[Convention nationale.] ARCHIVES PARLEMENTAIRES | L�iobre 13 sentants, les protecteurs de ses droits, ses pères ont partagé le sentiment de son indignation ; ils ont tari les sources du crime, et le décret bien¬ faisant du 29 septembre a été donné à la Répu¬ blique. « Courage, braves Montagnards, courage ! vous avez sauvé le peuple en l’ arrachant aux griffes de ces harpies, à la soif dévorante de ces sangsues. Ah ! si quelques âmes froides et inté¬ ressées, si quelques êtres ennemis de notre félicité osaient s’élever contre la mesure éner¬ gique et nécessaire que vous avez décrétée, s’ils osaient réclamer, repoussez avec horreur ces actes criminels; ils seraient le dernier cri de la cupidité agonisante; ils seraient un crime nou¬ veau ajouté à ses crimes passés. A de pareilles machinations, à des réclamations aussi perfides, opposez, citoyens législateurs, les bénédictions du peuple, l’expression de sa reconnaissance, le témoignage de la raison, le cri de la nature, celui de la justice, de la vérité, l’ approbation de tous les bons citoyens et l’assentiment de la société républicaine de La Rochelle, amie sincère du peuple, de sa liberté et de son bonheur. « Salut. « Les membres composant le bureau dejla société, « Gosset fils, vice-président; Coullon, secrétaire; J. Fournial, secrétaire. » La Société montagnarde de Quimper déclare, dans une adresse, qu’elle adhère, comme tous les bons Français, à la Révolution qui purgea la Convention nationale de tous les mandataires infidèles. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre d'envoi (2). Le président de la Société montagnarde de Quim¬ per, au citoyen Président de la Convention nationale. « Citoyen Président, « Lisez, je vous en prie, à la Convention natio¬ nale, l’adresse ci-jointe. Elle prouvera les vrais sentiments d’une ville que plusieurs folliculaires paraissent avoir résolu de perdre par les in¬ fâmes calomnies qu’ils répandent contre elle. « Le Long. « Quimper, le 12 octobre 1793, l’an II de la République une et indivisible. » Suit le texte de l'adresse (3). La Société montagnarde de Quimper, à la Convention nationale. « Citoyens représentants, « Quand vous donnâtes aux Français une Constitution sublime qui, comme la loi des (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 187. (2) Archives nationales, carton C 280, dossier 761. (3) Archives nationales, carton C 280, dossier 761. Hébreux sortit d’une montagne au milieu des foudres et des éclairs, ce fut avec reconnais¬ sance que nous reçûmes cette charte précieuse qui consacre à jamais les droits imprescriptibles du peuple. Quoique notre acceptation fût, de notre part, l’adhésion la plus solennelle à la révolution des 31 mai, 1er et 2 juin, révolution qui n’a fait de la Convention qu’une Montagne et de tous les bons républicains, qu’un peuple de Montagnards, les calomnies que de vils folliculaires ne cessent de vomir contre notre cité, nous imposent le devoir de vous faire con¬ naître encore une fois les vrais sentiments qui nous animent. Nous déclarons donc adhérer comme tout bon Français à la Révolution mémo¬ rable qui purgea la Convention nationale des infidèle? mandataires dont l’haleine pestilen¬ tielle infectait le sanctuaire des lois. Un des grands travaux d’Hercule fut d’avoir nettoyé les étables d’Augias. Le plus grand de vos tra¬ vaux sera d’avoir sauvé la République en ba¬ layant de la terre de la liberté tous les fédéralistes, tous les traîtres, tous les conspirateurs. « Continuez, courageux représentants du peuple, continuez par vos grandes mesures à faire trembler tous nos ennemis, et bientôt les sceptres des despotes coalisés contre la France viendront se briser contre la Montagne. « Le Long, président; Bouilly, secrétaire. « Quimper, le 12 octobre 1793, l’an II de la République une et indivisible. » Les administrateurs du district de Provins annoncent à la Convention qu’ils viennent d’en¬ voyer au directeur de la Monnaie, à Paris, 1,179 marcs d’argenterie, provenant des re¬ cherches qu’ils ont faites en vertu du réquisitoire du représentant du peuple Dubouchet. Mention honorable et insertion au « Bulle¬ tin » (1). Suit la lettre des administrateurs du district de Provins (2). Les administrateurs du district de Provins, au Président de la Convention nationale. « Provins, le 2, lre décade du 2e mois de T ère républicaine. « Citoyen Président, « Nous venons d’adresser au directeur de la Monnaie de Paris, onze cent soixante-dix-neuf marcs de métal d’argent, provenant de la re¬ cherche que nous avons faite avec exactitude, en vertu du réquisitoire du représentant du peuple Dubouchet, de l’argenterie et vaisselle armoriées, chez les ci-devants, et messieurs les aristocrates de notre district. « Nous n’avons pas oublié quelques hochets de la vanité; ils consistent en quatre croix de Saint-Louis, une de Saint-Lazare et un Saint-Esprit en or, venant d’un ci-devant cordon rouge; vous les recevrez avec cette lettre ainsi que les brevets pompeux qui accompagnaient (1) Procès-verbaux de la Convention, t. 24, p. 187. (2) Archives nationales, carton C 278, dossier 748, 14 [Convention Üâlbisàtê.] ARCHIVÉS PÂÏ&ÈMËNÎÀlftfi§, J «gbrümgre ta II 666 futiles décofatidüs àcOOMêeë* sôüs l’àiiôifeü régime, à l’éclat du nom. dû à la protection, et qui n’ètâient presque jamais le partage de la bravoure et de la vertu* « Veuillez bien, Citoyen Président, assurer la Convention qu’à l’aide de quelques cures lieü-reuses opérées par Dubouchet, votre collègue* l’amour de l’égalité et do la liberté républicaines règne dans cette contrée, et que nous lui sommes redevables d’avoir monté l’esprit public à la hauteur de la résolution, nous mettrons tout eu usage pour lui conserver ce niveau (l). « J, Garnier; Hourier l’aîné; Pigot; Gar¬ nier; Lelong; Simon, 'président; Linnoy, procureur syndic ; Coÿn, secrétaire .. » LeS républicains dë Ëôüëh manifestent leur indignation sur l’attentat Commis en là personne du représentant du peuple Ëeauyais, et en de¬ mandent une vengeanee éclatante. Mention honorable et insertion an « Bulle¬ tin » (â)î Sitit lit lettre des républicains de Mouen (3). , Les répUbHôainê dé Éôüëri, â la Convention nMionode . s « Liberté, égalité * unité* indivisibilité de la République, fraternité ou la mort. « Législateurs, « La nature et l’humanité viennent d’être ou* tragées de la manière la plus inouïe, par ces êtres qui usurpèrent trop longtemps le beau titré de philanthropes; Ün crime, dont l’histoire des nations ne fournit point d’exemples, vient d’être commis en la personne de Beauvais, représentant du peuple français, par cette horde forcenée d’Anglais, que la trahison la plus infâme a intro¬ duite dans Toulon. « Souffrirez-vous plus longtemps que la repré¬ sentation nationale et le droit des gens soient impunément violés par les cannibales agents de Pitt ! Souffrirez-vous que les vils suppôts d’un tyran, dont ils immolèrent le prédécesseur, conservent l’odieuse prétention de venger, par des atrocités, le juste supplice du dernier roi de France! N’ est -il pas temps enfiü d’user de re¬ présailles' envers cea monstres, l’opprobre du genre humain! « Intrépides Montagnards, Vous â qui la Ré¬ publique entière doit la Constitution populaire qui va faire son bonheur, déployer cette éner¬ gie stoïque qui Vous caractérise, vengez la na¬ ture, vengez l’ humanité, vengez-vous, vengez-noüs. Que Votre juste fureur ne soit point com¬ primée par la réflexion séduisante mais spé¬ cieuse bue ce natiofiicido est l’ouvrage des stipendies du gouvernement anglais, et nofi celui du peuple entier. Souvenez-vous qu’uti peuple qui, témoin dë ces forfaits, ü’éerase point les monstres qui les ont ôrdoniiés et exécutés, devient coupable et mérite, par son silence, de (1) Applaudissements, d’après le Mercure univer¬ sel [9e jour du 2e mois de l’an II (mercredi 30 oc¬ tobre 1793), p. 477, col. 1]. (2) Procès-verbaux de la Convention, t. 24* p. 187. (3) Archives nationales, carton C 280* dossier 761. éubir la peine de la complicité; soufenëz-¥ôus qtt’un peuple qui* en pareil cas* ne remplit pas le plus saint des devoirs en s’insurgeant, qu’un peuple qui Se laisse ainsi avilir pàf SëS agents sans les foudroyer de sa toute-puissance, éSt un troupeau d’esclaves et non, comme dans Un pays libre* cette masse souveraine des chëfs-d’ oeuvre de là nature. « Organes dë la nation* Vous avez déjà pro¬ clamé Pitt l’ennemi du genre humain, déclarez aux peuples libres, à nos frères des Etats-Unis, à l’Europe entière, que le peuple anglais est aussi l’ënnemi du genre humain; déclarez-leur qüe ce peuple d’anthropophages est indigne d’exister dans une sphère habitée par des peu¬ ples policés, dites à ce peuple, désormais l’objet du mépris universel, que les républicains fran¬ çais ont juré d’aSSouvir leur juste, veàgéancë jusque Sur le dernier dés Anglais qui n’auraient pas formellement désavoué cët assassinat hor¬ rible, ou ne seraient pas déjà accourus se ranger sottS les drapeaux de là liberté. En tin mot* dé¬ clarez -lui, au nom do la nation dont VOUS êtes les dignes représentants, guerre éternelle, haine implacable, vengeance inextinguible. « Tel est le vœu des républicains soussignés. « Présentée le jour du mois de la 2e année de 1 1 République une et indivisible. » ( Suivent 148 signatures. ) Le 3e bataillon des Landes, au camp de la Liberté* près Saint-J ean-Fîed-dè-Pof t* invité la Convention nationale à rester à son posté* jus¬ qu’à cè que la Constitution soit parfaitement affermie. Lés citoyens composant cé bataillon jurent de faire un rempart de leurs corps autour de la Montagne sacrée sur laquelle est fondée le tëmpiè de là liberté et de l’êgàlitê : « Nous le hérisserons, disent-ils, de nos armes et de nos baïonnettes; nous le défendrons jusqu’à la mort. » Mention honorable et insertion au & Bulle¬ tin » (1)* Suit l'adresse du 3e bataillon des Landes (2). Le 3 e bataillon des Landes, à la Convention nationale. « Au camp dë la iiberté, près Saint-Jean-Pied-de-Port, le 16 septembre 1793* l’an II de la République fran¬ çaise, une et indivisible. « Citoyens représentants, « Le 3e bataillon des Landes, animé du désir de voir triompher la belle cause pour laquelle il est armé, vient joindre ses Sollicitations à celles de tous les bons patriotes pour vous engager à rester à votre poste jusqu’à ce que la Constitu¬ tion soit parfaitement raffermie. Le vaisseau de la République vogue encore sur une mer ora¬ geuse, si d’autres que vous en prenaient le gou¬ vernail même avec des sentiments bien purs, il serait exposé à faire naufrage. Nous Vous renou¬ velons le serment de faire uii rempart de nos corps autour de la Montagne sacrée sur laquelle (1) Pfoùès-t)C?bàü& de lu convention, %. 24, p. 188. (2) Archives nationales, canton C 280* dossier 761.