, en se conformant à celui du 25 vendémiaire sur la police des sociétés populaires. Suivent 60 signatures. (36) C 326, pl. 1421, p. 18.