SÉANCE DU 8 THERMIDOR AN II (26 JUILLET 1794) - Nl,s 32-36 529 la flotte dans les ports de la République, il y a été procédé à l’adjudication de biens d’émigrés; qu’à cette nouvelle, tous les sans-culottes se sont disputé les héritages de ces individus que l’arrivée des subsistances coloniales pour la France a dû mettre au désespoir, et que plusieurs lots estimés 85,980 liv. ont été vendus 259,300 liv. Insertion au bulletin, renvoi au comité des biens nationaux (l). 32 La société populaire de Lacaune, département du Tarn, annonce que le citoyen David Cambon a déposé sur le bureau mille liv. pour les frais de la guerre. Le sans-culotte Sebe vient d’y déposer également, et pour le même motif, 62 liv. 15 s. en numéraire. Ces deux sommes ont été versées dans la caisse du receveur de district. Les récépissés sont joints à la présente. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Lacaune, 18 mess. III [Z). « Législateurs, « Il y a quelques jours que le sans-culotte David Cambon déposa sur notre bureau la somme de 1.000 liv. pour les frais de la guerre. Le sans-culotte Sébe vient d’y déposer aussi 62 liv. 15 s. en numéraire qu’il destine au même usage. Ces deux sommes ont été versées dans la caisse du receveur du district, dont les récépissés sont ci-joints. Si ces deux dons correspondent à l’intention de ces deux citoyens au gré de la haine qu’ils ont vouée aux tyrans, les trônes seront bientôt renversés, les brigands qui les occupent écrasés et la République heureuse. S. et F. ». BATALLER ( secrét . g"1), HANNAIS (vice-présid.) Lacaune, 15 mess. II « Je soussigné Receveur du district de Lacaune reconnois avoir reçu du cn Hannais, secrétaire de la société populaire de cette commune, 62 liv. 15 s. en numéraire, que le cn Sébe, président de ladite société a offert en don pour les frais de la guerre ». J. Cabannes cadet Lacaune, 24 prair. II « Je soussigné Receveur du district de Lacaune reconnois avoir reçu du citoyen Sébe, président de la société populaire de cette commune, 1000 liv. provenant d’une offrande volontaire faite par le cn Cambon pour fournir aux frais de la guerre ». J. Cabannes cadet. (1) P.V., XLII, 192. Bin, 15 therm. (1er suppl1); Mon., XXI, 325; J. Fr., n°670. (2) P.V., XLII, 192. (3) C 311, pl. 1233, p. 11 à 13. 33 Le conseil -général de la commune de Ne-vers, département de la Nièvre, adresse à la Convention des félicitations sur la mémorable journée du 8 messidor, sur les succès qui l’ont couronnée dans les plaines de Fleurus, et lui annonce que l’enthousiasme étoit si grand à l’arrivée de ces heureuses nouvelles, que le conseil -général de la commune a, d’un mouvement spontané, arrêté une fête civique en signe d’alégresse et de réjouissance, et qu’elle a été célébrée avec toute la pompe et la majesté qui accompagnent toujours la réunion d’un peuple librë. Mention honorable, insertion au bulletin, ainsi que de l’adresse de l’administration de Strasbourg (l). 34 Les administrateurs de la police font passer le montant des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention, qui s’élève à 7742. Insertion au bulletin, renvoi au comité de sûreté générale. Renvoi au même comité de la lettre des détenus à Pélagie (2). 35 Les écoliers enseignés par le citoyen Germain Lenormand, instituteur à Rouen (3), écrivent à la Convention nationale que ses immortels travaux foudroient les tyrans de l’Europe. Ils l’invitent à rester au poste périlleux où l’a placée la confiance du peuple. Ils adressent leurs chants de victoire. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (4). 36 Les sans-culottes composant le conseil-général de la commune de Maubeuge (5) remercient la Convention d’avoir immortalisé leur commune par le décret du 16 messidor : pour premier témoignage de reconnoissance, ils annoncent que leur bataillon s’est porté au siège de la place de Landrecies, sous ses murs, jusqu’à sa reddition; il étoit disposé à se porter sur les autres places de la République, à reven-(l) P.V., XLII, 192. (2) P.V., XLII, 193. Voir, ci-dessous, Pièce annexe IL 13) Seine-Inférieure. 4 P.V., XLII, 193. 5) Nord. 34 SÉANCE DU 8 THERMIDOR AN II (26 JUILLET 1794) - Nl,s 32-36 529 la flotte dans les ports de la République, il y a été procédé à l’adjudication de biens d’émigrés; qu’à cette nouvelle, tous les sans-culottes se sont disputé les héritages de ces individus que l’arrivée des subsistances coloniales pour la France a dû mettre au désespoir, et que plusieurs lots estimés 85,980 liv. ont été vendus 259,300 liv. Insertion au bulletin, renvoi au comité des biens nationaux (l). 32 La société populaire de Lacaune, département du Tarn, annonce que le citoyen David Cambon a déposé sur le bureau mille liv. pour les frais de la guerre. Le sans-culotte Sebe vient d’y déposer également, et pour le même motif, 62 liv. 15 s. en numéraire. Ces deux sommes ont été versées dans la caisse du receveur de district. Les récépissés sont joints à la présente. Mention honorable, insertion au bulletin (2). [Lacaune, 18 mess. III [Z). « Législateurs, « Il y a quelques jours que le sans-culotte David Cambon déposa sur notre bureau la somme de 1.000 liv. pour les frais de la guerre. Le sans-culotte Sébe vient d’y déposer aussi 62 liv. 15 s. en numéraire qu’il destine au même usage. Ces deux sommes ont été versées dans la caisse du receveur du district, dont les récépissés sont ci-joints. Si ces deux dons correspondent à l’intention de ces deux citoyens au gré de la haine qu’ils ont vouée aux tyrans, les trônes seront bientôt renversés, les brigands qui les occupent écrasés et la République heureuse. S. et F. ». BATALLER ( secrét . g"1), HANNAIS (vice-présid.) Lacaune, 15 mess. II « Je soussigné Receveur du district de Lacaune reconnois avoir reçu du cn Hannais, secrétaire de la société populaire de cette commune, 62 liv. 15 s. en numéraire, que le cn Sébe, président de ladite société a offert en don pour les frais de la guerre ». J. Cabannes cadet Lacaune, 24 prair. II « Je soussigné Receveur du district de Lacaune reconnois avoir reçu du citoyen Sébe, président de la société populaire de cette commune, 1000 liv. provenant d’une offrande volontaire faite par le cn Cambon pour fournir aux frais de la guerre ». J. Cabannes cadet. (1) P.V., XLII, 192. Bin, 15 therm. (1er suppl1); Mon., XXI, 325; J. Fr., n°670. (2) P.V., XLII, 192. (3) C 311, pl. 1233, p. 11 à 13. 33 Le conseil -général de la commune de Ne-vers, département de la Nièvre, adresse à la Convention des félicitations sur la mémorable journée du 8 messidor, sur les succès qui l’ont couronnée dans les plaines de Fleurus, et lui annonce que l’enthousiasme étoit si grand à l’arrivée de ces heureuses nouvelles, que le conseil -général de la commune a, d’un mouvement spontané, arrêté une fête civique en signe d’alégresse et de réjouissance, et qu’elle a été célébrée avec toute la pompe et la majesté qui accompagnent toujours la réunion d’un peuple librë. Mention honorable, insertion au bulletin, ainsi que de l’adresse de l’administration de Strasbourg (l). 34 Les administrateurs de la police font passer le montant des détenus dans les maisons de justice, d’arrêt et de détention, qui s’élève à 7742. Insertion au bulletin, renvoi au comité de sûreté générale. Renvoi au même comité de la lettre des détenus à Pélagie (2). 35 Les écoliers enseignés par le citoyen Germain Lenormand, instituteur à Rouen (3), écrivent à la Convention nationale que ses immortels travaux foudroient les tyrans de l’Europe. Ils l’invitent à rester au poste périlleux où l’a placée la confiance du peuple. Ils adressent leurs chants de victoire. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (4). 36 Les sans-culottes composant le conseil-général de la commune de Maubeuge (5) remercient la Convention d’avoir immortalisé leur commune par le décret du 16 messidor : pour premier témoignage de reconnoissance, ils annoncent que leur bataillon s’est porté au siège de la place de Landrecies, sous ses murs, jusqu’à sa reddition; il étoit disposé à se porter sur les autres places de la République, à reven-(l) P.V., XLII, 192. (2) P.V., XLII, 193. Voir, ci-dessous, Pièce annexe IL 13) Seine-Inférieure. 4 P.V., XLII, 193. 5) Nord. 34 530 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE diquer, si le général commandant à l’aile droite ne l’avoit renvoyé dans ses foyers pour y faire le service de la garnison. La conduite qu’il a tenue au siège est consignée dans une attestation délivrée par le général de division Fave-reau. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (l). [Les sans-culottes à la Conv.; s.d.] ( 2) « La Convention nationale a immortalisé notre commune par son décret du 16 messidor dernier; elle ne cessera d’en être reconnaissante. Pour premier témoignage de sa sensibilité, son bataillon s’est porté au siège de la place de Landrecies, a barraqué sous ses murs jusqu’à sa reddition; il était disposé de se porter sur les autres places de la république à revendiquer, si le général commandant l’attaque de droite ne l’avait envoyé dans ses foyers pour y faire le service de la garnison. « La conduite qu’il a tenue au siège est consignée dans l’extrait joint. « Salut et fraternité ». ( Suivent les signatures). [Le gnl de division Favereau, commandant l’attaque de Landrecies. Au q.g. de Favril, 28 mess. Il] « Je certifie que la garde nationale citoyenne de Maubeuge, qui sert sous mes ordres depuis quatre mois que je commande dans cette place, vient de donner une nouvelle preuve de zèle et de bravoure dans le service actif qu’elle a fait au siège de Landrecies. « J’atteste que les regrets qu’éprouvent ces braves citoyens, de ne pouvoir continuer à coopérer à la destruction des esclaves qui souillent les villes du Quesnoy, Valenciennes et Condé, ne sont adoucis que par la jouissance bien naturelle de voler dans les bras de leurs épouses et de leurs enfants. « J’atteste que, d’après la confiance et l’amitié que m’ont témoignées ces braves citoyens, ils possèdent la mienne et mon cœur, et que l’agrément que j’ai éprouvé en les commandant me fait éprouver le plus grand regret de m’éloigner d’eux ». Favrau. (Y est apposé un scel en cire rouge). P.c.c. Contamine (3), maire; Drapier, officier municipal, et le secrétaire » 37 Le président de la société populaire de La Salvetat, département de l’Hérault, écrit à la Convention que la fête à l’Être suprême a été célébrée dans sa commune avec toute la solem-nité possible; que ce jour-là les citoyens ont consacré leur ci-devant église aux fêtes natio-(l) P.V., XLII, 193. Bm, 11 therm. (suppl1); J. Sablier, n° 1461. Voir Arch. pari, t. XCII, séance du 16 mess., n° 28. (2) Mon., XXI, 319; Débats, n° 674. 3 Voir P. A. I. nales; qu’ils en ont enlevé l’argenterie, le cuivre, le tronc, les ornemens, qu’ils ont envoyés au chef-lieu du district; qu’il s’est trouvé 4 quintaux de cuivre, et 42 livres 1/2 d’argenterie, poids de table, non compris les galons, et c. Il adresse l’inventaire de tous ces effets et le procès-verbal de la fête. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (l). 38 La société populaire de Louhans, département de Saône-et-Loire, félicite la Convention sur ses travaux, l’assure de son dévouement à la patrie, et lui adresse le procès-verbal de son épuration, afin de lui faire connoître les principes révolutionnaires qui ont dirigé cette régénération, et les sentimens républicains qui l’animent. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de sûreté générale (2). 39 Un secrétaire donne lecture du procès-verbal du 26 messidor. La rédaction est approu' vée (3). 40 Un autre secrétaire donne lecture des diffé-rens décrets rendus le 7 thermidor. La rédaction est adoptée (4). 41 Robespierre fait un discours très-étendu, par lequel, après avoir répondu aux reproches qu’il dit lui être faits d’aspirer à la dictature, il développe une opinion injurieuse aux comités de sûreté générale et de salut public. Il ajoute que depuis quatre décades il n’a pas paru à ce dernier comité. Il annonce que le décret sur les Anglais ne s’exécute pas; que le système de Dumouriez est suivi dans la Belgique : il se plaint de ce que les canonniers sont éloignés de Paris, de ce qu’on donne le change sur la situation de la République. Il faut, dit-il, laisser agir les comités, mais les surveiller, et que la Convention prenne enfin la dignité qui lui convient (5). (1) P.V., XLII, 194. 2) P.V., XLII, 194. 3 P.V., XLII, 194. 4 P.V., XLII, 194. (5) P.V., XLII, 194. 530 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE diquer, si le général commandant à l’aile droite ne l’avoit renvoyé dans ses foyers pour y faire le service de la garnison. La conduite qu’il a tenue au siège est consignée dans une attestation délivrée par le général de division Fave-reau. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (l). [Les sans-culottes à la Conv.; s.d.] ( 2) « La Convention nationale a immortalisé notre commune par son décret du 16 messidor dernier; elle ne cessera d’en être reconnaissante. Pour premier témoignage de sa sensibilité, son bataillon s’est porté au siège de la place de Landrecies, a barraqué sous ses murs jusqu’à sa reddition; il était disposé de se porter sur les autres places de la république à revendiquer, si le général commandant l’attaque de droite ne l’avait envoyé dans ses foyers pour y faire le service de la garnison. « La conduite qu’il a tenue au siège est consignée dans l’extrait joint. « Salut et fraternité ». ( Suivent les signatures). [Le gnl de division Favereau, commandant l’attaque de Landrecies. Au q.g. de Favril, 28 mess. Il] « Je certifie que la garde nationale citoyenne de Maubeuge, qui sert sous mes ordres depuis quatre mois que je commande dans cette place, vient de donner une nouvelle preuve de zèle et de bravoure dans le service actif qu’elle a fait au siège de Landrecies. « J’atteste que les regrets qu’éprouvent ces braves citoyens, de ne pouvoir continuer à coopérer à la destruction des esclaves qui souillent les villes du Quesnoy, Valenciennes et Condé, ne sont adoucis que par la jouissance bien naturelle de voler dans les bras de leurs épouses et de leurs enfants. « J’atteste que, d’après la confiance et l’amitié que m’ont témoignées ces braves citoyens, ils possèdent la mienne et mon cœur, et que l’agrément que j’ai éprouvé en les commandant me fait éprouver le plus grand regret de m’éloigner d’eux ». Favrau. (Y est apposé un scel en cire rouge). P.c.c. Contamine (3), maire; Drapier, officier municipal, et le secrétaire » 37 Le président de la société populaire de La Salvetat, département de l’Hérault, écrit à la Convention que la fête à l’Être suprême a été célébrée dans sa commune avec toute la solem-nité possible; que ce jour-là les citoyens ont consacré leur ci-devant église aux fêtes natio-(l) P.V., XLII, 193. Bm, 11 therm. (suppl1); J. Sablier, n° 1461. Voir Arch. pari, t. XCII, séance du 16 mess., n° 28. (2) Mon., XXI, 319; Débats, n° 674. 3 Voir P. A. I. nales; qu’ils en ont enlevé l’argenterie, le cuivre, le tronc, les ornemens, qu’ils ont envoyés au chef-lieu du district; qu’il s’est trouvé 4 quintaux de cuivre, et 42 livres 1/2 d’argenterie, poids de table, non compris les galons, et c. Il adresse l’inventaire de tous ces effets et le procès-verbal de la fête. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité d’instruction publique (l). 38 La société populaire de Louhans, département de Saône-et-Loire, félicite la Convention sur ses travaux, l’assure de son dévouement à la patrie, et lui adresse le procès-verbal de son épuration, afin de lui faire connoître les principes révolutionnaires qui ont dirigé cette régénération, et les sentimens républicains qui l’animent. Mention honorable, insertion au bulletin, renvoi au comité de sûreté générale (2). 39 Un secrétaire donne lecture du procès-verbal du 26 messidor. La rédaction est approu' vée (3). 40 Un autre secrétaire donne lecture des diffé-rens décrets rendus le 7 thermidor. La rédaction est adoptée (4). 41 Robespierre fait un discours très-étendu, par lequel, après avoir répondu aux reproches qu’il dit lui être faits d’aspirer à la dictature, il développe une opinion injurieuse aux comités de sûreté générale et de salut public. Il ajoute que depuis quatre décades il n’a pas paru à ce dernier comité. Il annonce que le décret sur les Anglais ne s’exécute pas; que le système de Dumouriez est suivi dans la Belgique : il se plaint de ce que les canonniers sont éloignés de Paris, de ce qu’on donne le change sur la situation de la République. Il faut, dit-il, laisser agir les comités, mais les surveiller, et que la Convention prenne enfin la dignité qui lui convient (5). (1) P.V., XLII, 194. 2) P.V., XLII, 194. 3 P.V., XLII, 194. 4 P.V., XLII, 194. (5) P.V., XLII, 194.