114 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Tous ont juré de mourir à leur poste plutôt que de souffrir qu’il ne soit porté aucune atteinte au gouvernement républicain. De la fermeté et ça ira, nous surveillerons les intrigants et les faux patriotes que la terre soit arrosée de leur sang et que la République soit impérissable. Voilà le serment des vrais montagnards de Buchy. S. et F. ». J. Cantet, Carillé. 26 Les administrateurs du district de Belvès, département de la Dordogne, invitent la Convention nationale à rester à son poste, et annoncent qu’ils ont envoyé à la monnaie l’argenterie de toutes les églises de ce district, qui sont à présent autant de temples de la Raison : ils ajoutent que les autres objets ont été vendus, et le prix versé dans la caisse du district (1). [Belvès, 5 germ. II] (2). « Citoyens représentants, Les journaux retentissent chaque jour des victoires que la raison a remporté sur le fanatisme, dans les différents districts de la République : il n’y a que le seul district de Belvès, qui est, nous osons le dire, un de ceux qu’on peut appeler, à la hauteur des circonstances, dont on ne parle pas. Cependant, depuis quatre mois, il ne s’y est pas célébré une messe : toutes les églises se sont métamorphosées en autant de temples consacrés à l’idole des républicains, à la liberté; les calotins ont été forcés d’y rendre hommage en abdiquant leurs fonctions, et en convenant de bonne foi (supposé qu’ils en aient) de leur charlatanisme. Les dépouilles de la superstition ont été envoyées à la monnaie depuis longtemps. Les ornements de ce culte extravagant, comme chasubles, dalmathies, éto-les, manipules, pluviauxdés, voiles, aubes, amies, surplis, bonnets carrés et autres signes ridicules de cette espèce, ont été mis à l’enchère, pour le produit en être versé dans les caisses du receveur. Une ci-devant chapelle, nommée Ca-pelou, vient d’être démolie : les décombres ont été distribuées aux indigents pour servir à se bâtir des chaumières. Il faut vous observer qu’il y avait une notre-dame qui attirait les fanatiques 20 lieues à la ronde : c’était une faiseuse de miracles dans le genre de celle de Mont-Carmel. Maintenant, il n’y a plus ici qu’une seule religion naturelle, la seule qui convienne aux hommes libres. Nous avons pour maxime de ne faire à autrui, que tout justement, ce que nous voudrions qu’on nous fît; avec de pareils principes, on ne peut manquer d’être bon républicain. C’est aussi en cette qualité que nous vous prions de rester à votre poste jusqu’à ce que tous les tyrans coalisés, ainsi que tous les ennemis des sans-culottes aient mordu (1) P.V., XXXVI, 28. Bin, 2 flor. (suppl1), 10 flor. 12e suppl4). (2) C 301, pl. 1076, p. 16. la poussière; et même au delà si le salut de la République l’exige. Vive la République ! Vive la Montagne ! Montet Lacroix, Montet, Fauvels, Royneau. 27 Les administrateurs du district d’Argelès (1) instruisent la Convention nationale que les préjugés expirent sans convulsion, que l’argenterie des églises afflue à l’administration, et que le district bientôt ne sera plus qu’un temple à la Raison. Ils envoient le tableau des différens dons patriotiques offerts par diverses communes et sociétés populaires du district, et ils invitent la Convention nationale à rester à son poste (2). [Argelès, 6 germ. II] (3). « Citoyen président, Aujourd’hui et de tous les temps, les bons citoyens du district d’Argelès, se sont empressés de venir au secours de leurs braves frères d’armes. Nous te faisons passer le tableau général de leurs offrandes civiques en linges et autres objets destinés à leur soulagement. Veuilles le mettre sous les yeux de la Convention nationale. Ils ne réclament pour prix de leur don que cette faveur; tu la leur dois; et cela suffit pour qu’elle leur soit assurée. Nous ne cesserons d’admirer l’énergie et la vertu républicaine qui caractérise tous les membres de cette assemblée auguste; nous les invitons de nouveau à rester à leur poste. C’est lorsque les scélérats cherchent à perdre la République par des complots criminellement ourdis, que les représentants du peuple qui les déjouent, doivent redoubler de courage, et le peuple de confiance. Continuez, braves montagnards, la vertu et la justice sont à l’ordre du jour, et la République sauvée malgré ses ennemis. Les préjugés religieux expirent ici, sans convulsion, malgré que certains hommes corrupteurs et immoraux aient voulu violenter les paisibles habitants de nos campagnes; ils n’ont pu les égarer et la confiance qu’ils ont eu dans leurs administrateurs, que ces soit-disant sans-culottes ont voulu avilir, a déjoué leurs machinations. Les églises se ferment, les prêtres rentrent paisiblement dans leurs foyers, l’argenterie du culte afflue à l’administration. Dans peu, elle augmentera les ressources de la République, et notre district ne sera plus bientôt qu’un temple de la raison. Périssent les tyrans, les scélérats ! Vivent la Montagne, la vertu et la justice ! Ce sont là nos cris de raliement. S. et F. ». Lacadé, Trésarrieu, Latapie, Lassalle, Gas-sié, Courtade, Boyrié, Labbat et Franier. (1) Et non Argellez. Hautes-Pyrénées. (2) P.V., XXXVI, 29. Bln, 2 flor. (suppl1), 10 flor. (2e suppl4) . (3) C 301, pl. 1076, p. 23. 114 ARCHIVES PARLEMENTAIRES - CONVENTION NATIONALE Tous ont juré de mourir à leur poste plutôt que de souffrir qu’il ne soit porté aucune atteinte au gouvernement républicain. De la fermeté et ça ira, nous surveillerons les intrigants et les faux patriotes que la terre soit arrosée de leur sang et que la République soit impérissable. Voilà le serment des vrais montagnards de Buchy. S. et F. ». J. Cantet, Carillé. 26 Les administrateurs du district de Belvès, département de la Dordogne, invitent la Convention nationale à rester à son poste, et annoncent qu’ils ont envoyé à la monnaie l’argenterie de toutes les églises de ce district, qui sont à présent autant de temples de la Raison : ils ajoutent que les autres objets ont été vendus, et le prix versé dans la caisse du district (1). [Belvès, 5 germ. II] (2). « Citoyens représentants, Les journaux retentissent chaque jour des victoires que la raison a remporté sur le fanatisme, dans les différents districts de la République : il n’y a que le seul district de Belvès, qui est, nous osons le dire, un de ceux qu’on peut appeler, à la hauteur des circonstances, dont on ne parle pas. Cependant, depuis quatre mois, il ne s’y est pas célébré une messe : toutes les églises se sont métamorphosées en autant de temples consacrés à l’idole des républicains, à la liberté; les calotins ont été forcés d’y rendre hommage en abdiquant leurs fonctions, et en convenant de bonne foi (supposé qu’ils en aient) de leur charlatanisme. Les dépouilles de la superstition ont été envoyées à la monnaie depuis longtemps. Les ornements de ce culte extravagant, comme chasubles, dalmathies, éto-les, manipules, pluviauxdés, voiles, aubes, amies, surplis, bonnets carrés et autres signes ridicules de cette espèce, ont été mis à l’enchère, pour le produit en être versé dans les caisses du receveur. Une ci-devant chapelle, nommée Ca-pelou, vient d’être démolie : les décombres ont été distribuées aux indigents pour servir à se bâtir des chaumières. Il faut vous observer qu’il y avait une notre-dame qui attirait les fanatiques 20 lieues à la ronde : c’était une faiseuse de miracles dans le genre de celle de Mont-Carmel. Maintenant, il n’y a plus ici qu’une seule religion naturelle, la seule qui convienne aux hommes libres. Nous avons pour maxime de ne faire à autrui, que tout justement, ce que nous voudrions qu’on nous fît; avec de pareils principes, on ne peut manquer d’être bon républicain. C’est aussi en cette qualité que nous vous prions de rester à votre poste jusqu’à ce que tous les tyrans coalisés, ainsi que tous les ennemis des sans-culottes aient mordu (1) P.V., XXXVI, 28. Bin, 2 flor. (suppl1), 10 flor. 12e suppl4). (2) C 301, pl. 1076, p. 16. la poussière; et même au delà si le salut de la République l’exige. Vive la République ! Vive la Montagne ! Montet Lacroix, Montet, Fauvels, Royneau. 27 Les administrateurs du district d’Argelès (1) instruisent la Convention nationale que les préjugés expirent sans convulsion, que l’argenterie des églises afflue à l’administration, et que le district bientôt ne sera plus qu’un temple à la Raison. Ils envoient le tableau des différens dons patriotiques offerts par diverses communes et sociétés populaires du district, et ils invitent la Convention nationale à rester à son poste (2). [Argelès, 6 germ. II] (3). « Citoyen président, Aujourd’hui et de tous les temps, les bons citoyens du district d’Argelès, se sont empressés de venir au secours de leurs braves frères d’armes. Nous te faisons passer le tableau général de leurs offrandes civiques en linges et autres objets destinés à leur soulagement. Veuilles le mettre sous les yeux de la Convention nationale. Ils ne réclament pour prix de leur don que cette faveur; tu la leur dois; et cela suffit pour qu’elle leur soit assurée. Nous ne cesserons d’admirer l’énergie et la vertu républicaine qui caractérise tous les membres de cette assemblée auguste; nous les invitons de nouveau à rester à leur poste. C’est lorsque les scélérats cherchent à perdre la République par des complots criminellement ourdis, que les représentants du peuple qui les déjouent, doivent redoubler de courage, et le peuple de confiance. Continuez, braves montagnards, la vertu et la justice sont à l’ordre du jour, et la République sauvée malgré ses ennemis. Les préjugés religieux expirent ici, sans convulsion, malgré que certains hommes corrupteurs et immoraux aient voulu violenter les paisibles habitants de nos campagnes; ils n’ont pu les égarer et la confiance qu’ils ont eu dans leurs administrateurs, que ces soit-disant sans-culottes ont voulu avilir, a déjoué leurs machinations. Les églises se ferment, les prêtres rentrent paisiblement dans leurs foyers, l’argenterie du culte afflue à l’administration. Dans peu, elle augmentera les ressources de la République, et notre district ne sera plus bientôt qu’un temple de la raison. Périssent les tyrans, les scélérats ! Vivent la Montagne, la vertu et la justice ! Ce sont là nos cris de raliement. S. et F. ». Lacadé, Trésarrieu, Latapie, Lassalle, Gas-sié, Courtade, Boyrié, Labbat et Franier. (1) Et non Argellez. Hautes-Pyrénées. (2) P.V., XXXVI, 29. Bln, 2 flor. (suppl1), 10 flor. (2e suppl4) . (3) C 301, pl. 1076, p. 23.